Сигизмунд Кржижановский - Le retour de Münchhausen

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Le retour de Münchhausen: краткое содержание, описание и аннотация

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Mais Münchhausen n’a pas la tête à s’asseoir : « Comment pouvez-vous rester ici, alors que Paul est retourné à Saul, qu’il n’y a plus de rue ni plus rien ? » À la surprise du baron, l’homme ne manifeste aucun étonnement : « Zéro plus zéro fera toujours zéro. Et celui qui n’a pas où aller n’a que faire d’une rue, Mister. Allons, les enfants, mangez, ça va refroidir. »

Le baron, comme si un nouveau mur s’avançait sur lui, recule jusqu’à la porte, renversant la chaise aimablement offerte, puis s’engage dans l’escalier : un carré de maison exigu, entre quatre murs. « Et si, là aussi… ? » Mieux vaut prendre la petite porte : mais, là encore, un carré entre quatre murs rapprochés. « Maudit échiquier », murmure Münchhausen, effrayé, et aussitôt il voit : au milieu du carré, perché sur une énorme patte ronde, dressant sa crinière noire laquée, un cheval d’échecs. Sans perdre un instant, Münchhausen saute sur son dos abrupt ; le cheval frémit de ses oreilles de bois et Münchhausen, s’efforçant de serrer les genoux sur la laque glissante, le sent : la pièce d’échecs unijambiste fait un bond en avant, un autre, et part de côté. La terre, tantôt se dérobe, tantôt, brandissant ses flèches et ses toits, vient heurter le talon rond du cheval ; mais sur ce talon – Münchhausen s’en souvient – est collé un morceau de tissu feutré, et la course folle continue : apparaissent, fugitives, des places d’abord, puis les carrés de champs et les quadrillages de villes, encore et encore – et en avant, en avant toute, un bond de côté et en avant ! Le talon rond frappe tantôt l’herbe, tantôt la pierre, tantôt la terre noire. Ensuite, le vent sifflant aux oreilles s’apaise, les bonds du cheval se font plus courts et plus lents : au-dessous, une étendue plate, enneigée ; le froid monte des congères. Le cheval, ouvrant tout grand sa gueule noire, fait encore un bond, un autre, et s’arrête au milieu de la plaine glaciale : son pied tendu de tissu est collé à la neige, gelé. Que faire ? Münchhausen tente de l’éperonner : « g8-f6 ; f6-d5. Fichtre ! d5-b6 », crie-t-il, s’efforçant de se remémorer le zigzag de la défense Alekhine 2. En vain ! Le cheval est à bout de forces ; la rosse de bois n’en peut plus. Münchhausen en pleure de rage et de dépit, mais les larmes lui collent aux cils, gelées. Le froid est tel que toute immobilité est fatale ; alors, se frictionnant les oreilles, il marche d’un bon pas – en avant, en avant toute, puis de côté, et de nouveau en avant, en avant toute, et de côté, à la recherche ne fût-ce que d’une minuscule tache sur la nappe d’un blanc immaculé qui recouvre soigneusement, sans le plus petit pli, la gigantesque table ayant l’horizon pour limite. Et soudain, il voit : là-bas, droit devant, glisse, ombre légère, un long mille-pattes de lettres gothiques, hérissé et agile. Münchhausen capture des yeux la noire file de lettres et lit… son propre nom. La stupéfaction fige le baron sur place. Cependant, le dix-huit-lettres BARONDEMÜNCHHAUSEN ne perd pas de temps : arquant ses syllabes, il file soudain, d’une glissade, vers une borne-frontière surgissant de terre ; sur la borne un panneau, sur le panneau des signes. Détachant difficilement du sol ses semelles gelées, Münchhausen se lance aux trousses de son nom qui détale. Mais ce dernier, déjà, a rampé jusqu’au poteau, il a atteint la barrière qui suspend au-dessus de la plaine immaculée ses rayures rouges et blanches, et il se retourne pour jeter un coup d’œil à son poursuivant : est-il encore loin ? À cet instant, Münchhausen voit nettement la barrière s’abaisser : les rayures blanc-rouge heurtent la septième lettre, et son nom, tel un serpent sectionné au couteau, arque douloureusement ses syllabes séparées les unes des autres : MÜNCHHAUSEN de l’autre côté de la barrière, BARONDE de ce côté-ci. Planté sur son E tout encrinolent, le malheureux BARONDE s’agite en tous sens, ne sachant qu’entreprendre. Les yeux de Münchhausen vont des lettres sur la neige aux signes de la borne-frontière : URSS. Il reste un instant figé, bouche bée, puis une pensée lui vient : planter là son nom et prendre ses jambes à son cou. Mais les semelles de ses souliers ont eu le temps de se coller solidement à la neige. Il veut bouger son pied droit, tente ensuite d’extirper le gauche, quand, soudain, le quatre-lettres de la frontière se met à bouger et Münchhausen, terrifié, saute de ses chaussures et s’enfuit en chaussettes sur la croûte de neige durcie. Le froid le saisit aux talons ; dans son désespoir, le baron court, éperdu, et… se réveille.

