Anne Gavalda - Ensemble, c’est tout

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Ensemble, c’est tout: краткое содержание, описание и аннотация

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"Et puis, qu'est-ce que ça veut dire, différents ? C'est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes... Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences... " Camille dessine. Dessinais plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l'existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère. Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l'idée de mourir loin de son jardin. Ces quatre là n'auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés... Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l'amour -appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. Au lieu de se faire tomber, ils s'aident à se relever."

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— C'est ça... Allez, sors de là maintenant et va t'asseoir.

— T'aurais pu me mettre devant la fenêtre au moins... Que j'aie de la distraction...

— C'est pas moi qui décide.

— Ah bon ? C'est qui ?

- La lumière. Et te plains pas, après tu seras debout...

- Pendant combien de temps ?

— Jusqu'à ce que tu tombes...

- Tu tomberas avant moi.

— Mmm, fit-elle.

Mmm façon de dire : m'étonnerait...

Elle commença par une série de croquis en lui tournant autour. Son ventre et sa main devinrent plus souples.

Lui, au contraire, se raidissait.

Quand elle était trop près, il fermait les yeux.

Avait-il des boutons ? Elle ne les vit pas. Elle vit ses muscles tendus, ses épaules fatiguées, ses cervicales qui pointaient sous sa nuque quand il baissait la tête, sa colonne vertébrale comme une longue crête érodée, sa nervosité, sa fébrilité, ses maxillaires et ses pommettes saillantes. Les trous autour de ses yeux, la forme de son crâne, son sternum, sa poitrine creuse, ses bras chétifs et tout piquetés de points sombres. L'émouvant dédale des veines sous sa peau claire et le passage de la vie sur son corps. Oui. Surtout cela : l'empreinte du gouffre, les marques de chenilles d'un gros char invisible et son extrême pudeur aussi.

Au bout d'une heure à peu près, il lui demanda s'il pouvait lire.

- Oui. Le temps que je t'apprivoise...

- T'as... t'as pas encore commencé, là ?

- Non.

- Eh ben ! Je lis à haute voix ?

- Si tu veux...

Il malaxa le livre un moment avant de le casser en deux:

- Je sens que père et mère réagissent instinctivement à mon sujet (je ne dis pas intelligemment).

« On hésite à m'accueillir à la maison, comme on hésiterait à recueillir un grand chien hirsute. Il entrera avec ses pattes — et puis, il est très hirsute.

« Il gênera tout le monde. Et il aboie bruyamment.

« Bref— c'est une sale bête.

« Bien — mais l'animal a une histoire humaine et, bien que ce ne soit qu'un chien, une âme humaine. Qui plus est une âme humaine assez sensible pour sentir ce qu'on pense de lui, alors qu'un chien ordinaire en est incapable.

« Oh ! ce chien est le fils de notre père, mais on l'a laissé courir si souvent dans la rue qu'il a dû nécessairement devenir plus hargneux. Bah ! père a oublié ce détail depuis des années, il n'y a donc plus lieu d'en parler...

Il se raclait la gorge.

— Évi... hum, pardon ... Évidemment, le chien regrette à part lui d'être venu jusqu'ici; la solitude était moins grande dans la bruyère que dans cette maison, en dépit de toutes leurs gentillesses. L'animal est venu en visite dans un accès de faiblesse. J'espère qu 'on me pardonnera cette défaillance; quant à moi, j'éviterai d'y ver...

— Stop, l'interrompit-elle. Arrête, s'il te plaît. Arrête.

— Ça te gêne ?

— Oui.

— Pardon.

— Bon. Ça y est. Je te connais à présent...

Elle referma son bloc et ses haut-le-cœur l'assaillirent de nouveau. Elle leva le menton et renversa sa tête en arrière.

— Ça va ?

— ...

— Alors... Tu vas te tourner vers moi et t'asseoir en écartant les jambes et en posant tes mains comme ça.

— Il faut que je les écarte, t'es sûre ?

— Oui. Et ta main, tu vois, tu... Tu casses ton poignet et tu écartes les doigts... Attends... Bouge pas...

Elle farfouilla dans ses affaires et lui présenta la reproduction d'un tableau d'Ingres.

- Exactement comme ça...

- C'est qui ce gros ?

- Louis-François Bertin.

— C'est qui ?

