Guy de Maupassant - Pièces de théâtre

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MADAME DE RONCHARD

C’est justement ce que je lui reproche. Il est trop bien. Il a déjà fait le portrait d’un tas de femmes. Il continuera. Elles resteront des heures seules avec lui, dans son atelier... Et nous savons ce qui s’y passe, dans les ateliers !

LÉON

Vous y avez été, ma tante ?

MADAME DE RONCHARD, offusquée

Oh ! (Se reprenant.) Ah ! si une fois, chez Horace Vernet.

LÉON

Un peintre de batailles !

MADAME DE RONCHARD

Enfin, je dis que tous ces artistes-là, ce n’est pas fait pour entrer dans une famille de magistrats comme la nôtre. Ça y amène des catastrophes. Est-il possible d’être un bon mari dans des conditions pareilles, avec un tas de femmes autour de soi qui passent leur temps à se déshabiller, à se rhabiller ? Les clientes, les modèles... (Avec intention.) Les modèles surtout (Elle se lève, Léon se tait.) J’ai dit les modèles, Léon.

LÉON

J’entends bien, ma tante. C’est une allusion fine et délicate que vous faites à l’histoire de Jean. Eh bien ! quoi ! Il a eu pour maîtresse un de ses modèles, il l’a aimée, très sincèrement aimée pendant trois ans...

MADAME DE RONCHARD

Est-ce qu’on aime ces femmes-là !

LÉON

Toutes les femmes peuvent être aimées, ma tante, et celle-là méritait de l’être plus que bien d’autres.

MADAME DE RONCHARD

Beau mérite, pour un modèle, d’être jolie. Ça rentre dans le métier, ça !

LÉON

Métier ou non, c’est tout de même joli d’être jolie. Mais elle était mieux que jolie, celle-là, elle était d’une nature exceptionnellement tendre, bonne, dévouée...

MADAME DE RONCHARD

Il ne fallait pas qu’il la quitte, alors !

LÉON

Comment ! C’est vous qui me dites ça ? Vous qui tenez tant à l’opinion du monde ? (Se croisant les bras.) Seriez-vous pour l’union libre, ma tante ?

MADAME DE RONCHARD

Quelle horreur !

LÉON, sérieux

Non ! la vérité, c’est qu’il est arrivé à Jean ce qui est arrivé à bien d’autres avant lui, d’ailleurs. Une fillette de dix-neuf ans, rencontrée, aimée... un collage... (se reprenant) des relations intimes s’établissant peu à peu et durant pendant une, deux, trois années ; la durée du bail au gré des locataires. Puis, à ce moment-là, rupture tantôt violente, tantôt douce, rarement à l’amiable. Et puis l’un à droite, l’autre à gauche... Enfin l’éternelle aventure banale à force d’être vraie. Mais ce qui distingue celle de Jean, c’est le caractère vraiment admirable de la femme.

MADAME DE RONCHARD

Oh ! oh ! admirable ? Mademoiselle... (S’interrompant.) Au fait, comment l’appelez-vous, cette fille ? J’ai oublié, moi. Mlle Mus... Mus...

LÉON

Musotte, ma tante... La petite Musotte...

MADAME DE RONCHARD

Musette ?... Peuh ! c’est bien vieux jeu, ça ! Le quartier Latin, la vie de bohème... (Avec mépris.) Musette !

LÉON

Mais non, pas Musette, Musotte, avec un O... Musotte à cause de son gentil petit museau... Vous comprenez ? Musotte ! ça dit tout !

MADAME DE RONCHARD, avec mépris

Oui... la Musotte fin de siècle, c’est encore pire... Mais, enfin, Musotte, ce n’est pas un nom, ça !

LÉON

Aussi n’est-ce qu’un surnom, ma tante, son surnom de modèle... son vrai nom est Henriette Lévêque.

MADAME DE RONCHARD, offusquée

Lévêque ?...

