Guy de Maupassant - Contes divers (1886)

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— Voulez-vous une cigarette ?

— Oh ! Pas dans la rue.

— Vous la fumerez chez vous.

— Alors, je veux bien.

— Dites donc, Mademoiselle, vous ne savez pas ?

— Quoi donc, Monsieur ?

— Le vieux, mon vieux professeur

— Le père Piquedent ?

— Oui, le père Piquedent. Vous savez donc son nom ?

— Parbleu ! Eh bien ?

— Eh bien, il est amoureux de vous ! »

Elle se mit à rire comme une folle et s’écria :

« C’te blague !

— Mais non, ce n’est pas une blague. Il me parle de vous tout le temps des leçons. Je parie qu’il vous épousera, moi ! »

Elle cessa de rire. L’idée du mariage rend graves toutes les filles. Puis elle répéta incrédule :

« C’te blague !

— Je vous jure que c’est vrai. »

Elle ramassa son panier posé devant mes pieds :

« Eh bien ! Nous verrons », dit-elle.

Et elle s’en alla.

Aussitôt entré à la pension, je pris à part le père Piquedent :

« Il faut lui écrire ; elle est folle de vous. »

Et il écrivit une longue lettre doucement tendre, pleine de phrases et de périphrases, de métaphores et de comparaisons, de philosophie et de galanterie universitaire, un vrai chef-d’œuvre de grâce burlesque, que je me chargeai de remettre à la jeune personne.

Elle la lut avec gravité, avec émotion, puis elle murmura :

« Comme il écrit bien ! On voit qu’il a reçu de l’éducation ! C’est-il vrai qu’il m’épouserait ? »

Je répondis intrépidement :

« Parbleu ! Il en perd la tête.

— Alors il faut qu’il m’invite à dîner dimanche à l’île des Fleurs. »

Je promis qu’elle serait invitée.

Le père Piquedent fut très touché de tout ce que je lui racontai d’elle.

J’ajoutai :

« Elle vous aime, Monsieur Piquedent ; et je la crois une honnête fille. Il ne faut pas la séduire et l’abandonner ensuite ! »

Il répondit avec fermeté :

« Moi aussi je suis un honnête homme, mon ami. »

Je n’avais, je l’avoue, aucun projet. Je faisais une farce, une farce d’écolier, rien de plus. J’avais deviné la naïveté du vieux pion, son innocence et sa faiblesse. Je m’amusais sans me demander comment cela tournerait J’avais dix-huit ans, et je passais pour un madré farceur, au lycée, depuis longtemps déjà.

Donc il fut convenu que le père Piquedent et moi partirions en fiacre jusqu’au bac de la Queue-de-Vache, nous y trouverions Angèle, et je les ferais monter dans mon bateau, car je canotais en ce temps-là. Je les conduirais ensuite à l’île des Fleurs, où nous dînerions tous les trois. J’avais imposé ma présence, pour bien jouir de mon triomphe, et le vieux, acceptant ma combinaison, prouvait bien qu’il perdait la tête en effet en exposant ainsi sa place.

Quand nous arrivâmes au bac, où mon canot était amarré depuis le matin, j’aperçus dans l’herbe, ou plutôt au-dessus des hautes herbes de la berge, une ombrelle rouge énorme, pareille à un coquelicot monstrueux. Sous l’ombrelle nous attendait la petite blanchisseuse endimanchée. Je fus surpris ; elle était vraiment gentille, bien que pâlotte, et gracieuse, bien que d’allure un peu faubourienne.

Le père Piquedent lui tira son chapeau en s’inclinant. Elle lui tendit la main, et ils se regardèrent sans dire un mot. Puis ils montèrent dans mon bateau et je pris les rames.

Ils étaient assis côte à côte, sur le banc d’arrière.

Le vieux parla le premier :

« Voilà un joli temps, pour une promenade en barque. »

Elle murmura :

« Oh ! Oui. »

Elle laissait traîner sa main dans le courant, effleurant l’eau de ses doigts, qui soulevaient un mince filet transparent, pareil à une lame de verre. Cela faisait un bruit léger, un gentil clapot, le long du canot.

