Guy de Maupassant - Contes divers (1886)

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Contes divers (1886): краткое содержание, описание и аннотация

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— C’est l’ mariage ! »

Mon père stupéfait se retourna :

« Tu dis ? Tu dis ?... hein ?

— C’est l’ mariage.

— Le mariage ? Tu es donc, tu es donc... amoureux... animal ?

— C’est ça, m’sieur l’ Baron. »

Et mon père se mit à rire d’une façon si immodérée, que ma mère cria à travers le mur :

« Qu’est-ce que tu as donc, Gontran ? »

Il répondit :

« Viens ici, Catherine. »

Et quand elle fut entrée, il lui raconta, avec des larmes de gaieté plein les yeux, que son imbécile de valet était tout bêtement malade d’amour.

Au lieu de rire, maman fut attendrie.

« Qui est-ce que tu aimes comme ça, mon garçon ? »

Il déclara, sans hésiter :

« C’est Louise, Madame la Baronne. »

Et maman reprit avec gravité :

« Nous allons tâcher d’arranger ça pour le mieux. »

Louise fut donc appelée et interrogée par ma mère ; et elle répondit qu’elle savait très bien la flamme de Jean, que Jean s’était déclaré plusieurs fois, mais qu’elle ne voulait point de lui. Elle refusa de dire pourquoi.

Et deux mois se passèrent, pendant lesquels papa et maman ne cessèrent de presser cette fille d’épouser Jean. Comme elle jurait n’aimer personne d’autre, elle ne pouvait apporter aucune raison sérieuse à son refus. Papa, enfin, vainquit sa résistance par un gros cadeau d’argent ; et on les établit, comme fermiers, sur la terre où nous sommes aujourd’hui. Ils quittèrent le château, et je ne les vis plus pendant trois ans.

Au bout de trois ans, j’appris que Louise était morte de la poitrine. Mais mon père et ma mère moururent à leur tour, et je fus encore deux ans sans me trouver en face de Jean.

Enfin, un automne, vers la fin d’octobre, l’idée me vint d’aller chasser sur cette propriété, gardée avec soin, et que mon fermier m’affirmait être très giboyeuse.

J’arrivai donc, un soir, dans cette maison, un soir de pluie. Je fus stupéfait de trouver l’ancien soldat de mon père avec des cheveux tout blancs, bien qu’il n’eût pas plus de quarante-cinq ou six ans.

Je le fis dîner en face de moi, à cette table où nous sommes. Il pleuvait à verse. On entendait l’eau battre le toit, les murs et les vitres, ruisseler un déluge dans la cour, et mon chien hurlait dans l’étable, comme font les nôtres, ce soir.

Tout à coup, après que la servante fut partie se coucher, l’homme murmura :

« M’sieur l’ Baron...

— Quoi, maître Jean ?

— J’ai d’ quoi à vous dire.

— Dites, maître Jean.

— C’est qu’ ça… qu’ ça m’ chiffonne.

— Dites toujours.

— Vous vous rappelez ben Louise, ma femme ?

— Certainement que je me la rappelle.

— Eh ben, alle m’a chargé d’eune chose pour vous.

— Quelle chose ?

— Eune... eune.. comme qui dirait eune confession...

— Ah !... quoi donc ?

— C’est... c’est... j’aimerais ben pas vous l’ dire tout d’ même... mais i faut... i faut... eh ben... c’est pas d’ la poitrine qu’alle est morte... c’est... c’est... d’ chagrin... v’là la chose au long, pour finir.

Dès qu’alle fut ici, alle maigrit, alle changea, qu’alle n’était pu r’connaissable, au bout d’six mois, pu r’connaissable, m’sieu l’ Baron. C’était tout comme mé avant d’ l’épouser, seulement que c’était l’opposé, tout l’opposé.

J’ fis v’nir l’ médecin. Il dit qu’alle avait eune maladie d’ foie, eune… eune... apatique. Alors j’achetai des drogues, des drogues, des drogues pour pu de trois cents francs. Mais alle n’ voulait point les prendre, alle ne voulait point ; alle disait :

« Pas la peine, mon pauvre Jean. Ça n’ s’ra rien. »

Mé, j’ véyais ben qu’y avait du bobo, au fond. Et pis que je la trouvai pleurant, eune fois ; je savais pu que faire, non, je savais pu. J’y achetai des bonnets, des robes, des pommades pour les cheveux, des bouques d’oreilles. Rien n’y fit. Et j’ compris qu’alle allait mourir.

