Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IX

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Publié de 1904 à 1912, ce roman fleuve en 10 volumes est un courageux message d'amour, d'espoir d'une humanité réconciliée, une quête de sagesse en une époque particulièrement troublée qui allait aboutir à la guerre de 14-18. Romain Rolland reçut le prix Nobel de littérature en 1915 pour ce roman. Il nous conte l'histoire de Jean-Christophe Krafft, musicien allemand, héros romantique, qui devra passer par une série d'épreuves avant de dominer sa vie et trouver l'équilibre de la plénitude.
Christophe est l'aîné de Melchior, violoniste qui s'enlise dans l'alcool, et de Louisa, mère courage qui se bat contre la misère. Grand-père était aussi musicien. Il offre un vieux piano à la famille et apprend la musique à Christophe. Cet instrument va permettre de révéler le talent de l'enfant qui, à six ans, se voue à la musique, commence à donner des concerts et à composer…

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– Si la mort est en moi?

– La vie est ailleurs. Va, ouvre-lui tes portes. Insensé, qui t’enfermes dans ta maison en ruines! Sors de toi. Il est d’autres demeures.

– Ô vie, ô vie! Je vois… Je te cherchais, en moi, dans mon âme vide et close. Mon âme se brise; par les fenêtres de mes blessures, l’air afflue; je respire, je te retrouve, ô vie!…

– Je te retrouve… Tais-toi, et écoute.

*

Et Christophe entendit, comme un murmure de source, le chant de la vie qui remontait en lui. Penché sur le bord de sa fenêtre, il vit la forêt, morte hier, qui dans le vent et le soleil bouillonnait, soulevée comme la mer. Sur l’échine des arbres, des vagues de vent, frissons de joie, passaient; et les branches ployées tendaient leurs bras d’extase vers le ciel éclatant. Et le torrent sonnait comme un rire de cloche. Le même paysage, hier dans le tombeau, était ressuscité; la vie venait d’y rentrer, en même temps que l’amour dans le cœur de Christophe. Miracle de l’âme que la grâce a touchée! Elle se réveille à la vie! Et tout revit autour d’elle. Le cœur se remet à battre. Les fontaines taries recommencent à couler.

Et Christophe rentra dans la bataille divine… Comme ses propres combats, comme les combats des hommes se perdent au milieu de cette mêlée gigantesque, où pleuvent les soleils comme des flocons de neige que l’ouragan balaie!… Il avait dépouillé son âme. Ainsi que dans ces rêves suspendus dans l’espace, il planait au-dessus de lui-même, il se voyait d’en haut, dans l’ensemble des choses; et, d’un regard, lui apparut le sens de ses souffrances. Ses luttes faisaient partie du grand combat des mondes. Sa déroute était un épisode, aussitôt réparé. Il combattait pour tous, tous combattaient pour lui. Ils partageaient ses peines, il partageait leur gloire.

– «Compagnons, ennemis, marchez, piétinez-moi, que je sente sur mon corps passer les roues des canons qui vaincront! Je ne pense pas au fer qui me laboure la chair, je ne pense pas au pied qui me foule la tête, je pense à mon Vengeur, au Maître, au Chef de l’innombrable armée. Mon sang est le ciment de sa victoire future…»

Dieu n’était pas pour lui le Créateur impassible, le Néron qui contemple, du haut de sa tour d’airain, l’incendie de la Ville que lui-même alluma. Dieu souffre. Dieu combat. Avec ceux qui combattent et pour tous ceux qui souffrent. Car il est la Vie, la goutte de lumière qui, tombée dans la nuit, s’étend et boit la nuit. Mais la nuit est sans bornes, et le combat divin ne s’arrête jamais; et nul ne peut savoir quelle en sera l’issue. Symphonie héroïque, où les dissonances même qui se heurtent et se mêlent forment un concert serein! Comme la forêt de hêtres qui livre dans le silence des combats furieux, ainsi la Vie guerroie dans l’éternelle paix.

Ces combats, cette paix, résonnaient dans Christophe. Il était un coquillage où l’océan bruit. Des appels de trompettes, des rafales de sons, des cris d’épopées passaient sur l’envolée de rythmes souverains. Car tout se muait en sons dans cette âme sonore. Elle chantait la lumière. Elle chantait la nuit. Et la vie. Et la mort. Pour ceux qui étaient vainqueurs. Pour lui-même, vaincu. Elle chantait. Tout chantait. Elle n’était plus que chant.

Comme les pluies de printemps, les torrents de musique s’engouffraient dans ce sol crevassé par l’hiver. Hontes, chagrins, amertumes, révélaient à présent leur mystérieuse mission: elles avaient décomposé la terre, et elles l’avaient fertilisée; le soc de la douleur, en déchirant le cœur, avait ouvert de nouvelles sources de vie. La lande refleurissait. Mais ce n’étaient plus les fleurs de l’autre printemps. Une autre âme était née.

