Romain Rolland - Jean-Christophe Tome IX

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Publié de 1904 à 1912, ce roman fleuve en 10 volumes est un courageux message d'amour, d'espoir d'une humanité réconciliée, une quête de sagesse en une époque particulièrement troublée qui allait aboutir à la guerre de 14-18. Romain Rolland reçut le prix Nobel de littérature en 1915 pour ce roman. Il nous conte l'histoire de Jean-Christophe Krafft, musicien allemand, héros romantique, qui devra passer par une série d'épreuves avant de dominer sa vie et trouver l'équilibre de la plénitude.
Christophe est l'aîné de Melchior, violoniste qui s'enlise dans l'alcool, et de Louisa, mère courage qui se bat contre la misère. Grand-père était aussi musicien. Il offre un vieux piano à la famille et apprend la musique à Christophe. Cet instrument va permettre de révéler le talent de l'enfant qui, à six ans, se voue à la musique, commence à donner des concerts et à composer…

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– Que regarde-t-il, dit Christophe.

Il s’approcha du banc. Il contempla avec pitié la blême figure du vaincu, les grosses paupières qui retombaient sur les yeux; l’un d’eux était presque fermé. Le fou ne semblait pas savoir que Christophe était là. Christophe l’appela par son nom, lui prit la main, – la main molle et humide, qui s’abandonnait comme une chose morte; il n’eût pas le courage de la garder dans ses mains: l’homme leva, un instant, vers Christophe ses yeux chavirés, puis se remit à regarder devant lui, avec son sourire hébété. Christophe demanda:

– Qu’est-ce que vous regardez?

L’homme immobile, dit, à mi-voix:

– J’attends.

– Quoi?

– La Résurrection.

Christophe tressauta. Il partit précipitamment. La parole l’avait pénétré d’un trait de feu.

Il s’enfonça dans la forêt, il remonta la pente, dans la direction de sa maison. Dans son trouble il perdit le chemin; il se trouva au milieu des grands bois de sapins. Ombre et silence. Quelques tâches de soleil d’un blond roux, venues on ne savait d’où, tombaient dans l’épaisseur de l’ombre. Christophe était hypnotisé par ces plaques de lumière. Tout semblait nuit, autour. Il allait sur le tapis d’aiguilles, butant contre les racines qui saillaient comme des veines gonflées. Au pied des arbres, pas une plante, pas une mousse. Dans les branches, pas un chant d’oiseau. Les rameaux du bas étaient morts. Toute la vie s’était réfugiée en haut, où était le soleil. Bientôt, cette vie même s’éteignit. Christophe entra dans une partie du bois que rongeait un mal mystérieux. Des sortes de lichens longs et fins, comme des toiles d’araignées, enveloppaient de leurs résilles les branches de sapins rouges, les ligotaient des pieds à la tête, passaient d’un arbre à l’autre, étouffaient la forêt. On eût dit des algues sous-marines aux tentacules sournoises. Et c’était le silence des profondeurs océaniques. En haut le soleil pâlissait. Des brouillards, qui s’étaient insidieusement glissés au travers de la forêt morte, cernèrent Christophe. Tout disparut; plus rien. Pendant une demi-heure, Christophe erra au hasard, dans le réseau de brume blanche, qui peu à peu se resserrait, noircissait, lui entrait dans la gorge; il croyait marcher droit, et il tournait en cercle sous les gigantesques toiles d’araignées qui pendaient des sapins étouffés; le brouillard, en les traversant, y laissait attachées des gouttes grelottantes. Enfin, les mailles se détendirent, une trouée se fit, et Christophe réussit à sortir de la forêt sous-marine. Il retrouva les bois vivants et la lutte silencieuse des sapins et des hêtres. Mais c’était toujours la même immobilité. Ce silence qui couvait depuis des heures angoissait. Christophe s’arrêta pour l’entendre…

Soudain, ce fut au loin une houle qui venait. Un coup de vent précurseur se levait du fond de la forêt. Comme un cheval au galop, il arriva sur les cimes des arbres, qui ondulèrent. Tel le Dieu de Michel-Ange, qui passe dans une trombe. Il passe au-dessus de la tête de Christophe. La forêt et le cœur de Christophe frémirent. C’était l’annonciateur…

Le silence retomba. Christophe en proie à une terreur sacrée, hâtivement rentra, les jambes flageolantes. Sur le seuil de la maison, comme un homme poursuivi, il jeta un coup d’œil inquiet derrière lui. La nature semblait morte. Les forêts qui couvraient les pentes de la montagne dormaient, appesanties sous une lourde tristesse. L’air immobile avait une transparence magique. Nul bruit. Seule, la musique funèbre d’un torrent – l’eau qui ronge le roc – sonnait le glas de la terre. Christophe se coucha, avec la fièvre. Dans l’étable voisine, les bêtes, inquiètes comme lui, s’agitaient…

