Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre
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Toutes les figures s’éclairèrent d’une gaieté nouvelle… Enhardie par ce succès, M meCharrigaud, interpellant directement Sartorys qui protestait avec des gestes charmants, s’écria d’une voix forte:
– Alors, c’est vrai?… Vous en êtes donc?
Ces paroles firent l’effet d’une douche glacée. La comtesse Fergus agita vivement son éventail… Chacun se regarda avec des airs gênés, scandalisés, où perçaient, néanmoins, d’irrésistibles envies de rire. Les deux poings sur la table, les lèvres serrées, plus pâle avec une sueur au front, Charrigaud roulait avec fureur des boulettes de mie de pain et des yeux comiquement hagards… Je ne sais ce qui fût arrivé, si Kimberly, profitant de ce moment difficile et de ce dangereux silence, n’avait raconté son dernier voyage à Londres…
– Oui, dit-il, j’ai passé à Londres huit jours enivrants, et j’ai assisté, mesdames, à une chose unique… un dîner rituel que le grand poète John-Giotto Farfadetti offrait à quelques amis, pour célébrer ses fiançailles avec la femme de son cher Frédéric-Ossian Pinggleton.
– Que ce dut être exquis!… minauda la comtesse Fergus.
– Vous n’imaginez pas… répondit Kimberly, dont le regard, les gestes, et même l’orchidée qui fleurissait la boutonnière de son habit, exprimèrent la plus ardente extase.
Et il continua:
– Figurez-vous, ma chère amie, dans une grande salle que décorent sur les murs bleus, à peine bleus, des paons blancs et des paons d’or… figurez-vous une table de jade, d’un ovale inconcevable et délicieux… Sur la table, quelques coupes où s’harmonisent des bonbons jaunes et des bonbons mauves, et au milieu une vasque de cristal rose, remplie de confitures canaques… et rien de plus… À tour de rôle, drapés en de longues robes blanches, nous passions lentement devant la table, et nous prenions, à la pointe de nos couteaux d’or, un peu de ces confitures mystérieuses, que nous portions ensuite à nos lèvres… et rien de plus…
– Oh! je trouve cela émouvant, soupira la comtesse… tellement émouvant!
– Vous n’imaginez pas… Mais le plus émouvant… ce qui, véritablement, transforma cette émotion en un déchirement douloureux de nos âmes, ce fut lorsque Frédéric-Ossian Pinggleton chanta le poème des fiançailles de sa femme et de son ami… Je ne sais rien de plus tragiquement, de plus surhumainement beau…
– Oh! je vous en prie… supplia la comtesse Fergus… redites-nous ce prodigieux poème, Kimberly.
– Le poème, hélas! je ne le puis… Je ne saurais que vous en donner l’essence…
– C’est cela… c’est cela… l’essence.
Malgré ses mœurs où elles n’avaient rien à voir et rien à faire, Kimberly enthousiasmait follement les femmes, car il avait la spécialité des subtils récits de péché et des sensations extraordinaires… Tout à coup, un frémissement courut autour de la table, et les fleurs elles-mêmes, et les bijoux sur les chairs, et les cristaux sur la nappe prirent des attitudes en harmonie avec l’état des âmes. Charrigaud sentait sa raison fuir. Il crut qu’il était tombé subitement dans une maison de fous. Pourtant, à force de volonté, il put encore sourire et dire:
– Mais certainement… certainement…
Les maîtres d’hôtel achevaient de passer quelque chose qui ressemblait à un jambon et d’où s’échappaient, dans un flot de crème jaune, des cerises, pareilles à des larves rouges… Quant à la comtesse Fergus, à demi pâmée, elle était déjà partie pour les régions extra-terrestres…
Kimberly commença:
– Frédéric-Ossian Pinggleton et son ami John-Giotto Farfadetti achevaient dans l’atelier commun la tâche quotidienne. L’un était le grand peintre, l’autre le grand poète; le premier court et replet; le second maigre et long; tous les deux également vêtus de robes de bure, également coiffés de bonnets florentins, tous les deux également neurasthéniques, car ils avaient, dans des corps différents, des âmes pareilles et des esprits lilialement jumeaux. John-Giotto Farfadetti chantait en ses vers les merveilleux symboles que son ami Frédéric-Ossian Pinggleton peignait sur ses toiles, si bien que la gloire du poète était inséparable de celle du peintre et qu’on avait fini par confondre leurs deux œuvres et leurs deux immortels génies dans une même adoration.