Elle naissait à chaque instant. Car elle n’était pas encore ossifiée, comme les âmes parvenues au terme de leur croissance, les âmes qui vont mourir. Elle n’était pas la statue, mais le métal en fusion. Chaque seconde faisait d’elle un nouvel univers. Christophe ne songeait pas à fixer ses limites. Il s’abandonnait à cette joie de l’homme qui, rejetant derrière lui le poids de son passé, part pour un long voyage, le sang jeune, le cœur libre, et aspire l’air marin, et croit que le voyage n’aura jamais de fin. Il était repris par la force créatrice qui coule dans le monde; et la richesse du monde le remplissait d’extase. Il aimait, il était son prochain comme lui-même. Et tout lui était «prochain», de l’herbe qu’il foulait à la main qu’il serrait. Un arbre, l’ombre d’un nuage sur la montagne, l’haleine des prairies, la ruche du ciel nocturne, bourdonnante des essaims de soleils… c’était un tourbillon de sang… Il ne cherchait pas à parler, ni penser… Rire, pleurer, se fondre dans cette merveille vivante!… Écrire, pourquoi écrire? Est-ce qu’on peut écrire l’indicible?… Mais que cela fut possible ou non, il fallait qu’il écrivît. C’était sa loi. Les idées le frappaient, par éclairs, en quelque lieu qu’il fût. Impossible d’attendre. Alors, il écrivait, avec n’importe quoi, sur n’importe quoi; et il eût été incapable souvent de dire ce que signifiaient ces phrases qui jaillissaient de lui; et voici que pendant qu’il écrivait, d’autres idées lui venaient, d’autres… il écrivait, il écrivait sur ses manches de chemise, sur la coiffe de son chapeau; si vite qu’il écrivît, sa pensée allait plus vite, il devait user d’une sorte de sténographie…

Ce n’étaient là que des notes informes. La difficulté commença lorsqu’il voulut couler ces idées dans les formes musicales ordinaires; il fit la découverte qu’aucun des moules anciens ne pouvait leur convenir; s’il voulait fixer ses visions avec fidélité, il devait commencer par oublier tout ce qu’il avait jusque-là entendu ou écrit, faire table rase de tout formalisme appris, de la technique traditionnelle, rejeter ces béquilles de l’esprit impotent, ce lit tout fait pour la paresse de ceux qui, fuyant la fatigue de penser par eux-mêmes, se couchent dans la pensée des autres. Naguère, lorsqu’il se croyait arrivé à la maturité de sa vie et de son art, – (en fait, il n’était qu’au bout d’une de ses vies), – il s’exprimait dans une langue préexistante à sa pensée; son sentiment se soumettait à une logique de développement préétablie, qui d’avance lui dictait une partie de ses phrases et le menait docilement, par les chemins frayés, au terme convenu où le public l’attendait. À présent, plus de route, c’était au sentiment de la frayer; l’esprit n’avait qu’à suivre. Son rôle n’était même plus de décrire la passion; il devait faire corps avec elle et tâcher d’en épouser la loi intérieure.

Du même coup, tombaient les contradictions où Christophe se débattait depuis longtemps, sans vouloir en convenir. Car, bien qu’il fût un pur artiste, il avait mêlé souvent à son art des préoccupations étrangères à l’art; il lui attribuait une mission sociale. Et il ne s’apercevait pas qu’il y avait deux hommes en lui: l’artiste qui créait, sans se soucier d’aucune fin morale, et l’homme d’action raisonneur, qui voulait que son art fut moral et social. Ils se mettaient parfois l’un l’autre dans un étrange embarras. À présent que toute idée créatrice s’imposait à lui, comme une réalité supérieure avec sa loi organique, il était arraché à la servitude de la raison pratique. Certes, il n’abdiquait rien de son mépris pour le veule immoralisme du temps; certes, il pensait toujours que l’art impur est le plus bas degré de l’art, parce qu’il en est une maladie, un champignon qui pousse sur un tronc pourri; mais si l’art pour le plaisir est l’art mis au bordel, Christophe ne lui opposait pas l’utilitarisme plat de l’art pour la morale, ce Pégase hongre qui traîne la charrue. L ’art le plus haut, le seul digne de ce nom, est au-dessus des lois d’un jour: il est une comète lancée dans l’infini. Que cette force soit utile, ou qu’elle semble inutile, même dangereuse, dans l’ordre pratique, elle est la force, elle est le feu, elle est l’éclair jailli du ciel: par là, elle est sacrée, par là, elle est bienfaisante. Ses bienfaits peuvent être, par fortune, même de l’ordre pratique; mais ses vrais, ses divins bienfaits sont, comme la foi, de l’ordre surnaturel. Elle est pareille au soleil, dont elle est issue. Le soleil n’est ni moral, ni immoral. Il est Celui qui Est. Il vainc la nuit. Ainsi, l’art.

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