Guy de Maupassant - Monsieur Parent (1886)
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- Название:Monsieur Parent (1886)
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Puis, peu à peu, son âme se calma encore ; ses tortures mentales s’affaiblirent ; l’image apparue devant ses yeux et qui hantait ses nuits devint indécise, plus rare. Il se remit à vivre à peu près comme tout le monde, comme tous les désœuvrés qui boivent des bocks sur des tables de marbre et usent leurs culottes par le fond sur le velours râpé des banquettes.
Il vieillit dans la fumée des pipes, perdit ses cheveux sous la flamme du gaz, considéra comme des événements le bain de chaque semaine, la taille de cheveux de chaque quinzaine, l’achat d’un vêtement neuf ou d’un chapeau. Quand il arrivait à sa brasserie coiffé d’un nouveau couvre-chef, il se contemplait longtemps dans la glace avant de s’asseoir, le mettait et l’enlevait plusieurs fois de suite, le posait de différentes façons, et demandait enfin à son amie, la dame du comptoir, qui le regardait avec intérêt : « Trouvez-vous qu’il me va bien ? »
Deux ou trois fois par an il allait au théâtre ; et, l’été, il passait quelquefois ses soirées dans un café-concert des Champs-Élysées. Il en rapportait dans sa tête des airs qui chantaient au fond de sa mémoire pendant plusieurs semaines et qu’il fredonnait même en battant la mesure avec son pied, lorsqu’il était assis devant son bock.
Les années se suivaient, lentes, monotones et courtes parce qu’elles étaient vides.
Il ne les sentait pas glisser sur lui. Il allait à la mort sans remuer, sans s’agiter, assis en face d’une table de brasserie ; et seule la grande glace où il appuyait son crâne plus dénudé chaque jour reflétait les ravages du temps qui passe et fuit en dévorant les hommes, les pauvres hommes.
Il ne pensait plus que rarement, à présent, au drame affreux où avait sombré sa vie, car vingt ans s’étaient écoulés depuis cette soirée effroyable.
Mais l’existence qu’il s’était faite ensuite l’avait usé, amolli, épuisé ; et souvent le patron de sa brasserie, le sixième patron depuis son entrée dans cet établissement, lui disait : « Vous devriez vous secouer un peu, Monsieur Parent ; vous devriez prendre l’air, aller à la campagne, je vous assure que vous changez beaucoup depuis quelques mois. »
Et quand son client venait de sortir, ce commerçant communiquait ses réflexions à sa caissière. « Ce pauvre M. Parent file un mauvais coton, ça ne vaut rien de ne jamais quitter Paris. Engagez-le donc à aller aux environs manger une matelote de temps en temps, puisqu’il a confiance en vous. Voilà bientôt l’été, ça le retapera. »
Et la caissière, pleine de pitié et de bienveillance pour ce consommateur obstiné, répétait chaque jour à Parent : « Voyons, Monsieur, décidez-vous à prendre l’air ! C’est si joli, la campagne quand il fait beau ! Oh ! moi ! si je pouvais, j’y passerais ma vie ! »
Et elle lui communiquait ses rêves, les rêves poétiques et simples de toutes les pauvres filles enfermées d’un bout à l’autre de l’année derrière les vitres d’une boutique et qui regardent passer la vie factice et bruyante de la rue, en songeant à la vie calme et douce des champs, à la vie sous les arbres, sous le radieux soleil qui tombe sur les prairies, sur les bois profonds, sur les claires rivières, sur les vaches couchées dans l’herbe, et sur toutes les fleurs diverses, toutes les fleurs libres, bleues, rouges, jaunes, violettes, lilas, roses, blanches, si gentilles, si fraîches, si parfumées, toutes les fleurs de la nature qu’on cueille en se promenant et dont on fait de gros bouquets.
Elle prenait plaisir à lui parler sans cesse de son désir éternel, irréalisé et irréalisable ; et lui, pauvre vieux sans espoirs, prenait plaisir à l’écouter. Il venait s’asseoir maintenant à côté du comptoir pour causer avec Mlle Zoé et discuter sur la campagne avec elle. Alors, peu à peu, une vague envie lui vint d’aller voir, une fois, s’il faisait vraiment si bon qu’elle le disait, hors les murs de la grande ville.
