Сигизмунд Кржижановский - Le marque-page
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- Название:Le marque-page
- Автор:
- Издательство:Verdier
- Жанр:
- Год:2014
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De nouveau le soleil roulant dans l’azur traîne le jour après lui. Les rideaux s’ouvrent. Klaxons, cliquetis, claquements, brouhaha de la foule montent par le puits de pierre. Un passant lève les yeux par hasard, et tout en haut, juste sous le toit, distingue un point noir ; il plisse les yeux derrière ses verres : « Qu’est-ce que c’est donc ? » Mais sa montre le pique des deux fers. Il est midi. Deux enfants pendus, chacun de son côté, aux doigts osseux de leur gouvernante sortent pour la promenade ; bouche bée, ils parcourent du regard les fils électriques, les murs, les corniches. « Qu’est-ce que c’est, Missis ? – Regardez où vous mettez les pieds ! » Et les petits d’homme apprennent des grands à regarder où mettre les pieds.
Le soleil a séché par plaques la fourrure du chat. Ses poils se dressent, collés par mèches. La faim, de plus en plus féroce, lui tord les entrailles. Il essaie de crier encore une fois mais il n’a plus de voix ; sa bouche desséchée ne laisse échapper qu’un faible râle. Le soleil brûlant lui ferme les paupières mais des cauchemars le réveillent aussitôt ; tête penchée au-dessus de la corniche, le chat voit : le fond de la rue vacille, puis remonte en rampant, de plus en plus proche ; muscles tendus, prêt à sauter… il se réveille : le fond asphalté s’écroule du haut des trente étages comme un ascenseur au câble rompu – de haut en bas, à la verticale.
De nouveau le soir. De nouveau les carrés jaunes des fenêtres. Derrière chacune d’elles, de longues suites de mots, des Marque-page qui attendent patiemment un regard familier. Encore une nuit noire : la ville s’éteint et déshabille le trottoir. Le chat, seul, colle son oreille contre la pierre et entend la vibration sourde des fils électriques tendus entre l’asphalte et lui.
De nouveau l’aube. Sur la corniche voisine – à trois mètres de sa gueule – des moineaux gazouillent. Le chat avale sa salive et guette d’un œil trouble les joyeux pépieurs. Du haut de la corniche, les oiseaux plongent dans l’air.
Fraîcheur du matin. Trois étages plus bas, une fenêtre ouverte aux rayons du soleil laisse passer, venant d’une main encore hésitante, disons Le Conte de fée de Metner, ou plutôt (oui, c’est mieux) le prélude d’un choral de Bach, majestueuse et apaisante combinaison contrapunctique. Mais qu’importe au chat ! Il ne connaît que la musique de la casserole attachée à sa queue : Bach ne le touche pas et il ne parvient pas, excusez-moi du peu, à la catharsis. D’autant que le vent se lève brusquement, claque la fenêtre et fait taire l’harmonie. Rideau. Le concert est fini. Ce vent, je dois le préciser, qui se lève de la mer au matin, commence comme une brise légère et finit souvent en tornade. Et c’est justement le cas. Il commence par caresser les touffes de poils collés du chat, mais il prend de l’élan, et finit par tenter de l’arracher de la corniche. Le chat n’a plus la force de lutter ; écarquillant ses yeux troublés, de ses griffes affaiblies il s’accroche à la corniche. Mais le vent, fouaillant l’air, lui brise les pattes – sa griffe une dernière fois sur la pierre – et le chat bascule. Les fils électriques arrêtent le corps dans sa chute et un instant, comme s’ils voulaient bercer le vagabond, le balancent entre les maisons d’un mouvement tendre et délicat ; mais l’instant d’après le filet d’acier se défait, libérant le corps qui tombe sur l’asphalte. Les pneus des voitures roulent sur le cadavre, puis arrive le camion et notre thème va de la pelle métallique à la benne à ordures. C’est là que finissent aujourd’hui presque tous les thèmes – à condition que thèmes ils soient.
Celui à qui le récit s’adressait ôta sa jambe droite de sa jambe gauche, puis posa sa jambe gauche sur sa jambe droite. Cela ne ressemblait pas vraiment à une réaction. À l’autre bout du banc, les lunettes qui avaient suivi avec attention le récit du chat s’éclipsèrent, bientôt remplacées par d’autres yeux qui se cachèrent aussitôt derrière la couverture colorée d’un livre. Pendant que j’écoutais, le crépuscule s’était approché en tapinois.
