Guy de Maupassant - Contes divers (1883)
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Il se tut encore, puis prononça doucement :
— Laisse-moi.
Je m’en allai. Je ne le revis plus.
Deux mois plus tard, il m’écrivit ces trois mots seuls : « Je suis heureux. » Sa lettre sentait l’encens et d’autres parfums très doux.
13 septembre 1883
L'enfant
On parlait, après le dîner, d’un avortement qui venait d’avoir lieu dans la commune. La baronne s’indignait : « Était-ce possible une chose pareille ! La fille, séduite par un garçon boucher, avait jeté son enfant dans une marnière ! Quelle horreur ! On avait même prouvé que le pauvre petit être n’était pas mort sur le coup. »
Le médecin, qui dînait au château ce soir-là, donnait des détails horribles d’un air tranquille, et il paraissait émerveillé du courage de la misérable mère, qui avait fait deux kilomètres à pied, ayant accouché toute seule, pour assassiner son enfant. Il répétait : « Elle est en fer, cette femme ! Et quelle énergie sauvage il lui a fallu pour traverser le bois, la nuit, avec son petit qui gémissait dans ses bras ! Je demeure éperdu devant de pareilles souffrances morales. Songez donc à l’épouvante de cette âme, au déchirement de ce cœur ! Comme la vie est odieuse et misérable ! D’infâmes préjugés, oui, Madame, d’infâmes préjugés, un faux honneur, plus abominable que le crime, toute une accumulation de sentiments factices, d’honorabilité odieuse, de révoltante honnêteté poussent à l’assassinat, à l’infanticide de pauvres filles qui ont obéi sans résistance à la loi impérieuse de la vie. Quelle honte pour l’humanité d’avoir établi une pareille morale et fait un crime de l’embrassement libre de deux êtres ! »
La baronne était devenue pâle d’indignation.
Elle répliqua : « Alors, Docteur, vous mettez le vice au-dessus de la vertu, la prostituée avant l’honnête femme ! Celle qui s’abandonne à ses instincts honteux vous paraît l’égale de l’épouse irréprochable qui accomplit son devoir dans l’intégrité de sa conscience ! »
Le médecin, un vieux homme qui avait touché à bien des plaies, se leva, et, d’une voix forte : « Vous parlez, Madame, de choses que vous ignorez, n’ayant point connu les invincibles passions. Laissez-moi vous dire une aventure récente dont je fus témoin.
« Oh ! Madame, soyez toujours indulgente, et bonne, et miséricordieuse ; vous ne savez pas ! Malheur à ceux à qui la perfide nature a donné des sens inapaisables ! Les gens calmes, nés sans instincts violents, vivent honnêtes, par nécessité. Le devoir est facile à ceux que ne torturent jamais les désirs enragés. Je vois des petites bourgeoises au sang froid, aux mœurs rigides, d’un esprit moyen et d’un cœur modéré, pousser des cris d’indignation quand elles apprennent les fautes des femmes tombées.
« Ah ! vous dormez tranquille dans un lit pacifique que ne hantent point les rêves éperdus. Ceux qui vous entourent sont comme vous, préservés par la sagesse instinctive de leurs sens. Vous luttez à peine contre des apparences d’entraînement. Seul, votre esprit suit parfois des pensées malsaines, sans que tout votre corps se soulève rien qu’à l’effleurement de l’idée tentatrice.
« Mais chez ceux-là que le hasard a faits passionnés, Madame, les sens sont invincibles. Pouvez-vous arrêter le vent, pouvez-vous arrêter la mer démontée ? Pouvez-vous entraver les forces de la nature ? Non. Les sens aussi sont des forces de la nature, invincibles comme la mer et le vent. Ils soulèvent et entraînent l’homme et le jettent à la volupté sans qu’il puisse résister à la véhémence de son désir. Les femmes irréprochables sont les femmes sans tempérament. Elles sont nombreuses. Je ne leur sais pas gré de leur vertu, car elles n’ont pas à lutter. Mais Jamais, entendez-vous, jamais une Messaline, une Catherine ne sera sage. Elle ne le peut pas. Elle est créée pour la caresse furieuse ! Ses organes ne ressemblent point aux vôtres, sa chair est différente, plus vibrante, plus affolée au moindre contact d’une autre chair ; et ses nerfs travaillent, la bouleversent et la domptent alors que les vôtres n’ont rien ressenti. Essayez donc de nourrir un épervier avec les petits grains ronds que vous donnez au perroquet ! Ce sont deux oiseaux pourtant qui ont un gros bec crochu. Mais leurs instincts sont différents.
