Guy de Maupassant - Mademoiselle Fifi (1882)
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Le ciel était, en effet, tout bleu et plein de lumière.
Ils se mirent à marcher côte à côte, rêveurs et tristes, Morissot reprit : « Et la pêche ? Hein ! Quel bon souvenir ! »
M. Sauvage demanda : « Quand y retournerons-nous ? »
Ils entrèrent dans un petit café et burent ensemble une absinthe ; puis ils se remirent à se promener sur les trottoirs.
Morissot s’arrêta soudain : « Une seconde verte, hein ? » M. Sauvage y consentit : « À votre disposition. » Et ils pénétrèrent chez un autre marchand de vins.
Ils étaient fort étourdis en sortant, troublés comme des gens à jeun dont le ventre est plein d’alcool. Il faisait doux. Une brise caressante leur chatouillait le visage ; M. Sauvage, que l’air tiède achevait de griser, s’arrêta : « Si on y allait ? »
— Où ça ?
— À la pêche, donc.
— Mais où ?
— Mais à notre île. Les avant-postes français sont auprès de Colombes. Je connais le colonel Dumoulin ; on nous laissera passer facilement. »
Morissot frémit de désir : « C’est dit. J’en suis. » Et ils se séparèrent pour prendre leurs instruments.
Une heure après, ils marchaient côte à côte, sur la grand’route. Puis ils gagnèrent la villa qu’occupait le colonel. Il sourit de leur demande et consentit à leur fantaisie. Ils se remirent en marche, munis d’un laissez-passer.
Bientôt ils franchirent les avant-postes, traversèrent Colombes abandonné, et se retrouvèrent au bord des petits champs de vigne qui descendent vers la Seine. Il était environ onze heures.
En face, le village d’Argenteuil semblait mort. Les hauteurs d’Orgemont et de Sannois dominaient tout le pays. La grande plaine qui va jusqu’à Nanterre était vide, toute vide, avec ses cerisiers nus et ses terres grises.
M. Sauvage, montrant du doigt les sommets, murmura : « Les Prussiens sont là-haut ! » Et une inquiétude paralysait les deux amis devant ce pays désert.
Les Prussiens ! Ils n’en avaient jamais aperçu mais ils les sentaient là depuis des mois, autour de Paris, ruinant la France, pillant, massacrant, affamant, invisibles et tout-puissants. Et une sorte de terreur superstitieuse s’ajoutait à la haine qu’ils avaient pour ce peuple inconnu et victorieux.
Morissot balbutia : « Hein ! Si nous allions en rencontrer ? »
M. Sauvage répondit, avec cette gouaillerie parisienne reparaissant malgré tout : « Nous leur offririons une friture. »
Mais ils hésitaient à s’aventurer dans la campagne, intimidés par le silence de tout l’horizon.
À la fin, M. Sauvage se décida : « Allons, en route ! Mais avec précaution. » Et ils descendirent dans un champ de vigne, courbés en deux, rampant, profitant des buissons pour se couvrir, l’œil inquiet, l’oreille tendue.
Une bande de terre nue restait à traverser pour gagner le bord du fleuve. Ils se mirent à courir ; et dès qu’ils eurent atteint la berge, ils se blottirent dans les roseaux secs.
Morissot colla sa joue par terre pour écouter si on ne marchait pas dans les environs. Il n’entendit rien. Ils étaient bien seuls, tout seuls.
Ils se rassurèrent et se mirent à pêcher.
En face d’eux, l’île Marante abandonnée les cachait à l’autre berge. La petite maison du restaurant était close, semblait délaissée depuis des années.
M. Sauvage prit le premier goujon. Morissot attrapa le second, et d’instant en instant ils levaient leurs lignes avec une petite bête argentée frétillant au bout du fil ; une vraie pêche miraculeuse.
Ils introduisaient délicatement les poissons dans une poche de filet à mailles très serrées, qui trempait à leurs pieds, et une joie délicieuse les pénétrait, cette joie qui vous saisit quand on retrouve un plaisir aimé dont on est privé depuis longtemps.
Le bon soleil leur coulait sa chaleur entre les épaules ; ils n’écoutaient plus rien ; ils ne pensaient plus à rien ; ils ignoraient le reste du monde ; ils pêchaient.
