Anne Gavalda - Ensemble, c’est tout

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Ensemble, c’est tout: краткое содержание, описание и аннотация

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"Et puis, qu'est-ce que ça veut dire, différents ? C'est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes... Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences... " Camille dessine. Dessinais plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l'existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère. Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l'idée de mourir loin de son jardin. Ces quatre là n'auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés... Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l'amour -appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. Au lieu de se faire tomber, ils s'aident à se relever."

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La fin d'un monde...

Philibert les avait prévenus : un jour, demain peut-être ?, il faudrait partir, attraper leurs vêtements, leurs livres, leurs disques, leurs souvenirs, leurs deux Tupperware jaunes et tout abandonner.

Après ? Qui sait ? Au mieux le partage, au pire les monstres, les brocs ou Emmaùs... Bien sûr, le cartel et les hauts-de-forme trouveraient preneur, mais l'alcool à nettoyer les pipes, le tombé du rideau, la queue du cheval avec son petit ex-voto In memoriam Vénus, 1887-1912, fière alezane au nez moucheté et le fond de quinine dans son flacon bleu sur la tablette de la salle de bains, qui s'en soucierait ?

Convalescence ? Somnolence ? Douce démence ? Camille ne savait ni quand, ni comment cette idée lui était venue, mais voilà, elle s'était traficoté cette petite conviction de poche — et peut-être même était-ce le vieux Marquis qui la lui avait soufflée ? — que tout cela, cette élégance, ce monde à l'agonie, ce petit musée des arts et traditions bourgeoises, n'attendait que sa venue, son regard, sa douceur et sa plume émerveillée pour se résoudre à disparaître enfin...

Cette idée saugrenue allait et venait, disparaissait dans la journée, souvent chassée par une avalanche de rictus moqueurs : Mais ma pauvre fille... Où vas-tu, là ? Et qui es-tu, toi ? Et qui donc pourrait s'intéresser à tout cela, dis-le-moi ?

Mais la nuit... Ah ! la nuit ! Quand elle revenait de ses tours affreuses où elle avait passé le plus clair de son temps accroupie devant un seau à éponger sa goutte au nez dans une manche en nylon, quand elle s'était baissée, dix fois, cent fois, pour jeter des gobelets en plastique et des papiers sans intérêt, quand elle avait suivi des kilomètres de souterrains blafards où des tags insipides ne parvenaient pas à recouvrir ce genre de choses : Et lui ? Qu'est-ce qu'il sent quand il est en vous ?, quand elle posait ses clefs sur la console de l'entrée et qu'elle traversait ce grand appartement sur la pointe des pieds, elle ne pouvait pas ne pas les entendre : « Camille... Camille... » grinçait le parquet, « Retiens-nous... » suppliaient les vieilleries, « Morbleu ! pourquoi les Tupperware et pas nous ? » s'indignait le vieux général photographié sur son lit de mort. « C'est vrai ça ! reprenaient en chœur les boutons de cuivre et le gros-grain miteux, pourquoi ? »

Alors elle s'asseyait dans le noir et se roulait lentement une cigarette pour les apaiser. Premièrement, je m'en tape de vos Tupperware, deuxièmement, je suis là, vous n'avez qu'à me réveiller avant midi, bande de gros malins...

Et elle songeait au prince Salina, rentrant seul, à pied, après le bal... Le prince qui venait d'assister, impuissant, au déclin de son monde et qui, avisant une carcasse de bœuf sanguinolente et des épluchures le long de la chaussée, implorait le Ciel de ne pas trop tarder...

Le type du cinquième avait laissé un paquet de chocolats Mon Chéri à son attention. Grand fou, ricana Camille qui les offrit à sa chef préférée et laissa Pat Hibulaire le remercier pour elle : « Ben merci, mais dites voir... Vous en auriez pas des fourrés à la liqueur à tout hasard ? »

Que je suis drôle, soupira-t-elle en reposant son dessin, que je suis drôle.

Et c'est dans cet état d'esprit, rêveuse, moqueuse, un pied dans Le Guépard et l'autre dans la crasse, qu'elle poussa la porte du local situé derrière les ascenseurs où ils entreposaient leurs bidons de Javel et tout leur merdier.

Elle était la dernière à partir et commença à se déshabiller dans la pénombre quand elle comprit qu'elle n'était pas seule...

