Alphonse Daudet - Sapho

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Alphonse Daudet n'a pas seulement chanté la Provence perdue de son enfance. Dans Sapho, c'est un Paris bien incarné qu'il met en scène, celui de la bohème artistique de son temps, se consumant dans l'ivresse de la fête et des conquêtes d'un soir. Jean, jeune provençal fraîchement monté à Paris, s'éprend d'une très belle femme – modèle – connue sous le nom de Sapho. Sera-ce une de ces liaisons sans lendemain? Sapho n'est plus jeune et pressent qu'elle vit son dernier amour, mais, pour Jean, c'est le premier. Décalage du temps, désaccord des âmes… Trente ans avant le Chéri de Colette, Daudet a l'intuition magistrale de " ce genre d'amours auxquels le sentiment maternel ajoute une dimension délicieuse et dangereuse "

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On s’était enfin entendu. Irène l’aimait, Unclé voulait bien; ce serait pour les premiers jours d’avril, à la fin du cours. Trois mois d’hiver à se voir, à s’apprendre, se désirer, faire la paraphrase aimante et charmante du premier regard qui lie les âmes et du premier aveu qui les trouble.

Le soir des accordailles, en rentrant chez lui sans la moindre envie de dormir, Jean éprouva le désir de faire sa chambre ordonnée et laborieuse, par cet instinct naturel de mettre notre vie en rapport avec nos idées. Il installa sa table et ses livres non encore déficelés, tassés au fond d’une de ces caisses faites à la hâte, les codes entre une pile de mouchoirs et une vareuse de jardin. De l’entrebâillement d’un dictionnaire de Droit commercial, le plus fréquemment feuilleté, tombait alors une lettre sans enveloppe, à l’écriture de la maîtresse.

Fanny l’avait confiée au hasard de travaux futurs, se méfiant de l’attendrissement trop court de Césaire, pensant qu’elle arriverait plus sûrement ainsi. Il se défendait d’abord de l’ouvrir, mais cédait aux premiers mots bien doux, bien raisonnables, dont l’agitation se sentait seulement au tremblé de la plume, à l’inégale conduite des lignes. Elle ne demandait qu’une grâce, une seule, qu’il revînt de temps à autre. Elle ne dirait rien, ne reprocherait rien, ni le mariage, ni cette séparation qu’elle savait absolue et définitive. Mais le voir!…

«Songe que c’est pour moi un coup terrible et si inattendu, si brusque… Je suis comme après une mort ou un incendie, ne sachant à quoi me prendre. Je pleure, j’attends, je regarde la place de mon bonheur. Il n’y aurait que toi pour m’acclimater à cette situation nouvelle… C’est une charité, viens me voir, que je ne me sente pas si seule… j’ai peur de moi…»

Ces plaintes, ce suppliant appel couraient tout le long de la lettre, se reprenaient chaque fois au même mot: «Viens, viens…» Il pouvait se croire dans la clairière au milieu des bois avec Fanny à ses pieds, et sous la cendre violette du soir, cette pauvre figure levée vers lui, toute fripée et molle de larmes, cette bouche ouverte qui s’emplissait d’ombre à crier. C’est cela qui le poursuivit toute la nuit, cela qui troubla son sommeil, et non l’heureuse ivresse qu’il avait rapportée de là-bas. C’est cette figure vieillie, flétrie, qu’il revoyait, malgré tous ses efforts pour mettre entre lui et elle le visage aux purs contours, à la pulpe d’œillet en fleur, que l’aveu de l’amour teintait de petites flammes roses sous les yeux.

Cette lettre avait huit jours de date; huit jours que la malheureuse attendait un mot, ou une visite, l’encouragement à la résignation qu’elle demandait. Mais comment n’avait-elle pas récrit depuis? Peut-être était-elle malade; et d’anciennes craintes lui revenaient. Il pensa qu’Hettéma pourrait lui donner des nouvelles, et, confiant dans la régularité de ses habitudes, alla l’attendre devant le Comité d’artillerie.

Le dernier coup de dix heures sonnait à Saint-Thomas d’Aquin lorsque le gros homme tourna le coin de la petite place, le collet retroussé, la pipe aux dents, qu’il tenait à deux mains pour se chauffer les doigts. Jean le regardait venir de loin, très ému de tout ce qu’il lui rappelait; mais Hettéma l’accueillit d’un mouvement d’humeur à peine contraint.

