Guy de Maupassant - Contes divers (1883)
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Le corps de ces hommes-là disparaît, mais ils restent, eux ; et, dans la nuit qui suit l’arrêt de leur cœur, je vous assure, Monsieur, qu’ils sont effrayants.
Et, tout bas, nous parlions de lui, nous rappelant des paroles, des formules, ces surprenantes maximes qui semblent des lumières jetées, par quelques mots, dans les ténèbres de la Vie inconnue.
« Il me semble qu’il va parler », dit mon camarade. Et nous regardions, avec une inquiétude touchant à la peur, ce visage immobile et riant toujours.
Peu à peu nous nous sentions mal à l’aise, oppressés, défaillants. Je balbutiai :
« Je ne sais pas ce que j’ai, mais je t’assure que je suis malade. »
Et nous nous aperçûmes alors que le cadavre sentait mauvais.
Alors mon compagnon me proposa de passer dans la chambre voisine, en laissant la porte ouverte ; et j’acceptai.
Je pris une des bougies qui brûlaient sur la table de nuit et je laissai la seconde, et nous allâmes nous asseoir à l’autre bout de l’autre pièce, de façon à voir de notre place le lit et le mort, en pleine lumière.
Mais il nous obsédait toujours ; on eût dit que son être immatériel, dégagé, libre, tout-puissant et dominateur, rôdait autour de nous. Et parfois aussi l’odeur infâme du corps décomposé nous arrivait, nous pénétrait, écœurante et vague.
Tout à coup, un frisson nous passa dans les os : un bruit, un petit bruit était venu de la chambre du mort. Nos regards furent aussitôt sur lui, et nous vîmes, oui, Monsieur, nous vîmes parfaitement, l’un et l’autre, quelque chose de blanc courir sur le lit, tomber à terre sur le tapis, et disparaître sous un fauteuil.
Nous fûmes debout avant d’avoir eu le temps de ne penser à rien, fous d’une terreur stupide, prêts à fuir. Puis nous nous sommes regardés. Nous étions horriblement pâles. Nos cœurs battaient à soulever le drap de nos habits. Je parlai le premier.
« Tu as vu ?…
— Oui, j’ai vu.
— Est-ce qu’il n’est pas mort ?
— Mais puisqu’il entre en putréfaction ?
— Qu’allons-nous faire ? »
Mon compagnon prononça en hésitant :
« Il faut aller voir. »
Je pris notre bougie, et j’entrai le premier, fouillant de l’œil toute la grande pièce aux coins noirs. Rien ne remuait plus ; et je m’approchai du lit. Mais je demeurai saisi de stupeur et d’épouvante : Schopenhauer ne riait plus ! Il grimaçait d’une horrible façon, la bouche serrée, les joues creusées profondément. Je balbutiai :
« Il n’est pas mort ! »
Mais l’odeur épouvantable me montait au nez, me suffoquait. Et je ne remuais plus, le regardant fixement, effaré comme devant une apparition.
Alors mon compagnon, ayant pris l’autre bougie, se pencha. Puis il me toucha le bras sans dire un mot. Je suivis son regard, et j’aperçus à terre, sous le fauteuil à côté du lit, tout blanc sur le sombre tapis, ouvert comme pour mordre, le râtelier de Schopenhauer.
Le travail de la décomposition, desserrant les mâchoires, l’avait fait jaillir de la bouche.
« J’ai eu vraiment peur ce jour-là, Monsieur. »
Et, comme le soleil s’approchait de la mer étincelante, l’Allemand phtisique se leva, me salua, et regagna l’hôtel.
30 janvier 1883
Le père Judas
Tout ce pays était surprenant, marqué d’un caractère de grandeur presque religieuse et de désolation sinistre.
Au milieu d’un vaste cercle de collines nues, où ne poussaient que des ajoncs, et, de place en place, un chêne bizarre tordu par le vent, s’étendait un vaste étang sauvage, d’une eau noire et dormante, où frissonnaient des milliers de roseaux.
Une seule maison sur les bords de ce lac sombre, une petite maison basse habitée par un vieux batelier, le père Joseph, qui vivait du produit de sa pêche. Chaque semaine il portait son poisson dans les villages voisins et revenait avec les simples provisions qu’il lui fallait pour vivre.
