Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre

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Néfertiti dans un champ de canne à sucre: краткое содержание, описание и аннотация

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Comment conquérir une femme totalement insaisissable et indomptable. Un tête-à-tête torride, un duel sentimental et érotique. Voici un roman parfois comique, souvent grinçant et inquiétant, ressemblant à une course-poursuite, au style unique et à la langue rapide.

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– Vous faites quelque chose, ce soir? (J'avance à pas feutrés avec un sourire amical pour essayer de la caresser, car les trois autres possibilités me paraissent moins envisageables – mais question originalité de l'approche, c'est vraiment pitoyable.)

– Rien de particulier, non. Je vais rentrer chez moi, je vais lire.

– Vous lisez beaucoup, hein?

(Le temps de la discussion est terminé, Miette. Elle a mis son chapeau, elle tient son sac à la main, elle est dans l'embrasure de la porte, le buste déjà tourné vers la rue.)

– Oui. Quand je n'ai rien de mieux à faire.

– Ah… Ça vous dirait d'aller manger quelque part? Non? Avant de lire? On pourrait aller manger quelquepart.

Je ne peux rien dire d'autre, de toute façon. C'est ça que faut voir. Le bolide de mes pensées n'a pas réussi à défoncer la porte blindée du garage, je n'ai raisonnablement pas eu le temps de mettre en branle une stratégie qui justement devait ne pas en être une, c'est trop compliqué, et je ne pouvais pas non plus la laisser partir en marmonnant: «Ah… D'accord, vous lisez beaucoup. Bon, merci.» Il n'y a pas de honte à employer cette vieille et lamentable technique, car c'est en désespoir de cause. C'est ça que faut voir. Ça ne signifie pas que je la considère comme une autre ni que je tiens à la niquer avant le lever du soleil. D'ailleurs je jure de ne pas la niquer avant plusieurs jours, en guise de pénitence. Je suis cependant un peu présomptueux (mais ma tante dit qu'il faut y croire, pour gagner) car même si rien ne me paraîtrait plus naturel dans ce monde où la logique triomphe parfois que de passer le restant de mes jours avec elle (quand je vois un ours et une ourse seuls au milieu de la banquise (ce qui m'arrive rarement), je ne m'étonne pas qu'ils finissent par s'entendre), il me semble avoir autant de chances de réussir à prendre cette illuminée dans mes bras (et à l'embrasser sur le visage) que de courir un soir, un beau soir, nu sur une plage avec Michael Jackson. Mais après tout, si la méthode du restaurant fonctionne pour la baise, il n'y a aucune raison qu'elle ne fonctionne pas pour l'amour. Si une clé permet d'entrer dans une grande maison et donc d'aller jusqu'à la cuisine, il n'y a aucune raison pour qu'on ne puisse pas ensuite visiter les autres pièces. C'est ça que faut voir. C'est en désespoir de cause, donc il n'y a pas de honte.

– Non? Vous n'avez pas faim?

– Si. D'accord.

Nous sommes à l'indien du bout de la rue. En entrant dans le restaurant vêtue comme une prostituée moscovite de l'époque Brejnev catapultée dans l'espace et le temps, Néfertiti a fait forte impression. Tout le monde s'est retourné et nous a accompagnés du regard jusqu'à notre table, une petite dans un coin. J'étais mal à l'aise mais fier, comme si je pénétrais ici avec un léopard adulte dont je connaîtrais mal le comportement.

Elle a gardé son grand manteau rouge pour manger. Je veux savoir ce qu'il y a en dessous car mon instinct me prévient que ce n'est pas grand-chose. Mais c'est par simple curiosité: j'ai juré de ne pas essayer de la niquer et depuis que je la connais je n'ai qu'une parole. De toute façon, à ce que je sais, ce n'est certainement pas parce qu'on ôte le manteau d'une dame qu'on s'apprête à la culbuter à la cosaque. Je vais faire un tour aux toilettes, à blanc, juste pour jeter au retour un regard coulant de vieux singe sur ses jambes, que les pans du manteau découvrent. Me revoilà. Rien jusqu'à mi-cuisse, en tout cas. Quart-cuisse, même. J'ai l'œil.

Quand je nie rassieds, elle finit d'engloutir un samosa entier, allume une gitane et me dit:

– Non, je n'ai rien, sous le manteau. Juste une culotte. Je me sens pute, j'aime bien ça.

Je suis un peu perdu, soyons honnête. Juste une culotte, je me sens pute, j'aime bien ça. Il faut à tout prix que j'arrive à me raccrocher à la méthode, tant pis pour la fameuse beauté du geste, c'est encore ce que j'ai de mieux à faire sinon ça part dans tous les sens et moi je vais décoller de ma chaise dans un bruit d'explosion, partir en vrille et aller m'écraser comme une tomate contre le mur du fond, là-bas.

