Iegor Gran - Jeanne d’Arc fait tic-tac

Здесь есть возможность читать онлайн «Iegor Gran - Jeanne d’Arc fait tic-tac» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Jeanne d’Arc fait tic-tac: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Jeanne d’Arc fait tic-tac»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Tic-tac… Vous entendez?… Ce murmure… Chaque soir, au village, les habitués se retrouvent au bistrot pour écouter les histoires incroyables d'oncle Guillaume. Des Nike entraînent celui qui les porte vers des plans pas nets. Kennedy coule des jours anonymes après avoir mis en scène son assassinat. Le Remplaceur change les mots français en leurs équivalents anglais jusqu'à faire oublier la langue maternelle à ses victimes… Oncle Guillaume donne le frisson et fonde une nouvelle mythologie. Tic-tac…
Un jour, à force de se raconter des histoires, la France déclare la guerre à l'Amérique. Des troupes françaises débarquent par surprise en Floride et progressent rapidement jusqu'à Atlanta. Tic-tac… Tout ce bruit… Les succès et les revers de la viande à canon.

Jeanne d’Arc fait tic-tac — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Jeanne d’Arc fait tic-tac», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

«La suite!» criait-on de partout, et l'on entendit le rire lourdaud de l'oncle Guillaume:

«Ho! ho! ho! Dès que c'est un peu grivois, on en redemande, hein?… Toujours les mêmes, hein?» Nous imaginions son sourire espiègle, ses mains gentiment baladeuses, sa moustache en shako.

«Ah, si vous étiez à la place de G, vous vous calmeriez d'eau froide, je vous garantis. Écouter les histoires est une chose, les vivre sur sa peau personnelle, ça, Dieu vous en préserve! Car G est confronté, lui, à cette monstruosité, pire il est encore un peu dedans avec son (pardonnez-moi), et il n'en mène pas large. La fille a beau se tortiller comme le serpent au paradis, il n'a qu'une seule idée en tête: déguerpir au plus vite. Seulement je voudrais vous y voir. C'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Le (pardonnez-moi) a cette tendance à rester coincé quand l'afflux de sang est trop important. Le sentant défaillant, la fille a comprimé ses facultés. Salammbô se serre à la base comme un gros anneau élastique – ou un nœud coulant, si vous préférez -, les vaisseaux sanguins ne parviennent pas à se défaire du trop-plein, c'est fini, il est dans la souricière. Coincé dans une situation peu enviable, G passe de la gêne au dégoût, puis à l'écœurement. C'est alors qu'il sent distinctement au bout de son (pardonnez-moi) comme une sorte de mouvement circulaire qui ne trompe pas l'expert ès galipettes qu'il est. Il y a une langue au fond du machin!

C'en est trop. Au comble de la révulsion il devient brutal, tente de se dégager: rien à faire, la fille le tient, si l'on peut dire, à la racine. Heureusement il se souvient de la croix de bois que lui avait donnée la vieille femme laide. Il se traîne vers sa veste – avec la fille accrochée à lui comme une sœur siamoise -, glisse une main dans la poche… ouf, elle est là. Il la catapulte sur la poitrine de la créature en lui criant des mots insensés. De peur ou d'étonnement – à moins qu'il y ait une raison plus mystique -, elle relâche ses sphincters. G se sent libre, ébouillanté dans la marmite du diable mais libre. Il se précipite vers la porte sous un flot d'insultes carabinées. Il a eu juste le temps de la refermer avant qu'elle ne se jette sur lui.

– Il a eu chaud, dit mon père.

– Oui, on peut dire ça, fit tranquillement oncle Guillaume. Mais on peut dire aussi qu'il a été idiot d'aller avec une fille de là-bas. L'attirance exotique, la curiosité… Si l'on finit tous en enfer, c'est par curiosité, moi je vous le dis.

– Je me demande ce qui peut naître d'un accouplement avec ce monstre, se demanda le facteur.

– N'y pense même pas! cria sa femme, et l'on entendit une taloche.

– J'imagine que ces unions sont stériles, déclara la docte voix de l'instituteur. Ou alors il leur naît un taré, genre oncle Abe.»

Ils restèrent à méditer ces paroles et nous comprîmes qu'il était temps de filer. Wolf me suggéra de passer chez madame Saint-Ange car cette histoire nous avait donné des idées. Je refusai prudemment. Je n'avais pas assez d'argent pour me payer autre chose que Josiane. «T'as qu'à pas te gêner dans le lave-linge», suggéra Wolf avec ses gros sabots habituels. Je fis la moue. Bizarrement, je trouvais immoral de prendre beaucoup d'argent d'un coup, Il me semblait que les petits larcins avaient plus d'avenir. La stratégie des paliers menait cependant vers le même résultat peu glorieux: tôt ou tard mon père s'apercevrait du trou béant dans ses économies. Comment y remédier? Je n'avais pas de solution.

« Poule moite, me dit Wolf. T'as rien dans le falzar. Tu devrais demander à un chirurgien de là-bas de t'en faire une deuxième.

– Ça sera toujours plus simple que de te faire une greffe du cerveau», répondis-je.

On passa ainsi du temps en politesses, puis Wolf rentra chez lui pour écrire une carte de Saint-Valentin à Stéphanie.

