Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre
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– Tu as chaud?
– Non, j'ai faim. Ça m'énerve et ça me donne chaud. Il faudrait qu'il vienne prendre la commande pour le dessert sinon je vais devenir dingue.
Dépêche-toi, serveur souple et alerte, je t'en supplie. Je ne veux pas qu'elle devienne dingue. Ses yeux ont pris une expression étrange. On dirait qu'elle va taper violemment sur quelqu'un.
(Dans l'avion qui nous ramène de New York, lorsqu'elle demande au steward qui repasse en sens inverse dans l'allée avec son chariot si elle peut avoir un deuxième plateau repas (je lui ai pourtant donné mon pain, mon beurre, mon fromage blanc et mon gâteau caoutchouteux, car je sais qu'elle peut s'avérer dangereuse (surtout en plein vol) quand elle a le ventre vide), l'inconscient ricane et lui lance: «Ben voyons, bien sûr!» (Nous voyageons sur une compagnie merdique mais pas chère, Tower Air.) Je tremble pour lui, me redresse sur mon siège et écarte les mains, prêt à bondir pour m'interposer, mais Olive est dans un tel état de manque qu'elle refuse de saisir l'ironie de sa réponse: «Il a dit quoi? Bien sûr? C'est ça? Il a dit bien sûr?» Figé en apesanteur, je préfère ne pas prendre de risque et rester dans le vague. «Euh… Je n'ai pas fait attention, je pensais à autre chose.» Je suis un lâche, mais en toute logique (ma spécialité), mieux vaut une crise dans trois minutes qu'une crise tout de suite. Quand il repasse un instant plus tard, sans son chariot et sans nous accorder un regard, Olive se penche par réflexe sur moi (je suis entre elle et l'allée) comme un oisillon dans le nid qui voit arriver sa mère, et reste bouche bée. C'est une image triste. «Eh!» Elle ne peut rien dire d'autre. Elle est toute rouge, ses yeux sont injectés de sang, comme lorsqu'elle a envie de baiser. Je la connais, j'essaie de la calmer, je prends sa tête entre mes mains, elle est chaude, je l'embrasse, ses lèvres sont glacées, je lui explique à voix basse que sur ce genre de compagnie ils ne prennent pas la peine d'embarquer plus de plateaux que de passagers, c'est pour ça qu'on paie peu, que le steward est sûrement tendu car il travaille pour un salaire de misère dans des conditions exécrables, cerné par des passagers peu fortunés qui vivent eux-mêmes dans des conditions difficiles et se croient soudain tout permis sous prétexte qu'ils ont raqué leur place dans un avion, tu sais, le vieux mythe de l'avion transport de luxe, des ploucs qui exigent qu'on les traite comme des princes, qu'on leur passe tous leurs caprices, et qui veulent profiter bien à fond de cette occasion de bouffer et de picoler à l'œil… «Quoi? Mais je m'en fous, pour qui il se prend, cet enculé de merde? Il est pas obligé de se foutre de ma gueule. Et tu vas pas me dire qu'il leur reste rien, quand même? J'ai vu au moins trois personnes qui ne prenaient pas de plateau… J'ai faim, putain! Je me sens vide, j'ai un grand trou à l'intérieur, il faut que je mange!» Je sais qu'elle ne joue pas la comédie. C'est l'une des personnes les plus gentilles du monde, mais lorsqu'elle sent ce grand trou à l'intérieur elle est capable de tout pour le combler. Un toxico en manque. Cependant elle n'est pas boulimique, je ne l'ai jamais vue assise devant un frigo ouvert, elle ne se nourrit qu'à l'heure des repas. C'est un autre problème, mais c'en est un: presque une maladie. Elle est bouillante, elle a les yeux exorbités, elle dit qu'elle voit des taches noires et qu'elle va tomber dans les pommes si on ne lui apporte pas un plateau tout de suite. Elle se lève et me demande de me pousser, je la retiens fermement par les épaules, tente de la rasseoir, elle résiste et serre les dents comme si elle allait me frapper mais parvient à articuler: «Je vais aux chiottes.» Bon, je sais qu'elle va sans arrêt aux chiottes pour des tas de raisons, je la laisse passer. Elle fait à peine un pas vers le fond de l'avion, pivote brusquement et s'élance comme