C'est moi qui dois glisser dans la conversation quelques remarques à caractère sexuel, pas elle. Calmons-nous. Par où commencer pour retrouver une certaine assise? J'ai essayé de la faire boire, mais elle ne veut pas. Pas une goutte.

– Quand je bois, ça me rend furax.

Oui alors non, d'accord, ne jouons pas avec ça. Pour éviter des complications superflues, je préfère qu'elle reste normale. Je vais me charger de la boisson. Je suis si déboussolé et angoissé que je me tape tout le bordeaux dégueulasse et que j'ai même sifflé tout à l'heure en quelques gorgées héroïques les deux tristement célèbres apéritifs maison, dans l'espoir d'être en mesure de faire face.

Je veux bien essayer de la faire manger, mais ce serait du zèle. Elle dévore. Elle mange comme a dû manger le gars qui a inventé la nourriture. Elle a pris deux entrées copieuses et attaque déjà, avec un appétit intact, son deuxième plat principal, le tout accompagné de cinq grands nans au fromage pour donner de la consistance, c'est tellement bon, je peux en prendre un ou deux autres? Oui, bien sûr, vas-y. Quand le serveur récupère ses assiettes, on dirait qu'il n'y a jamais rien eu dedans. Pourtant elle est mince, très mince. Éberlué, je lui demande aussi sérieusement que stupidement si elle a des problèmes d'argent et depuis combien de jours elle n'a pas mangé. Elle me répond:

– Non, je mange tout le temps. J'ai toujours très faim. Le jour de ma communion, j'ai mangé cinq coquelets.

Je me demande si je vais réussir à la rendre suffisamment molle et lourde pour la ramener à la maison. Elle semble insatiable, ingavable, inépuisable. Intérieurement, elle semble infinie. (Cela dit, je ne me fais guère d'illusions quant au déroulement de la soirée. Lorsqu'elle a accepté de venir dîner avec moi, j'ai bien senti que ce n'était pas le même oui que celui d'une autre fille qu'on aborderait ainsi, ce n'était pas un oui dans lequel on perçoit «Je sais où tu veux en venir mais je fais comme si de rien n'était car ça ne me déplairait pas non plus» ni un oui naïf qui laisse présager une partie fort intéressante à jouer, c'était un oui simple et spontané, le genre de oui qui répond à «Vous voulez des cornichons, dans votre sandwich?» et ne laisse rien présager de particulier. Elle aurait sans doute répondu la même chose à n'importe qui d'autre, ou presque. Olive Sohn ne complique jamais les choses. Quand elle a envie de manger et qu'on lui propose d'aller manger, elle répond naturellement d'accord allons manger. Et celui qui aurait compris d'accord allons baiser resterait sur sa faim – c'est du moins ce que je crois, mais dès qu'on croit quelque chose on se trompe.) Pour participer à ce festin inaugural et ne pas passer pour un coincé de la glotte, j'essaie de me goinfrer comme elle. Elle finit ses plats quand je viens d'entamer les miens, j'ai du mal à suivre, j'ai du nan au fromage et du riz plein la bouche mais je m'accroche comme un enragé. Pour me donner du mordant, je pense à sa démarche de princesse en équilibre, je pense à la culotte sous son manteau de pute, je pense à toutes mes aventures ennuyeuses. Mais je commence à me sentir un peu lourd.

Après son deuxième plat (un curry d'agneau avec du riz basmati et un nouveau nan), et tandis que je lutte à mort contre mon poulet tandoori, elle sort de son sac (un vieux Cartier en cuir brun qui semble avoir résisté à plusieurs inondations) un éventail typiquement espagnol, de fabrication chinoise. Un ruban de dentelle noire grossière borde une scène de chasse très colorée, se déroulant peut-être au Moyen Âge. Dès qu'elle commence à s'en servir, la tête haute et le poignet souple, notre voisine de table (une grosse poule rouge engoncée dans une robe à rayures, qui nous épie depuis le début du repas et se mord les lèvres pour ne pas rire, en enfonçant la tête entre les épaules) ne peut se retenir de pouffer. Je la foudroie du regard et m'apprête à saisir mon os de poulet pour le lui plonger profondément dans la gorge (je pourrais y entrer tout le bras), mais Olive se contente de tourner la tête vers elle et de l'examiner brièvement, comme si elle l'avait entendue tousser. Elle doit avoir l'habitude. Elle désintègre la grosse poule et continue de s'éventer. Je demande:

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