Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

Здесь есть возможность читать онлайн «Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le journal d’une femme de chambre»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

Le journal d’une femme de chambre — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le journal d’une femme de chambre», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Si vous aimez les pruneaux, vous n’avez qu’à m’en demander… je verrai si je dois vous en donner… mais je vous défends d’en prendre…

J’ai répondu:

– Je ne suis pas une voleuse, Madame, et je n’aime pas les pruneaux…

Madame a insisté:

– Je vous dis que vous avez pris des pruneaux…

J’ai répliqué:

– Si Madame me croit une voleuse, Madame n’a que me donner mon compte.

Madame m’a arraché des mains l’assiette de pruneaux.

– Monsieur en a mangé cinq ce matin… il y en avait trente-deux… il n’y en a plus que vingt-cinq… vous en avez donc dérobé deux… Que cela ne vous arrive plus!…

C’était vrai… J’en avais mangé deux… Elle les avait comptés!…

Non!… De ma vie!…

V

28 septembre.

Ma mère est morte. J’en ai reçu la nouvelle, ce matin, par une lettre du pays. Quoique je n’aie jamais eu d’elle que des coups, cela m’a fait de la peine, et j’ai pleuré, pleuré, pleuré… En me voyant pleurer, Madame m’a dit:

– Qu’est-ce encore que ces manières-là?…

J’ai répondu:

– Ma mère, ma pauvre mère est morte!…

Alors, Madame, de sa voix ordinaire:

– C’est un malheur… et je n’y peux rien… En tout cas, il ne faut pas que l’ouvrage en souffre…

Ç’a été tout… Ah! vrai!… La bonté n’étouffe pas Madame…

Ce qui m’a rendue le plus malheureuse, c’est que j’ai vu une coïncidence entre la mort de ma mère… et le meurtre du petit furet. J’ai pensé que c’était là une punition du ciel, et que ma mère ne serait peut-être pas morte si je n’avais pas obligé le capitaine à tuer le pauvre Kléber… J’ai eu beau me répéter que ma mère était morte avant le furet… Rien n’y a fait… et cette idée m’a poursuivie, toute la journée, comme un remords…

J’aurais bien voulu partir… Mais Audierne, c’est si loin… au bout du monde, quoi!… Et je n’ai pas d’argent… Quand je toucherai les gages de mon premier mois, il faudra que je paie le bureau; je ne pourrai même pas rembourser les quelques petites dettes contractées durant les jours où j’ai été sur le pavé…

Et puis, à quoi bon partir?… Mon frère est au service sur un bateau de l’État, en Chine, je crois, car voilà bien longtemps qu’on n’a reçu de ses nouvelles… Et ma sœur Louise?… Où est-elle maintenant?… Je ne sais pas… Depuis qu’elle nous quitta, pour suivre Jean le Duff à Concarneau, on n’a plus entendu parler d’elle… Elle a dû rouler, par ci, par là, le diable sait où!… Elle est peut-être en maison; elle est peut-être morte, elle aussi. Et peut-être aussi que mon frère est mort…

Oui, pourquoi irais-je là-bas?… À quoi cela m’avancerait-il?… Je n’y ai plus personne, et ma mère n’a rien laissé, pour sûr… Les frusques et les quelques meubles qu’elle possédait ne paieront pas certainement l’eau-de-vie qu’elle doit…

C’est drôle, tout de même… Tant qu’elle vivait, je ne pensais presque jamais à elle… je n’éprouvais pas le désir de la revoir… Je ne lui écrivais qu’à mes changements de place, et seulement pour lui donner mon adresse… Elle m’a tant battue… j’ai été si malheureuse avec elle, qui était toujours ivre!… Et d’apprendre, tout d’un coup, qu’elle est morte, voilà que j’ai l’âme en deuil, et que je me sens plus seule que jamais…

Et je me rappelle mon enfance avec une netteté singulière… Je revois tout des êtres et des choses parmi lesquels j’ai commencé le dur apprentissage de la vie… Il y a vraiment trop de malheur d’un côté, trop de bonheur de l’autre… Le monde n’est pas juste.

