Alphonse Daudet - Sapho

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Alphonse Daudet n'a pas seulement chanté la Provence perdue de son enfance. Dans Sapho, c'est un Paris bien incarné qu'il met en scène, celui de la bohème artistique de son temps, se consumant dans l'ivresse de la fête et des conquêtes d'un soir. Jean, jeune provençal fraîchement monté à Paris, s'éprend d'une très belle femme – modèle – connue sous le nom de Sapho. Sera-ce une de ces liaisons sans lendemain? Sapho n'est plus jeune et pressent qu'elle vit son dernier amour, mais, pour Jean, c'est le premier. Décalage du temps, désaccord des âmes… Trente ans avant le Chéri de Colette, Daudet a l'intuition magistrale de " ce genre d'amours auxquels le sentiment maternel ajoute une dimension délicieuse et dangereuse "

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Il eut envie de rentrer, de tout lui dire, là, d’un coup; mais il eut peur de ses cris, de la scène épouvantable que le voisinage entendrait, d’un scandale à ameuter le haut et le bas Chaville. Il savait que déchaînée, rien ne comptait plus pour elle, et s’en tint à son idée de la conduire en forêt.

– Voilà… j’y suis…

Légère, elle prit son bras, l’avertissant de parler bas et de marcher vite en passant devant chez leurs voisins, dans la crainte qu’Olympe voulût les accompagner et gêner leur bonne partie. Elle ne fut tranquille que le pavé franchi et la voûte du chemin de fer, lorsqu’ils eurent tourné à gauche dans le bois.

Il faisait un temps doux, rayonnant, un soleil tamisé d’une brume argentée et flottante, qui baignait toute l’atmosphère, s’accrochait aux taillis où quelques arbres, entre leurs feuilles dorées tenant encore, gardaient des nids de pies, des paquets de gui vert à de grandes hauteurs. On entendait un cri d’oiseau, continu, en bruit de lime, et ces coups de bec sur le bois qui répondent au bûcheron dans les coupes.

Ils allaient lentement, marquant leurs pas sur la terre amollie par les pluies de l’automne. Elle avait chaud d’être venue si vite, les joues allumées, les yeux brillants, s’arrêta pour enlever la grande mantille de blonde, un cadeau de Rosa, dont elle s’était garantie la tête en sortant, le reste fragile et coûteux des splendeurs passées. La robe qu’elle portait, une pauvre robe en soie noire, craquée sous les bras, à la taille, il la lui connaissait depuis trois ans; et quand elle la relevait, en passant devant lui, à cause de quelque flaque, il voyait les talons de ses bottines qui se tournaient.

Comme elle avait pris gaiement cette demi-misère, sans regret ni plainte, occupée de lui, de son bien-être, jamais plus heureuse que lorsqu’elle le frôlait, les deux mains croisées sur son bras. Et Jean se demandait en la regardant toute rajeunie de ce renouveau de soleil et d’amour, quelle poussée de sève il y avait dans une créature pareille, quelle merveilleuse faculté d’oubli et de pardon, pour garder tant de gaieté, d’insouciance, après une vie de passions, de traverses et de larmes, tout cela marqué sur son visage, mais s’effaçant au moindre épanouissement de gaieté.

– C’est un cèpe, je te dis que c’est un cèpe…

Elle entrait sous bois, enfonçait jusqu’aux genoux dans les feuilles mortes, revenait toute décoiffée et fripée par les ronces, et lui montrait ce petit réseau sur le pied du champignon qui distingue le vrai cèpe du faux:

– Tu vois, il a le tulle!…

Et elle triomphait.

Lui n’écoutait pas, distrait, s’interrogeant:

– Est-ce le moment?… Faut-il?…

Mais le courage lui manquait, elle riait trop, ou l’endroit n’était pas favorable; et il l’entraînait toujours plus loin, comme un assassin qui médite son coup.

Il allait se décider, quand au tournant d’une allée, quelqu’un apparut et les dérangea, le garde de ce peuplement, Hochecorne, qu’ils rencontraient quelquefois. Pauvre diable qui avait successivement perdu, dans la petite maison forestière que l’état lui allouait au bord de l’étang, deux enfants, puis sa femme, et toujours des mêmes fièvres pernicieuses. Dès le premier décès, le médecin déclarait le logement insalubre, trop près de l’eau et de ses émanations; et malgré les certificats, les apostilles, on l’avait laissé là deux ans, trois ans, le temps de voir mourir tous les siens, à l’exception d’une petite fille avec qui il venait enfin de s’installer dans un logis neuf à l’entrée du bois.