Kimberly prit un temps… Le silence était religieux… quelque chose de sacré planait au-dessus de la table. Il poursuivit:
– Le jour baissait. Un crépuscule très doux enveloppait l’atelier d’une pâleur d’ombre fluide et lunaire… À peine si l’on distinguait encore, sur les murs mauves, les longues, les souples, les ondulantes algues d’or qui semblaient remuer, sous la vibration d’on ne savait quelle eau magique et profonde… John-Giotto Farfadetti referma l’espèce d’antiphonaire sur le vélin duquel, avec un roseau de Perse, il écrivait, il burinait plutôt ses éternels poèmes; Frédéric-Ossian Pinggleton retourna contre une draperie son chevalet en forme de lyre, posa sur un meuble fragile sa palette en forme de harpe, et, tous les deux, en face l’un de l’autre, ils s’étendirent, avec des poses augustes et fatiguées, sur une triple rangée de coussins, couleur de fucus, au fond de la mer…
– Hum!… fit M meTiercelet dans une petite toux avertisseuse.
– Non, pas du tout… rassura Kimberly… ce n’est pas ce que vous pensez…
Et il continua:
– Au centre de l’atelier, d’un bassin de marbre où baignaient des pétales de rose, un parfum violent montait. Et sur une petite table, des narcisses à très longues tiges mouraient, comme des âmes, dans un vase étroit dont le col s’ouvrait en calice de lys étrangement verts et pervers…
– Inoubliable!… frissonna la comtesse d’une voix si basse qu’on l’entendit à peine.
Et Kimberly, sans s’arrêter, narrait toujours:
– Au dehors, la rue se faisait plus silencieuse, parce que déserte. De la Tamise venaient, assourdies par la distance, les voies éperdues des sirènes, les voix haletantes des chaudières marines. C’était l’heure où les deux amis, en proie au songe, se taisaient ineffablement…
– Oh! je les vois si bien!… admira M meTiercelet…
– Et cet «ineffablement», comme il est évocateur… applaudit la comtesse Fergus… et tellement pur!
Kimberly profita de ces interruptions flatteuses pour avaler une gorgée de champagne… puis, sentant autour de lui plus d’attention passionnée, il répéta:
– Se taisaient ineffablement… Mais ce soir-là John-Giotto Farfadetti murmura: «J’ai dans le cœur une fleur empoisonnée…» À quoi Frédéric-Ossian Pinggleton répondit: «Ce soir, un oiseau triste a chanté dans mon cœur»… L’atelier parut s’émouvoir de cet insolite colloque. Sur le mur mauve qui, de plus en plus, se décolorait, les algues d’or s’éployèrent, on eût dit, se rétrécirent, s’éployèrent, se rétrécirent encore, selon des rythmes nouveaux d’une ondulation inhabituelle, car il est certain que l’âme des hommes communique à l’âme des choses ses troubles, ses passions, ses ferveurs, ses péchés, sa vie…
– Comme c’est vrai!…
Ce cri sorti de plusieurs bouches n’empêcha point Kimberly de poursuivre un récit qui, désormais, allait se dérouler dans l’émotion silencieuse des auditeurs. Sa voix devint, seulement, plus mystérieuse.