Une nuit, je me souviens – j’étais bien petite, pourtant – je me souviens que nous fûmes réveillés en sursaut par la corne du bateau de sauvetage. Oh! ces appels dans la tourmente et dans la nuit, qu’ils sont lugubres!… Depuis la veille, le vent soufflait en tempête; la barre du port était toute blanche et furieuse; quelques chaloupes seulement avaient pu rentrer… Les autres, les pauvres autres se trouvaient sûrement en péril…

Sachant que le père pêchait dans les parages de l’île de Sein, ma mère ne s’inquiétait pas trop… Elle espérait qu’il avait relâché au port de l’île, comme cela était arrivé, tant de fois… Cependant, en entendant la corne du bateau de sauvetage, elle se leva toute tremblante et très pâle… m’enveloppa à la hâte d’un gros châle de laine et se dirigea vers le môle… Ma sœur Louise, qui était déjà grande, et mon frère plus petit la suivaient, criant:

– Ah! sainte Vierge!… Ah! nostre Jésus!…

Et elle aussi criait:

– Ah! sainte Vierge!… Ah! nostre Jésus!…

Les ruelles étaient pleines de monde: des femmes, des vieux, des gamins. Sur le quai, où l’on entendait gémir les bateaux, se hâtaient une foule d’ombres effarées. Mais, on ne pouvait tenir sur le môle à cause du vent trop fort, surtout à cause des lames qui, s’abattant sur la chaussée de pierre, la balayaient de bout en bout, avec des fracas de canonnade… Ma mère prit la sente… «Ah! sainte Vierge!… Ah! nostre Jésus!»… prit la sente qui contourne l’estuaire jusqu’au phare… Tout était noir sur la terre, et sur la mer, noire aussi, de temps en temps, au loin, dans le rayonnement de la lumière du phare, d’énormes brisants, des soulèvements de vagues blanchissaient… Malgré les secousses… «Ah! sainte Vierge!… ah! nostre Jésus!»… malgré les secousses et en quelque sorte bercée par elles, malgré le vent et en quelque sorte étourdie par lui, je m’endormis dans les bras de ma mère… Je me réveillai dans une salle basse, et je vis, entre des dos sombres, entre des visages mornes, entre des bras agités, je vis, sur un lit de camp, éclairé par deux chandelles, un grand cadavre… «Ah! sainte Vierge!… Ah! nostre Jésus!»… un cadavre effrayant, long et nu, tout rigide, la face broyée, les membres rayés de balafres saignantes, meurtris de taches bleues… C’était mon père…

Je le vois encore… Il avait les cheveux collés au crâne, et, dans les cheveux, des goémons emmêlés qui lui faisaient comme une couronne… Des hommes étaient penchés sur lui, frottaient sa peau avec des flanelles chaudes, lui insufflaient de l’air par la bouche… Il y avait le maire… il y avait M. le recteur… il y avait le capitaine des douanes… il y avait le gendarme maritime… J’eus peur, je me dégageai de mon châle, et, courant entre les jambes de ces hommes, sur les dalles mouillées, je me mis à crier, à appeler papa… à appeler maman… Une voisine m’emporta…

C’est à partir de ce moment que ma mère s’adonna, avec rage, à la boisson. Elle essaya bien, les premiers temps, de travailler dans les sardineries, mais, comme elle était toujours ivre, aucun de ses patrons ne voulut la garder. Alors, elle resta chez elle à s’enivrer, querelleuse et morne; et quand elle était pleine d’eau-de-vie, elle nous battait… Comment se fait-il qu’elle ne m’ait pas tuée?…

Moi, je fuyais la maison, tant que je le pouvais. Je passais mes journées à gaminer sur le quai, à marauder dans les jardins, à barboter dans les flaques, aux heures de la marée basse… Ou bien, sur la route de Plogoff, au fond d’un dévalement herbu, abrité du vent de mer et garni d’arbustes épais, je polissonnais avec les petits garçons, parmi les épines blanches… Quand je rentrais le soir, il m’arrivait de trouver ma mère étendue sur le carreau en travers du seuil, inerte, la bouche salie de vomissements, une bouteille brisée dans la main… Souvent, je dus enjamber son corps… Ses réveils étaient terribles… Une folie de destruction l’agitait… Sans écouter mes prières et mes cris, elle m’arrachait du lit, me poursuivait, me piétinait, me cognait aux meubles, criant:

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le journal d’une femme de chambre»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le journal d’une femme de chambre» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le journal d’une femme de chambre»

Обсуждение, отзывы о книге «Le journal d’une femme de chambre» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x