Je voulus voir ce solitaire, qui m’offrit d’aller lever ses nasses.
Et j’acceptai.
Sa barque était vieille, vermoulue et grossière. Et lui, osseux et maigre, ramait d’un mouvement monotone et doux qui berçait l’esprit, enveloppé déjà dans la tristesse de l’horizon.
Je me croyais transporté aux premiers temps du monde, au milieu de ce paysage antique, dans ce bateau primitif que gouvernait cet homme d’un autre âge.
Il leva ses filets, et il jetait les poissons à ses pieds avec des gestes de pêcheur biblique. Puis il me voulut promener jusqu’au bout du marécage, et soudain j’aperçus, sur l’autre bord, une ruine, une chaumière éventrée dont le mur portait une croix, une croix énorme et rouge, qu’on aurait dit tracée avec du sang, sous les dernières lueurs du soleil couchant.
Je demandai :
— Qu’est-ce que cela ?
L’homme aussitôt se signa, puis répondit :
— C’est là qu’est mort Judas.
Je ne fus pas surpris, comme si j’avais pu m’attendre à cette étrange réponse.
J’insistai cependant :
— Judas ? Quel Judas ?
Il ajouta :
— Le Juif errant, Monsieur.
Je le priai de me dire cette légende.
Mais c’était mieux qu’une légende ; c’était une histoire, et presque récente, car le père Joseph avait connu l’homme.
Jadis cette hutte était occupée par une grande femme, sorte de mendiante, vivant de la charité publique.
De qui tenait-elle cette cabane, le père Joseph ne se le rappelait plus. Or un soir, un vieillard à barbe blanche, un vieillard qui paraissait deux fois centenaire et qui se traînait à peine, demanda, en passant, l’aumône à cette misérable.
Elle répondit :
— Asseyez-vous, le père, tout ce qui est ici est à tout le monde, car ça vient de tout le monde.
Il s’assit sur une pierre devant la porte. Il partagea le pain de la femme, et sa couche de feuilles, et sa maison.
Il ne la quitta plus. Il avait fini ses voyages.
Le père Joseph ajoutait :
— C’est notre Dame la Vierge qui a permis ça, Monsieur, vu qu’une femme avait ouvert sa porte à Judas.
Car ce vieux vagabond était le Juif errant.
On ne le sut pas tout de suite dans le pays, mais on s’en douta bientôt parce qu’il marchait toujours, tant il en avait pris l’habitude.
Une autre raison avait fait naître les soupçons. Cette femme qui gardait chez elle cet inconnu passait pour juive, car on ne l’avait jamais vue à l’église.
À dix lieues aux environs on ne l’appelait que « la Juive ».
Quand les petits enfants du pays la voyaient arriver pour mendier, ils criaient :
— Maman, maman, c’est la Juive !
Le vieux et elle se mirent à errer par les pays voisins, la main tendue à toutes les portes, balbutiant des supplications dans le dos de tous les passants. On les vit à toutes les heures du jour, par les sentiers perdus, le long des villages, ou bien mangeant un morceau de pain à l’ombre d’un arbre solitaire, dans la grande chaleur du midi.
Et on commença dans la contrée à nommer le mendiant « le père Judas ».
Or, un jour, il rapporta dans sa besace deux petits cochons vivants qu’on lui avait donnés dans une ferme parce qu’il avait guéri le fermier d’un mal.
Et bientôt il cessa de mendier, tout occupé à guider ses porcs pour les nourrir, les promenant le long de l’étang, sous les chênes isolés, dans les petits vallons voisins. La femme, au contraire, errait sans cesse en quête d’aumônes, mais elle le rejoignait tous les soirs.
Lui non plus n’allait jamais à l’église, et on ne l’avait jamais vu faire le signe de la croix devant les calvaires. Tout cela faisait beaucoup jaser.
Sa compagne, une nuit, fut prise de fièvre et se mit à trembler comme une toile qu’agite le vent. Il alla jusqu’au bourg chercher des médicaments, puis il s’enferma près d’elle, et pendant six jours on ne le vit plus.
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