Prosper Mérimée - Chronique Du Règne De Charles IX

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À Paris, le protestant Bernard de Mergy retrouve son frère aîné, converti au catholicisme. Décidés à ne pas quereller leurs croyances religieuses, les deux jeunes gens s'accordent de partager les jouissances qu'offre la cour des Médicis, où les intrigues amoureuses se démêlent à force de duels chevaleresques. Mais tandis que le roi Charles IX s'offre le plaisir barbare d'une chasse à cour, gronde le râle sourd et macabre de la Saint-Barthélemy… Répondant à la mode du roman historique, Mérimée tire du massacre politique orchestré par Charles IX et Catherine de Médicis la matière d'une fiction savoureuse. Violemment ironique, l'auteur peint sous des charmes romanesques l'image monstrueuse d'une France éventrée par la guerre civile pour le seul caprice d'un roi en mal de divertissement.

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Cette idée parut affecter douloureusement le capitaine. Il fronça ses sourcils épais et fit un geste de la main comme pour prier son frère de ne pas entamer un tel sujet; mais celui-ci poursuivit impitoyablement:

– Est-il possible que tu aies abjuré du cœur la croyance de notre famille, comme tu l’as abjurée des lèvres?

– La croyance de notre famille!… Elle n’a jamais été la mienne… Qui? moi… croire aux sermons hypocrites de vos ministres nasillards!… moi!…

– Sans doute! et il vaut mieux croire au purgatoire, à la confession, à l’infaillibilité du pape! il vaut mieux s’agenouiller devant les sandales poudreuses d’un capucin! Un temps viendra où tu ne croiras pas pouvoir dîner sans réciter la prière du baron de Vaudreuil.

– Écoute, Bernard, je hais les disputes, surtout celles où il s’agit de religion; mais il faut bien que tôt ou tard je m’explique avec toi, et, puisque nous en sommes là-dessus, finissons-en: je vais te parler à cœur ouvert.

– Ainsi tu ne crois pas à toutes les absurdes inventions des papistes?

Le capitaine haussa les épaules et fit résonner un de ses larges éperons en laissant tomber le talon de sa botte sur le plancher. Il s’écria:

– Papistes! huguenots! superstition des deux parts. Je ne sais point croire ce que ma raison me montre comme absurde. Nos litanies et vos psaumes, toutes ces fadaises se valent. Seulement, ajouta-t-il en souriant, il y a quelquefois de bonne musique dans nos églises, tandis que chez vous c’est une guerre à mort aux oreilles délicates.

– Belle supériorité pour ta religion, et il y a là de quoi lui faire des prosélytes [32]!

– Ne l’appelle pas ma religion, car je n’y crois pas plus qu’à la tienne. Depuis que j’ai su penser par moi-même, depuis que ma raison a été à moi…

– Mais…

– Ah! trêve de sermons. Je sais par cœur tout ce que tu vas me dire. Moi aussi j’ai eu mes espérances, mes craintes. Crois-tu que je n’ai pas fait des efforts puissants pour conserver les heureuses superstitions de mon enfance? J’ai lu tous nos docteurs pour y chercher des consolations contre les doutes qui m’effrayaient, et je n’ai fait que les accroître. Bref, je n’ai pu et je ne puis croire. Croire est un don précieux qui m’a été refusé, mais pour rien au monde je ne chercherais à en priver les autres.

– Je te plains.

– À la bonne heure, et tu as raison.

– Protestant, je ne croyais pas au prêche; catholique, je ne crois pas davantage à la messe. Eh! morbleu! les atrocités de nos guerres civiles ne suffiraient-elles pas pour déraciner la foi la plus robuste?

– Ces atrocités sont l’ouvrage des hommes seuls, et des hommes qui ont perverti la parole de Dieu.

– Cette réponse n’est pas de toi; mais tu trouveras bon que je ne sois pas encore convaincu. Votre Dieu, je ne le comprends pas, je ne puis le comprendre… Et si je croyais, ce serait, comme dit notre ami Jodelle, sous bénéfice d’inventaire .

– Puisque les deux religions te sont indifférentes, pourquoi donc cette abjuration qui a tant affligé ta famille et tes amis?

– J’ai vingt fois écrit à mon père pour lui expliquer mes motifs et me justifier; mais il a jeté mes lettres au feu sans les ouvrir, et il m’a traité plus mal que si j’avais commis quelque grand crime.

– Ma mère et moi nous désapprouvions cette rigueur excessive; et sans les ordres…

– Je ne sais ce qu’on a pensé de moi. Peu m’importe! Voici ce qui m’a déterminé à un coup de tête, que je ne referais pas, sans doute, s’il était à refaire…

– Ah! j’ai toujours pensé que tu t’en repentais.