Quand on fut dans le restaurant, elle retrouva la parole, commanda le dîner : une friture, un poulet et de la salade ; puis elle nous entraîna dans l’île, qu’elle connaissait parfaitement.

Alors elle fut gaie, gamine et même assez moqueuse.

Jusqu’au dessert, il ne fut pas question d’amour. J’avais offert du champagne, et le père Piquedent était gris. Un peu partie elle-même elle l’appelait :

« Monsieur Piquenez. »

Il dit tout à coup :

« Mademoiselle, M. Raoul vous a communiqué mes sentiments. »

Elle devint sérieuse comme un juge.

« Oui, Monsieur ! »

— Y répondez-vous ?

— On ne répond jamais à ces questions-là ! »

Il soufflait d’émotion et reprit :

« Enfin, un jour viendra-t-il où je pourrai vous plaire ? »

Elle sourit :

« Gros bête ! Vous êtres très gentil.

— Enfin, Mademoiselle, pensez-vous que plus tard, nous pourrions... ? »

Elle hésita, une seconde ; puis d’une voix tremblante

« C’est pour m’épouser que vous dites ça ? Car jamais autrement, vous savez ?

— Oui, Mademoiselle !

— Eh bien ! Ça va, Monsieur Piquenez ! »

C’est ainsi que ces deux étourneaux se promirent le mariage, par la faute d’un galopin. Mais je ne croyais pas cela sérieux ; ni eux non plus peut-être. Une hésitation lui vint à elle :

« Vous savez, je n’ai rien, pas quatre sous. »

Il balbutia, car il était ivre comme Silène :

« Moi, j’ai cinq mille francs d’économies. »

Elle s’écria triomphante :

« Alors nous pourrions nous établir ? »

Il devint inquiet :

« Nous établir quoi ?

— Est-ce que je sais, moi ? Nous verrons. Avec cinq mille francs, on fait bien des choses. Vous ne voulez pas que j’aille habiter dans votre pension, n’est-ce pas ? »

Il n’avait point prévu jusque-là, et il bégayait fort perplexe :

« Nous établir quoi ? Ça n’est pas commode ! Moi je ne sais que le latin ! »

Elle réfléchissait à son tour, passant en revue toutes les professions qu’elle avait ambitionnées

« Vous ne pourriez pas être médecin ?

— Non, je n’ai pas de diplôme.

— Ni pharmacien ?

— Pas davantage. »

Elle poussa un cri de joie. Elle avait trouvé.

« Alors nous achèterons une épicerie ! Oh ! Quelle chance ! Nous achèterons une épicerie ! Pas grosse par exemple ; avec cinq mille francs on ne va pas loin. »

Il eut une révolte :

« Non, je ne peux pas être épicier... Je suis... je suis... je suis trop connu... Je ne sais que... que... que le latin... moi... »

Mais elle lui enfonçait dans la bouche un verre plein de champagne. Il but et se tut.

Nous remontâmes dans le bateau. La nuit était noire, très noire. Je vis bien, cependant, qu’ils se tenaient par la taille et qu’ils s’embrassèrent plusieurs fois.

Ce fut une catastrophe épouvantable. Notre escapade, découverte, fit chasser le père Piquedent. Et mon père, indigné, m’envoya finir ma philosophie dans la pension Ribaudet.

Je passai mon bachot six semaines plus tard. Puis j’allai à Paris faire mon droit ; et je ne revins dans ma ville natale qu’après deux ans.

Au détour de la rue du Serpent une boutique m’accrocha l’œil. On lisait : Produits coloniaux Piquedent. Puis dessous, afin de renseigner les plus ignorants : Épicerie.

Je m’écriai :

« Quantum mutatus ab illo ! »

Il leva la tête, lâcha sa cliente et se précipita sur moi les mains tendues.

« Ah ! Mon jeune ami, mon jeune ami, vous voici ! Quelle chance ! Quelle chance ! »

Une belle femme, très ronde, quitta brusquement le comptoir et se jeta sur mon cœur. J’eus de la peine à la reconnaître tant elle avait engraissé.

Je demandai :

« Alors ça va ? »

Piquedent s’était remis à peser :

« Oh ! Très bien, très bien, très bien J’ai gagné trois mille francs nets, cette année !

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