– Vous voilà!… Je ne sais pas si nous vous avons maudit cette semaine!… nous qui sommes allés à la campagne pour vivre au calme…

Et sur la porte, en finissant sa pipe, il lui raconta que le dimanche précédent ils avaient invité Fanny à dîner chez eux avec l’enfant dont c’était le jour de sortie, histoire de la distraire un peu de ses vilaines idées. En effet, on avait mangé assez gaiement, même elle leur chantait un morceau de musique au dessert; puis on se séparait vers dix heures, et ils s’apprêtaient à se mettre au lit délicieusement, quand tout à coup on frappe aux volets et la voix du petit Joseph appelle effarée:

– Venez vite, maman veut s’empoisonner…

Hettéma se précipite, arrive à temps pour lui arracher de force le flacon de laudanum. Il avait fallu se battre, la prendre à bras-le-corps, la maintenir et se défendre, contre les coups de tête, les coups de peigne dont elle lui abîmait là figure. Dans la lutte, la fiole se brisait, le laudanum répandu partout, et il n’en avait pas été autre chose que des vêtements tachés et empestés de poison.

– Mais vous comprenez bien que des scènes pareilles, tout ce drame de faits-divers, pour des gens tranquilles… Aussi c’est fini, j’ai donné congé, le mois prochain je déménage…

Il remit sa pipe dans l’étui, et avec un adieu bien paisible disparut sous les arcades basses d’une petite cour, laissant Gaussin tout bouleversé de ce qu’il venait d’entendre.

Il se représentait la scène dans cette chambre qui avait été leur chambre, l’effroi du petit appelant au secours, la lutte brutale avec le gros homme, et il croyait sentir le goût opiacé, l’amertume somnolente du laudanum répandu. L’épouvante lui en resta tout le jour, aggravée de l’isolement où elle allait se trouver. Les Hettéma partis, qui lui retiendrait la main à la nouvelle tentative?

Une lettre vint le rassurer un peu. Fanny le remerciait de n’être pas si dur qu’il voulait le paraître, puisqu’il prenait encore quelque intérêt à la pauvre abandonnée: «On t’a dit, n’est-ce pas?… J’ai voulu mourir… c’était de me sentir si seule!… J’ai essayé, je n’ai pas pu, on m’a arrêtée, ma main tremblait peut-être… la peur de souffrir, de devenir laide… Oh! cette petite Doré, comment a-t-elle eu le courage?… Après la première honte de m’être manquée, ç’a été une joie de penser que je pourrais t’écrire, t’aimer de loin, te voir encore; car je ne perds pas l’espoir que tu viendras une fois, comme on vient chez une amie malheureuse, dans une maison en deuil, par pitié, seulement par pitié.»

Dès lors il arriva de Chaville tous les deux ou trois jours une capricieuse correspondance, longue, courte, un journal de douleur qu’il n’eut pas la force de renvoyer et qui agrandit dans ce cœur tendre la place à vif d’une pitié sans amour, non plus pour la maîtresse, mais pour l’être humain souffrant à cause de lui.

Un jour c’était le départ de ses voisins, ces témoins de son bonheur passé qui lui emportaient tant de souvenirs. À présent elle n’avait plus pour les lui rappeler que les meubles, les murs de leur petite maison, et la femme de service, pauvre bête sauvage, aussi peu intéressée aux choses que le loriot, tout frileux de l’hiver, tristement ébouriffé dans un coin de sa cage.

Un autre jour, un pâle rayon égayant la vitre, elle se réveillait toute joyeuse dans cette persuasion: il viendra aujourd’hui!… Pourquoi?… rien, une idée… Tout de suite elle se mettait à faire la maison belle, et la femme coquette avec sa robe des dimanches et la coiffure qu’il aimait; puis jusqu’au soir, jusqu’à la dernière goutte de lumière, elle comptait les trains à la fenêtre de la salle, l’écoutait venir par le Pavé des Gardes… Fallait-il être folle!

Quelquefois rien qu’une ligne: «Il pleut, il fait noir… je suis seule et je te pleure…» Ou bien elle se contentait de mettre sous enveloppe une pauvre fleur toute trempée et raide de frimas, la dernière de leur petit jardin. Mieux que toutes les plaintes, cette fleur ramassée sous la neige, disait l’hiver, la solitude, l’abandon; il voyait la place, au bout de l’allée, et contre les plates-bandes, une jupe de femme mouillée jusqu’à l’ourlet, allant et revenant dans une solitaire promenade.

Cette pitié qui lui angoissait le cœur le faisait vivre encore avec Fanny, malgré la rupture. Il y songeait, se la figurait à toute heure; mais par une singulière défaillance de sa mémoire, quoiqu’il n’y eût guère plus de cinq ou six semaines depuis leur séparation, et que les moindres détails de leur intérieur lui fussent encore présents, la cage de La Balue en face d’un coucou en bois gagné à une fête de campagne, jusqu’aux branches du noisetier qui battaient au moindre vent la vitre de leur cabinet de toilette, la femme elle-même ne lui apparaissait plus distinctement. Il la voyait dans un reculement de brume avec un seul détail de sa figure, accentué et pénible, la bouche déformée, le sourire troué par cette dent qui manquait.

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