André Gide - Isabelle
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Je m’étonnai qu’elle ne fût point allée simplement rechercher elle-même cette lettre et la remplacer par une autre où d’une si folle entreprise elle eût découragé son amant. Mais aux questions que je lui posais elle se dérobait sans cesse, répétant en pleurant qu’elle savait bien que je ne la pouvais comprendre et qu’elle-même ne se pouvait mieux expliquer, mais qu’elle ne se sentait alors non plus capable de rebuter son amant que le suivre; que la peur l’avait à ce point paralysée, qu’il devenait au-dessus de ses forces de retourner au pavillon; que d’ailleurs, à cette heure du jour, ses parents redoutés la surveillaient, et que c’est pour cela qu’elle avait dû recourir à Gratien.
– Pouvais-je supposer qu’il prendrait au sérieux des paroles échappées à mon délire? Je pensais qu’il l’écarterait seulement… J’eus un sursaut en entendant, une heure après, un coup de fusil du côté de la grille; mais ma pensée se détourna d’une supposition horrible et que je me refusais d’envisager; au contraire, depuis que j’avais averti Gratien, l’esprit et le cœur dégagés, je me sentais presque joyeuse… Mais quand la nuit vint, mais quand approcha l’heure qui eût dû être celle de ma fuite, ah! malgré moi je commençai d’attendre, je recommençai d’espérer; du moins une sorte de confiance, et que je savais mensongère, se mêlait à mon désespoir; je ne pouvais réaliser que la lâcheté, la défaillance d’un moment eussent ruiné d’un coup mon long rêve; je n’en étais pas réveillée; oui, comme en rêve, je suis descendue dans le jardin, épiant chaque bruit, chaque ombre; j’attendais; j’attendais encore…
Elle commença de sangloter:
– Non, je n’attendais plus, reprit-elle; je cherchais à me tromper moi-même, et par pitié pour moi j’imitais celle qui attend. Je m’étais assise devant la pelouse, sur la plus basse marche du perron; le cœur sec à ne pouvoir verser une larme; et je ne pensais plus à rien, ne savais plus qui j’étais, ni où j’étais, ni ce que j’étais venu faire. La lune qui tout à l’heure éclairait le gazon disparut; alors un frisson me saisit; j’aurais voulu qu’il m’engourdît jusqu’à la mort. Le lendemain je tombai gravement malade et le médecin qu’on appela révéla ma grossesse à ma mère.
Elle s’arrêta quelques instants.
– Vous savez à présent ce que vous désiriez savoir. Si je continuais mon histoire, ce serait celle d’une autre femme où vous ne reconnaîtriez plus l’Isabelle du médaillon.
Déjà je reconnaissais assez mal celle dont mon imagination s’était prise. Elle coupait ce récit d’interjections, il est vrai, récriminant contre le destin, et elle déplorait que dans ce monde la poésie et le sentiment eussent toujours tort; mais je m’attristais de ne distinguer point dans la mélodie de sa voix les chaudes harmoniques du cœur. Pas un mot de regret que pour elle! Quoi! pensais-je, est-ce là comme elle savait aimer?…
À présent je ramassais les menus objets de la corbeille renversée, qui s’étaient éparpillés sur le sol. Je ne me sentais plus aucun désir de la questionner davantage; subitement incurieux de sa personne et de sa vie, je restais devant elle comme un enfant devant un jouet qu’il a brisé pour en découvrir le mystère; et même l’attrait physique dont encore elle se revêtait n’éveillait plus en ma chair aucun trouble, ni le battement voluptueux de ses paupières, qui tantôt me faisait tressaillir. Nous causions de son dénuement; et comme je lui demandais ce qu’elle se proposait de faire:
– Je chercherai à donner des leçons, répondit-elle; des leçons de piano; ou de chant. J’ai une très bonne méthode.
– Ah! vous chantez?
– Oui; et je joue du piano. Dans le temps j’ai beaucoup travaillé. J’étais élève de Thalberg… J’aime aussi beaucoup la poésie.
