Guy de Maupassant - Les sœurs Rondoli (1884)
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La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Le Gaulois ou Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse.
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Il ne se réveilla qu’à l’aurore, et tout de suite il regarda vers son compagnon. Il n’avait point bougé de toute la nuit et il semblait encore en plein sommeil.
M. d’Étraille en profita pour faire sa toilette du matin, brosser sa barbe et ses cheveux, refaire l’aspect de son visage que la nuit change si fort, si fort, quand on atteint un certain âge.
Le grand poète a dit :
Quand on est jeune, on a des matins triomphants !
Quand on est jeune, on a de magnifiques réveils, avec la peau fraîche, l’œil luisant, les cheveux brillants de sève.
Quand on vieillit, on a des réveils lamentables. L’œil terne, la joue rouge et bouffie, la bouche épaisse, les cheveux en bouillie et la barbe mêlée donnent au visage un aspect vieux, fatigué, fini.
Le baron avait ouvert son nécessaire de voyage et il rajusta sa physionomie en quelques coups de brosse. Puis il attendit.
Le train siffla, s’arrêta. Le voisin fit un mouvement. Il était sans doute réveillé. Puis la machine repartit. Un rayon de soleil oblique entrait maintenant dans le wagon et tombait juste en travers du dormeur, qui remua de nouveau, donna quelques coups de tête comme un poulet qui sort de sa coquille, et montra tranquillement son visage.
C’était une jeune femme blonde, toute fraîche, fort jolie et grasse. Elle s’assit.
Le baron, stupéfait, la regardait. Il ne savait plus ce qu’il devait croire. Car vraiment on eût juré que c’était… que c’était sa femme, mais sa femme extraordinairement changée… à son avantage, engraissée, oh ! engraissée autant que lui-même, mais en mieux.
Elle le regarda tranquillement, parut ne pas le reconnaître, et se débarrassa avec placidité des étoffes qui l’entouraient.
Elle avait l’assurance calme d’une femme sûre d’elle-même, l’audace insolente du réveil, se sachant, se sentant en pleine beauté, en pleine fraîcheur.
Le baron perdait vraiment la tête.
Était-ce sa femme ? Ou une autre qui lui aurait ressemblé comme une sœur ? Depuis six ans qu’il ne l’avait vue, il pouvait se tromper.
Elle bâilla. Il reconnut son geste. Mais de nouveau elle se tourna vers lui et le parcourut, le couvrit d’un regard tranquille, indifférent, d’un regard qui ne sait rien, puis elle considéra la campagne.
Il demeura éperdu, horriblement perplexe. Il attendit, la guettant de côté, avec obstination.
Mais oui, c’était sa femme, morbleu ! Comment pouvait-il hésiter ? Il n’y en avait pas deux avec ce nez-là ? Mille souvenirs lui revenaient, des souvenirs de caresses, des petits détails de son corps, un grain de beauté sur la hanche, un autre au dos, en face du premier. Comme il les avait souvent baisés ! Il se sentait envahi par une griserie ancienne, retrouvant l’odeur de sa peau, son sourire quand elle lui jetait ses bras sur les épaules, les intonations douces de sa voix, toutes ses câlineries gracieuses.
Mais, comme elle était changée, embellie, c’était elle et ce n’était plus elle. Il la trouvait plus mûre, plus faite, plus femme, plus séduisante, plus désirable, adorablement désirable.
Donc cette femme étrangère, inconnue, rencontrée par hasard dans un wagon était à lui, lui appartenait de par la loi. Il n’avait qu’à dire : « Je veux ».
Il avait jadis dormi dans ses bras, vécu dans son amour. Il la retrouvait maintenant si changée qu’il la reconnaissait à peine. C’était une autre et c’était elle en même temps : c’était une autre, née, formée, grandie depuis qu’il l’avait quittée ; c’était elle aussi qu’il avait possédée, dont il retrouvait les attitudes modifiées, les traits anciens plus formés, le sourire moins mignard, les gestes plus assurés. C’étaient deux femmes en une, mêlant une grande part d’inconnu nouveau à une grande part de souvenir aimé. C’était quelque chose de singulier, de troublant, d’excitant, une sorte de mystère d’amour où flottait une confusion délicieuse. C’était sa femme dans un corps nouveau, dans une chair nouvelle que ses lèvres n’avaient point parcourus.