La boîte à transfert

Les journées se succédaient ainsi, d'un récit à l'autre, les saisons défilaient dans le désordre de mes souvenirs, les jupes s'allongeaient ou raccourcissaient suivant les modes et l'impertinence de mon regard, l'enfance déroulait pour nous son confortable tapis d'insouciance. Le bistrot ne désemplissait pas, au contraire. Le cercle des habitués s'élargissait: après le journaliste royaliste vinrent la femme de ménage aux origines étranges, le chauffeur de taxi volubile, le sportif sur le déclin, le petit escroc en machines à coudre. La renommée d'oncle Guillaume grandissait, passait le bouche à oreille du village voisin, grimpait plus haut, et l'on vit même des gens du Nord venir prendre le rhum avec nous. Le patron installa une grille en fer-blanc pour le rangement des vélos et embaucha une étudiante, payée au noir, qui eut tôt fait de déniaiser le docteur Soubise. Nous avions un vague espoir, Wolf et moi, d'être les prochains sur sa liste. Hélas, vu notre jeune âge et l'absence chronique d'argent, nous ne représentions qu'un très faible pouvoir d'attraction. Ainsi tournait notre île, poussée par les marées, et se vidait le lave-linge de mon père, inéluctablement, comme une cruche percée, nous permettant de faire fonctionner nos jeunes attributs chez madame Saint-Ange.

Oncle Guillaume, lui, ne changeait pas. Il venait lentement à sa table, s'installait en passant et repassant le dos de la main sur sa moustache, jetait un rapide coup d'œil sur ses ouailles – en n'oubliant pas le coin sombre où se tenait oncle Abe, silencieux et hostile, de plus en plus serré à mesure que le bistrot se remplissait -, fronçait les yeux dont l'éclat ne s'altérait jamais. D'abord lointaine, sa voix rocailleuse montait en volume – ou était-ce nous qui nous taisions pour ne pas en perdre une miette? -, nous enveloppant dans une formidable étreinte.

Un mardi après-midi vers quatre heures, alors que l'assistance était particulièrement nombreuse, il s'étonna:

«Il n'y a donc personne qui travaille, dans ce pays?»

Pas de réponse. Le docteur Soubise faisait semblant de chercher quelque papier important dans son sac. L'instituteur toussa abondamment pour signifier qu'il était gravement malade. Wolf et moi, qui avions honteusement séché le cours d'instruction civique pour nous retrouver au bistrot, regardions nos baskets comme si elles pouvaient nous téléporter loin d'ici.

«Moi, je travaille, dit enfin le patron.

– Tu dois bien être le seul», soupira oncle Guillaume, l'air sévère mais intérieurement ravi que des dizaines de types sacrifient leur devoir au plaisir d'écouter une histoire.

«Il faut faire la part des choses, reprit-il. Celui qui oublie ses obligations quotidiennes peut faire le jeu des forces obscures, sans même s'en rendre compte.

– Oncle Guillaume, dit le docteur Soubise, tu nous sers là un discours rétrograde.

– Tous les progrès sociaux de nos pères et grands-pères ont visé à nous affranchir du travail, cet esclavage des temps modernes, récita le journaliste.

– Le mot même "travail", vient du latin trepalium - instrument de torture, souligna l'instituteur.

– Doucement, les enfants, fit l'oncle Guillaume en souriant devant leurs boucliers. D'un côté, vous avez raison. De l'autre, écoutez l'histoire qui est arrivée à un gars du pays, chauffeur de bus sur la liaison La Normande-Saint -Garou, un brave gars approchant de la cinquantaine, lassé par son boulot sans perspective de carrière, avec au-dessus de lui un chef d'équipe un peu rigide qui passe son temps à le contrarier pour les congés ou le repos compensatoire. Face à l'adversité du quotidien, Michel élabore un système. Les jours où il n'y a pas trop de passagers, en période de vacances scolaires ou les week-ends à pont ou tout simplement parce qu'il y a dans la semaine des jours creux qui ressemblent à des jours fériés, il fait semblant de sortir le bus pour la tournée de quatorze heures quinze, mais il prend par l'avenue de la République au lieu d'aller tout droit, puis il se gare dans un endroit discret près de la zone désaffectée, coupe le moteur et s'en va pour une après-midi buisson-nière. Ne croyez pas qu'il traîne au bistrot – comme certains -, ce n'est pas le genre. Il se rend à la bibliothèque municipale, oui monsieur, où il se documente sur divers sujets historiques qui l'intéressent. Parfois, il fait des recherches dans les archives de la préfecture pour construire son arbre généalogique. Il est ainsi remonté jusqu'à Hugues Capet. Pendant ce temps, les usagers – peu nombreux – attendent patiemment la tournée suivante ou prennent le taxi, pour ceux qui sont pressés. C'est tellement devenu une habitude que les gens ont fini par comprendre que le bus de quatorze heures quinze était sans doute une erreur, une faute de frappe dans les horaires et qu'il ne fallait pas compter sur ce bus-là. D'ailleurs personne ne se plaignait. Le chef d'équipe voyait en fin de journée son chauffeur rentrer en pleine forme et s'en réjouissait dans son fond humaniste. La municipalité faisait des économies d'essence qu'elle investissait dans les espaces verts, les fleurs du rond-point et les attractions pour enfants. Les usagers s'habituaient à marcher, ce qui est excellent pour la santé, mais pas seulement. En marchant, ils prenaient le temps d'admirer lesdits espaces verts, les nouvelles anémones du rond-point, le gazouillis des enfants, leurs poumons respiraient un air plus propre, et, les sens enivrés, ils oubliaient la légère déception de ne pas utiliser de bus – sans faire la relation de cause à effet, évidemment.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Jeanne d’Arc fait tic-tac»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Jeanne d’Arc fait tic-tac» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Jeanne d’Arc fait tic-tac»

Обсуждение, отзывы о книге «Jeanne d’Arc fait tic-tac» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x