L’air rafraîchi remua, oscillant entre les façades ; les feuilles frissonnèrent, un nuage de poussière s’éleva au-dessus de l’allée et un copeau virevolta non loin du banc, sans doute emporté du chantier d’en face. Décrivant des spirales légères, il roula à travers l’allée et vint mourir à nos pieds. Et je vis aussitôt le visage attentif de l’attrapeur de thèmes se tourner vers la volute de bois. Il la regardait avec tendresse en plissant les yeux.
— Celui-là aussi, d’ailleurs. Si on le déroulait pour le regarder de près, on verrait bien des choses, de quoi remplir une bonne feuille d’imprimerie : assez pour une nouvelle. Pas besoin d’aller loin pour trouver le titre : ce serait Le Copeau, tout simplement. Reste à suivre doucement, tour après tour, les courbes de sa spirale : par exemple un jeune gaillard, menuisier de son état, nommé, disons… Vaska Tiankov. Il aime son métier et le connaît bien. Quoi qu’on demande à sa hache et à son rabot, il vous le fera, du premier coup et en chantant. Mais la campagne est pauvre, ses mains le démangent de ne pas travailler. De t emps en temps, Vaska Tiankov va à la ville pour gagner quelques sous. Son travail terminé, il rentre. À l’aller, des burins, des rabots, une hache accompagnent Vaska, rangés dans une caisse en bois. Au retour, cachés au fond de la boîte à outils, des tracts et des brochures politiques jouent les resquilleurs. En un mot, les rencontres en ville lui prennent d’abord ses heures de loisir, ensuite celles de travail. Les événements se précipitent. Février – juillet – octobre. Le Parti sort de la clandestinité, prend le pouvoir. Le menuisier Vaska, devenu le camarade Vassili, troque sa boîte à outils avec cadenas contre une serviette en cuir bourrée de paperasse, avec clic-clac en acier. Du travail, il en a jusqu’au cou : des voitures transportent le camarade Vassili d’une réunion à l’autre, des machines à écrire se déchaînent autour de lui, des téléphones aboient : « Impératif – Urgent – Sans délai ni remise. » Les paupières du camarade Vassili sont gonflées par les veilles et un crayon lui a poussé entre les doigts : rapports, programmes, congrès, voyages, convocations. Seuls ses rêves, timidement, comme derrière un voile, font monter la fumée de la cheminée des isbas et bruire les seigles mûrs. Mais de nouveau la serviette qui fait clic, qui fait clac, « A été écouté… A été décrété… », et le crayon entre les doigts.
Mais voici qu’un jour (je prends le mot le plus simple, le plus habituel : « un jour »), une dépêche téléphonée empêche Tiankov de terminer son rêve, lui fait enfiler ses chaussettes et ses bottes. La serviette sous le bras, il dévale l’escalier. La voiture klaxonne à l’entrée. Il referme la porte d’un coup de pied. Et il le voit : poussé par la brise légère du matin, bouclé comme une anglaise, fleurant bon la résine, un copeau qui voltige. Un coup d’œil à droite et à gauche : personne (le chauffeur est occupé avec la capote). Une courbette rapide : la spirale vient se frotter – le copeau est dans le sac ! La capote est relevée, la portière claquée, c’est parti : d’une réunion à l’autre, d’une entrée de parade à l’autre. Rapport. Divergence d’opinions. Nouveau rapport. Quelqu’un : « Tel chiffre et tel autre ! » À ces chiffres, Tiankov veut ajouter les siens. Il ouvre sa serviette d’un geste routinier, ses doigts courent sur le dos des chemises et soudain, de nouveau, le petit copeau bouclé comme une anglaise. Aussitôt une sensation familière que la vie semblait avoir gommée, envahit ses phalanges : entre le pouce et l’index, le bois du rabot ; sur le revers de la main, un long serpentin, la caresse de ses boucles qui glissent et qui s’enroulent lentement, répandant une odeur de résine et de sève. Le camarade Vassili allait retirer la main : trop tard. Le chaud picotement, son pointillé, remonte par les fils des nerfs, des doigts jusqu’au cerveau : un rabot invisible crisse dans ses oreilles, une planche rugueuse tremble sous ses mains, et le vieux réflexe du menuisier se réveille, contracte ses doigts. Tiankov, travailleur responsable du Parti, vous comprenez, allonge ses doigts vers le crayon, mais les doigts se dérobent : ils réclament leur dû. Déjà le copeau s’enroule à l’index pour y faire une alliance ; après la main, le bras, l’épaule, puis le corps, tendu et bandé, rappelle l’ancien travail, rentré dans le sang, dans les muscles au fil des années, et séparé du corps par la force. Bref : Vaska le paysan fait de nouveau valoir son droit à la vie. Il s’était tu pendant des années, et il aurait pu continuer à se taire si un petit copeau de rien du tout… Regardez-le. Il est déjà…
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