Alphonse Daudet - Sapho

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Alphonse Daudet n'a pas seulement chanté la Provence perdue de son enfance. Dans Sapho, c'est un Paris bien incarné qu'il met en scène, celui de la bohème artistique de son temps, se consumant dans l'ivresse de la fête et des conquêtes d'un soir. Jean, jeune provençal fraîchement monté à Paris, s'éprend d'une très belle femme – modèle – connue sous le nom de Sapho. Sera-ce une de ces liaisons sans lendemain? Sapho n'est plus jeune et pressent qu'elle vit son dernier amour, mais, pour Jean, c'est le premier. Décalage du temps, désaccord des âmes… Trente ans avant le Chéri de Colette, Daudet a l'intuition magistrale de " ce genre d'amours auxquels le sentiment maternel ajoute une dimension délicieuse et dangereuse "

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– Il me quitte… Il se marie.

Hettéma, sa femme, la paysanne qui les sert se regardent, regardent Gaussin. «Enfin, dînons toujours», dit le gros homme qu’on sent furieux; et le bruit des cuillerées voraces se mêle à un ruissellement d’eau dans la chambre voisine, où Fanny est en train d’éponger son visage. Quand elle revient toute bleuie de poudre, en blanc peignoir de laine, les Hettéma l’épient avec angoisse, s’attendant à quelque nouvelle explosion, et sont très étonnés de la voir, sans un mot, se jeter sur les plats gloutonnement, comme un naufragé, combler le creusement de son chagrin et le gouffre de ses cris de tout ce qu’elle trouve à portée, le pain, les choux, une aile de pintade, des pommes. Elle mange, elle mange…

On cause d’abord d’un air contraint, puis plus librement, et comme avec les Hettéma ce n’est que de choses bien plates et matérielles, la façon d’accommoder les crêpes aux confitures, ou si le crin vaut mieux que la plume pour dormir, on arrive sans encombre au café, que le gros ménage agrémente d’un petit caramel savouré lentement, les coudes sur la table.

C’est plaisir de voir le bon regard confiant et tranquille qu’échangent ces lourds compagnons de crèche et de litière. Ils n’ont pas envie de se quitter, ceux-là. Jean surprend ce regard et, dans l’intimité de la salle pleine de souvenirs, d’habitudes tapies à tous les coins, une torpeur de fatigue, de digestion, de bien-être l’envahit. Fanny qui le surveille a rapproché doucement sa chaise, coulé ses jambes, glissé son bras sous le sien.

– écoute, dit-il brusquement… Neuf heures… vite, adieu… Je t’écrirai.

Il est debout, dehors, la rue franchie, tâte dans l’ombre pour ouvrir la barrière du passage. Deux bras l’étreignent à plein corps:

– Embrasse-moi au moins…

Il se sent pris sous le peignoir ouvert où elle est nue, pénétré de cette odeur, de cette chaleur de chair de femme, bouleversé de ce baiser d’adieu qui lui laisse dans la bouche un goût de fièvre et de larmes; et elle, tout bas, le sentant faible:

– Encore une nuit, plus qu’une…

Un signal sur la voie… C’est le train!…

Comment eut-il la force de se dégager, de bondir jusqu’à la gare dont les fanaux luisaient à travers les branches défeuillées? Il s’en étonnait encore, tout haletant dans un coin de wagon, guettant par la portière les fenêtres allumées de la maisonnette, une forme blanche contre la barrière…

– Adieu! adieu!…

Et ce cri rassurait la terreur silencieuse qu’il venait d’avoir à ce tournant des rails, en apercevant sa maîtresse à la place occupée par son rêve de mort.

La tête dehors, il voyait fuir et diminuer et rouler dans le pelotonnement des terrains leur petit pavillon, dont la lueur n’était plus qu’une étoile égarée. Tout à coup il sentit une joie, un soulagement énormes. Comme on respirait, que c’était beau toute cette vallée de Meudon et ces grands coteaux noirs dégageant au loin un triangle étincelant d’innombrables lumières, égrenées vers la Seine en cordons réguliers! Irène l’attendait là, et il allait à elle de toute la vitesse du train, de tout son désir d’amoureux, de tout son élan vers l’honnête et jeune vie…

Paris!… Il arrêtait une voiture pour se faire conduire place Vendôme. Mais, sous le gaz, il aperçut ses vêtements, ses souliers couverts de boue, une boue lourde, épaisse, tout son passé qui le tenait encore pesamment et salement. «Oh! non, pas ce soir…» Et il rentra à son ancien hôtel, rue Jacob, où le Fénat lui avait retenu une chambre près de la sienne.