— Le Bouddha de la bourgeoisie, repue, cossue et triomphante... C'est pas moi qui le dis, c'est Manet... Sublime, non ?

— Et tu veux que je me tienne comme lui ?

— Oui.

— Euh... Les... les jambes écartées donc... C'est ça ?

— Hé... Arrête avec ta queue... C'est bon... Je m'en fous, tu sais... le rassura-t-elle en feuilletant ses croquis. Tiens, regarde. La voilà...

— Oh!

Petite syllabe déçue et attendrie...

Camille s'assit et posa sa planche sur ses genoux. Elle se releva, essaya sur un chevalet, ça n'allait pas non plus. Elle s'énervait, se maudissait, savait pertinemment que tout ce merdier, c'était du n'importe quoi pour repousser le vide.

Finalement, elle fixa son papier à la verticale et décida de s'asseoir exactement à la même hauteur que son modèle.

Elle inspira une longue goulée de courage et souffla un petit vent défaillant. Elle s'était trompée, pas de sanguine. Mine de plomb, plume et lavis d'encre sépia.

Le modèle avait parlé.

Elle leva le coude. Sa main resta en suspens. Elle tremblait.

- Bouge pas surtout. Je reviens.

Elle courut jusque dans la cuisine, fit tomber des trucs, attrapa la bouteille de gin et noya sa peur. Elle ferma les yeux et se retint au bord de l'évier. Allez... Une deuxième pour la route...

Quand elle revint s'asseoir, il l'observa en souriant.

Il savait.

Quelle que soit leur soumission, ces gens-là se reconnaissent entre eux. Tous.

C'était comme une sonde... Comme un radar.

Complicité confuse et partage de l'indulgence...

— Ça va mieux ?

— Oui.

— Alors, vas-y maintenant ! On n'a pas que ça à faire, bon sang !

Il se tenait très droit. Légèrement de biais, comme l'autre. Prit sa respiration et soutint le regard de celle qui l'humiliait sans le savoir.

Sombre et lumineux.

Ravagé.

Confiant.

— Combien tu pèses, Vincent ?

— Dans les soixante...

Soixante kilos de provocation.

(Même si elle n'était pas très aimable, c'était une question intéressante : Camille Fauque avait-elle tendu la main à ce garçon pour l'aider, comme il en était convaincu, ou pour le disséquer, nu et sans défense sur une chaise de cuisine en formica rouge ?

Compassion ? Amour de l'humanité ? Vraiment ?

Est-ce que tout cela n'avait pas été prémédité ? Son installation là-haut, le Canigou, la confiance, le courroux de Pierre Kessler, la mise à pied et le pied du mur?

Les artistes sont des monstres.

Allons. Non. Ce serait trop contrariant... Laissons-lui le bénéfice du doute et taisons-nous. Cette fille n'était pas très claire mais quand elle plantait ses crocs dans le vif du sujet, c'était fulgurant. Et peut-être même que sa générosité se manifestait seulement maintenant ? Ouand ses pupilles se contractaient et qu'elle devenait impitoyable...)

Il faisait presque nuit à présent. Elle avait allumé la lumière sans s'en rendre compte et transpirait autant

que lui.

— On arrête. J'ai des crampes. J'ai mal partout.

— Non ! cria-t-elle.

Sa dureté les surprit tous les deux.

— Excuse-moi... Ne... Ne bouge pas, je t'en supplie...

— Dans mon pantalon... poche de devant... Tranxène...

Elle alla lui chercher un verre d'eau.

— Je t'en supplie... Encore un peu, tu peux t'adosser si tu veux... Je... Je sais pas travailler avec des souvenirs... Si tu pars maintenant, il est mort mon dessin... Excuse-moi, je... J'ai presque fini.

— C'est bon. Tu peux te rhabiller.

— C'est grave, docteur ?

— J'espère... murmura-t-elle.

Il revint en s'étirant, frotta son chien et lui dit quelques mots tendres derrière l'oreille. Il alluma une cigarette.

- Tu veux voir ?

— Non.

- Si.

Il resta stupéfait.

- Putain... C'est... C'est dur.

- Non. C'est tendre...

- Pourquoi tu t'es arrêtée aux chevilles ?

- Tu veux la vraie version ou celle que je vais bidouiller?

— La vraie.

— Parce que je suis nulle en pieds !

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