Mais soudain un bruit sourd qui semblait venir de sous terre fit trembler le sol. Le canon se remettait à tonner.
Morissot tourna la tête, et par-dessus la berge il aperçut, là-bas, sur la gauche, la grande silhouette du Mont-Valérien, qui portait au front une aigrette blanche, une buée de poudre qu’il venait de cracher.
Et aussitôt un second jet de fumée partit du sommet de la forteresse ; et quelques instants après une nouvelle détonation gronda.
Puis d’autres suivirent, et de moment en moment, la montagne jetait son haleine de mort, soufflait ses vapeurs laiteuses qui s’élevaient lentement dans le ciel calme, faisaient un nuage au-dessus d’elle.
M. Sauvage haussa les épaules : « Voilà qu’ils recommencent », dit-il.
Morissot, qui regardait anxieusement plonger coup sur coup la plume de son flotteur, fut pris soudain d’une colère d’homme paisible contre ces enragés qui se battaient ainsi, et il grommela : « Faut-il être stupide pour se tuer comme ça ! »
M. Sauvage reprit : « C’est pis que des bêtes. »
Et Morissot qui venait de saisir une ablette, déclara : « Et dire que ce sera toujours ainsi tant qu’il y aura des gouvernements. »
M. Sauvage l’arrêta : « La République n’aurait pas déclaré la guerre… »
Morissot l’interrompit : « Avec les rois on a la guerre au dehors ; avec la République on a la guerre au dedans. »
Et tranquillement ils se mirent à discuter, débrouillant les grands problèmes politiques avec une raison saine d’hommes doux et bornés, tombant d’accord sur ce point, qu’on ne serait jamais libres. Et le Mont-Valérien tonnait sans repos, démolissant à coups de boulet des maisons françaises, broyant des vies, écrasant des êtres, mettant fin à bien des rêves ; à bien des joies attendues, à bien des bonheurs espérés, ouvrant en des cœurs de femmes, en des cœurs de filles, en des cœurs de mères, là-bas, en d’autres pays, des souffrances qui ne finiraient plus.
« C’est la vie », déclara M. Sauvage.
« Dites plutôt que c’est la mort », reprit en riant Morissot.
Mais ils tressaillirent effarés, sentant bien qu’on venait de marcher derrière eux ; et ayant tourné les yeux, ils aperçurent, debout contre leurs épaules, quatre hommes, quatre grands hommes armés et barbus, vêtus comme des domestiques en livrée et coiffés de casquettes plates, les tenant en joue au bout de leurs fusils.
Les deux lignes s’échappèrent de leurs mains et se mirent à descendre la rivière.
En quelques secondes, ils furent saisis, emportés, jetés dans une barque et passés dans l’île.
Et derrière la maison qu’ils avaient crue abandonnée, ils aperçurent une vingtaine de soldats allemands.
Une sorte de géant velu, qui fumait, à cheval sur une chaise, une grande pipe de porcelaine, leur demanda, en excellent français : « Eh bien, Messieurs, avez-vous fait bonne pêche ? »
Alors un soldat déposa aux pieds de l’officier le filet plein de poissons qu’il avait eu soin d’emporter. Le Prussien sourit : « Eh-eh ! Je vois que ça n’allait pas mal. Mais il s’agit d’autre chose. Ecoutez-moi et ne vous troublez pas.
« Pour moi, vous êtes deux espions envoyés pour me guetter. Je vous prends et je vous fusille. Vous faisiez semblant de pêcher, afin de mieux dissimuler vos projets. Vous êtes tombés entre mes mains, tant pis pour vous ; c’est la guerre. Mais comme vous êtes sortis par les avant-postes, vous avez assurément un mot d’ordre pour rentrer. Donnez-moi ce mot d’ordre et je vous fais grâce. »
Les deux amis, livides, côte à côte, les mains agitées d’un léger tremblement nerveux, se taisaient.
L’officier reprit : « Personne ne le saura jamais, vous rentrerez paisiblement. Le secret disparaîtra avec vous. Si vous refusez, c’est la mort, et tout de suite. Choisissez ? »
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