André Gide - Isabelle
Здесь есть возможность читать онлайн «André Gide - Isabelle» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Isabelle
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Isabelle: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Isabelle»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Isabelle — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Isabelle», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
– Ah ben, Monsieur Lacase! pour sûr qu’on ne vous attendait pas à cette heure! Il restait à me regarder, hochant la tête et ne dissimulant pas la contrariété que lui causait ma présence; pourtant il ajouta, plus doucement:
– Tout de même le petit sera content de vous revoir.
Nous avions fait quelques pas sans parler, du côté de la cuisine; il me fit signe de l’attendre et entra poser son panier.
– Alors vous êtes venu voir ce qui se passe à la Quartfourche, dit-il, en revenant à moi, plus civilement.
– Et il paraît que ça n’y va pas bien fort?
Je le regardai; son menton tremblait; il restait sans me répondre; brusquement il me saisit par le bras et m’entraîna vers la pelouse qui s’étendait devant le perron du salon. Là gisait le cadavre d’un chêne énorme, sous lequel je me souvins de m’être abrité de la pluie à l’automne: autour de lui s’entassaient en bûches et en fagots ses branches dont, avant de l’abattre, on l’avait dépouillé.
– Savez-vous combien ça vaut, un arbre comme ça? me dit-il: Douze pistoles. Et savez-vous combien ils l’on payé? – Celui-là tout comme les autres… Cent sous.
Je ne savais pas que dans ce pays ils appelaient pistoles les écus de dix francs; mais ce n’était pas le moment de demander un éclaircissement. Gratien parlait d’une voix contractée. Je me tournai vers lui; il essuya du revers de sa main, sur son visage, larmes ou sueur puis, serrant les poings:
– Oh! les bandits! les bandits! Quand je les entends taper du couperet ou la hache, Monsieur, je deviens fou; leurs coups me portent sur la tête; j’ai envie de crier au secours! au voleur! j’ai envie de cogner à mon tour; j’ai envie de tuer. Avant-hier j’ai passé la moitié du jour dans la cave; j’entendais moins… Au commencement, le petit, ça l’amusait de voir travailler les bûcherons; quand l’arbre était près de tomber, on l’appelait pour tirer sur la corde; et puis, quand ces brigands se sont approchés du château, abattant toujours, le petit a commencé à trouver ça moins drôle; il disait: ah! pas celui-ci! pas celui-là! – Mon pauvre gars, que je lui ai dit, celui-là ou un autre, c’est toujours pas pour toi qu’on les laisse. Je lui ai bien dit qu’il ne pourrait pas demeurer à la Quartfourche; mais c’est trop jeune; il ne comprend pas que rien n’est déjà plus à lui. Si seulement on pouvait nous garder sur la petite ferme; je l’y prendrais bien volontiers avec nous, pour sûr; mais qui sait seulement qui va l’acheter, et le gredin qu’on va vouloir y mettre à notre place!… Voyez-vous, Monsieur, je ne suis pas encore bien vieux, mais j’aurais mieux aimé mourir avant d’avoir vu tout cela.
– Qui est-ce qui habite au château, maintenant?
– Je ne veux pas le savoir. Le petit mange avec nous à la cuisine; ça vaut mieux. Madame la baronne ne quitte plus sa chambre; heureusement pour elle, la pauvre dame… C’est Delphine qui lui porte ses repas, en passant par l’escalier de service rapport à ceux qu’elle ne veut pas croiser. Les autres ont quelqu’un qui les sert et à qui nous ne parlons pas.
– Est-ce qu’on ne doit pas bientôt faire une saisie du mobilier?
– Alors on tâchera d’emmener Madame la baronne sur la ferme, en attendant qu’on mette la ferme en vente avec le château.
– Et Made… et sa fille? demandai-je en hésitant, car je ne savais comment la nommer.