Sa pantoufle droite a glissé de son pied et, sous son talon, la fraîcheur d’un carré de parquet ciré. La pluie chuinte aux vitres du cabinet de travail mais les raies fines de ses jets sont tendues d’obscurité nocturne. Le coucou de la cheminée chante à sept reprises. Le baron de Münchhausen tend le bras vers la petite cloche.

Le cottage des pois fous allume ses feux et se prépare à recevoir ses hôtes de la nuit. En bas, contre la porte de chêne, un coup de heurtoir, puis un autre : apparaît d’abord un roi de la bourse et, un instant plus tard, un as de la diplomatie. Ensuite, c’est une vieille lady, adepte du spiritisme. Et quand enfin surgissent au-dessus du seuil les moustaches tristement tombantes du leader d’un parti ouvrier, Münchhausen se lève cordialement pour l’accueillir et s’écrie, avec des mines de joueur chanceux :

— Suite au valet ! Prenez donc part à notre jeu. Nous n’attendions plus que vous.

Mais en plus de ceux que l’on attendait, survient un ancien ministre sans portefeuille, que le douillet cottage, au demeurant, reçoit avec non moins de chaleur et de cordialité.

On échange des nouvelles, sans oublier ni les secrets d’alcôves ni le Parlement, on se livre à des conjectures sur les prochaines nominations et les événements en Chine. Avec le ministre sans portefeuille, le baron évoque un portefeuille sans ministre, et la dame spirite raconte :

— Hier, chez les Pitchley, nous avons invoqué l’esprit de Li Hung-Tchang 3 : « Esprit, si tu es là, frappe un coup, sinon frappes-en deux. » Eh bien, figurez-vous que Tchang a frappé deux coups.

À cet instant, à la porte d’en bas, double coup de heurtoir :

— Serait-ce Li ? dit le maître de maison en bondissant, prêt à réserver au fantôme un chaleureux accueil.

Mais, sur le seuil, son serviteur :

— Son Éminence l’évêque du Northumberland.

Une minute plus tard, une main couverte de bagues bénit l’assistance.

La conversation reprend. Le serviteur apporte des petits fours, du thé dans un service de porcelaine et de petits verres au pied menu, emplis de kummel. Les mots tournoient un moment de bouche en bouche, puis l’éminence, reposant sa tasse de thé, prie le maître de maison de raconter quelque chose. Avec la permission de la dame, le baron de Münchhausen prend sa pipe et, tirant de temps à autre sur sa chibouque, entame son récit. Aussitôt, les oreilles attentivement dressées des auditeurs se ratatinent de stupeur : juste un peu sur les bords pour commencer, puis tout le long du cartilage du pavillon, et de plus en plus creux, jusqu’à ce que, tournoyant comme feuilles d’automne, les unes après les autres, tout doucement, sans un murmure, elles s’abattent sur le plancher 4. Mais, armé d’une balayette et d’une pelle, le serviteur stylé surgit derrière les invités, balaie sans bruit les oreilles, les ramasse et les emporte hors de la pièce.

