Philippe Delerm - La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules

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La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules: краткое содержание, описание и аннотация

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On dit que la vie n'est pas simple et que le bonheur est rare. Pour Philippe Delerm, il tient en trente-quatre "plaisirs minuscules". Il évoque ici tour à tour, sous forme de petites séquences, la satisfaction immense qu'il tire tantôt de petits gestes insignifiants, tantôt d'une bienheureuse absence de gestes. Toutes les saisons sont évoquées dans ce petit ouvrage délicieux qui s'apparente presque à un manuel du bonheur à l'usage des gens trop pressés. Les plaisirs de la table y ont une place privilégiée et, tout comme les plaisirs d'un autre ordre, font ressurgir avec humour et nostalgie l'univers de l'enfance, chez le narrateur comme chez le lecteur, rendus complices par la merveilleuse banalité des situations décrites. Grâce à ce traité de vie simple, Delerm nous rappelle que prendre le temps, socialement ou à part soi, n'est pas une perte de temps. Certaines séquences sont toutefois ambiguës, comme celle sur Le Dimanche soir. S'ouvrant sur la description d'une joie, elles s'achèvent avec gravité sur une sensation douloureuse, comme pour nous rappeler que le bonheur, s'il n'est pas rare, est tout de même précieux.
«C’est facile, d’écosser les petits pois. Une pression du pouce sur la fente de la gousse et elle s’ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes – une incision de l’ongle de l’index permet alors de déchirer le vert, et de sentir la mouillure et la chair dense, juste sous la peau faussement parcheminée. Après, on fait glisser les boules d’un seul doigt. La dernière est si minuscule… L’écossage des petits pois n’est pas conçu pour expliquer, mais pour suivre le cours, à léger contretemps. Il y en aurait pour cinq minutes mais c’est bien de prolonger, d’alentir le matin, gousse à gousse, manches retroussées. On passe les mains dans les boules écossées qui remplissent le saladier. C’est doux; toutes ces rondeurs contiguës font comme une eau vert tendre, et l’on s’étonne de ne pas avoir les mains mouillées. Un long silence de bien-être clair, et puis il y aura juste le pain à aller chercher.»
«Mise en scène avec humour par France Jolly, sept comédiens fort sympathiques nous font partager des instants qui valent moins que rien, mais comptent plus que tout»

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On voudrait s'en tenir à l'ombre. Mais le soleil pleut dans les branches avec une implacable douceur. C'est lui qui fait le blond de tout le potager: celui des laitues paresseuses, mais aussi des bettes affalées contre le sol. Seules les feuilles des carottes résistent en piquante verdeur, comme si leur minceur les préservait d'un abandon languide. Au bout, contre la haie, c'est trop tard pour les framboisiers: loin du velours rubis-grenat, on en est déjà là au dessèchement brun, à la scorie parcheminée. De l'autre côté, le long du petit mur de pierre, court le poirier en espalier, avec cet ordonnancement symétrique des bras que vient féminiser l'oblongue matité du fruit moucheté de sable roux. Mais la fraîcheur la plus acidulée, la plus désaltérante monte du pied de vigne muscate déployé juste à côté. Les grappes hésitent entre l'or pâle et le vert d'eau, entre l'opaque et le translucide; les unes se gorgent de lumière quand les autres, plus réservées, préservent une pellicule de buée-poussière. Mais quelques grains déjà se nuancent de lie-de-vin, et dérangent la séduction adolescente des grappes vertes happant le soleil d'août.

Il fait chaud, mais le prunier, l'abricotier, le cerisier donnent leur ombre où dort aussi la table de ping-pong inemployée – quelques prunes rouges sont tombées sur la peinture émeraude écaillée. Il fait chaud, mais au plus profond d'août dort au jardin l'idée de l'eau. C'est autour d'une longue tige de bambou le tuyau d'arrosage aux couleurs délavées. La courbe irrégularité de ses méandres, la vétusté de ses raccords emmaillotés de chatterton et de ficelle ont quelque chose de familial, de pacifiant; l'eau qui viendra de là ne peut avoir de violence calcaire, de fraîcheur mécanique. De là coulera dans le soir une eau-douceur, une eau-sagesse, juste assez.

Mais maintenant, c'est l'heure du soleil, de l'immobilité sur tous les blonds, les verts, les roses – c'est l'heure de cueillir et d'arrêter.

