Guy de Maupassant - Miss Harriet (1884)
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La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Le Gaulois ou Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse. Le recueil est publié le 22 avril 1884 chez l'éditeur Victor Havard.
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Cette lettre était devenue l’évangile de la famille. On la lisait à tout propos, on la montrait à tout le monde.
Pendant dix ans en effet, l’oncle Jules ne donna plus de nouvelles ; mais l’espoir de mon père grandissait à mesure que le temps marchait ; et ma mère disait souvent :
— Quand ce bon Jules sera là, notre situation changera. En voilà un qui a su se tirer d’affaire !
Et chaque dimanche, en regardant venir de l’horizon les gros vapeurs noirs vomissant sur le ciel des serpents de fumée, mon père répétait sa phrase éternelle :
— Hein ! si Jules était là-dedans, quelle surprise !
Et on s’attendait presque à le voir agiter un mouchoir, et crier :
— Ohé ! Philippe.
On avait échafaudé mille projets sur ce retour assuré ; on devait même acheter, avec l’argent de l’oncle, une petite maison de campagne près d’Ingouville. Je n’affirmerais pas que mon Père n’eût point entamé déjà des négociations à ce sujet.
L’aînée de mes sœurs avait alors vingt-huit ans ; l’autre vingt-six. Elles ne se mariaient pas, et c’était là un gros chagrin pour tout le monde.
Un prétendant enfin se présenta pour la seconde. Un employé, pas riche, mais honorable. J’ai toujours eu la conviction que la lettre de l’oncle Jules, montrée un soir, avait terminé les hésitations et emporté la résolution du jeune homme.
On l’accepta avec empressement, et il fut décidé qu’après le mariage toute la famille ferait ensemble un petit voyage à Jersey.
Jersey est l’idéal du voyage pour les gens pauvres. Ce n’est pas loin ; on passe la mer dans un paquebot et on est en terre étrangère, cet îlot appartenant aux Anglais. Donc, un Français, avec deux heures de navigation, peut s’offrir la vue d’un peuple voisin chez lui et étudier les mœurs, déplorables d’ailleurs, de cette île couverte par le pavillon britannique, comme disent les gens qui parlent avec simplicité.
Ce voyage de Jersey devint notre préoccupation, notre unique attente, notre rêve de tous les instants.
On partit enfin. Je vois cela comme si c’était d’hier : le vapeur chauffant contre le quai de Granville ; mon père, effaré, surveillant l’embarquement de nos trois colis ; ma mère inquiète ayant pris le bras de ma sœur non mariée, qui semblait perdue depuis le départ de l’autre, comme un poulet resté seul de sa couvée ; et, derrière nous, les nouveaux époux qui restaient toujours en arrière, ce qui me faisait souvent tourner la tête.
Le bâtiment siffla. Nous voici montés, et le navire, quittant la jetée, s’éloigna sur une mer plate comme une table de marbre vert. Nous regardions les côtes s’enfuir, heureux et fiers comme tous ceux qui voyagent peu.
Mon père tendait son ventre, sous sa redingote dont on avait, le matin même, effacé avec soin toutes les taches, et il répandait autour de lui cette odeur de benzine des jours de sortie, qui me faisait reconnaître les dimanches.
Tout à coup, il avisa deux dames élégantes à qui deux messieurs offraient des huîtres. Un vieux matelot déguenillé ouvrait d’un coup de couteau les coquilles et les passait aux messieurs qui les tendaient ensuite aux dames. Elles mangeaient d’une manière délicate, en tenant l’écaille sur un mouchoir fin et en avançant la bouche pour ne point tacher leurs robes. Puis elles buvaient l’eau d’un petit mouvement rapide et jetaient la coquille à la mer.
Mon père, sans doute, fut séduit par cet acte distingué de manger des huîtres sur un navire en marche. Il trouva cela bon genre, raffiné, supérieur, et il s’approcha de ma mère et de mes sœurs en demandant :
— Voulez-vous que je vous offre quelques huîtres ?
