Guy de Maupassant - Miss Harriet (1884)

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Miss Harriet (1884): краткое содержание, описание и аннотация

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Miss Harriet est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant, publié en 1884.
La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Le Gaulois ou Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse. Le recueil est publié le 22 avril 1884 chez l'éditeur Victor Havard.

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Il est resté seul. Et maintenant il mourra bientôt à son tour. Il disparaîtra, lui, et ce sera fini. Il n’y aura plus de M. Paul Saval sur la terre. Quelle affreuse chose ! D’autres gens vivront, s’aimeront, riront. Oui, on s’amusera et il n’existera plus, lui ! Est-ce étrange qu’on puisse rire, s’amuser, être joyeux sous cette éternelle certitude de la mort. Si elle était seulement probable, cette mort, on pourrait encore espérer ; mais non, elle est inévitable, aussi inévitable que la nuit après le jour.

Si encore sa vie avait été remplie ! S’il avait fait quelque chose ; s’il avait eu des aventures, de grands plaisirs, des succès, des satisfactions de toute sorte. Mais non, rien. Il n’avait rien fait, jamais rien que se lever, manger, aux mêmes heures, et se coucher. Et il était arrivé comme cela à l’âge de soixante-deux ans. Il ne s’était même pas marié, comme les autres hommes. Pourquoi ? Oui, pourquoi ne s’était-il pas marié ? Il l’aurait pu, car il possédait quelque fortune. Est-ce l’occasion qui lui avait manqué ? Peut-être ! Mais on les fait naître, ces occasions ! Il était nonchalant, voilà. La nonchalance avait été son grand mal, son défaut, son vice. Combien de gens ratent leur vie par nonchalance. Il est si difficile à certaines natures de se lever, de remuer, de faire des démarches, de parler, d’étudier des questions.

Il n’avait même pas été aimé. Aucune femme n’avait dormi sur sa poitrine dans un complet abandon d’amour. Il ne connaissait pas les angoisses délicieuses de l’attente, le divin frisson de la main pressée, l’extase de la passion triomphante.

Quel bonheur surhumain devait vous inonder le cœur quand les lèvres se rencontrent pour la première fois, quand l’étreinte de quatre bras fait un seul être, un être souverainement heureux, de deux êtres affolés l’un par l’autre.

M. Saval s’était assis, les pieds au feu, en robe de chambre.

Certes, sa vie était ratée, tout à fait ratée. Pourtant il avait aimé, lui. Il avait aimé secrètement, douloureusement et nonchalamment, comme il faisait tout. Oui, il avait aimé sa vieille amie Mme Sandres, la femme de son vieux camarade Sandres. Ah ! s’il l’avait connue jeune fille ! Mais il l’avait rencontrée trop tard ; elle était déjà mariée. Certes, il l’aurait demandée, celle-là ! Comme il l’avait aimée pourtant, sans répit, depuis le premier jour !

Il se rappelait son émotion toutes les fois qu’il la revoyait, ses tristesses en la quittant, les nuits où il ne pouvait pas s’endormir parce qu’il pensait à elle.

Le matin, il se réveillait toujours un peu moins amoureux que le soir. Pourquoi ?

Comme elle était jolie, autrefois, et mignonne, blonde, frisée, rieuse ! Sandres n’était pas l’homme qu’il lui aurait fallu. Maintenant, elle avait cinquante-huit ans. Elle semblait heureuse. Ah ! si elle l’avait aimé, celle-là, jadis ; si elle l’avait aimé ! Et pourquoi ne l’aurait-elle pas aimé, lui, Saval, puisqu’il l’aimait bien, elle, Mme Sandres ?

Si seulement elle avait deviné quelque chose… N’avait-elle rien deviné, n’avait-elle rien vu, rien compris jamais ? Alors qu’aurait-elle pensé ? S’il avait parlé, qu’aurait-elle répondu ?

Et Saval se demandait mille autres choses. Il revivait sa vie, cherchait à ressaisir une foule de détails.

Il se rappelait toutes les longues soirées d’écarté chez Sandres, quand sa femme était jeune et si charmante.

Il se rappelait des choses qu’elle lui avait dites, des intonations qu’elle avait autrefois, des petits sourires muets qui signifiaient tant de pensées.

