Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV
Здесь есть возможность читать онлайн «Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IV» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Jean-Christophe Tome IV
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Jean-Christophe Tome IV: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Jean-Christophe Tome IV»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Jean-Christophe Tome IV — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Jean-Christophe Tome IV», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Il l’exagérait peut-être. Le cas est fréquent de braves gens, incapables d’aimer une œuvre neuve, qui l’aiment sincèrement quand elle a vingt ans de date. La vie nouvelle a un fumet trop fort pour leur tête débile: il faut que l’odeur s’évapore au souffle du temps. L’œuvre d’art ne commence à leur être intelligible que quand elle est recouverte de la crasse des ans.
Mais Christophe ne pouvait admettre qu’on ne le comprît pas quand il était présent , et qu’on le comprit quand il était passé . Il préférait croire qu’on ne le comprenait pas du tout, en aucun cas, jamais. Et il enrageait. Il eut le ridicule de vouloir se faire comprendre, de s’expliquer, de discuter; c’était peine perdue: il eût fallu réformer le goût du temps. Mais il ne doutait de rien. Il était résolu à faire, de gré ou de force, une lessive complète du goût allemand. Toute possibilité lui en manquait: ce n’était pas en quelques conversations, où il avait peine à trouver ses mots et s’exprimait avec une absurde violence sur le compte des grands musiciens, et même de ses interlocuteurs, qu’il pouvait convaincre personne; il ne réussissait qu’à se faire quelques ennemis de plus. Il lui eût fallu pouvoir préparer sa pensée à loisir, et forcer ensuite le public à l’entendre…
Et juste, à point nommé, son étoile – sa mauvaise étoile – vint lui en offrir les moyens.
Il était attablé au restaurant du théâtre, dans un cercle de musiciens de l’orchestre, qu’il scandalisait par ses jugements artistiques. Ils n’étaient pas tous du même avis; mais tous étaient froissés par cette liberté de langage. Le vieux Krause, l’alto, brave homme et bon musicien, qui aimait sincèrement Christophe, eût voulu détourner l’entretien; il toussait, et guettait l’occasion pour lâcher un calembour. Mais Christophe n’entendait pas; il continuait de plus belle; et Krause se désolait:
– Qu’a-t-il besoin de dire tout cela? Que le bon Dieu le bénisse! On peut penser ces choses; mais on ne les dit pas, que diable!
Le plus curieux, c’est que «ces choses», lui aussi, les pensait; du moins, il en avait le soupçon, et les paroles de Christophe réveillaient, en lui bien des doutes; mais il n’avait pas le courage d’en convenir, – moitié par peur de se compromettre, moitié par modestie, par défiance de soi.
Weigl, le corniste, ne voulait rien savoir; il voulait admirer, qui que ce fût, quoi que ce fût, bon ou mauvais, étoile ou bec de gaz: tout était sur le même plan; il n’y avait pas de plus et de moins dans son admiration: il admirait, admirait, admirait. C’était pour lui un besoin vital; il souffrait, quand on voulait le limiter.
Le violoncelliste Kuh souffrait bien davantage. Il aimait de tout son cœur la mauvaise musique. Tout ce que Christophe poursuivait de ses sarcasmes et de ses invectives lui était infiniment cher: d’instinct, c’était aux œuvres les plus conventionnelles qu’allait son choix; son âme était un réservoir d’émotion larmoyante et pompeuse. Certes, il ne mentait pas dans son culte attendri pour tous les faux grands hommes. C’est quand il se persuadait qu’il admirait les vrais, qu’il se mentait, – en parfaite innocence. Il y a des «Brahmines» qui croient retrouver en leur dieu le souffle des génies passés: ils aiment Beethoven en Brahms. Kuh faisait mieux: c’était Brahms qu’il aimait en Beethoven.
Mais le plus indigné des paradoxes de Christophe était le basson Spitz. Son instinct musical n’était pas tant blessé, que sa servilité naturelle. Un des empereurs romains voulait mourir debout. Spitz voulait mourir à plat ventre, comme il avait vécu: c’était sa position naturelle; il goûtait des délices à se rouler aux pieds de tout ce qui était officiel, consacré, «arrivé»; et il était hors de lui qu’on voulût l’empêcher de lécher la poussière.