Et comme je ne trouvais rien à lui dire:
– Je suis sûre que vous en savez par cœur! Vous ne voudriez pas m’en réciter?
Le dégoût, l’écœurement de cette trivialité poétique achevait de chasser l’amour de mon âme. Je me levai pour prendre congé d’elle.
– Quoi! vous partez déjà?
– Hélas! vous sentez bien vous aussi qu’il vaut mieux maintenant que je vous quitte. Figurez-vous qu’auprès de vos parents, à l’automne dernier, dans la torpeur de la Quartfourche, je m’étais endormi, que je m’étais épris d’un rêve, et que je viens de m’éveiller. Adieu.
Une petite forme claudicante apparut à l’extrémité tournante de l’allée.
– Je crois que j’aperçois Casimir, qui sera content de me revoir.
– Il vient. Attendez-le.
L’enfant se rapprochait à petits bonds; il portait un râteau sur l’épaule.
– Permettez-moi d’aller à sa rencontre. Il serait peut-être gêné de me retrouver près de vous. Excusez-moi… Et brusquant mon adieu de la manière la plus gauche, je saluai respectueusement et partis.
Je ne revis plus Isabelle de Saint-Auréol et n’appris rien de plus sur elle. Si pourtant: lorsque je retournai à la Quartfourche l’automne suivant, Gratien me dit que, la veille de la saisie du mobilier, abandonnée par l’homme d’affaires, elle s’était enfuie avec un cocher.
– Voyez-vous, Monsieur Lacase, ajoutait-il sentencieusement, – elle n’a jamais pu rester seule; il lui en a toujours fallu un.
La bibliothèque de la Quartfourche fut vendue au milieu de l’été. Malgré les instructions que j’avais laissées, je ne fus point averti; et je crois que le libraire de Caen qui fut appelé à présider la vente se souciait fort peu de m’y inviter non plus qu’aucun autre sérieux amateur. J’appris ensuite avec une stupeur indignée que la Bible fameuse s’était vendu 70 fr. à un bouquiniste du pays; puis revendue 300 fr. aussitôt après, je ne pus savoir à qui. Quant aux manuscrits du XVII esiècle, ils n’étaient même pas mentionnés dans la vente et furent adjugés comme vieux papiers.
J’eusse voulu du moins assister à la vente du mobilier, car je me proposais d’acheter quelques menus objets en souvenir des Floche; mais prévenu trop tard je ne pus arriver à Pont-l’Évêque que pour la vente des fermes et de la propriété. La Quartfourche fut acquise à vil prix par le marchand de biens Moser-Schmidt, qui se disposait à convertir le parc en prairies, lorsqu’un amateur américain la lui racheta; je ne sais trop pourquoi, car il n’est pas revenu dans le pays, et laisse parc et château dans l’état que vous avez pu voir.
Peu fortuné comme j’étais alors, je pensais n’assister à la vente qu’en curieux, mais, dans la matinée, j’avais revu Casimir, et, tandis que j’écoutais les enchères, une telle angoisse me prit à songer à la détresse de ce petit que, soudain, je résolus de lui assurer l’existence sur la ferme que souhaitait occuper Gratien. Vous ne saviez pas que j’en étais devenu propriétaire? Presque sans m’en rendre compte j’avais poussé l’enchère; c’était folie; mais combien me récompensa la triste joie du pauvre enfant…
J’allai passer les vacances de Pâques et celles de l’été suivant dans cette petite ferme, chez Gratien, près de Casimir. La vieille Saint-Auréol vivait encore; nous nous étions arrangés tant bien que mal pour lui laisser la meilleure chambre; elle était tombée en enfance, mais pourtant elle me reconnut et se souvint à peu près de mon nom.
– Que c’est aimable, Monsieur de Las Cases! Que c’est aimable à vous, répétait-elle quand elle me revit d’abord. Car elle s’était flatteusement persuadée que j’étais revenu dans le pays uniquement pour lui rendre visite.
– Ils font des réparations au château. Cela sera très beau! me disait-elle confidentiellement, comme pour m’expliquer son dénuement, ou se l’expliquer à elle-même.
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