Alphonse Daudet - Sapho

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Alphonse Daudet n'a pas seulement chanté la Provence perdue de son enfance. Dans Sapho, c'est un Paris bien incarné qu'il met en scène, celui de la bohème artistique de son temps, se consumant dans l'ivresse de la fête et des conquêtes d'un soir. Jean, jeune provençal fraîchement monté à Paris, s'éprend d'une très belle femme – modèle – connue sous le nom de Sapho. Sera-ce une de ces liaisons sans lendemain? Sapho n'est plus jeune et pressent qu'elle vit son dernier amour, mais, pour Jean, c'est le premier. Décalage du temps, désaccord des âmes… Trente ans avant le Chéri de Colette, Daudet a l'intuition magistrale de " ce genre d'amours auxquels le sentiment maternel ajoute une dimension délicieuse et dangereuse "

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Un vrai Gaussin, celui-là, traditionnel jusqu’à la manie, violent et calme, à la façon des volcans éteints qui gardent des menaces et des réserves d’éruption, laborieux avec cela, très entendu à la culture. Grâce à lui, Castelet prospéra, s’agrandit de toutes les terres jusqu’au Rhône, et, comme les chances humaines vont toujours par compagnie, le petit Jean fit son apparition sous les myrtes du domaine. Pendant ce temps, le Fénat errait par la maison, anéanti sous le poids de sa faute, osant à peine lever les yeux vers son frère dont le méprisant silence l’accablait; il ne respirait qu’aux champs, à la chasse, à la pêche, fatiguant son chagrin à d’ineptes besognes, ramassant des escargots, se taillant des cannes superbes de myrte ou de roseau, et déjeunant tout seul dehors d’une brochette de becs fins qu’il cuisait, sur un feu de souches d’oliviers, au milieu de la garrigue. Le soir, rentré pour dîner à la table fraternelle, il ne prononçait pas un mot, malgré l’indulgent sourire de sa belle-sœur, pitoyable au pauvre être et le fournissant d’argent de poche, en cachette de son mari qui tenait rigueur au Fénat, moins pour ses sottises passées que pour toutes celles à commettre; et en effet la grande incartade réparée, l’orgueil de Gaussin l’aîné fut mis à une nouvelle épreuve.

Trois fois par semaine, venait en journée de couture, à Castelet, une jolie fille de pêcheurs, Divonne Abrieu, née dans l’oseraie au bord du Rhône, vraie plante fluviale à la tige ondulante et longue. Sous sa catalane à trois pièces enserrant sa petite tête et dont les brides rejetées laissaient admirer l’attache du cou légèrement bistré comme le visage, jusqu’aux névés délicats de la gorge et des épaules, elle faisait songer à quelque done des anciennes cours d’amour jadis tenues tout autour de Châteauneuf, à Courthezon, à Vacqueiras, dans ces vieux donjons dont les ruines s’effritent par les collines.

Ce souvenir historique n’était pour rien dans l’amour de Césaire, âme simple, dénuée d’idéal et de lecture; mais, de petite taille, il aimait les femmes grandes et fut pris dès le premier jour. Il s’y entendait, le Fénat, à ces aventures villageoises; une contredanse au bal le dimanche, un cadeau de gibier, puis à la première rencontre en pleins champs la vive attaque à la renverse, sur la lavande ou le paillis. Il se trouva que Divonne ne dansait pas, qu’elle rapporta le gibier à la cuisine, et que solide comme un de ces peupliers de rive, blancs et flexibles, elle envoya le séducteur rouler à dix pas. Depuis, elle le tint à distance avec la pointe des ciseaux pendus à sa ceinture par un clavier d’acier, le rendit fou d’amour, si bien qu’il parla d’épouser et se confia à sa belle sœur. Celle-ci, connaissant Divonne Abrieu depuis l’enfance, la sachant sérieuse et délicate, trouvait dans le fond de son cœur que cette mésalliance serait peut-être le salut du Fénat; mais la fierté du consul se révoltait à l’idée d’un Gaussin d’Armandy épousant une paysanne: «Si Césaire fait cela, je ne le revois plus…» et il tint parole.

