Boris Vian - L'Arrache-Cœur

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Clémentine met au monde des triplés. Mais la souffrance que lui a infligé cette grossesse et ces naissances la poussent à ne plus adresser la parole à son mari, Angel. Elle l'empêche ensuite de participer à l'éducation des enfants. Clémentine reporte alors sur ses enfants son besoin d'aimer, et est hantée par l'idée qu'il pourrait leur arriver quelque chose. Pour lutter, elle arrache les arbres du jardin, se créant une sorte de 'mur de protection'… Mais nous, qui restons sur la rive, nous voyons que Boris Vian décrit simplement notre monde. En prenant chacun de nos mots habituels au pied de la lettre, il nous révèle le monstrueux pays qui nous entoure, celui de nos désirs les plus implacables, où chaque amour cache une haine, où les hommes rêvent de navires, et les femmes de murailles.

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– A veux pas! dit Noël.

Quand ils étaient émus, Joël et Noël se remettaient à parler bébé.

Clémentine les caressait et les embrassait, complètement démontée.

– Mes petits choux, dit-elle. Eh bien! on la mangera tout à l'heure. Pas maintenant.

Tout s'arrêta comme par magie.

– Viens jouer au bateau, dit Citroën à Joël.

– Oh! oui, au bateau, dit Joël.

– Au bateau, conclut Noël. Ils s'écartèrent de Clémentine.

– Laisse-nous, dit Citroën. On joue.

– Je vous laisse, dit Clémentine. Vous voulez bien que je reste à tricoter?

– À côté, dit Citroën.

– Va à côté, dit Joël. Hue, bateau!

Clémentine soupira et sortit à regret. Elle aurait voulu les avoir encore tout petits et tout mignons. Comme le premier jour où ils avaient tété. Elle baissa la tête et se rappela.

III

73 févruin.

Mélancolique, Jacquemort,

Se dirigeait vers le village.

Il pensait qu'il prenait de l'âge,

Il s'enfoirait de ses remords.

Il était vide, c'est un fët

Il n 'y avait point de progrët

Le temps était gris et mouillé

La boue comme des œufs brouillés

Sur ses croquenots tout souillés…

Un oiseau hurla. – Ah! Zut! Zut! dit Jacquemort. Tu m'as troublé. Ça commençait pourtant bien. Dorénavant, je ne parlerai plus de moi qu'à la troisième personne. Ça m'inspire. – Il marchait, il marchait toujours. Les haies de part et d'autre du chemin s'étaient garnies, pendant l'hiver, d'eiders d'eiders (qui sont les enfants des eiders comme des gentlemen's gentlemen sont les enfants des gentlemen) et tous ces petits eiders entassés dans les aubépines faisaient de la neige artificielle en se grattant le ventre à grands coups de bec. Les bas-côtés du chemin, frais et verts, gorgés d'eau, pleins de grenouilles, prenaient du bon temps en attendant la sécheresse de juillembre.

– J'ai été eu, continua Jacquemort. Ce pays m'a eu. Quand je suis arrivé, j'étais un jeune psychiatre plein d'allant, et maintenant, je suis un jeune psychiatre sans allant du tout. Ça fait une grosse différence, assurément. Et c'est à ce village pourri que je dois ça. Ce sacré village dégueulasse. Ma première foire aux vieux. Maintenant, je me moque apparemment de la foire aux vieux, je cogne à regret sur les apprentis et j'ai déjà maltraité La Gloïre parce qu'autrement ça me faisait du tort. Eh ben! c'est fini, tout ça. Je vais me mettre au travail énergiquement. C'est ça qu'il se disait, Jacquemort. Ce qu'il peut s'en passer des choses, dans la cervelle d'un homme, c'est pas croyable, ça fait penser.

Le chemin gémissait sous les pieds de Jacquemort. Chuintait. Gouillait. Résouillait. Gluissait. Au ciel, des corbeaux très pittoresques croassaient, mais sans bruit, car le vent portait dans l'autre sens.

Comment se fait-il, pensa soudain Jacquemort, qu'il n'y ait pas de pêcheurs ici? La mer est pourtant très proche, et pleine de crabes, d'arapèdes et de comestibles écailleux. Alors? Alors? Alors? Alors? Alors?

Alors, c'est qu'il n'y a pas de port. Il était si ravi d'avoir trouvé ça qu'il se sourit avec complaisance.

La tête d'une grosse vache brune dépassait une haie. Il s'approcha pour lui dire bonjour; elle était tournée dans le mauvais sens et il la héla. En arrivant tout près, il vit que c'était une tête coupée sur un épieu pointu; une vache punie, sans doute. L'écriteau était bien là, mais tombé dans le fossé. Jacquemort le ramassa et lut un mélange de boue et de lettres. – La prochaine – Tache – fois – Tache -tu donne – Tache – ras – Tache – plus de lait. – Tache. Tache. Tache.

Il hocha la tête, ennuyé. Il n'avait pas pu s'y faire. Encore, les apprentis… Mais pas les bestiaux. Il laissa retomber la pancarte. Les bêtes volantes avaient mangé les yeux et le nez de la vache et elle ressemblait à une cancéreuse que ça fait rire.