Mouiller ses espadrilles

C'est à peine si le chemin semble mouillé. Sur le coup, on ne sent rien. Le pas reste léger, corde contre terre, avec cet ébranlement du sol sous le pied qui fait le plaisir de marcher en espadrilles. En espadrilles, on est tout juste assez civilisé pour tutoyer le globe, sans l'appréhension rétive du pied nu méfiant, sans l'excessive assurance du pied trop bien chaussé. En espadrilles c'est l'été, le monde est souple et chaud, parfois collant sur le goudron fondu. Mais sur le chemin de terre sablonneuse, juste après l'averse, c'est délicieux. Ça sent… les épis de maïs, les tiges de sureau, les feuilles tombées des peupliers – juste ces petites feuilles jaunes d'été paresseuses qui préfèrent dormir au pied de l'arbre. Voilà pour l'odeur blonde. Au-dessus, un parfum plutôt vert sombre monte des bords de l'eau, avec une touche de menthe sur le fade de la vase. Bien sûr, juste au-dessus des peupliers, le ciel à l'horizon se resserre en gris-mauve, avec cet éloignement des nuages satisfaits qui renoncent à pleuvoir. Le paysage, les odeurs, l'élasticité de la marche: les sensations mêlées restent en équilibre. Mais peu à peu, c'est le bas qui s'impose: le pied, le pas, le sol semblent tirer à eux le sens de la promenade. Quand on pense que les espadrilles sont mouillées, c'est beaucoup trop tard. La progression est implacable. Cela commence à la frange de la toile: une auréole indécise qui va s'étendre, et révéler tout le rêche du tissu. On croit enfiler des semelles de vent, du lin tellement fin qu'il coupe au bord du pied. Deux flaques traversées, et ce voile aérien devient le grain rugueux d'un sac à pommes de terre. La sensation d'humidité ne serait rien, mais il s'y mêle aussitôt une impression de lourdeur insupportable. La semelle hypocrite rend les armes, après une feinte résistance: c'est d'elle que vient tout le mal, et sa corde nouée se vautre bientôt dans une mouillure compacte, une aqueuse perversité, rien ne respire. Le carénage de caoutchouc fait pitié: à quoi bon protéger d'une nuance de confort moderniste le désastre irrémédiable? Une espadrille est une espadrille. Trempée, elle pèse de plus en plus lourd, et l'odeur de la vase prend le pas sur celle des peupliers. Le ciel ne menace plus de rien, mais bêtement on est mouillé, l'été s'englue, le sable colle. Et puis on sait déjà. Les espadrilles ne sèchent jamais tout à fait. Sur l'appui d'une fenêtre ou dans un placard à chaussures, elles se recroquevillent, le nœud de corde s'épanouit en bourre pelucheuse, la toile est lourde pour jamais, l'auréole se fige.

Dès les premiers signes du mal, le diagnostic est consternant: pas de rémission, pas d'espoir. Mouiller ses espadrilles, c'est connaître l'amère volupté d'un naufrage complet.

Les boules en verre

C'est l'hiver pour toujours, dans l'eau des boules en verre. On en prend une dans ses mains. La neige flotte au ralenti, dans un tourbillon né du sol, d'abord opaque, évanescent; puis les flocons s'espacent, et le ciel bleu turquoise reprend sa fixité mélancolique. Les derniers oiseaux de papier restent en suspens quelques secondes avant de retomber. Une paresse cotonneuse les invite à retrouver le sol. On repose la boule. Quelque chose a changé. Dans l'apparente immobilité du décor, on entend désormais comme un appel. Toutes les boules sont pareilles. Que ce soit fond de mer traversé d'algues et de poissons, tour Eiffel, Manhattan, perroquet, paysage en montagne ou souvenir de Saint-Michel, la neige danse et puis tout doucement s'arrête de danser, se disperse, s'éteint. Avant le bal d'hiver il n'y avait rien. Après… sur l'Empire State Building un flocon est resté, souvenir impalpable que l'eau des jours n'efface pas. Ici le sol reste jonché des pétales légers de la mémoire.

Les boules en verre se souviennent. Elles rêvent silencieusement la tourmente, le blizzard qui reviendra peut-être, ou ne reviendra pas. Souvent sur l'étagère elles resteront; on oubliera tout le bonheur qu'on peut faire neiger dans l'enclos de ses mains, cet étrange pouvoir de réveiller le long sommeil de verre.

Dedans, l'air est de l'eau. On ne s'en soucie pas d'abord. Mais à bien regarder, une petite bulle est coincée tout en haut. Le regard change. On ne voit plus la tour Eiffel dans un ciel bleu d'avril, la frégate cinglant sur une mer étale. Tout devient d'une clarté lourde; derrière la paroi, des courants flottent en haut des tours. Royaumes des hautes solitudes, méandres graves, imperceptibles mouvements dans le silence fluide. Le fond est peint en bleu de lait jusqu'au plafond, au ciel, à la surface. Bleu de douceur factice qui n'existe pas, et dont la béatitude finit par inquiéter, comme on pressent les pièges du destin dans un début d'après-midi écrasé de sieste et d'absence. On prend le monde dans ses mains, la boule est vite presque chaude. Une avalanche de flocons efface d'un seul coup cette angoisse latente des courants. Il neige au fond de soi, dans un hiver inaccessible où le léger l'emporte sur le lourd. La neige est douce au fond de l'eau.

Le journal du petit déjeuner

C'est un luxe paradoxal. Communier avec le monde dans la paix la plus parfaite, dans l'arôme du café. Sur le journal, il y a surtout des horreurs, des guerres, des accidents. Entendre les mêmes informations à la radio, ce serait déjà se précipiter dans le stress des phrases martelées en coups de poing. Avec le journal, c'est tout le contraire. On le déploie tant bien que mal sur la table de la cuisine, entre le grille-pain et le beurrier. On enregistre vaguement la violence du siècle, mais elle sent la confiture de groseilles, le chocolat, le pain grillé. Le journal par lui-même est déjà pacifiant. On n'y découvre pas le jour, ni la réalité: on lit Libération, Le Figaro, Ouest-France , ou La Dépêche du Midi . Sous la pérennité du bandeau titre, les catastrophes du présent deviennent relatives. Elles ne sont là que pour pimenter la sérénité du rite. L'ampleur des pages, l'encombrement du bol de café permettent seulement une lecture posée. On tourne les pages précautionneusement, avec une lenteur révélatrice: il s'agit moins d'absorber le contenu que de profiter au mieux du contenant.

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