Son cœur s'arrêta de battre et elle sentit quelque chose de chaud filer le long de ses cuisses : elle venait de se pisser dessus.

— Y a... Y a quelqu'un ? articula-t-elle en tâtonnant le mur à la recherche de l'interrupteur.

Il était là, assis par terre, paniqué, le regard fou, les yeux creusés par la came ou par le manque, ces visages-là, elle les connaissait par cœur. Il ne bougeait pas, ne respirait plus et muselait la gueule de son chien entre ses deux mains.

Ils restèrent ainsi quelques secondes, se dévisagèrent en silence, le temps de comprendre qu'aucun des deux n'allait mourir par la faute de l'autre, et quand il écarta sa main droite pour poser un doigt sur sa bouche, Camille le replongea dans le noir.

Son cœur s'était remis à battre. N'importe comment. Elle attrapa son manteau et sortit à reculons.

— Le code ? gémit-il.

— P... pardon ?

— Le code de l'immeuble ?

Elle ne savait plus, bredouilla, le lui donna, chercha la sortie en se tenant aux murs et se retrouva dans la rue, pantelante et couverte de sueur.

Elle croisa le vigile :

— Pas chaud ce soir, hein ?

— ...

— Ça va ? On dirait que t'as vu un fantôme...

— Fatiguée...

Elle était gelée, croisa les pans de son manteau sur son bas de survêtement trempé et partit dans la mauvaise direction. Quand elle réalisa enfin où elle se trouvait, elle longea la ligne blanche pour attraper un taxi.

C'était un break luxueux qui indiquait les températures intérieures et extérieures (+ 21°, — 3°). Elle écarta les cuisses, posa son front sur la vitre et passa le restant du trajet à observer les petits tas d'humains recroquevillés sur des grilles d'aération et dans les recoins des portes cochères.

Les entêtés, les cabochards, ceux qui refusaient les couvertures en aluminium pour ne pas être pris dans le faisceau de leurs phares et qui préféraient encore le bitume tiède à la faïence de Nanterre.

Elle grimaçait.

De méchants souvenirs lui remontaient à la gorge...

Et son fantôme halluciné, alors ? Il avait l'air si jeune... Et son chien ? C'était une connerie, ça... Il ne pouvait aller nulle part avec lui... Elle aurait dû lui parler, le mettre en garde contre le gros Matrix et lui demander s'il avait faim... Non, c'était sa dope qu'il voulait... Et son clebs ? Quand est-ce qu'il l'avait eue sa dernière ration de Canigou, lui ? Elle soupira. Quelle conne... S'inquiéter d'un corniaud quand la moitié de l'humanité rêvait d'une place sur une bouche d'aération, quelle conne... Allez, va te coucher, mémère, tu me fais honte. À quoi ça rime tout ça ? Tu éteins la lumière pour ne plus le voir et après tu te morfonds à l'arrière d'une grosse berline en mâchouillant ton mouchoir en dentelle...

Va te coucher, va...

L'appartement était vide, elle chercha de l'alcool, n'importe lequel, en but suffisamment pour trouver le chemin de son oreiller et se releva dans la nuit pour aller vomir.

7

Les mains dans les poches et le nez en l'air elle sautillait sous le panneau d'affichage quand une voix familière lui donna le renseignement qu'elle cherchait :

— Train en provenance de Nantes. Arrivée quai 9 à 20 h 35. Retard de 15 minutes environ... Comme d'habitude...

— Ah ! Ben t'es là, toi ?

— Eh oui... ajouta Franck. Je suis venu tenir la chandelle... Dis donc, tu t'es faite belle ! C'est quoi ça ? c'est du rouge à lèvres ou je me trompe ?

Elle cacha son sourire derrière les trous de son écharpe.

— Tu es bête...

— Non, je suis jaloux. T'en mets jamais du rouge à lèvres pour moi...

— C'est pas du rouge, c'est un truc pour les lèvres gercées...

— Menteuse. Montre...

— Non. Tu es toujours en vacances ?

— Je recommence demain soir...

— Ah?

— Elle va bien ta grand-mère ?

— Oui.

— Tu lui as donné mon cadeau ?

— Oui.

— Et alors ?

— Alors elle a dit que pour me dessiner aussi bien, c'est que tu devais être folle de moi...

— Ben voyons...

— On va boire quelque chose ?

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