La nuit. Il s’était assoupi. Dans le silence, la houle de nouveau, lointaine, se leva. Le vent revenait, en ouragan cette fois, – le fœhn du printemps, qui réchauffe de sa brûlante haleine la terre frileuse qui dort encore, le fœhn qui fond les glaces et amasse les pluies fécondes. Il grondait comme le tonnerre, de l’autre côté du ravin, dans les forêts. Il se rapprocha, s’enfla, monta les pentes au pas de charge; la montagne entière mugit. Dans l’étable, un cheval hennit et les vaches meuglèrent. Christophe, dressé sur son lit, les cheveux hérissés, écoutait. La rafale arriva, hulula, fit grincer les girouettes, fit voler des tuiles du toit, fit trembler la maison. Un pot de fleurs tomba et se brisa. La fenêtre de Christophe, mal fermée, s’ouvrit avec fracas. Et le vent chaud entra. Christophe le reçut en pleine face et sur sa poitrine nue. Il sauta du lit, la bouche ouverte, suffoqué. C’était comme si dans son âme vide se ruait le Dieu vivant. La Résurrection!… L’air entrait dans sa gorge, le flot de vie nouvelle le pénétrait jusqu’aux entrailles. Il se sentait éclater, il voulait crier, crier de douleur et de joie; et il ne sortait de sa bouche que des sons inarticulés. Il trébuchait, il frappait les murs de ses bras, au milieu des papiers que l’ouragan faisait voler. Il s’abattit, au milieu de la chambre, en criant:

*

– Ô toi, toi. Tu es enfin revenu!

– Tu es revenu, tu es revenu! Ô toi, que j’avais perdu!… Pourquoi m’as-tu abandonné?

– Pour accomplir ma tâche, que tu as abandonnée.

– Quelle tâche?

– Combattre.

– Qu’as-tu besoin de combattre? N’es-tu pas le maître de tout?

– Je ne suis pas le maître.

– N’es-tu pas Tout ce qui Est?

– Je ne suis pas tout ce qui est. Je suis la Vie qui combat le Néant. Je ne suis pas le Néant. Je suis le Feu qui brûle dans la Nuit. Je ne suis pas la Nuit. Je suis le Combat éternel; et nul destin éternel ne plane sur le combat. Je suis la Volonté libre, qui lutte éternellement. Lutte et brûle avec moi.

– Je suis vaincu. Je ne suis plus bon à rien.

– Tu es vaincu? Tout te semble perdu? D’autres seront vainqueurs. Ne pense pas à toi, pense à ton armée.

– Je suis seul, je n’ai que moi, et je n’ai pas d’armée.

– Tu n’es pas seul, et tu n’es pas à toi. Tu es une de mes voix, tu es un de mes bras. Parle et frappe pour moi. Mais si le bras est rompu, si la voix est brisée, moi, je reste debout; je combats par d’autres voix, d’autres bras que les tiens. Vaincu, tu fais partie de l’armée qui n’est jamais vaincue. Souviens-toi, et tu vaincras jusque dans ta mort.

– Seigneur, je souffre tant!

– Crois-tu que je ne souffre pas aussi! Depuis les siècles, la mort me traque et le néant me guette. Ce n’est qu’à coups de victoires que je me fraie le chemin. Le fleuve de la vie est rouge de mon sang.

– Combattre, toujours combattre?

– Il faut toujours combattre. Dieu combat, lui aussi. Dieu est conquérant. Il est un lion qui dévore. Le néant l’enserre, et Dieu le terrasse. Et le rythme du combat fait l’harmonie suprême. Cette harmonie n’est pas pour tes oreilles mortelles. Il suffit que tu saches qu’elle existe. Fais ton devoir en paix, et laisse faire aux Dieux.

– Je n’ai plus de forces.

– Chante pour ceux qui sont forts.

– Ma voix est brisée.

– Prie.

– Mon cœur est souillé.

– Arrache-le. Prends le mien.

– Seigneur, ce n’est rien de s’oublier soi-même, de rejeter son âme morte. Mais puis-je rejeter mes morts, puis-je oublier mes aimés?

– Abandonne-les, morts, avec ton âme morte. Tu les retrouveras, vivants, avec mon âme vivante.

– Ô toi qui m’as laissé, me laisseras-tu encore?

– Je te laisserai encore. N’en doute point. C’est à toi de ne me plus laisser.

– Mais si ma vie s’éteint?

– Allumes-en d’autres.

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