Alphonse Daudet - Sapho

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Alphonse Daudet n'a pas seulement chanté la Provence perdue de son enfance. Dans Sapho, c'est un Paris bien incarné qu'il met en scène, celui de la bohème artistique de son temps, se consumant dans l'ivresse de la fête et des conquêtes d'un soir. Jean, jeune provençal fraîchement monté à Paris, s'éprend d'une très belle femme – modèle – connue sous le nom de Sapho. Sera-ce une de ces liaisons sans lendemain? Sapho n'est plus jeune et pressent qu'elle vit son dernier amour, mais, pour Jean, c'est le premier. Décalage du temps, désaccord des âmes… Trente ans avant le Chéri de Colette, Daudet a l'intuition magistrale de " ce genre d'amours auxquels le sentiment maternel ajoute une dimension délicieuse et dangereuse "

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– Bonsoir… Comment qu’à ça va? Tiens, c’est vous?

Elle eut un petit tressaut vite réprimé et, tout bas, à son amant:

– Mon père!…

Son père, ce maraudeur à la longue lévite d’ancienne livrée, souillée de boue, aux boutons de métal arrachés, et montrant sous le gaz du trottoir une face bouffie, apoplectisée d’alcool, où Gaussin croyait retrouver en vulgaire le profil régulier et sensuel de Fanny, ses larges yeux de jouisseuse! Sans se préoccuper de l’homme qui accompagnait sa fille, et comme s’il ne l’eût pas vu, le père Legrand donnait des nouvelles de la maison.

– La vieille est à Necker depuis quinze jours, elle file un mauvais coton… Va donc la voir un de ces jeudis, ça y donnera du courage… Moi, heureusement, le coffre est solide; toujours bon fouet, bonne mèche. Seulement le commerce ne va pas fort… Si t’avais besoin d’un bon cocher au mois, ça ferait joliment mon affaire… Non? tant pis alors, et à la revoyure…

Ils se serrèrent les mains mollement; le fiacre partit.

«Hein? crois-tu…» murmurait Fanny; et tout de suite elle se mit à lui parler longuement de sa famille, ce qu’elle avait toujours évité… «c’était si laid, si bas…» mais on se connaissait mieux maintenant; on n’avait plus rien à se cacher. Elle était née au Moulin-aux-Anglais, dans la banlieue, de ce père, ancien dragon, qui faisait le service des voitures de Paris à Châtillon, et d’une servante d’auberge, entre deux tournées de comptoir. Elle n’avait pas connu sa mère, morte en couches; seulement les patrons du relais, braves gens, obligèrent le père à reconnaître sa petite et à payer les mois de nourrice. Il n’osa pas refuser, car il devait gros dans la maison, et quand Fanny eut quatre ans il l’emmenait sur sa voiture comme un petit chien, nichée en haut, sous la bâche, amusée de rouler ainsi par les chemins, de voir la lumière des lanternes courir des deux côtés, fumer et haleter le dos des bêtes, de s’endormir au noir, à la bise, en entendant sonner les grelots.

Mais le père Legrand se fatigua vite de cette pose à la paternité; si peu que ça coûtât, il fallait la nourrir, l’habiller, cette morveuse. Puis elle le gênait pour un mariage avec la veuve d’un maraîcher dont il guignait les cloches à melon, les choux en carrés alignés sur son itinéraire. Elle eut alors la sensation très nette que son père voulait la perdre; c’était son idée fixe d’ivrogne, se débarrasser de l’enfant à toute force, et si la veuve elle-même, la brave mère Machaume, n’avait pris la fillette sous sa protection…

– Au fait tu l’as connue, Machaume, dit Fanny.

– Comment! cette servante que j’ai vue chez toi…

– C’était ma belle-mère… Elle avait été si bonne pour moi quand j’étais petite; je la prenais pour l’arracher à son gueux de mari qui, après lui avoir mangé tout son bien, la rouait de coups, l’obligeait à servir une gaupe avec laquelle il vivait… Ah! la pauvre Machaume, elle sait ce que coûte un bel homme. Eh bien! quand elle m’a eu quittée, malgré tout ce que j’ai pu lui dire, elle est courue se remettre avec lui et, maintenant, la voilà à l’hospice. Comme il se laisse aller sans elle, le vieux gredin! était-il sale! quelle mine de rouleur! il n’y a que son fouet… as-tu vu comme il le tenait droit?… Même saoul à tomber, il le porte devant lui comme un cierge, le serre dans sa chambre; il n’a jamais eu que ça de propre… Bon fouet, bonne mèche, c’est son mot.

