Guy de Maupassant - Au soleil (1884)
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Aux premières lueurs de l’aurore, je me levai. Le soleil parut, acharné dans sa besogne d’incendiaire. Devant ma fenêtre ouverte sur l’horizon déjà torride et silencieux une petite diligence dételée attendait. On lisait sur le panneau jaune : « Courrier du Sud ! »
Courrier du Sud ! On allait donc encore plus au sud en ce terrible mois d’août. Le Sud ! Quel mot rapide, brûlant ! Le Sud ! Le feu ! Là-bas, au Nord, on dit, en parlant des pays tièdes : « le Midi ». Ici, c’est le « Sud ».
Je regardais cette syllabe si courte qui me paraissait surprenante comme si je ne l’avais jamais lue. J’en découvrais, me semblait-il, le sens mystérieux. Car les mots les plus connus comme les visages souvent regardés ont des significations secrètes, dont on s’aperçoit tout d’un coup, un jour, on ne sait pourquoi.
Le Sud ! Le désert, les nomades, les terres inexplorées et puis les nègres, tout un monde nouveau, quelque chose comme le commencement d’un univers ! Le Sud comme cela devient énergique sur la frontière du Sahara.
Dans l’après-midi, j’allai visiter le Ksar.
Boukhrari est le premier village où l’on rencontre des Oulad-Naïl. On est saisi de stupéfaction à l’aspect de ces courtisanes du désert.
Les rues populeuses sont pleines d’Arabes couchés en travers des portes, en travers de la route, accroupis, causant à voix basse ou dormant. Partout leurs vêtements flottants et blancs semblent augmenter la blancheur unie des maisons. Point de taches, tout est blanc ; et soudain une femme apparaît, debout sur une porte, avec une large coiffure qui semble d’origine assyrienne surmontée d’un énorme diadème d’or.
Elle porte une longue robe rouge éclatante. Ses bras et ses chevilles sont cerclés de bracelets étincelants ; et sa figure aux lignes droites est tatouée d’étoiles bleues.
Puis en voici d’autres, beaucoup d’autres, avec la même coiffure monumentale : une montagne carrée qui laisse pendre de chaque côté une grosse tresse tombant jusqu’au bas de l’oreille, puis relevée en arrière pour se perdre de nouveau dans la masse opaque des cheveux. Elles portent toujours des diadèmes dont quelques-uns sont fort riches. La poitrine est noyée sous les colliers, les médailles, les lourds bijoux ; et deux fortes chaînettes d’argent font tomber jusqu’au bas-ventre une grosse serrure de même métal, curieusement ciselée à jour et dont la clef pend au bout d’une autre chaîne.
Quelques-unes de ces filles n’ont encore que de minces bracelets. Elles débutent. Les autres, les anciennes, montrent sur elles quelquefois pour dix ou quinze mille francs de bijoux. J’en ai vu une dont le collier était formé de huit rangées de pièces de vingt francs. Elles gardent ainsi leur fortune, leurs économies laborieusement gagnées. Les anneaux de leurs chevilles sont en argent massif et d’un poids surprenant. En effet, dès qu’elles possèdent en pièces d’argent la valeur de deux ou trois cents francs, elles les donnent à fondre aux bijoutiers mozabites, qui leur rendent alors ces anneaux ciselés ou ces serrures symboliques, ou ces chaînes, ou ces larges bracelets. Les diadèmes qui les couronnent sont obtenus de la même façon.
Leur coiffure monumentale, emmêlement savant et compliqué de tresses entortillées, demande presque un jour de travail et une incroyable quantité d’huile. Aussi ne se font-elles guère recoiffer que tous les mois, et prennent-elles un soin extrême à ne point compromettre, dans leurs amours, ce haut et difficile édifice de cheveux qui répand, en peu de temps, une intolérable odeur.
C’est le soir qu’il faut les voir, quand elles dansent au café maure.
Le village est silencieux. Des formes blanches gisent étendues le long des maisons. La nuit brûlante est criblée d’étoiles ; et ces étoiles d’Afrique brillent d’une clarté que je ne leur connaissais pas, une clarté de diamants de feu, palpitante, vivante, aiguë.
