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Сигизмунд Кржижановский: Le marque-page

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Сигизмунд Кржижановский Le marque-page

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— Vous voulez que je me pousse ? Mais je vous en prie.

Le conteur fut littéralement écrasé par celui qui venait de prendre place à sa droite. Le revers de son manteau et les doigts un instant immobilisés furent propulsés en avant : alors apparut dans mon champ de vision un profil pointu prolongé d’une maigre barbiche, la bouche secouée par les mots comme par un tic.

— Vous et moi, nous comprenons bien qui appelle l’égarée, et d’où lui vient l’appel. Maintenant elle sait où aller : droit à l’est. La révoltée va vers les révoltés. Les fils télégraphiques épouvantés gémissent d’une capitale à l’autre : « Bête enragée bolchévisée – Arrêter – Infamie – Sans ménager nos forces – S’unir. » À nouveau le chemin de la fuyarde est coupé par des rangées de canons : à nouveau, sous les coups, acier contre acier, le colosse aux quatre pattes chante de sa voix de métal un hymne terrible et sauvage ; blessé, criblé d’éclats, secouant sa tête hérissée, il va, il va vers l’appel toujours plus proche ; il croit déjà voir les drapeaux rouges, coquelicots au-dessus d’une vaste prairie, les humains pressés tige contre tige ; il s’imagine une place sonore, cernée par une antique muraille crénelée, c’est là qu’il posera ses sabots de fer… Taillées en pièces, les armées reculent et libèrent la voie. Sous les crânes diplomatiques, tempête de la pensée : « S’est échappée – Avons laissée filer – Mesures extraordinaires – Que faire ? »

Et voici que les poursuivants de la géante de métal, à moitié écrasés sous ses sabots, essaient de l’attaquer à la tête ; le combat perdu sur terre se poursuit dans les airs : les antennes de Paris, New York, Berlin, Chicago, Londres, Rome, trafiquant les fréquences, susurrent de partout : « Par ici ! par ici !… » Elles attirent et promettent, chantent et séduisent, brouillent les voix venant de l’est et par tous les moyens fourvoient la Tour. Elle hésite. Elle parvient mal à s’orienter au milieu des appels et sa tête d’acier lui tourne. Elle pousse encore un peu à l’est, oblique vers le sud, change encore de direction et finit par aller à l’aveugle, sans savoir où ni pourquoi, égarée dans les tourbillons des signaux, désemparée et affaiblie, attachée par les fils radio, menée en laisse. Partout on jubile, on se frotte les mains. La population des villes et des villages situés sur le chemin du retour est provisoirement évacuée – pour éviter toute rencontre avec les pattes d’acier. À Paris, face à la cathédrale des Invalides, on égalise la place défoncée et l’on a déjà élaboré le cérémonial du retour de la Tour domptée. Mais en cours de route, au point de rencontre de trois frontières, elle découvre une nappe d’eau serrée entre les pentes des montagnes : la sérénité et la profondeur du lac de Constance. Passant par-dessus le miroir bleu, la géante vaincue voit son reflet renversé, parsemé de taches de soleil, étendu depuis le rivage jusqu’au milieu du lac, sa pointe s’abîmant dans le fond. Un frisson de dégoût secoue l’acier sonore – dans un dernier paroxysme de colère, rompant les attaches invisibles, elle lève ses lourdes pattes, se cabre, et, du haut des terrasses alpines (vous imaginez !), plonge la tête la première. Derrière elle, le fracas des pierres et des roches brisées, puis, d’un col à l’autre, l’écho des eaux fendues, et, au-dessus du lac débordant ses rives, les pieds d’acier de la suicidée figés dans le spasme de la mort. Je voulais vous donner… oh, un schéma, rien de plus, mais il me semble que je me sois emporté, et…

Ses doigts, comme s’ils avaient fini d’interpréter le récit, descendirent en courant le revers du manteau et glissèrent dans la poche. Il semblait que les yeux du conteur eussent à leur tour envie de trouver un refuge. L’épaule de mon épais voisin bougea contre la mienne.

— Eh bien, si l’on rectifiait l’intrigue, peut-être… Mais il y a dans votre récit un détail absurde : le diamètre du lac de Constance est de quatre-vingt-dix kilomètres. En conséquence, un cône de trois cents mètres de haut ne saurait le faire déborder. Et il y a autre chose…

— Autre chose, oui : les tours n’ont pas coutume de marcher.

L’homme au visage pointu se mit à rire et se renversa sur le dossier du banc. À présent, même le revers de son manteau avait disparu derrière le corps obèse qui nous séparait ; quand, une minute après, sa voix retentit à nouveau, elle semblait étouffée et indistincte.

— Tenez, un autre thème, là-haut. Vous le voyez ?

— Où cela ?

— Droit devant vous. Quatrième étage, dernière corniche à gauche. Cinquante centimètres au-dessous de la fenêtre, sous les taches de chaux. Vous voyez ?

— Je vois… une corniche.