LÉON

Eh bien ! oui, Lévêque ! qu’est-ce que vous voulez, c’est comme ça, je n’y suis pour rien. Or Henriette Lévêque, ou Musotte si vous préférez, non seulement pendant toute cette liaison a été fidèle à Jean, l’adorant, l’entourant d’un dévouement, d’une tendresse toujours en éveil, mais à l’heure de la rupture, elle a fait preuve d’une force d’âme ! Elle a tout accepté sans reproches, sans récriminations... elle a compris, la pauvre petite, que c’était fini, bien fini... Avec son instinct de femme, elle a senti combien l’amour de Jean pour ma sœur était réel et profond. Elle s’est inclinée, elle a disparu, acceptant non sans résistance la position indépendante que lui créait Jean. Et elle a bien fait d’accepter, car elle se serait tuée plutôt que de devenir une...

s’arrêtant, respectueusement à sa tante

une courtisane ! Ça, j’en suis sûr !

MADAME DE RONCHARD

Et depuis, Jean ne l’a pas revue ?

LÉON

Pas une fois. Et voilà de cela huit mois à peu près. Comme il désirait avoir de ses nouvelles, il me chargea d’en prendre. Je ne la trouvai pas. Et je ne pus rien savoir d’elle, tant elle avait mis d’adresse à cette fuite généreuse et noble. (Changeant de ton.) Mais je ne sais pas pourquoi je vous répète tout ça... Vous le savez aussi bien que moi, je vous l’ai déjà dit vingt fois.

MADAME DE RONCHARD

C’est tellement invraisemblable que je ne le crois pas plus à la vingtième fois qu’à la première.

LÉON

C’est la vérité pourtant.

MADAME DE RONCHARD

Eh bien ! si c’est la vérité, tu as tort d’aider Jean à rompre cette liaison avec une femme si... admirable.

LÉON

Non, ma tante, j’ai fait mon devoir. Vous me traitez parfois d’écervelé et vous avez souvent raison. Mais vous savez aussi que je sais être sérieux quand il le faut. Si cette liaison vieille de trois ans avait encore duré, Jean perdait sa vie.

MADAME DE RONCHARD

Qu’est-ce que ça peut nous faire ?

LÉON

C’est terrible pour un homme, ces... collages-là. Tant pis ! j’ai dit le mot !... C’était mon devoir d’ami, je le répète, de tâcher d’y soustraire Jean, et mon devoir de frère de faire épouser à ma sœur un homme tel que lui. Et vous verrez que l’avenir me donnera raison... Et puis, quand vous aurez, plus tard, un petit-neveu ou une petite-nièce, à soigner, à dorloter... C’est ça qui enfoncera tous vos caniches de Neuilly.

MADAME DE RONCHARD

Les pauvres chéris ! Je ne les abandonnerai jamais. Tu sais que je les aime comme une mère !

LÉON

Eh bien ! vous deviendrez leur tante seulement, tandis que vous serez la mère de votre petit-neveu.

MADAME DE RONCHARD

Tais-toi ! tu m’exaspères.

JEAN, qui vient de paraître depuis un instant avec Gilberte dans la galerie du fond, à son domestique, au fond également

Joseph ! vous n’avez rien oublié ?... Des fleurs partout !

LE DOMESTIQUE

Que Monsieur et Madame soient tranquilles, ils trouveront tout en ordre.

Il disparaît.

LÉON, à sa tante

Tenez ! regardez-les, sont-ils gentils tous les deux !

Scene IV

LES MÊMES, plus JEAN et GILBERTE

JEAN, à Mme de Ronchard, s’avançant vers elle

Savez-vous de quoi nous parlions tout à l’heure, Madame ? Nous parlions de vous ?

LÉON, à part

Hum ! Hum !

JEAN

Oui, je disais que je ne vous avais pas encore fait mon cadeau de noces, parce que cela m’a demandé beaucoup de réflexion.

MADAME DE RONCHARD, sèche

Mais Gilberte m’en a fait un très beau pour vous deux, Monsieur.

JEAN

Ça ne suffit pas. Moi, j’ai cherché quelque chose qui fût particulièrement agréable à vos goûts... Savez-vous ce que j’ai trouvé ? C’est bien simple. Je vous prie, Madame, de vouloir bien accepter ce porte-feuille qui contient quelques billets pour vos toutous abandonnés. Vous pourrez établir dans votre asile quelques niches supplémentaires, et vous me permettrez seulement d’aller caresser de temps en temps ces pensionnaires nouveaux, à la condition que vous ne choisirez pas les plus méchants pour moi.

MADAME DE RONCHARD, flattée dans sa manie

Mais... merci bien, Monsieur. C’est gentil de penser à mes pauvres bêtes.

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