Philippe Jaenada - Néfertiti dans un champ de canne à sucre
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Jeudi, après avoir choisi de nous marier malgré tout (qu'importe l'avis de deux Bretonnes?), nous décidons le partir une quinzaine de jours à New York. Disons du 20 juillet au 5 août, pour nous laisser le temps de trouver des billets d'avion et un endroit où loger là-bas – et de nous marier avant, pourquoi pas? Ce sera une sorte de voyage de noces, il faut respecter la tradition. Si l'Église et l'Administration ne nous permettent pas le convoler en justes noces avant le départ, nous convolerons tout de même au-dessus de l'Atlantique à la date prévue et considérerons ces quinze jours aux Etats-Unis comme de simples vacances, ce qui n'a rien d'insensé.
Je téléphone aussitôt à mon amie Florence, qui travaille à Nouvelles Frontières. Elle jette un coup d'œil sur son ordinateur, bidouille je ne sais quoi en tant qu'amie bienveillante, et: «Pas de problème, Titus. J'ai deux places pas chères pour la saison. Départ le 20 juillet, retour le 4 août. Je vous réserve ça.» Je raccroche et compose dans la foulée le numéro de mon amie Marie-Sophie, qui vit depuis un an à New York et connaît tous ses habitants par leur prénom. Tout à mon ardeur organisatrice (c'est à moi de faire ça, je suis l'homme, t'occupe de rien ma princesse), j'oublie le décalage horaire. Il est sept heures du matin là-bas. Elle me traite d'assassin parce qu'elle vient de se coucher, mais dès qu'elle a réussi à décoller sa jolie tête de l'oreiller: «Pas de problème, Titus. Je devrais pouvoir te trouver un appartement vide. Personne ne reste à New York, en été.»
Le soir, nous allons boire deux ou trois verres dans un bistrot situé à quelques centaines de mètres à peine de notre quartier, de l'autre côté de l'avenue de Clichy, au cœur d'un autre monde – on se croirait à des milliers de kilomètres de nos rues sobres et familières, aux antipodes du Saxo Bar. Ça change. C'est un endroit à la fois calme et plutôt branché, où je ne vais que très rarement et où Olive n'a jamais mis les pieds. Elle porte une grande robe de mousseline rouge qui l'enveloppe de bruissements désuets. Entendant un air qu'elle aime, elle se met aussitôt à danser. Le patron l'observe d'un mauvais œil. À la chanson suivante, elle me prend par la main et m'entraîne malgré mes réticences dans un genre de valse andalouse. Je n'aime pas me donner en spectacle, mais quand je suis avec elle, je ne vois qu'elle. Un couple attablé nous applaudit. Un homme qui boit de la vodka au comptoir nous prend en photo.
Vendredi, j'appelle ma banquière et amie Marie-Ange pour savoir où en est mon compte. Pas de problème Titus. Les quelques slogans à gros sabots qui me sont passés par la tête ces derniers mois ont laissé pas mal de pièces d'or derrière eux. J'en profite pour lui apprendre que je suis amoureux et que je vais me marier d'un moment à l'autre. Elle est heureuse pour moi, me dit que je suis taré mais qu'elle m'aime bien comme ça («Si tu voyais ma future femme, dans le genre tarée…») et m'annonce qu'elle a un nouveau compagnon, elle aussi. Il s'appelle Léon. Son fils est enchanté et son mari n'y voit pas d'inconvénient. C'est un lapin. Le soir, dans un petit restaurant du quartier, je me décide à parler de ces mammifères envahisseurs à Olive. Ce n'est pas que le fardeau soit devenu trop lourd pour moi, je suis un coriace et ne crois pas tellement à la sorcellerie, mais je trouve cette éruption de rongeurs assez amusante. Et intrigante, tout de même, non? Elle m'écoute avec une attention louable mais paraît toutefois se demander entre deux bouchées de saumon si je ne suis pas en train de déjanter imperceptiblement ou si je ne fabule pas pour l'épater – bien qu'il n'y ait rien d'épatant à se faire cerner par les lapins. À l'instant même où je viens de conclure sur Léon, le lapin de ma banquière, après lui avoir parlé le plus calmement possible de tous ses prédécesseurs, un couple s'installe à la table accolée à la nôtre. Je les ai vus entrer, ils discutaient déjà en ouvrant la porte. Visiblement, l'harmonie n'est pas parfaite, ils se querellent à propos d'un truc. La femme s'assied la première, après que j'ai avancé ma chaise et trempé ma chemise dans la sauce de mes tomates pour la laisser passer. L'homme est encore debout, il ôte son pardessus, lorsqu'il dit:
– Mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'un lapin à la maison?