Un matin il demanda :
— Savez-vous où on peut bien déjeuner aux environs de Paris ?
Elle répondit :
— Allez donc à la Terrasse de Saint-Germain. C’est si joli !
Il s’y était promené autrefois au moment de ses fiançailles. Il se décida à y retourner.
Il choisit un dimanche, sans raison spéciale, uniquement parce qu’il est d’usage de sortir le dimanche, même quand on ne fait rien en semaine.
Donc il partit, un dimanche matin, pour Saint-Germain.
C’était au commencement de juillet, par un jour éclatant et chaud. Assis contre la portière de son wagon, il regardait courir les arbres et les petites maisons bizarres des alentours de Paris. Il se sentait triste, ennuyé d’avoir cédé à ce désir nouveau, d’avoir rompu ses habitudes. Le paysage changeant et toujours pareil le fatiguait. Il avait soif ; il serait volontiers descendu à chaque station pour s’asseoir au café aperçu derrière la gare, boire un bock ou deux et reprendre le premier train qui passerait vers Paris. Et puis le voyage lui semblait long, très long. Il restait assis des journées entières pourvu qu’il eût sous les yeux les mêmes choses immobiles, mais il trouvait énervant et fatigant de rester assis en changeant de place, de voir remuer le pays tout entier, tandis que lui-même ne faisait pas un mouvement.
Il s’intéressa à la Seine cependant, chaque fois qu’il la traversa. Sous le pont de Chatou il aperçut des yoles qui passaient enlevées à grands coups d’aviron par des canotiers aux bras nus ; et il pensa : « Voilà des gaillards qui ne doivent pas s’embêter ! »
Le long ruban de rivière déroulé des deux côtés du pont du Pecq éveilla, dans le fond de son cœur, un vague désir de promenade au bord des berges. Mais le train s’engouffra sous le tunnel qui précède la gare de Saint-Germain pour s’arrêter bientôt au quai d’arrivée.
Parent descendit, et, alourdi par la fatigue, s’en alla, les mains derrière le dos, vers la Terrasse. Puis, parvenu contre la balustrade de fer, il s’arrêta pour regarder l’horizon. La plaine immense s’étalait en face de lui, vaste comme la mer, toute verte et peuplée de grands villages, aussi populeux que des villes. Des routes blanches traversaient ce large pays, des bouts de forêts le boisaient par places, les étangs du Vésinet brillaient comme des plaques d’argent, et les coteaux lointains de Sannois et d’Argenteuil se dessinaient sous une brume légère et bleuâtre qui les laissait à peine deviner. Le soleil baignait de sa lumière abondante et chaude tout le grand paysage un peu voilé par les vapeurs matinales, par la sueur de la terre chauffée s’exhalant en brouillards menus, et par les souffles humides de la Seine, qui se déroulait comme un serpent sans fin à travers les plaines, contournait les villages et longeait les collines.
Une brise molle, pleine de l’odeur des verdures et des sèves, caressait la peau, pénétrait au fond de la poitrine, semblait rajeunir le cœur, alléger l’esprit, vivifier le sang.
Parent, surpris, la respirait largement, les yeux éblouis par l’étendue du paysage ; et il murmura : « Tiens, on est bien ici. »
Puis il fit quelques pas, et s’arrêta de nouveau pour regarder. Il croyait découvrir des choses inconnues et nouvelles, non point les choses que voyait son œil, mais des choses que pressentait son âme, des événements ignorés, des bonheurs entrevus, des joies inexplorées, tout un horizon de vie qu’il n’avait jamais soupçonné et qui s’ouvrait brusquement devant lui en face de cet horizon de campagne illimitée.
Toute l’affreuse tristesse de son existence lui apparut illuminée par la clarté violente qui inondait la terre. Il vit ses vingt années de café, mornes, monotones, navrantes. Il aurait pu voyager comme d’autres, s’en aller là-bas, là-bas, chez des peuples étrangers, sur des terres peu connues, au delà des mers, s’intéresser à tout ce qui passionne les autres hommes, aux arts, aux sciences, aimer la vie aux milles formes, la vie mystérieuse, charmante ou poignante, toujours changeante, toujours inexplicable et curieuse.
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