Encore une pour La Gloïre, dit-il. Ça va encore retomber sur lui. Et il aura de l'or. L'or est inutile puisqu'il ne peut rien acheter avec. Donc, c'est la seule chose valable. Ça n'a pas de prix.

Ainsi trouvait Jacquemort

Tout en marchant à pas vifs

Des arguments positifs

Sur la vraie valeur de l'or.

Tiens, tiens, se dit Jacquemort. Je retrouve ma verve initiale. Bien que la matière de cette évidence n'ait pas d'intérêt, car c'est par construction que La Gloïre se trouve placé dans une situation telle que son or ne rime à rien. Et puis l'or, je m'en moque, mais ça m'a fait passer cent mètres.

Le village apparut. Sur le ruisseau rouge, la barque de La Gloïre rôdait, à l'affût des détritus. Jacquemort l'appela. Quand le bateau fut tout près, il sauta dedans.

– Alors? dit-il jovial. Quoi de neuf?

– Rien, répondit La Gloïre.

Jacquemort sentit se formuler l'arrière-pensée qu'il traînait depuis le matin.

– Dites donc, proposa-t-il, si on allait chez vous? J'aimerais vous poser quelques questions.

– Eh bien, dit La Gloïre, pourquoi pas? Allons-y. Vous permettez?

Comme projeté par un ressort, il bondit dans la rivière. Il grelottait, cependant. Ahanant, il se propulsa vers un débris qui flottait et le saisit adroitement dans sa bouche. C'était une main assez petite. Tachée d'encre. Il remonta.

– Tiens, dit-il en l'examinant, le gosse de Charles a encore refusé de faire ses pages d'écriture.

IV

98 avroût.

J'ai vraiment de plus en plus horreur de ce village, se dit Jacquemort en se regardant dans la glace. Il venait de tailler sa barbe.

V

99 avroût.

Clémentine avait faim. Elle ne mangeait plus guère au repas de midi pendant lequel elle s'occupait de gaver ses trois. Elle alla vérifier la porte de sa chambre et tourna la clé dans la serrure. Tranquille. Personne n'entrerait. Elle revint au milieu de la chambre, desserra légèrement la ceinture de sa robe de toile. Elle se regardait discrètement dans la glace de l'armoire. Elle s'en fut à la fenêtre et la ferma également. Puis elle s'approcha de l'armoire. Elle prenait son temps, savourait les minutes à passer. Elle portait la clé de l'armoire accrochée à sa ceinture par une légère tresse de cuir. Elle la regarda et la glissa dans la serrure. Dans l'armoire, ça sentait mauvais. Ça sentait la charogne, très exactement. Il y avait une boîte à chaussures en carton d'où venait l'odeur. Clémentine la saisit et flaira. Dans la boîte, sur une soucoupe, un reste de bifteck achevait de se putréfier. Une pourriture propre, sans mouches et sans asticots. Simplement, il devenait vert et il puait. Affreusement. Elle passa son doigt sur le bifteck, tâta. Cela cédait facilement. Elle sentit son doigt. Assez pourri. Délicatement, elle saisit le bifteck entre le pouce et l'index et elle mordit avec soin, faisant attention d'en détacher une bouchée bien nette. C'était facile, c'était tendre. Elle mâchait avec lenteur, percevant autant la consistance un peu savonneuse de la chair faisandée, qui lui faisait une sensation acide derrière les joues, que le parfum puissant s'exhalant de la boîte. Elle en mangea la moitié et le remit dans la boîte qu'elle repoussa à son emplacement primitif. Il y avait à côté un triangle de fromage à peu près dans le même état, totalement abandonné à son assiette. Elle y trempa son doigt, le lécha, ceci à plusieurs reprises. À regret, elle referma l'armoire et passa dans le cabinet de toilette où elle se lava les mains. Puis elle s'étendit sur son lit. Cette fois, elle ne vomirait pas. Elle le savait. Maintenant elle conserverait tout. Il suffisait d'avoir assez faim. Elle y prendrait garde. De toute façon, le principe devait triompher: les meilleurs morceaux pour les enfants; elle rit en pensant au début, elle se contentait de manger les rogatons, de finir les gras des côtelettes et du jambon dans leur assiette et de venir à bout des tartines détrempées de lait qui traînaient autour des bols du petit déjeuner. Mais ça, n'importe qui peut le faire. Toutes les mères. C'est courant. Les épluchures de pêches, ça avait été plus difficile déjà. À cause de la sensation de velours sur la langue. Cependant, les épluchures de pêches, c'est également peu de chose; d'ailleurs bien des gens les mangent avec leur chair. Mais elle seule laissait pourrir tous ces rebuts. Les enfants méritaient bien ce sacrifice – et plus c'était affreux, plus cela sentait mauvais, plus elle avait l'impression de consolider son amour pour eux, de le confirmer, comme si des tourments qu'elle s'infligeait de la sorte pouvait naître quelque chose de plus pur et de plus vrai – il fallait racheter tous ces retards, il fallait racheter chaque minute pensée sans eux.

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