Сигизмунд Кржижановский - Le retour de Münchhausen

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Le retour de Münchhausen: краткое содержание, описание и аннотация

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Au cours de la nuit, je fus réveillé dans ma tente de feld-maréchal par une idée soudaine. Je me levai, me vêtis et, sans réveiller mes ordonnances, gagnai les avant-postes ; deux mots brefs – un mot de passe et un mot d’ordre – m’ouvrirent les portes du camp turc. L’ennemi n’avait pas eu le temps d’émerger des coups de chapeaux tirés sur lui que, déjà, j’avais atteint sans encombre les portes de Constantinople ; or, nombre de tirs ayant porté trop loin, tout, là aussi, jusqu’au faîte des toits, avait été bombardé d’une grêle de coups de chapeaux. Au palais du sultan, je me fis connaître et obtins aussitôt une audience. Mon plan était d’une simplicité extrême : racheter tous les chapeaux qui ensevelissaient les troupes, les populations, les rues et les routes. Le sultan Mahmud était lui-même bien embarrassé de cette avalanche de couvre-chefs, ce qui me permit de les acquérir à vil prix. Entre-temps, l’automne avait tourné à l’hiver et le bon peuple de Russie, demeuré sans chapeaux, se gelait, s’enrhumait et se rebiffait, brandissant la menace de soulèvements et d’un nouveau Temps des Troubles 8. Le gouvernement ne pouvait guère compter non plus sur les notables : les têtes chauves des sénateurs gelaient au premier chef et leur ardent amour du trône se refroidissait notablement chaque jour. Je chargeai alors navires et caravanes de mes chapeaux, puis, au travers de pays neutres, les acheminai vers la Russie aux myriades de têtes ; la marchandise partait magnifiquement et, plus le mercure descendait dans les thermomètres, plus les prix grimpaient. Des millions de chapeaux eurent bientôt retrouvé leurs crânes et je devins l’homme le plus riche de la Turquie ruinée par la guerre et les contributions. Cependant, je m’étais lié avec le sultan Mahmud et je décidai d’investir mes capitaux dans l’œuvre de reconstruction de son pays. Les intrigues de palais contraignirent néanmoins le sultan à changer de résidence, avec moi et son harem : nous partîmes pour Bagdad, cité riche, sinon d’or et d’argent, du moins de contes et de légendes. De nouveau, je ressentis le mal de mon lointain Bodenwerder, certes indigent mais si cher à mon cœur. Quand je priai mon ami couronné de me laisser regagner ma patrie, le sultan, les larmes roulant dans sa barbe, répondit qu’il ne supportait pas les séparations. Alors, désireux, dans la mesure du possible, de raccourcir le temps de celle qui nous attendait, car je ne pouvais vivre sans revoir, fût-ce de loin en loin, le foyer de mes aïeux, je résolus de relier Bodenwerder et Bagdad par des parallèles d’acier : des rails. Ainsi germa le projet du chemin de fer de Bagdad dont la réalisation, hélas, se ferait longtemps attendre. Nous commençâmes les travaux, mais…

Le baron interrompt brusquement son récit et se tait, les yeux rivés à l’œil étincelant de la pierre de lune ornant l’index de sa dextre.

— Pourquoi donc vous être arrêté en si bon chemin ? ne peut se retenir de demander quelqu’un.

— Parce que, répond le baron, se tournant du côté d’où vient la question, le chemin de fer, alors, n’était pas encore inventé. C’est tout.

Un rire léger parcourt le cercle. Le baron, lui, reste grave. Se penchant vers l’as de la diplomatie, il lui touche le genou et dit :

— Je me suis laissé prendre à mes souvenirs. Mais c’est d’accord : je pars. Comme dit un de leurs proverbes : « Quand le Russe agonise, l’Allemand est au mieux de sa forme. » Hé-hé… Puis, haussant la voix à l’intention des oreilles qui se tendent de toutes parts, il ajoute : Jamais encore le canard de notre blason n’a replié ses ailes.

Viennent ensuite poignées de main, raclements de pieds et, un instant plus tard, le portier crie devant le tourniquet de la porte-miroir du Splendid Hôtel :

— L’auto du baron de Münchhausen !

La portière claque, la sirène déchire l’air et les sièges de cuir, se balançant doucement, voguent dans la nuit solennelle, illuminée d’étoiles et de lanternes.