— Cet incident survint lors de mon dernier séjour à Rome, dit le narrateur dont la voix charrie des tourbillons de fumée. Par une fraîche matinée d’automne, ayant descendu les marches de la basilique Saint-Pierre, je traversai la place sertie dans le portique de Bernini et pris à gauche par l’étroit Borgo San Angelo. Si vous avez eu l’occasion de séjourner dans cette ville, vous vous rappelez sûrement les poussiéreuses vitrines de l’ antichità et les échoppes de ces commissionnaires d’un genre particulier qui, si vous leur confiez un objet et quelques soldi , se font forts de vous retourner le premier une semaine plus tard sans les seconds, mais avec la bénédiction papale. La réalité de la bénédiction demeurant invisible, les commandes sont honorées promptement, et toujours dans les temps. On peut en ce même lieu faire l’acquisition, à vil prix, d’une amulette : dent de serpent guérissant la fièvre, jettatura de corail contre le mauvais œil et assortiment complet de cendres – depuis celles de saint François jusqu’à celles de saint Janvier – soigneusement réparties dans des sachets de pharmacie. Je fis donc un crochet par une de ces échoppes et demandai les cendres de saint Personne. Les doigts du propriétaire parcoururent les sachets de papier : « Peut-être le signor se contentera-t-il de sainte Ursule ? » Je secouai la tête. « Pour obliger le signor , je pourrais lui céder celles de saint Pacheco : des cendres extrêmement rares. » Je maintins mon « der heilige Niemand ». Le patron de la boutique était de toute évidence un honnête homme. Il écarta les bras en signe d’impuissance et reconnut tristement qu’il n’avait pas cela en magasin. J’allais prendre la porte quand mon attention fut soudain attirée par un objet posé dans un coin, sur une étagère : c’était une toute petite boîte noire, sous le couvercle entrouvert de laquelle pointait la filasse jaune et ébouriffée d’un morceau d’étoupe. « Qu’est-ce là ? » demandai-je, me retournant vers le comptoir. Et les doigts obligeants du marchand de cendres rapprochèrent aussitôt de moi la marchandise. C’était un morceau d’étoupe incomplètement brûlé, ayant servi au rituel d’intronisation de Pie X. Chacun sait que lors de la consécration d’un pape, on fait brûler au-dessus de la tonsure de l’élu un morceau d’étoupe, en prononçant le sacramentel : « Sic transit gloria mundi. » Donc, ainsi que me le jura le boutiquier que je n’avais aucun motif de ne pas croire, au cours de la cérémonie d’intronisation de Pie, au moment où, précisément, les paroles sacramentelles étaient prononcées, un coup de vent subit emporta ce morceau d’étoupe que lui, collectionneur de raretés, réussit à acquérir moyennant certaine somme : « Le signor peut se convaincre par lui-même, déclara le vendeur de cendres en ouvrant grand la petite boîte, que l’étoupe est charbonneuse sur les bords et qu’elle sent le brûlé. » Et c’était vrai. Je m’enquis du prix. Il avança une somme rondelette. Je divisai par deux. Il en rabattit, j’en rajoutai un peu et, au bout du compte, la petite boîte d’étoupe papale se retrouva dans ma poche. Quant à moi, deux heures plus tard, j’étais dans le train Rome-Gênes. C’est que, voyez-vous, je ne voulais pas manquer le nouveau congrès des socialistes chrétiens dont les assises se tenaient précisément au Palazzo Rosso de Gênes. Pour l’amateur de vanités que je me flatte d’être, la fréquentation de ce genre d’assemblées est parfois pleine d’enseignements. Les fenêtres du wagon étaient ouvertes ; les senteurs humides de garance, puis, en approchant de Gênes, une série de tunnels, le passage de la touffeur aux courants d’air… bref, je pris froid et, à la moitié de la première séance, je me sentis indisposé. Il me fallait envisager un traitement. Comme je portais la main à ma poche, mes doigts rencontrèrent la petite boîte et je me rappelai que le coton dans les oreilles ou, à défaut, l’étoupe, était un remède radical contre le refroidissement. Je soulevai le couvercle noir et me fourrai dans l’oreille gauche, puis dans la droite, un bout d’ouate papale. Aussitôt… oh, si vous saviez seulement ce qui arriva ! Les orateurs parlaient, comme avant l’étoupe, leurs lèvres remuaient, mais pas un son, hormis le tic-tac de ma montre, ne parvenait à mes tympans. Je n’y comprenais goutte : en admettant que je fusse subitement devenu sourd, comment pouvais-je entendre le tic-tac d’une montre, sans percevoir les mots ? Et si l’étoupe qui me bouchait les oreilles assourdissait les sons, si elle affaiblissait l’ouïe, comment des voix fortes pouvaient-elles faire moins de bruit que le mécanisme à peine audible d’une montre ? En grand désarroi, je quittai l’assemblée, passai devant des bouches qui parlaient sans proférer un son et fus saisi d’un étonnement joyeux quand, dans la rue, ayant à peine descendu les marches de l’entrée, j’entendis soudain à travers mon étoupe : « Manda. » Le mot avait été lancé par une vieille mendiante. Manifestement, l’étoupe avait cessé son obstruction. Je vis venir à ma rencontre, s’extirpant de haillons crasseux, une main de vieillarde ; toutefois, pressé de vérifier mon hypothèse, je fis un brusque demi-tour et réintégrai la salle de séance. Je me hâtais, mais mon hypothèse était plus hâtive encore : de nouveau, j’eus devant les yeux des bouches qui remuaient ; néanmoins, ne sortait de ces mêmes bouches qu’un silence articulé. Que diable ! – pardonnez-moi, Éminence, je retire aussitôt ce « diable »… – Qu’est-ce que cela signifiait ? Me voilà occupé à échafauder toutes les suppositions possibles, quand soudain me revient que l’étoupe pointant de mes oreilles n’est pas une étoupe ordinaire, que c’est une étoupe sacrée, chassant, avec la fumée, toute la gloria mundi ; rien d’éphémère, rien de ce qui a le souci de la gloire terrestre ne peut donc passer au travers. Il en était sans nul doute ainsi. Je n’avais pas surpayé mon achat au marchand de cendres du Borgo San Angelo. Cependant, comment expliquer que les discours des adeptes du socialisme chrétien s’enlisassent dans mon coton et me demeurassent inaudibles ?

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