Guy de Maupassant - Les sœurs Rondoli (1884)
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Les sœurs Rondoli (1884): краткое содержание, описание и аннотация
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La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Le Gaulois ou Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse.
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Elle fut surprise. Il était fort vraiment, et toujours maître de lui.
Il reprit : « Puisque vous avez consenti à ma première demande, voulez-vous maintenant que nous causions sans aigreur. »
Elle eut un petit geste de mépris. »De l’aigreur ? mais je n’en ai pas. Vous m’êtes complètement étranger. Je cherche seulement à animer une conversation difficile. »
Il la regardait toujours, séduit malgré sa rudesse, sentant un désir brutal l’envahir, un désir irrésistible, un désir de maître.
Elle prononça, sentant bien qu’elle l’avait blessé, et s’acharnant : « Quel âge avez-vous donc aujourd’hui ? Je vous croyais plus jeune que vous ne paraissez. »
Il pâlit : « J’ai quarante-cinq ans. » Puis il ajouta : « J’ai oublié de vous demander des nouvelles de la princesse de Raynes. Vous la voyez toujours ? »
Elle lui jeta un regard de haine : « Oui, toujours. Elle va fort bien – merci. »
Et ils demeurèrent côte à côte, le cœur agité, l’âme irritée. Tout à coup il déclara : « Ma chère Berthe, je viens de changer d’avis. Vous êtes ma femme, et je prétends que vous reveniez aujourd’hui sous mon toit. Je trouve que vous avez gagné en beauté et en caractère, et je vous reprends. Je suis votre mari, c’est mon droit. »
Elle fut stupéfaite, et le regarda dans les yeux pour y lire sa pensée. Il avait un visage impassible, impénétrable et résolu.
Elle répondit : « Je suis bien fâchée, mais j’ai des engagements. »
Il sourit : « Tant pis pour vous. La loi me donne la force. J’en userai. »
On arrivait à Marseille ; le train sifflait, ralentissant sa marche. La baronne se leva, roula ses couvertures avec assurance, puis se tournant vers son mari : « Mon cher Raymond, n’abusez pas d’un tête-à-tête que j’ai préparé. J’ai voulu prendre une précaution, suivant vos conseils, pour n’avoir rien à craindre ni de vous ni du monde, quoi qu’il arrive. Vous allez à Nice, n’est-ce pas ?
— J’irai où vous irez.
— Pas du tout. Écoutez-moi, et je vous promets que vous me laisserez tranquille. Tout à l’heure, sur le quai de la gare, vous allez voir la princesse de Raynes et la comtesse Henriot qui m’attendent avec leurs maris. J’ai voulu qu’on nous vît ensemble, vous et moi, et qu’on sût bien que nous avons passé la nuit seuls, dans ce coupé. Ne craignez rien. Ces dames le raconteront partout, tant la chose paraîtra surprenante.
» Je vous disais tout à l’heure que, suivant en tous points vos recommandations, j’avais soigneusement gardé les apparences. Il n’a pas été question du reste, n’est-ce pas. Eh bien, c’est pour continuer que j’ai tenu à cette rencontre. Vous m’avez ordonné d’éviter avec soin le scandale, je l’évite, mon cher…, car j’ai peur…, j’ai peur… »
Elle attendit que le train fût complètement arrêté, et comme une bande d’amis s’élançait à sa portière et l’ouvrait, elle acheva :
« J’ai peur d’être enceinte. »
La princesse tendait les bras pour l’embrasser. La baronne lui dit montrant le baron stupide d’étonnement et cherchant à deviner la vérité :
« Vous ne reconnaissez donc pas Raymond ? Il est bien changé, en effet. Il a consenti à m’accompagner pour ne pas me laisser voyager seule. Nous faisons quelquefois des fugues comme cela, en bons amis qui ne peuvent vivre ensemble. Nous allons d’ailleurs nous quitter ici. Il a déjà assez de moi. »
Elle tendait sa main qu’il prit machinalement. Puis elle sauta sur le quai au milieu de ceux qui l’attendaient.