CHAPITRE IV

IN PARTES INFIDELIUM

L’offre et l’accord de l’intéressé ont tôt fait d’être officialisés. Le baron se rend au Pays des Soviets en qualité de correspondant de deux ou trois des plus gros journaux diffusant leur credo politique, en un nombre d’exemplaires à sept chiffres, jusqu’aux latitudes les plus éloignées du Royaume-Uni. On exige du missionné le plus strict incognito, de sorte que les taches noires des hauts-de-forme sous les fenêtres du wagon mis à la disposition du baron de Münchhausen, se trouvent des plus réduites ; quant aux kodaks et interviewers, ils ont été purement et simplement mis hors circuit. Une minute avant le signal de départ, le baron apparaît sur la plateforme : sur sa tête l’arrondi d’une casquette grise élimée, sous son manteau-cloche l’éclat fugitif d’une veste de cuir, à ses pieds des bottes en accordéon. Sa vêture déclenche un hochement approbateur des hauts-de-forme, et l’évêque du Northumberland, venu revoir le baron pour la dernière fois peut-être, est le seul à exhaler un soupir, en disant : « In partes infidelium. cum Deo. Amen . »

L’as de la diplomatie se hisse sur le marchepied du wagon et adresse un signe au voyageur en partance qui se penche vers lui.

— Cher baron, ne plaisantez pas avec la censure. Don’t plague. Signez d’un nom d’emprunt, je ne sais pas, moi…

Le baron acquiesce :

— Je comprends. Zinoviev, par exemple…

Mais, déjà, entrechoquant ses tampons, le train s’ébranle. On saisit l’as de la diplomatie sous les aisselles, les hauts-de-forme se soulèvent des têtes, le petit rideau se tire devant la fenêtre qui glisse le long du quai, et voguent vers les lointains les paroles inachevées en même temps que l’inacheveur.

Douvres. La Manche. De nouveau, le petit rideau glisse le long de bruyants débarcadères, de nouveau les kilomètres sont dérobés aux kilomètres.

Seul un homme, sur le continent, sait quel jour et à quelle heure Münchhausen traversera Berlin : Ernst Unding. Toutefois, la lettre qui lui a été adressée de Londres a eu quelque peine à parvenir à son destinataire. La couronne de sonnets que compose alors le poète, s’est plantée dans son cerveau telle une couronne d’épines, ne lui valant qu’insomnies en place de pfennigs. C’est ainsi que, vaincu par la faim, Unding a été contraint d’accepter la proposition de la marque de cosmétiques Veritas et de représenter celle-ci à travers villes et bourgades d’Allemagne. La lettre le suit plusieurs jours à la trace, avant de le rattraper dans la ville d’Insterbourg, sur la ligne Königsberg-Eydkuhnen, à trente et quelques kilomètres de la frontière. Elle tombe vraiment à pic. Comparant les chiffres de l’indicateur des chemins de fer avec les informations de la lettre, Unding calcule aisément que le train de Berlin transportant Münchhausen traversera Insterbourg le jour même, à 9 heures 30. Sa montre de gousset indique 8 heures 50. Craignant d’être en retard, Unding se prépare en hâte pour le voyage. À l’heure dite, l’express de Berlin glisse le long du quai. Unding longe le convoi à grandes enjambées, de la locomotive au wagon de queue et retour, jetant un coup d’œil par toutes les fenêtres : pas de Münchhausen. Une minute plus tard, le train libère la voie. Perplexe, Unding se rend au bureau de renseignements : était-ce le bon train ? quand donc est le suivant ? Le bureau le renseigne : le prochain train longue distance jusqu’à la frontière est annoncé dans deux heures et une poignée de minutes. Unding hésite : ses affaires lui commandent de prendre le train de dix heures pour Königsberg, il a déjà son billet en poche. Tournant et retournant entre ses mains le petit rectangle de carton, il finit par le composter à la caisse et, prenant place sur un banc à l’intérieur de la gare, se met à suivre des yeux la flèche de la pendule murale. Il se figure nettement la rencontre toute proche : la vitre d’un compartiment s’abaisse, au-dessus apparaît la dextre tendue de Münchhausen, ses longs doigts osseux, éclat de lune à l’index ; leurs mains se touchent et lui, Unding, dit que, n’y eût-il au monde de réalité que cette poignée de main, eh bien… Le fracas de l’express retentit. Secouant ses pensées, Unding se précipite sur le quai : progression des feux de la locomotive, chuintement des freins, et de nouveau course le long des wagons jusqu’à la lanterne pointant en rouge escarboucle à l’arrière du dernier wagon. Mais aucune vitre d’aucun compartiment ne s’abaisse, aucune voix ne le hèle, aucune main ne se tend vers lui. Entrechoquement de cuivres, et de nouveau les rails nus. Le poète Unding demeure longtemps figé sur le quai, à tenter de comprendre la situation. C’est parfaitement clair : Münchhausen a changé d’itinéraire.

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