Ma mère hésitait, à cause de la dépense ; mais mes deux sœurs acceptèrent tout de suite. Ma mère dit, d’un ton contrarié :
— J’ai peur de me faire mal à l’estomac. Offre ça aux enfants seulement, mais pas trop, tu les rendrais malades.
Puis, se tournant vers moi, elle ajouta :
— Quant à joseph, il n’en a pas besoin ; il ne faut point gâter les garçons.
Je restai donc à côté de ma mère, trouvant injuste cette distinction. Je suivais de l’œil mon père, qui conduisait pompeusement ses deux filles et son gendre vers le vieux matelot déguenillé.
Les deux dames venaient de partir, et mon père indiquait à mes sœurs comment il fallait s’y prendre pour manger sans laisser couler l’eau ; il voulut même donner l’exemple et il s’empara d’une huître. En essayant d’imiter les dames, il renversa immédiatement tout le liquide sur sa redingote et j’entendis ma mère murmurer :
— Il ferait mieux de se tenir tranquille.
Mais tout à coup mon père me parut inquiet ; il s’éloigna de quelques pas, regarda fixement sa famille pressée autour de l’écailleur, et, brusquement, il vint vers nous. Il me sembla fort pâle, avec des yeux singuliers. Il dit, à mi-voix, à ma mère.
— C’est extraordinaire, comme cet homme qui ouvre les huîtres ressemble à Jules.
Ma mère, interdite, demanda :
— Quel Jules ?…
Mon père reprit :
— Mais… mon frère… Si je ne le savais pas en bonne position en Amérique, je croirais que c’est lui.
Ma mère effarée balbutia :
— Tu es fou ! Du moment que tu sais bien que ce n’est pas lui, pourquoi dire ces bêtises-là ?
— Va donc le voir, Clarisse ; j’aime mieux que tu t’en assures toi-même, de tes propres yeux.
Elle se leva et alla rejoindre ses filles. Moi aussi, je regardais l’homme. Il était vieux, sale, tout ridé, et ne détournait pas le regard de sa besogne.
Ma mère revint. Je m’aperçus qu’elle tremblait. Elle prononça très vite :
— Je crois que c’est lui. Va donc demander des renseignements au capitaine. Surtout sois prudent, pour que ce garnement ne nous retombe pas sur les bras, maintenant !
Mon père s’éloigna, mais je le suivis. Je me sentais étrangement ému.
Le capitaine, un grand monsieur, maigre, à longs favoris, se promenait sur la passerelle d’un air important, comme s’il eût commandé le courrier des Indes.
Mon père l’aborda avec cérémonie, en l’interrogeant sur son métier avec accompagnement de compliments :
Quelle était l’importance de Jersey ? Ses productions ? Sa population ? Ses mœurs ? Ses coutumes ? La nature du sol, etc., etc.
On eût cru qu’il s’agissait au moins des États-Unis d’Amérique.
Puis on parla du bâtiment qui nous portait, l’Express, puis on en vint à l’équipage. Mon père, enfin, d’une voix troublée :
— Vous avez là un vieil écailleur d’huîtres qui parait bien intéressant. Savez-vous quelques détails sur ce bonhomme ?
Le capitaine, que cette conversation finissait par irriter, répondit sèchement :
— C’est un vieux vagabond français que j’ai trouvé en Amérique l’an dernier, et que j’ai rapatrié. Il a, parait-il, des parents au Havre, mais il ne veut pas retourner près d’eux, parce qu’il leur doit de l’argent. Il s’appelle Jules… Jules Darmanche ou Darvanche, quelque chose comme ça, enfin. Il parait qu’il a été riche un moment là-bas, mais vous voyez où il en est réduit maintenant.
Mon père, qui devenait livide, articula, la gorge serrée, les yeux hagards :
— Ah’ ah, très bien… fort bien… Cela ne m’étonne pas… Je vous remercie beaucoup, capitaine.
Et il s’en alla, tandis que le marin le regardait s’éloigner avec stupeur.
Il revint auprès de ma mère, tellement décomposé qu’elle lui dit :
— Assieds-toi ; on va s’apercevoir de quelque chose.
Il tomba sur le banc en bégayant :
— C’est lui, c’est bien lui !
Puis il demanda.
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