– M’en repentir! non; car je ne crois pas avoir fait une mauvaise action. Lorsque tu étais encore au collège, apprenant le latin et le grec, j’avais endossé la cuirasse, ceint l’écharpe blanche [33], et je combattais à nos premières guerres civiles. Votre petit prince de Condé, qui a fait faire tant de fautes à votre parti, votre prince de Condé s’occupait de vos affaires quand ses amours lui en laissaient le temps. Une dame m’aimait, le prince me la demanda; je la lui refusai, il devint mon ennemi mortel. Il prit dès lors à tâche de me mortifier de toutes les manières.

«Ce petit prince si joli

Qui toujours baise sa mignonne,»

«Il me désignait aux fanatiques du parti comme un monstre de libertinage et d’irréligion. Je n’avais qu’une maîtresse, et j’y tenais. Pour ce qui est de l’irréligion… je laissais les autres en paix: pourquoi me déclarer la guerre?

– Je n’aurais jamais cru le prince capable d’un trait si noir.

– Il est mort, et vous en avez fait un héros. C’est ainsi que va le monde. Il avait des qualités: il est mort en brave, je lui ai pardonné. Mais alors il était puissant, et un pauvre gentilhomme comme moi lui semblait criminel s’il osait lui résister.

Le capitaine se promena quelque temps par la chambre, et continua d’une voix qui trahissait une émotion toujours croissante:

– Tous les ministres, tous les cagots de l’armée furent bientôt déchaînés contre moi. Je me souciais aussi peu de leurs aboiements que de leurs sermons. Un gentilhomme du prince, pour lui faire sa cour, m’appela paillard devant tous nos capitaines. Il y gagna un soufflet, et je le tuai. Il y avait bien douze duels par jour dans notre armée, et nos généraux avaient l’air de ne pas s’en apercevoir. On fit une exception pour moi, et le prince me destinait à servir d’exemple à toute l’armée. Les prières de tous les seigneurs, et, je suis obligé d’en convenir, celles de l’Amiral, me valurent ma grâce. Mais la haine du prince ne fut pas satisfaite. Au combat de Jazeneuil, je commandais une compagnie de pistoliers; j’avais été des premiers à l’escarmouche: ma cuirasse faussée de deux arquebusades, mon bras gauche traversé d’un coup de lance, montraient que je ne m’y étais pas épargné. Je n’avais plus que vingt hommes autour de moi, et un bataillon des Suisses du roi marchait contre nous. Le prince de Condé m’ordonne de faire une charge… je lui demande deux compagnies de reîtres… et… il m’appela lâche!

Mergy se leva et prit la main de son frère. Le capitaine poursuivit, les yeux étincelants de colère et se promenant toujours:

– Il m’appela lâche devant tous ces gentilshommes dans leurs armures dorées, qui, peu de mois après, l’abandonnèrent à Jarnac et le laissèrent tuer. Je crus qu’il fallait mourir; je m’élançai sur les Suisses en jurant que si, par fortune, j’en échappais, je ne tirerais jamais l’épée pour un prince si injuste. Grièvement blessé, jeté à bas de mon cheval, j’allais être tué, quand un des gentilshommes du duc d’Anjou, Béville, ce fou avec qui nous avons dîné, me sauva la vie et me présenta au duc. On me traita bien. J’avais soif de vengeance. On me cajola, on me pressa de prendre du service auprès de mon bienfaiteur, le duc d’Anjou; on me cita ce vers:

Omne solum forti patria est, ut piscibus æquor.

«Je voyais avec indignation les protestants appeler les étrangers dans notre patrie… Mais pourquoi ne pas te dire la seule raison qui me détermina? Je voulais me venger, et je me fis catholique dans l’espoir de rencontrer le prince de Condé sur un champ de bataille et de le tuer. C’est un lâche qui s’est chargé de lui payer ma dette… La manière dont il a été tué m’a presque fait oublier ma haine… Je le vis sanglant, en hutte aux outrages des soldats; j’arrachai ce cadavre de leurs mains et je le couvris de mon manteau. J’étais engagé avec les catholiques; je commandais un escadron de leur cavalerie, je ne pouvais plus les quitter. Heureusement je crois avoir rendu quelques services à mon ancien parti; j’ai tâché, autant qu’il m’a été possible, d’adoucir les fureurs d’une guerre de religion, et j’ai eu le bonheur de sauver plusieurs de mes anciens amis.

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