Césaire marié quitta Castelet, alla vivre au bord du Rhône chez les parents de sa femme, d’une petite rente que lui servait son frère et qu’apportait tous les mois l’indulgente belle-sœur. Le petit Jean accompagnait sa mère dans ses visites, ravi de la cabane des Abrieu, sorte de rotonde enfumée, secouée par la tramontane ou le mistral, et que soutenait une poutre unique et verticale comme un mât. La porte ouverte encadrait le petit môle où séchaient les filets, où luisait et frétillait l’argent vif et nacré des écailles; au bas deux ou trois grosses barques houlant et criant sur leurs amarres, et le grand fleuve joyeux, large, lumineux, tout rebroussé par le vent contre ses îles en touffes d’un vert pâle. Et, tout petit, Jean prenait là son goût des lointains voyages, et de la mer qu’il n’avait pas encore vue.

Cet exil de l’oncle Césaire dura deux ou trois ans, n’aurait jamais fini peut-être sans un événement familial, la naissance des deux petites bessonnes, Marthe et Marie. La mère tomba malade à la suite de cette double couche, et Césaire et sa femme eurent la permission de venir la voir. La réconciliation des deux frères suivit, irraisonnée, instinctive, par la toute-puissance du même sang; le ménage habita Castelet, et comme une incurable anémie, compliquée bientôt de goutte rhumatismale, immobilisait la pauvre mère, Divonne se trouva chargée de mener la maison, de surveiller la nourriture des petites, le personnel nombreux, d’aller voir Jean deux fois la semaine au lycée d’Avignon, sans compter que le soin de sa malade la réclamait à toute heure.

Femme d’ordre et de tête, elle suppléait à l’instruction qui lui manquait, par son intelligence, son âpreté paysanne, les lambeaux d’études restés dans la cervelle du Fénat dompté et discipliné. Le consul se reposait sur elle de toute la dépense de la maison, très lourde avec ses charges accrues et des revenus diminuant d’année en année, rongés au pied des vignes par le phylloxera. Toute la plaine était atteinte, mais le clos résistait encore, et c’était la préoccupation du consul: sauver le clos à force de recherches et d’expériences.

Cette Divonne Abrieu qui restait fidèle à ses coiffes, à son clavier d’artisane et se tenait si modestement à sa place d’intendante, de dame de compagnie, garda la maison de la gêne, en ces années de crise, la malade toujours entourée des mêmes soins coûteux, les petites élevées près de leur mère, en demoiselles, la pension de Jean régulièrement payée, d’abord au lycée, puis à Aix où il faisait son droit, enfin à Paris où il était allé l’achever.

Par quels miracles d’ordre, de vigilance y arrivait-elle, tous l’ignoraient comme elle-même. Mais chaque fois que Jean songeait à Castelet, qu’il levait les yeux vers la photographie à reflets pâles, effacée de lumière, la première figure évoquée, le premier nom prononcé, c’était Divonne, la paysanne au grand cœur qu’il sentait cachée derrière la gentilhommière et la tenant debout par l’effort de sa volonté. Depuis quelques jours cependant, depuis qu’il savait ce qu’était sa maîtresse, il évitait de prononcer ce nom vénéré devant elle, comme celui de sa mère ni d’aucun des siens; même la photographie le gênait à regarder, déplacée, égarée à cette muraille, au-dessus du lit de Sapho.

Un jour, en rentrant dîner, il fut surpris de voir trois couverts au lieu de deux, plus encore de trouver Fanny en train de jouer aux cartes avec un petit homme qu’il ne reconnut pas d’abord, mais qui en se retournant lui montra les yeux clairs de chèvre folle, le grand nez conquérant dans une face hâlée et poupine, le crâne chauve et la barbe de ligueur de l’oncle Césaire. Au cri de son neveu, il répondit sans lâcher les cartes:

– Tu vois, je ne m’ennuie pas, je fais un bésigue avec ma nièce.

Sa nièce!

Et Jean qui cachait si soigneusement sa liaison à tout le monde. Cette familiarité lui déplut, et les choses que Césaire lui débitait à voix basse, pendant que Fanny s’occupait du dîner…

– Mon compliment, petit… des yeux… des bras… un morceau de roi.

Ce fut bien pis, quand à table le Fénat se mit à parler sans aucune réserve des affaires de Castelet, de ce qui l’amenait à Paris.

Le prétexte du voyage c’était de l’argent à toucher, huit mille francs qu’il avait prêtés autrefois à son ami Courbebaisse et qu’il ne comptait jamais revoir, quand une lettre du notaire lui avait appris et la mort de Courbebaisse, pechère ! et le remboursement tout prêt de ses huit mille francs. Mais le vrai motif, car on aurait pu lui faire parvenir l’argent:

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