Et il pensait, en effet, qu’en six années tout change en nous. Seul le contour demeure reconnaissable, et quelquefois même il disparaît.
Le sang, les cheveux, la peau, tout recommence, tout se reforme. Et quand on est demeuré longtemps sans se voir, on retrouve un autre être tout différent, bien qu’il soit le même et qu’il porte le même nom.
Et le cœur aussi peut varier, les idées aussi se modifient, se renouvellent, si bien qu’en quarante ans de vie nous pouvons, par de lentes et constantes transformations, devenir quatre ou cinq êtres absolument nouveaux et différents.
Il songeait, troublé jusqu’à l’âme. La pensée lui vint brusquement du soir où il l’avait surprise dans la chambre de la princesse. Aucune fureur ne l’agita. Il n’avait pas sous les yeux la même femme, la petite poupée maigre et vive de jadis.
Qu’allait-il faire ? Comment lui parler ? Que lui dire ? L’avait-elle reconnu, elle ?
Le train s’arrêtait de nouveau. Il se leva, salua et prononça : « Berthe, n’avez-vous besoin de rien. Je pourrais vous apporter… »
Elle le regarda des pieds à la tête et répondit, sans étonnement, sans confusion, sans colère, avec une placide indifférence : « Non – de rien – merci. »
Il descendit et fit quelques pas sur le quai pour se secouer comme pour reprendre ses sens après une chute. Qu’allait-il faire maintenant ? Monter dans un autre wagon ? Il aurait l’air de fuir. Se montrer galant, empressé ? Il aurait l’air de demander pardon. Parler comme un maître ? Il aurait l’air d’un goujat, et puis, vraiment, il n’en avait plus le droit.
Il remonta et reprit sa place.
Elle aussi, pendant son absence, avait fait vivement sa toilette. Elle était étendue maintenant sur le fauteuil, impassible et radieuse.
Il se tourna vers elle et lui dit : « Ma chère Berthe, puisqu’un hasard bien singulier nous remet en présence après six ans de séparation, de séparation sans violence, allons-nous continuer à nous regarder comme deux ennemis irréconciliables ? Nous sommes enfermés en tête-à-tête ? Tant pis, ou tant mieux. Moi je ne m’en irai pas. Donc n’est-il pas préférable de causer comme… comme… comme… des… amis, jusqu’au terme de notre route ? »
Elle répondit tranquillement : « Comme vous voudrez. »
Alors il demeura court, ne sachant que dire. Puis, ayant de l’audace, il s’approcha, s’assis sur le fauteuil du milieu, et d’une voix galante : « Je vois qu’il faut vous faire la cour, soit. C’est d’ailleurs un plaisir, car vous êtes charmante. Vous ne vous figurez point comme vous avez gagné depuis six ans. Je ne connais pas de femme qui m’ait donné la sensation délicieuse que j’aie eue en vous voyant sortir de vos fourrures, tout à l’heure. Vraiment, je n’aurais pas cru possible un tel changement… »
Elle prononça, sans remuer la tête, et sans le regarder : « Je ne vous en dirai pas autant, car vous avez beaucoup perdu. »
Il rougit, confus et troublé, puis avec un sourire résigné : « Vous êtes dure. »
Elle se tourna vers lui : « Pourquoi ? Je constate. Vous n’avez pas l’intention de m’offrir votre amour, n’est-ce pas ? Donc il est absolument indifférent que je vous trouve bien ou mal ? Mais je vois que ce sujet vous est pénible. Parlons d’autre chose. Qu’avez-vous fait depuis que je ne vous ai vu ? »
Il avait perdu contenance, il balbutia : « Moi ? j’ai voyagé, j’ai chassé, j’ai vieilli, comme vous le voyez. Et vous ? »
Elle déclara avec sérénité : « Moi, j’ai gardé les apparences comme vous me l’aviez ordonné. »
Un mot brutal lui vint aux lèvres. Il ne le dit pas, mais prenant la main de sa femme, il la baisa : « Et je vous en remercie. »
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