Ainsi, Kuh gémissait, Weigl faisait des gestes désespérés, Krause disait des coq-à-l’âne, et Spitz criait d’une voix aigre. Mais Christophe, imperturbable, criait plus fort que les autres; et il disait des choses énormes sur l’Allemagne et les Allemands.
À une table voisine, un jeune homme l’écoutait, en se tordant de rire. Il avait les cheveux noirs et bouclés, de beaux yeux intelligents, un nez assez volumineux, qui, arrivé près du bout, ne pouvait se décider à aller ni à droite ni à gauche, et plutôt que d’aller tout droit, allait des deux côtés à la fois, les lèvres grosses, et une physionomie spirituelle et mobile, qui suivait ce que disait Christophe, attachée à ses lèvres, reflétant chaque mot avec une attention sympathique et gouailleuse, se plissant de petites rides au front, aux tempes, aux coins des yeux, le long des narines et des joues, grimaçant de rire, le corps tout entier secoué, par moment, d’un accès convulsif. Il ne se mêla point à la conversation, mais il n’en perdit rien. Il manifestait une joie particulière, quand il voyait Christophe, embourbé dans une démonstration et harcelé par Spitz, patauger, bredouiller, bégayer de fureur, jusqu’à ce qu’il eût trouvé le mot qu’il cherchait, – un roc, pour écraser l’adversaire. Et son plaisir était sans bornes, quand Christophe, emporté par la passion bien au delà de sa pensée, énonçait des paradoxes monstrueux, qui faisaient barrir l’auditoire.
Enfin, ils se séparèrent, lassés de sentir et d’affirmer chacun sa supériorité. Au moment où Christophe, resté le dernier dans la salle, allait passer le seuil, il fut abordé par le jeune homme qui avait pris tant de plaisir à l’écouter. Il ne l’avait pas encore remarqué. L’autre, poliment découvert, souriait, demandait la permission de se présenter:
– Franz Mannheim.
Il s’excusa d’avoir été assez indiscret pour suivre la conversation, et il le félicita de la maestria avec laquelle il avait pulvérisé ses adversaires. Il riait encore, en y pensant. Christophe le regarda, heureux, un peu méfiant:
– C’est sérieux? demanda-t-il, vous ne vous moquez pas de moi?
L’autre jura ses grands dieux. La figure de Christophe s’illuminait:
– Alors, vous trouvez que j’ai raison, n’est-ce pas? Vous êtes de mon avis?
– Écoutez, fit Mannheim, pour dire la vérité, je ne suis pas musicien, je connais rien à la musique. La seule musique qui me plaise, – (ce n’est pas trop flatteur, ce que je vais vous dire), – c’est la vôtre… Enfin, c’est pour vous montrer que je n’ai pourtant pas trop mauvais goût…
– Hé! hé! – fit Christophe, sceptique, flatté tout de même, – ce n’est pas là une preuve.
– Vous êtes difficile… Bon!… Je pense comme vous: ce n’est pas là une preuve. Aussi, je ne me risque pas à juger ce que vous dites des musiciens allemands. Mais, c’est si vrai, en tout cas, des Allemands en général, des vieux Allemands, de tous ces idiots romantiques, avec leur pensée rance, leur émotion lacrymatoire, ces rabâchages séniles qu’on veut que nous admirions, «cet éternel Hier, qui a toujours été, et qui sera toujours, et qui fera loi demain parce qu’il a fait loi aujourd’hui…!»
Il récita quelques vers du passage fameux de Schiller:
«… Das ewig Gestrige
Das immer war und immer wiederkehrt…»
– Et lui, tout le premier! – s’interrompit-il au milieu de sa récitation.
– Qui? demanda Christophe.
– Le pompier qui a écrit cela!
Christophe ne comprenait pas. Mais Mannheim continuait:
– Moi d’abord, je voudrais que, tous les cinquante ans, on procédât à un nettoyage général de l’art et de la pensée, qu’on ne laissât rien subsister de tout ce qui était avant.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Jean-Christophe Tome IV»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Jean-Christophe Tome IV» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Jean-Christophe Tome IV» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.