Il se rappelait leurs promenades, à trois, le long de la Seine, leurs déjeuners sur l’herbe, le dimanche, car Sandres était employé à la sous-préfecture. Et soudain le souvenir lui revint d’un après-midi passé avec elle dans un petit bois le long de la rivière.

Ils étaient partis le matin, emportant leurs provisions dans des paquets. C’était, par une vive journée de printemps, une de ces journées qui grisent. Tout sent bon, tout semble heureux. Les oiseaux ont des cris plus gais et des coups d’ailes plus rapides. On avait mangé sur l’herbe, sous des saules, tout près de l’eau engourdie par le soleil. L’air était tiède, plein d’odeurs de sève ; on le buvait avec délices. Qu’il faisait bon, ce jour-là !

Après le déjeuner, Sandres s’était endormi sur le dos : « Le meilleur somme de sa vie », disait-il en se réveillant.

Mme Sandres avait pris le bras de Saval, et ils étaient partis tous les deux le long de la rive.

Elle s’appuyait sur lui. Elle riait, elle disait :

« Je suis grise, mon ami, tout à fait grise. » Il la regardait, frémissant jusqu’au cœur, se sentant pâlir, redoutant que ses yeux ne fussent trop hardis, qu’un tremblement de sa main ne révélât son secret.

Elle s’était fait une couronne avec de grandes herbes et des lis d’eau, et lui avait demandé :

« M’aimez-vous, comme ça ? »

Comme il ne répondait rien, — car il n’avait rien trouvé à répondre, il serait plutôt tombé à genoux, — elle s’était mise à rire, d’un rire mécontent, en lui jetant par la figure : « Gros bête, va ! On parle, au moins ! »

Il avait failli pleurer sans trouver encore un seul mot.

Tout cela lui revenait maintenant, précis comme au premier jour. Pourquoi lui avait-elle dit cela : « Gros bête, va ! On parle, au moins ! »

Et il se rappela comme elle s’appuyait tendrement sur lui. En passant sous un arbre penché, il avait senti son oreille, à elle, contre sa joue, à lui, et il s’était reculé brusquement, dans la crainte qu’elle ne crût volontaire ce contact.

Quand il avait dit : « Ne serait-il pas temps de revenir ? » elle lui avait lancé un regard singulier. Certes, elle l’avait regardé d’une curieuse façon. Il n’y avait pas songé, alors ; et voilà qu’il s’en souvenait maintenant.

« Comme vous voudrez, mon ami. Si vous êtes fatigué, retournons. »

Et il avait répondu :

« Ce n’est pas que je sois fatigué ; mais Sandres est peut-être réveillé maintenant. »

Et elle avait dit, en haussant les épaules :

« Si vous craignez que mon mari soit réveillé, c’est autre chose ; retournons ! »

En revenant, elle demeura silencieuse ; et elle ne s’appuyait plus sur son bras. Pourquoi ?

Ce « pourquoi »-là, il ne se l’était point encore posé. Maintenant il lui semblait apercevoir quelque chose qu’il n’avait jamais compris.

Est-ce que… ?

M. Saval se sentit rougir, et il se leva bouleversé comme si, de trente ans plus jeune, il avait entendu Mme Sandres lui dire : « Je vous aime ! »

Était-ce possible ? Ce soupçon qui venait de lui entrer dans l’âme le torturait ! Était-ce possible qu’il n’eût pas vu, pas deviné ?

Oh ! si cela était vrai, s’il avait passé contre ce bonheur sans le saisir !

Il se dit : Je veux savoir. Je ne peux rester dans ce doute. Je veux savoir !

Et il s’habilla vite, se vêtant à la hâte. Il pensait : « J’ai soixante-deux ans, elle en a cinquante-huit ; je peux bien lui demander cela. »

Et il sortit.

La maison de Sandres se trouvait de l’autre côté de la rue, presque en face de la sienne. Il s’y rendit. La petite servante vint ouvrir au coup de marteau.

Elle fut étonnée de le voir si tôt : « Vous déjà, Monsieur Saval ; est-il arrivé quelque accident ? »

Saval répondit :

« Non, ma fille, mais va dire à ta maîtresse que je voudrais lui parler tout de suite.

— C’est que Madame fait sa provision de confitures de poires pour l’hiver ; et elle est dans son fourneau ; et pas habillée, vous comprenez.

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