Je reçois le coup stoïquement (j'ai de la pratique) mais Olive manque d'en tomber de sa chaise. Elle me fixe droit dans les yeux, la bouche ouverte. Si un lapin géant était entré et avait mugi: «OÙ EST TITUS?», elle n'aurait pas été plus abasourdie.
Heureusement, lorsque j'ai commandé mon plat principal, j'ai pris soin de laisser le civet de lièvre tranquille, pour ne pas froisser les dieux à grandes oreilles. Comme peu de choses me tentaient, j'ai choisi une sorte de miniplateau de fruits de mer, sans oublier de demander a la serveuse s'il contenait des machins à antennes. Non parce que je craignais que ça me rappelle vaguement la fête d'un lapin (je suis encore sain d'esprit) ni que j'aie quoi que ce soit contre les antennes, mais parce que les crevettes, les homards, les langoustes, quand on dirait que ça sort à peine de l'eau, je ne peux pas. Avec leur carapace, leurs anneaux, leurs pinces, leur bouche de sadique sans merci, leurs yeux énormes et opaques, j'ai l'impression de devoir m'attaquer à des monstres préhistoriques. Et lorsque je les décortique, les craquements, les déchirements me terrifient, comme si je coupais un iguane ou un tatou en deux. Aussi, j'ai répondu à la serveuse:
– Des langoustines? Mais… elles sont décortiquées?
– Non. Non, des langoustines, quoi.
– Ah, zut. Excusez-moi, ça ne vous ennuie pas de les… Non parce que, c'est idiot, mais j'ai vraiment un problème avec les antennes et tout ça…
Elle m'a dévisagé un moment d'un œil ahuri, presque soupçonneux, puis a noté quelque chose sur son calepin – avec l'air de se dire: «Il vaut mieux que je la ferme.»
Elle m'apporte mon miniplateau de fruits de mer. Je découvre avec effroi deux langoustines qui régnent sur mon assiette, deux énormes et hideux scolopendres paléolithiques. Le cuisinier, qui a suivi à la lettre les instructions notées par la serveuse sur la fiche – et s'est sans doute demandé s'il n'y avait pas un dangereux névropathe en salle -, s'est contenté de couper soigneusement les antennes des deux bêtes, au ras de la tête, sans toucher au reste. Elles sont encore plus abominables comme ça. À prendre les autres (moi) pour des cinglés, on le devient parfois soi-même. Je dépose les animaux dans l'assiette d'Olive, qui les démembre, les dépèce et les dévore.
Plus tard, dans le lit, nous en rions encore. Nous imaginons ce cuistot décontenancé qui refuse de chercher à comprendre, les gens sont tellement bizarres, hausse les épaules et prend ses ciseaux pour amputer docilement les langoustines de leurs antennes. Je me rends compte alors, en riant sur le matelas, que je n'ai jamais ri. Enfin si, bien sûr, mais toujours tout seul. En présence de quelqu'un, même de ma meilleure amie, je n'ai pas encore réussi à franchir le cap du sourire. Je suis avec Olive comme seul. Elle fait partie de moi. Ou bien près d'elle je m'oublie, je ne sais pas.
Dans la demi-heure qui suit, nous décidons de faire un enfant. Je comprends bien que tout ça va trop vite, mais je n'ai plus envie de réfléchir, de calculer. Les choses sont simples. Olive en est à son quinzième jour, en pleine ovulation. De toute manière – elle ne prend plus la pilule depuis deux mois et nous apprécions autant les capotes l'un que l'autre -, nous n'avons jamais pris de «précautions». Autant avoir conscience de ce qu'on fait. Ce soir-là, par esprit civique, nous baisons presque normalement. Je m'endors, lyrique, en pensant que je suis peut-être devenu père. Lyrique, je ronfle.
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