Hochecorne, face de Breton têtu, aux yeux clairs et courageux, au front fuyant sous sa casquette d’uniforme, vrai type de fidélité, de superstition à toutes les consignes, avait la bricole de son fusil sur une épaule, sur l’autre la tête endormie de son enfant, qu’il portait.

– Comment va-t-elle? demanda Fanny souriant à cette fillette de quatre ans, pâlie et diminuée par la fièvre, qui s’éveillait, ouvrait de grands yeux cerclés de rose.

Le garde soupira:

– Pas bien… J’ai beau la mener partout avec moi… voilà qu’elle ne mange plus, qu’elle n’a de goût à rien; faut croire que c’était trop tard quand on a changé d’air et qu’elle a déjà pris le mal… Elle est si légère, voyez, madame, on dirait une feuille… Un de ces jours elle va fiche le camp comme les autres… Bon Dieu!…

Ce «bon Dieu!» tout bas, dans la moustache, c’était toute sa révolte contre la cruauté des bureaux et des paperassiers.

– Elle tremble, on dirait qu’elle a froid.

– C’est la fièvre, madame.

– Attendez, nous allons la réchauffer…

Elle prit la mantille qui pendait sur son bras, en entoura la petite:

– Si, si, laissez donc… ce sera son voile de mariée, plus tard…

Le père eut un sourire navré, et remuant la menotte de l’enfant qui se rendormait, blême dans tout ce blanc comme une petite morte, il lui faisait dire merci à la dame, puis s’éloignait avec un «bon Dieu!» perdu dans le craquement des branches sous ses pieds.

Fanny n’était plus gaie, serrée contre lui de toute cette tendresse craintive de la femme que son émotion, tristesse ou joie, rapproche de celui qu’elle aime. Jean se disait: «Quelle bonne fille…», mais sans faiblir dans ses décisions, s’y affermissant au contraire, car sur la pente de l’allée où ils entraient se levait l’image d’Irène, le souvenir du rayonnant sourire rencontré là et qui l’avait pris tout de suite, avant même qu’il en connût le charme profond, la source intime de douceur intelligente. Il songea qu’il avait attendu jusqu’au dernier moment, que c’était aujourd’hui jeudi… «Allons, il le faut…» et visant un rond-point à quelque distance, il se le donna comme dernière limite.

Une éclaircie dans une coupe de bois, des arbres couchés au milieu de copeaux, de sanglants débris d’écorce, et des fagots, des trous de charbonnage… Un peu plus bas on voyait l’étang d’où montait une buée blanche, et sur le bord la petite maison abandonnée, au toit tombant, aux fenêtres cassées, ouvertes, le lazaret des Hochecorne. Après, les bois remontaient vers Vélizy, un grand coteau de toisons rousses, de haute futaie serrée et triste… Il s’arrêta brusquement:

– Si l’on se reposait un peu?

Ils s’assirent sur une longue charpente jetée à terre, un ancien chêne dont se comptaient les branches aux blessures de la hache. L’endroit était tiède, égayé d’une pâle réverbération lumineuse, et d’un parfum de violettes perdues.

– Comme il fait bon!… dit-elle, alanguie sur son épaule et cherchant la place d’un baiser dans son cou.

Il se recula un peu, lui prit la main. Alors, devant l’expression subitement durcie de son visage, elle s’effraya:

– Quoi donc? Qu’y a-t-il?

– Une mauvaise nouvelle, ma pauvre amie… Hédouin, tu sais, celui qui est parti à ma place…

Il parlait péniblement, avec une voix rauque dont le son l’étonnait lui-même, mais qui se raffermissait vers la fin de l’histoire préparée d’avance… Hédouin tombé malade en arrivant à son poste, et lui, désigné d’office pour aller le remplacer. Il avait trouvé cela plus facile à dire, moins cruel que la vérité. Elle l’écouta jusqu’au bout sans l’interrompre, la face d’une pâleur grise, l’œil fixe.

– Quand pars-tu? demanda-t-elle, en retirant sa main.

– Mais ce soir… cette nuit…

Et la voix fausse et dolente, il ajouta:

– Je compte passer vingt-quatre heures à Castelet, puis m’embarquer à Marseille…

– Assez, ne mens plus, cria-t-elle dans une explosion farouche qui la mit debout, ne mens plus, tu ne sais pas!… Le vrai, c’est que tu te maries… Il y a assez longtemps que ta famille te travaille… Ils ont tellement peur que je te retienne, que je t’empêche d’aller chercher le typhus ou la fièvre jaune… Enfin les voilà satisfaits… La demoiselle à ton goût, il faut croire… Et quand je pense aux nœuds de cravate que je te faisais, le jeudi!… Étais-je assez bête, hein?

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