une balle dans l'autre sens, vers le steward (qui lui tourne le dos, insouciant, comme dans les films d'horreur). Je lance le bras vers le bas de sa robe de majorette (j'ai de bons réflexes car ma poivrote de mère m'a inscrit au basket juste avant de mourir («Il faut que tu pousses et que tu forcisses, Miette, sinon tu ne feras pas long feu dans la vie» – l'alcool qui mélange tout lui faisait oublier que ce sont les grands qui font du basket et non le contraire): en défense, au basket, on doit toujours se montrer très vigilant), mon bras jaillit mais tout se passe comme au ralenti, mon bras se détend lentement, elle s'éloigne de quelques centimètres vers le malheureux steward, mon coude se déploie, elle lève un pied pour avancer d'un nouveau pas, mes doigts se crispent, prêts à se refermer sur sa robe de majorette, j'ouvre la bouche, je ne l'aurai jamais, elle est déjà trop loin, j'écarquille les yeux, je tends la main vers l'impossible en un ultime effort, je l'attrape au vol et tire de toutes mes forces car je sais que si elle m'échappe elle est capable de sauter à la gorge du steward et de le rouer de coups (avant que je la rencontre, elle a été internée en psychiatrie pour – entre autres et comme disait le dossier – «violences graves envers son compagnon»). Je me lève et la saisis à bras-le-corps, plusieurs passagers se retournent car elle se débat en grondant, je la ceinture, la soulève et la projette sur son siège (elle est grande mais très légère), pantelante, électrique, défigurée. Dans l'avion, on entendrait voler une mouche. Elle tremble, grogne «Enculé de merde» mais je réussis à l'apaiser en glissant une main sous sa jupe et un doigt dans sa chatte. Elle ronchonne, elle avale sa salive, elle ferme les yeux, elle ondule. Ensuite je lui fais longuement sucer ce doigt pour lui consoler les papilles et je l'endors en lui caressant les cheveux. Elle peut trouver le sommeil n'importe où en quelques secondes et dormir vingt heures par jour.)
Alerté par son sixième sens, le serveur indien arrive à temps, au moment où j'enfourne mon dernier morceau de poulet avec l'énergie du désespoir. Elle commande un mystère sans lui laisser le temps d'apporter la carte des desserts. Moi? N'importe, une tarte aux pommes.
En attendant son mystère, elle prend son sac et part aux toilettes – elle passe entre les tables comme la flamme d'une bougie entre des ventilateurs. Elle y reste un long moment. J'ai largement le temps de faire le point, mais je n'y arrive pas.
Depuis la première entrée, des pakoras pour elle et du poulet tikka pour moi, je me suis scrupuleusement attaché à la faire parler d'elle – dans la méthode, c'est mon épreuve de prédilection. De question en question, elle m'a dévoilé quelques traits de son caractère, quelques-uns de ses goûts, et m'a retracé sa vie dans les grandes lignes. Mais rien ne s'est passé comme prévu. Elle m'a raconté des choses déroutantes, avoué des passions déroutantes et des manies déroutantes qui n'ont fait qu'ajouter à ma confusion. Normalement, on écoute à peine ce que répond la personne, le but étant de la faire parler pour lui donner l'impression qu'on s'intéresse à elle et, ainsi, la griser. Pendant ce temps, on pense à la suite. Mais face à Olive, je ne pouvais penser à rien (surtout pas à la suite), j'allais de choc en choc, rebondissais comme une balle de Jokari et avalai de travers tout ce que j'essayais de manger. Elle n'obéissait pas aux règles habituelles de ce genre de conversation: elle répondait avec beaucoup trop de franchise. À la question «Tu t'entends bien avec tes parents?», au lieu de «Oui, ils sont plutôt chiants mais je les aime quand même, ce sont mes parents, quoi…», elle m'a répondu: «Je m'engueule tout le temps avec ma mère, mais j'étais amoureuse de mon père. Comme toutes les petites filles, j'imagine. Il est parti de la maison quand j'avais neuf ans, alors du coup je me suis fait sauter par mon grand frère.»
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