Le baron ferma brusquement la portière, trop ému pour dire un mot ou pour prendre une résolution. Il entendait la voix de sa femme et ses rires joyeux qui s’éloignaient.
Il ne l’a jamais revue.
Avait-elle menti ? Disait-elle vrai ? Il l’ignora toujours.
11 mars 1884
Suicides
À Georges Legrand
Il ne passe guère de jour sans qu’on lise dans quelque journal le fait divers suivant :
« Dans la nuit de mercredi à jeudi, les habitants de la maison portant le n° 40 de la rue de… ont été réveillés par deux détonations successives. Le bruit partait d’un logement habité par M. X… La porte fut ouverte, et on trouva ce locataire baigné dans son sang, tenant encore à la main le revolver avec lequel il s’était donné la mort.
« M. X… était âgé de cinquante-sept ans, jouissait d’une aisance honorable et avait tout ce qu’il faut pour être heureux. On ignore absolument la cause de sa funeste détermination. »
Quelles douleurs profondes, quelles lésions du cœur, désespoirs cachés, blessures brûlantes poussent au suicide ces gens qui sont heureux ? On cherche, on imagine des drames d’amour, on soupçonne des désastres d’argent et, comme on ne découvre jamais rien de précis, on met sur ces morts, le mot « Mystère ».
Une lettre trouvée sur la table d’un de ces « suicidés sans raison », et écrite pendant la dernière nuit, auprès du pistolet chargé, est tombée entre nos mains. Nous la croyons intéressante. Elle ne révèle aucune des grandes catastrophes qu’on cherche toujours derrière ces actes de désespoir ; mais elle montre la lente succession des petites misères de la vie, la désorganisation fatale d’une existence solitaire, dont les rêves sont disparus, elle donne la raison de ces fins tragiques que les nerveux et les sensitifs seuls comprendront.
La voici :
« Il est minuit. Quand j’aurai fini cette lettre, je me tuerai. Pourquoi ? Je vais tâcher de le dire, non pour ceux qui liront ces lignes, mais pour moi-même, pour renforcer mon courage défaillant, me bien pénétrer de la nécessité maintenant fatale de cet acte qui ne pourrait être que différé.
J’ai été élevé par des parents simples qui croyaient à tout. Et j’ai cru comme eux.
Mon rêve dura longtemps. Les derniers lambeaux viennent seulement de se déchirer.
Depuis quelques années déjà un phénomène se passe en moi. Tous les événements de l’existence qui, autrefois, resplendissaient à mes yeux comme des aurores, me semblent se décolorer. La signification des choses m’est apparue dans sa réalité brutale ; et la raison vraie de l’amour m’a dégoûté même des poétiques tendresses.
Nous sommes les jouets éternels d’illusions stupides et charmantes toujours renouvelées.
Alors, vieillissant, j’avais pris mon parti de l’horrible misère des choses, de l’inutilité des efforts, de la vanité des attentes, quand une lumière nouvelle sur le néant de tout m’est apparue ce soir, après dîner.
Autrefois, j’étais joyeux ! Tout me charmait : les femmes qui passent, l’aspect des rues, les lieux que j’habite ; et je m’intéressais même à la forme des vêtements. Mais la répétition des mêmes visions a fini par m’emplir le cœur de lassitude et d’ennui, comme il arriverait pour un spectateur entrant chaque soir au même théâtre.
Tous les jours, à la même heure depuis trente ans, je me lève ; et, dans le même restaurant, depuis trente ans, je mange aux mêmes heures les mêmes plats apportés par des garçons différents.
J’ai tenté de voyager ? L’isolement qu’on éprouve en des lieux inconnus m’a fait peur. Je me suis senti tellement seul sur la terre, et si petit, que j’ai repris bien vite la route de chez moi.
Mais alors l’immuable physionomie de mes meubles, depuis trente ans à la même place, l’usure de mes fauteuils que j’avais connus neufs, l’odeur de mon appartement (car chaque logis prend, avec le temps, une odeur particulière), m’ont donné, chaque soir, la nausée des habitudes et la noire mélancolie de vivre ainsi.
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