« Oh ! les sens ! Si vous saviez quelle puissance ils ont. Les sens qui nous tiennent haletants pendant des nuits entières, la peau chaude, le cœur précipité, l’esprit harcelé de visions affolantes ! Voyez-vous, Madame, les gens à principes sont tout simplement des gens froids, désespérément jaloux des autres, sans le savoir.
« Écoutez-moi :
« Celle que j’appellerai Mme Hélène avait des sens. Elle les avait eus dès sa petite enfance. Chez elle Ils s’étaient éveillés alors que la parole commence. Vous me direz que c’était une malade. Pourquoi ? N’êtes-vous pas plutôt des affaiblis ? On me consulta lorsqu’elle avait douze ans. Je constatai qu’elle était femme déjà et harcelée sans repos par des désirs d’amour. Rien qu’à la voir on le sentait. Elle avait des lèvres grasses, retournées, ouvertes comme des fleurs, un cou fort, une peau chaude, un nez large, un peu ouvert et palpitant, de grands yeux clairs dont le regard allumait les hommes.
« Qui donc aurait pu calmer le sang de cette bête ardente ? Elle passait des nuits à pleurer sans cause. Elle souffrait à mourir de rester sans mâle.
« À quinze ans, enfin, on la maria. Deux ans plus tard, son mari mourait poitrinaire. Elle l’avait épuisé. Un autre en dix-huit mois eut le même sort. Le troisième résista trois ans, puis la quitta. Il était temps.
« Demeurée seule, elle voulut rester sage. Elle avait tous vos préjugés. Un jour enfin elle m’appela, ayant des crises nerveuses qui l’inquiétaient. Je reconnus immédiatement qu’elle allait mourir de son veuvage. Je le lui dis. C’était une honnête femme, Madame ; malgré les tortures qu’elle endurait, elle ne voulut pas suivre mon conseil de prendre un amant.
« Dans le pays on la disait folle. Elle sortait la nuit et faisait des courses désordonnées pour affaiblir son corps révolté. Puis elle tombait en des syncopes que suivaient des spasmes effrayants.
« Elle vivait seule en son château proche du château de sa mère et de ceux de ses parents. Je l’allais voir de temps en temps ne sachant que faire contre cette volonté acharnée de la nature ou contre sa volonté à elle.
« Or, un soir, vers huit heures, elle entra chez moi comme je finissais de dîner. À peine fûmes-nous seuls, elle me dit :
« — Je suis perdue. Je suis enceinte !
« Je fis un soubresaut sur ma chaise.
« — Vous dites ?
« — Je suis enceinte.
« — Vous ?
« — Oui, moi.
« Et brusquement, d’une voix saccadée, en me regardant bien en face :
« — Enceinte de mon jardinier, Docteur. J’ai eu un commencement d’évanouissement en me promenant dans le parc. L’homme, m’ayant vue tomber, est accouru et m’a prise en ses bras pour m’emporter. Qu’ai-je fait ? Je ne sais plus ! L’ai-je étreint, embrassé ? Peut-être. Vous connaissez ma misère et ma honte. Enfin il m’a possédée. Je suis coupable, car je me suis encore donnée le lendemain de la même façon et d’autres fois encore. C’était fini. Je ne savais plus résister !..
« Elle eut dans la gorge un sanglot, puis reprit d’une voix fière :
« — Je le payais, je préférais cela à l’amant que vous me conseilliez de prendre. Il m’a rendue grosse. Oh ! Je me confesse à vous sans réserve et sans hésitations. J’ai essayé de me faire avorter. J’ai pris des bains brûlants, j’ai monté des chevaux difficiles, j’ai fait du trapèze, j’ai bu des drogues, de l’absinthe, du safran, d’autres encore. Mais je n’ai point réussi. Vous connaissez mon père, mes frères ? Je suis perdue. Ma sœur est mariée à un honnête homme. Ma honte rejaillira sur eux. Et songez à tous nos amis, à tous nos voisins, à notre nom…, à ma mère…
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