XIII

Le lendemain, Césaire, qui s’était chargé de la commission délicate d’aller à Chaville reprendre les effets, les livres de son neveu, consommer la rupture par le déménagement, revint fort tard, alors que Gaussin commençait à se fatiguer de toutes sortes de suppositions folles ou sinistres. Enfin un fiacre à galerie, lourd comme un corbillard, tourna le coin de la rue Jacob, chargé de caisses ficelées et d’une énorme malle qu’il reconnut pour la sienne, et l’oncle rentra mystérieux et navré:

– J’ai été long, pour ramasser le tout en une fois et n’être pas obligé d’y revenir…

Puis, montrant les colis que deux garçons rangeaient par la chambre:

– Ici le linge, les vêtements, là tes papiers, tes livres… Il ne manque que tes lettres; elle m’a supplié de les lui laisser encore pour les relire, avoir quelque chose de toi. J’ai pensé que ça n’offrait pas de danger… C’est une si bonne fille…

Il souffla longuement, assis sur la malle, et s’épongeant le front avec son mouchoir de soie écrue, large comme une serviette. Jean n’osait demander des détails, dans quelles dispositions il l’avait trouvée; l’autre n’en donnait pas, de peur de l’attrister. Et ils remplirent ce silence, difficile, gros de choses inexprimées, par des remarques sur le temps changé brusquement depuis la veille, tourné au froid, sur l’aspect lamentable de cette banlieue de Paris déserte et dénudée, plantée de cheminées d’usines et de ces énormes cylindres de fonte, réservoirs des maraîchers. Puis au bout d’un moment:

– Elle ne vous a rien donné pour moi, mon oncle?

– Non… tu peux être tranquille… Elle ne t’embêtera pas, elle a pris son parti avec beaucoup de résolution et de dignité…

Pourquoi Jean vit-il dans ce peu de mots une intention de blâme, un reproche de sa rigueur?

– C’est égal, corvée pour corvée, reprenait l’oncle, j’aimais mieux encore les griffes de la Mornas que le désespoir de cette malheureuse.

– Elle a beaucoup pleuré?

– Ah! mon ami… Et si bien, d’un tel cœur, que je sanglotais moi-même en face d’elle sans la force de…

Il s’ébroua, secoua son émotion d’un coup de tête de vieille chèvre:

– Enfin, que veux-tu? ce n’est pas ta faute… tu ne pouvais passer toute ta vie là… Les choses sont très convenablement faites, tu lui laisses de l’argent, un mobilier… Et maintenant, voguent les amours! Tâche de nous mener ton mariage rondement… Des affaires trop sérieuses pour moi, par exemple… Il faudra que le consul s’en mêle… Moi, je suis pour les liquidations de la main gauche…

Et brusquement repris d’un accès mélancolique, le front à la vitre, regardant le ciel bas qui ruisselait entre les toits:

– C’est égal, le monde devient triste… De mon temps on se séparait plus gaiement que ça.

Le Fénat parti, suivi de sa machine élévatoire, Jean, privé de cette bonne humeur remuante et bavarde, eut une longue semaine à passer, une impression de vide et de solitude, tout le noir désorientement d’un veuvage. En pareil cas, même sans le regret d’une passion, on cherche son double, il vous manque; car l’existence à deux, la cohabitation de la table et du lit, créent un tissu de liens invisibles et subtils, dont la solidité ne se révèle qu’à la douleur, à l’effort de la brisure. L’influence du contact et de l’habitude est si miraculeusement pénétrante que deux êtres vivant de la même vie en arrivent à se ressembler.

Ses cinq ans de Sapho n’avaient pu le pétrir encore à ce point; mais son corps gardait pourtant les marques de la chaîne, en subissait le lourd entraînement. Et de même que, plusieurs fois, ses pas l’auraient tout seuls dirigé vers Chaville au sortir de son bureau, il lui arrivait le matin de chercher à côté de lui sur l’oreiller les cheveux noirs en nappes lourdes, démordus de leur peigne, où tombait son premier baiser.

Les soirées surtout lui semblaient interminables, dans cette chambre d’hôtel qui lui rappelait les premiers temps de leur liaison, la présence d’une autre maîtresse délicate et silencieuse, dont la petite carte embaumait la glace d’un parfum d’alcôve et du mystère de son nom: Fanny Legrand. Alors il s’en allait se fatiguer, marcher, s’étourdir aux flonflons et aux lumières de quelque petit théâtre, jusqu’au moment où le vieux Bouchereau lui donnait le droit de passer trois soirées par semaine auprès de sa fiancée.

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