— C’est cela. Je vais vous montrer le thème. Ne lâchez pas la corniche : il est là, sur ces trois pieds de long. Impossible de sauter ni d’esquiver. Pour le tenir, on le tient, ce thème !

Tous – l’interlocuteur, moi, et même une paire de lunettes sortie subitement de derrière un journal déplié à l’autre bout du banc – entraînés dans le jeu bizarre de l’inconnu, nous nous mîmes à chercher des yeux la traverse qui avait attiré l’attention du visage pointu. Au-dessus des arbres du boulevard, sur la façade d’une maison en construction, entre les fenêtres disposées un peu à la diable, des rangées de saillies courtes et étroites brisaient la verticale du mur.

— Ce n’est que le premier terme de l’addition ; le deuxième serait, peu importe, disons un chat, un simple chat de gouttière ; et maintenant le total : poussé par je ne sais quel hasard – des pierres qu’on lui lance, ou encore la faim – le chat grimpe les zigzags de l’escalier et, par la porte entrebâillée, se faufile dans un appartement, ou plutôt dans un bureau où les gens restent de telle heure à telle heure… oui, c’est cela, un bureau, ce serait mieux. Aussitôt on tape du pied, on le chasse. Le réflexe de la peur le hisse sur l’appui de la fenêtre – grande ouverte – après quoi il se laisse glisser sur ce rebord justement. L’exposition est terminée. D’ailleurs, quelques retouches ne seraient pas inutiles. Rien de plus facile. On tire la maison par les cheminées : de quatre à trente étages. On rétrécit les rues, on tisse dans l’air la toile d’araignée des fils électriques, et, en bas, sur l’asphalte de la ville géante lustré par les pneus, on lâche le tourbillon des centaines et des milliers de voitures, et une foule de piétons pressés, le regard rivé au sol : des businessmen.

Bon, nous y sommes : certains employés sont partis, deux ou trois regards se penchent sur lui puis s’empressent de retourner aux chiffres et aux calculs ; la fenêtre se referme avec fracas ; bientôt la porte claque derrière les derniers à partir. Le chat est seul sur une étroite bande de briques encastrée dans la verticale du mur. La fenêtre du dessus est tout près, mais il ne saurait l’atteindre : pas d’appui, pas d’élan ; ici, rien à faire : la mort. Sauter en bas, d’une corniche à l’autre, est également impossible : trop loin, et ses griffes vont glisser sur la pierre ; une fois de plus : la mort. Dépliant son corps avec prudence, le chat fait un pas le long du mur : un à-pic. Hérissant ses poils, penchant vers le vide les fentes vertes de ses prunelles, il distingue à travers l’air embrumé un grouillement de taches d’encre ; dressant l’oreille, il entend le bourdonnement incessant de la rue : il faut attendre. Nous avons affaire, je l’ai dit, à un chat étranger aux chatteries comme à la sentimentalité du ronronnement, un vagabond sans feu ni lieu, les oreilles déchirées par les combats, les flancs creusés par la faim et le cœur bien aguerri par la vie. Notre héros n’est ni effrayé ni déconcerté : toute possibilité lui a été retirée sauf celle de dormir – parfait : bien serré contre le mur, il ferme les yeux. On pourrait placer ici les rêves du chat perché au bord du trentième étage, à deux pouces de la mort. Mais poursuivons. La fraîcheur du soir, la faim aussi peut-être, lui dessillent les paupières : en bas, des milliers de lumières, ambulantes ou immobiles. Il aurait voulu, vous voyez, se dégourdir les pattes, faire le gros dos, on le comprend… Mais il n’y a pas de place. Agrandies par le crépuscule, les prunelles du vagabond immobilisé errent sur les murs : partout, les taches jaunes des fenêtres. Bien sûr, le chat ignore que derrière l’une d’elles on discute de la structure politique de l’Europe telle qu’elle est censée être d’ici une centaine d’années ; derrière une autre, on écoute un rapport sur une religion très en vogue à Boston ; derrière la troisième, on se tait penché sur l’échiquier, derrière la quatrième… Mais le chat n’a rien à faire de tout cela : il a sous les pattes une petite marche de pierre et, qu’il veuille monter ou descendre – la mort. Le chat, malin, tente à nouveau de se réfugier derrière ses paupières, dans ses rêves, mais la froidure de minuit se faufile sous sa fourrure ébouriffée, lui tire la peau et l’empêche de dormir. Les fenêtres s’éteignent, l’une après l’autre. Soudain, quelques gouttes s’écrasent sur la corniche, et bientôt une pluie froide fouette le mur. La pierre mouillée voudrait glisser sous ses pattes, le chat tout frissonnant cherche à faire corps avec le mur et se met à crier, mais l’averse frappe de plus en plus fort les toits pentus et gronde dans les conduits métalliques : le cri du malheureux parvient à peine à ses propres oreilles. Et bientôt, tous les deux, pluie et chat, se taisent. Aux étages inférieurs, les dernières fenêtres s’éteignent. Les toits polis comme des miroirs renvoient l’éclat rose de l’aube.

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