Tout à coup, au détour d’une rue, un bruit vous frappe, une musique sauvage et précipitée, un grondement saccadé de tambours de basque que domine la clameur aigre, continue, abrutissante, assourdissante et féroce d’une flûte qu’emplit de son souffle infatigable un grand diable à la peau d’ébène, le maître de l’établissement.
Devant la porte, un monceau de burnous, un paquet d’Arabes qui regardent sans entrer et qui forment une grande lueur mouvante sous la clarté venue de l’intérieur.
Au-dedans, des files d’êtres immobiles et blancs assis sur des planches, le long des murs blancs, sous un toit très bas. Et par terre, accroupies, avec leurs oripeaux flamboyants, leurs éclatants bijoux, leurs faces tatouées, leurs hautes coiffures à diadème qui rappellent les bas-reliefs égyptiens, les Oulad-Naïl attendent.
Nous entrons. Personne ne bouge. Alors, pour nous asseoir, et selon l’usage, on saisit les Arabes, on les bouscule, on les rejette de leur banc et ils s’en vont, impassibles. D’autres se tassent pour leur faire place.
Sur une estrade, au fond, les quatre tambourineurs, avec des poses extatiques, battent frénétiquement la peau tendue des instruments ; et le maître, le grand nègre, se promène d’un pas majestueux, en soufflant furieusement dans sa flûte enragée, sans un repos, sans une défaillance d’une seconde.
Alors, deux Oulad-Naïl se lèvent, vont se placer aux extrémités de l’espace laissé libre entre les bancs et elles se mettent à danser. Leur danse est une marche douce que rythme un coup de talon faisant sonner les anneaux des pieds. À chacun de ces coups, le corps entier fléchit dans une sorte de boiterie méthodique ; et leurs mains, élevées et tendues à la hauteur de l’œil, se retournent doucement à chaque retour du sautillement, avec une vive trépidation, une secousse rapide des doigts. La face un peu tournée, rigide, impassible, figée, demeure étonnamment immobile, une face de sphinx, tandis que le regard oblique reste tendu sur les ondulations de la main, comme fasciné par ce mouvement doux, que coupe sans cesse la brusque convulsion des doigts.
Elles vont ainsi, l’une vers l’autre. Quand elles se rencontrent, leurs mains se touchent ; elles semblent frémir ; leurs tailles se renversent, laissant traîner un grand voile de dentelle qui va de la coiffure aux pieds. Elles se frôlent, cambrées en arrière, comme pâmées dans un joli mouvement de colombes amoureuses. Le grand voile bat comme une aile. Puis, redressées soudain, redevenues impassibles, elles se séparent ; et chacune continue jusqu’à la ligne des spectateurs son glissement lent et boitillant.
Toutes ne sont point jolies ; mais toutes sont singulièrement étranges. Et rien ne peut donner l’idée de ces Arabes accroupis au milieu desquels passent, de leur allure calme et scandée, ces filles couvertes d’or et d’étoffes flamboyantes.
Quelquefois, elles varient un peu les gestes de leur danse.
Ces prostituées venaient jadis d’une seule tribu, les Oulad-Naïl. Elles amassaient ainsi leur dot et retournaient ensuite se marier chez elles, après fortune faite. On ne les en estimait pas moins dans leur tribu ; c’était l’usage. Aujourd’hui, bien qu’il soit toujours admis que les filles des Oulad-Naïl aillent faire fortune au loin par ce moyen, toutes les tribus fournissent des courtisanes aux centres arabes.
Le propriétaire du café où elles se montrent et s’offrent est toujours un nègre ! Dès qu’il voit entrer des étrangers, cet industriel s’applique sur le front une pièce de cinq francs en argent, qui tient collée à la peau par on ne sait quel procédé. Et il marche à travers son établissement en jouant férocement de sa flûte sauvage, montrant avec obstination la monnaie dont il s’est tatoué pour inviter le visiteur à lui en offrir autant.
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