– Cette minute de silence fut poignante et tragique: «Ô mon ami, supplia John-Giotto Farfadetti, toi qui m’as tout donné… toi de qui l’âme est si merveilleusement jumelle de la mienne, il faut que tu me donnes quelque chose de toi que je n’ai pas eu encore et dont je meurs de ne l’avoir point…» – «Est-ce donc ma vie que tu demandes? interrogea le peintre… Elle est à toi… tu peux la prendre…» – «Non, ce n’est pas ta vie… c’est plus que ta vie… ta femme!» – «Botticellina!!… cria le poète.» – «Oui, Botticellina… Botticellinetta… la chair de ta chair… l’âme de ton âme… le rêve de ton rêve… le sommeil magique de tes douleurs!…» – «Botticellina!… Hélas!… hélas!… Cela devait arriver… Tu t’es noyé en elle… elle s’est noyée en toi, comme dans un lac sans fond, sous la lune… Hélas! hélas!… Cela devait arriver…» Deux larmes, phosphorescentes dans la pénombre, coulèrent des yeux du peintre… Le poète répondit: «Écoute-moi, ô mon ami!… J’aime Botticellina… et Botticellina m’aime… et nous mourons tous les deux de nous aimer et de ne pas oser nous le dire, et de ne pas oser nous joindre… Nous sommes, elle et moi, deux tronçons anciennement séparés d’un même être vivant qui, depuis deux mille ans peut-être, se cherchent, s’appellent et se retrouvent enfin, aujourd’hui… Ô mon cher Pinggleton, la vie inconnue a de ces fatalités étranges, terribles, et délicieuses… Fut-il jamais un plus splendide poème que celui que nous vivons ce soir?» Mais le peintre répétait toujours, d’une voix de plus en plus douloureuse, ce cri: «Botticellina!… Botticellina!…» Il se leva de la triple rangée de coussins sur laquelle il était étendu, et marcha dans l’atelier, fiévreusement… Après quelques minutes d’anxieuse agitation, il dit: «Botticellina était Mienne… Faudra-t-il donc qu’elle soit, désormais, Tienne? – Elle sera Nôtre! répliqua le poète, impérieusement… Car Dieu t’a élu pour être le point de suture de cette âme étronçonnée qui est Elle et qui est moi!… Sinon, Botticellina possède la perle magique qui dissipe les songes… moi, le poignard qui délivre des chaînes corporelles… Si tu refuses, nous nous aimerons dans la mort»… Et il ajouta d’un ton profond qui résonna dans l’atelier comme une voix de l’abîme: «Ce serait plus beau encore, peut-être.» – «Non, s’écria le peintre, vous vivrez… Botticellina sera Tienne, comme elle fut Mienne… Je me déchirerai la chair par lambeaux, je m’arracherai le cœur de la poitrine… je briserai contre les murs mon crâne… Mais mon ami sera heureux… Je puis souffrir… La souffrance est une volupté aussi!» – «Et la plus puissante, la plus amère, la plus farouche de toutes les voluptés! s’extasia John-Giotto Farfadetti… J’envie ton sort, va!… Quant à moi, je crois bien que je mourrai ou de la joie de mon amour, ou de la douleur de mon ami… L’heure est venue… Adieu!»… Il se dressa, tel un archange… À ce moment, la draperie s’agita, s’ouvrit et se referma sur une illuminante apparition… C’était Botticellina, drapée dans une robe flottante, couleur de lune… Ses cheveux épars brillaient tout autour d’elle comme des gerbes de feu… Elle tenait à la main une clé d’or… Et l’extase était sur ses lèvres, et le ciel de la nuit dans ses yeux… John-Giotto se précipita et disparut derrière la draperie… Alors, Frédéric-Ossian Pinggleton se recoucha sur la triple rangée de coussins, couleur de fucus, au fond de la mer… Et, tandis qu’il s’enfonçait les ongles dans la chair, que le sang ruisselait de lui comme d’une fontaine, les algues d’or frémirent doucement, à peine visibles, sur le mur qui, peu à peu, s’enduisait de ténèbres… Et la palette en forme de harpe, et le chevalet en forme de lyre résonnèrent longtemps, en chants nuptiaux…
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