Elle en parlait inconsciemment, ainsi que d’un étranger, sans dégoût ni honte; et Jean s’épouvantait à l’entendre. Ce père!… cette mère!… en face de la figure sévère du consul et de l’angélique sourire de Mme Gaussin!… Et comprenant tout à coup ce qu’il y avait dans le silence de son amant, quelle révolte contre ce gâchis social dont il s’éclaboussait auprès d’elle:

– Après tout, dit Fanny sur un ton philosophe, c’est un peu ça dans toutes les familles, on n’en est pas responsable… moi, j’ai mon père Legrand; toi, tu as ton oncle Césaire.

VI

«Mon cher enfant, je t’écris encore toute tremblante du gros tourment que nous venons d’avoir; nos bessonnes disparues, parties de Castelet pendant tout un jour, une nuit et la matinée du lendemain!…

«C’est dimanche, à l’heure du déjeuner, qu’on s’est aperçu que les petites manquaient. Je les avais faites belles pour la messe de huit heures où le consul devait les conduire, puis je ne m’en étais plus occupée, retenue auprès de la mère plus nerveuse que d’habitude, comme sentant le malheur qui rôdait autour de nous. Tu sais qu’elle a toujours eu ça depuis sa maladie, de prévoir ce qui doit arriver; et moins elle peut bouger, plus sa tête travaille.

«Ta mère dans sa chambre heureusement, tu nous vois tous à la salle, attendant les petites; on les appelle par le clos, le berger souffle avec sa grosse coquille à ramener les brebis, puis Césaire d’un côté, moi d’un autre, Rousseline, Tardive, nous voilà tous à galoper dans Castelet et, chaque fois, en nous rencontrant: «Eh bien? – Rien vu.» à la fin on n’osait plus demander; le cœur battant, on allait au puits, au bas des hautes fenêtres du grenier… Quelle journée!… et il me fallait monter à tout moment près de ta mère, sourire d’un air tranquille, expliquer l’absence des petites en disant que je les avais envoyées passer le dimanche chez leur tante de Villamuris. Elle avait paru le croire; mais tard dans la soirée, pendant que je la veillais, guettant derrière la vitre les lumières qui couraient dans la plaine et sur le Rhône à la recherche des enfants, je l’entendis qui pleurait doucement dans son lit; et comme je l’interrogeais: «Je pleure pour quelque chose que l’on me cache, mais que j’ai deviné tout de même…», me répondit-elle de cette voix de petite fille qui lui est revenue à force de souffrance; et sans plus nous parler, nous nous inquiétions toutes deux, à part dans notre chagrin…

«Enfin, mon cher enfant, pour ne pas faire durer cette pénible histoire, le lundi matin nos petites nous furent ramenées par les ouvriers que ton oncle occupe dans l’île et qui les avaient trouvées sur un tas de sarments, pâles de froid et de faim après cette nuit en plein air, au milieu de l’eau. Et voici ce qu’elles nous ont conté dans l’innocence de leurs petits cœurs. Depuis longtemps l’idée les tourmentait de faire comme leurs patronnes Marthe et Marie dont elles avaient lu l’histoire, de s’en aller dans un bateau sans voiles, ni rames, ni provisions d’aucune sorte, répandre l’évangile sur le premier rivage où les pousserait le souffle de Dieu. Dimanche donc après la messe, détachant une barque à la pêcherie et s’agenouillant au fond comme les saintes femmes, tandis que le courant les emportait, elles s’en sont allées doucement, échouer dans les roseaux de la Piboulette, malgré les grandes eaux de la saison, les coups de vent, les révouluns … Oui, le bon Dieu les gardait et c’est lui qui nous les a rendues, les jolies! ayant un peu fripé leurs guimpes du dimanche et gâté la dorure de leurs paroissiens. On n’a pas eu la force de les gronder, seulement de grands baisers à bras ouverts; mais nous sommes tous restés malades de la peur que nous avons eue.

«La plus frappée, c’est ta mère qui, sans que nous lui ayons encore rien raconté, a senti, comme elle dit, passer la mort sur castelet, et garde, elle si tranquille, si gaie d’ordinaire, une tristesse que rien ne peut guérir, malgré que ton père, moi, tout le monde nous nous serrions tendrement autour d’elle… Et si je te disais, mon Jean, que c’est de toi, surtout, qu’elle languit et s’inquiète. Elle n’ose pas l’avouer devant le père qui veut qu’on te laisse à ton travail, mais tu n’es pas venu après ton examen comme tu l’avais promis. Fais-nous la surprise pour les fêtes de Noël; que notre malade reprenne son bon sourire. Si tu savais, quand on ne les a plus, ses vieux, comme on regrette de ne pas leur avoir donné plus de temps…»

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