V’là qu’un soir, fin novembre, un soir de neige, qu’alle avait pas quitté son lit d’ la journée, alle me dit d’aller quérir l’ curé. J’y allai.

Dès qu’i fut venu :

« Jean, qu’alle me dit, j’vas te faire ma confession. Je te la dois. Écoute, Jean. Je t’ai jamais trompé, jamais. Ni avant ni après le mariage, jamais. M’sieu le curé est là pour l’ dire, l’ qui connaît mon âme. Eh ben, écoute, Jean, si j’ meurs, c’est parce que j’ai pas pu m’ consoler d’être pu au château, parce que... j’avais trop... trop d’amitié pour m’sieur l’ baron René... Trop d’amitié, t’entends, rien que d’ l’amitié. Ça m’ tue. Quand je l’ai pu vu, j’ai senti que j’ mourrais. Si je l’avais vu, j’aurais existé ; seulement vu, rien de pu. J’ veux que tu li dises, un jour, plus tard, quand j’ serai pu là. Tu li diras. Jure-le... jure-le... Jean, d’vant m’sieur l’curé. Ça m’ consolera d’ savoir qu’il l’ saura un jour, que j’ suis morte de ça... v’là… jure-le... »

« Mé j’ai promis, m’sieur l’ Baron. Et j’ai tenu ma parole, foi d’honnête homme. »

Et il se tut, les yeux dans les miens.

Cristi ! Mon cher, vous n’avez pas idée de l’émotion qui m’a saisi en entendant ce pauvre diable, dont j’avais tué la femme sans m’en douter, me le raconter comme ça, par cette nuit de pluie, dans cette cuisine.

Je balbutiais :

« Mon pauvre Jean ! Mon pauvre Jean ! »

Il murmura :

« V’là la chose, m’sieur le Baron. J’y pouvons rien, ni l’un… ni l’autre... C’est fait... »

Je lui pris les mains à travers la table, et je me mis à pleurer.

Il demanda :

« Voulez-vous v’nir à la tombe ? »

Je fis : « Oui » de la tête, ne pouvant plus parler.

Il se leva, alluma une lanterne, et nous voici partis à travers la pluie, dont notre lumière éclairait brusquement les gouttes obliques, rapides comme des flèches.

Il ouvrit une porte, et je vis des croix de bois noir.

Il dit soudain : « C’est là », devant une plaque de marbre, et posa dessus sa lanterne afin que je pusse lire l’inscription :

A LOUISE HORTENSE MARINET

Femme de Jean-François Lebrument

Cultivateur

ELLE FUT FIDELE ÉPOUSE. QUE DIEU AIT SON AME !

Nous étions à genoux dans la boue, lui et moi, avec la lanterne entre nous, et je regardais la pluie frapper le marbre blanc, rebondir en poussière d’eau, puis s’écouler par les quatre bords de la pierre impénétrable et froide. Et je pensais au cœur de celle qui était morte. .. Oh ! Pauvre cœur ! Pauvre cœur !...

* * *

Depuis lors, je reviens ici, tous les ans. Et, je ne sais pas pourquoi, je me sens troublé comme un coupable devant cet homme qui a toujours l’air de me pardonner.

11 octobre 1886

Le Horla

Le Docteur Marrande, le plus illustre et le plus éminent des aliénistes, avait prié trois de ses confrères et quatre savants, s’occupant de sciences naturelles, de venir passer une heure chez lui, dans la maison de santé qu’il dirigeait, pour leur montrer un de ses malades.

Aussitôt que ses amis furent réunis, il leur dit : « Je vais vous soumettre le cas le plus bizarre et le plus inquiétant que j’aie jamais rencontré. D’ailleurs, je n’ai rien à vous dire de mon client. Il parlera lui-même. » Le docteur alors sonna. Un domestique fit entrer un homme. Il était fort maigre, d’une maigreur de cadavre, comme sont maigres certains fous que ronge une pensée, car la pensée malade dévore la chair du corps plus que la fièvre ou la phtisie.

Ayant salué et s’étant assis, il dit :

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