– Elle peut bien aller où il lui plaira; mais pas chez nous. C’est pourtant à cause d’elle, tout ce qui arrive.
Sa voix tremblait d’une si grave colère que je compris à ce moment comment cet homme avait pu aller jusqu’au crime pour protéger l’honneur de ses maîtres.
– Elle est dans le château, maintenant?
– À l’heure qu’il est, elle doit se promener dans le parc. Paraît que ça ne lui fait pas de mal, à elle; elle regarde les ébrancheurs; il y a même des jours qu’elle cause avec eux, sans honte. Mais quand il pleut, elle ne quitte pas sa chambre; tenez, celle qui fait le coin; elle se tient tout contre la vitre et regarde dans le jardin. Si son homme n’était pas à Lisieux pour le quart d’heure, je ne sortirais pas comme je fais. Ah! on peut dire que c’est du beau monde, Monsieur Lacase; pour sûr! Si seulement nos pauvres vieux maîtres revenaient pour voir ça chez eux, ils retourneraient bien vite où ils reposent.
– Casimir est par là?
– Je pense qu’il se promène dans le parc lui aussi. Voulez-vous que je l’appelle?
– Non; je saurai bien le trouver. À tantôt. Je vous reverrai sans doute, Delphine et vous, avant de partir.
Le saccage des bûcherons paraissait plus atroce encore à ce moment de l’année où tout s’apprêtait à revivre. Dans l’air attiédi les rameaux déjà se gonflaient; des bourgeons éclataient et, coupée, chaque branche pleurait sa sève. J’avançais lentement, non point tant triste moi-même qu’exalté par la douleur du paysage, grisé peut-être un peu par la puissante odeur végétale que l’arbre mourant et la terre en travail exhalaient. À peine étais-je sensible au contraste de ces morts avec le renouveau du printemps; le parc, ainsi, s’ouvrait plus largement à la lumière qui baignait et dorait également mort et vie; mais cependant, au loin, le chant tragique des cognées, occupant l’air d’une solennité funèbre, rythmait secrètement les battements heureux de mon cœur, et la vieille lettre d’amour, que j’avais emportée, dont je m’étais promis de ne me point servir, mais que par instants je pressais sur mon cœur, le brûlait. Rien plus ne saurait m’empêcher aujourd’hui, me redisais-je, et je souriais de sentir mes pas se presser à la seule pensée d’Isabelle; ma volonté n’y pouvait, mais une force intérieure m’activait. J’admirais par quel excès de vie cet accent de sauvagerie que la déprédation apportait à la beauté du paysage en aiguisait pour moi la jouissance; j’admirais que les médisances de l’abbé eussent si peu fait pour me détacher d’Isabelle et que tout ce que je découvrais d’elle avivât inavouablement mon désir… Qu’est-ce qui l’attachait encore à ces lieux, peuplés de hideux souvenirs? De la Quartfourche vendue, je le savais, rien ne devait lui rester ni lui revenir. Que ne s’enfuyait-elle? Et je rêvais de l’enlever ce soir dans ma voiture; je précipitais mon allure; je courais presque, quand soudain, loin devant moi, je l’aperçus. C’était elle, à n’en pas douter, en deuil et nu-tête, assise sur le tronc d’un arbre abattu en travers de l’allée. Mon cœur battit si fort que je dus m’arrêter quelques instants; puis, vers elle, lentement j’avançai, tranquille et indifférent promeneur.
– Excusez-moi Madame… je suis bien ici à la Quartfourche?
Un petit panier à ouvrage était posé sur le tronc d’arbre à côté d’elle plein de bobines, d’instruments de couture, de morceaux de crêpe enroulés sur eux-mêmes ou défaits, et elle s’occupait à en disposer quelques lambeaux sur une modeste capote de feutre qu’elle tenait à la main; un ruban vert, que sans doute elle venait d’en arracher, traînait à terre. Un très court mantelet de drap noir couvrait ses épaules, et, quand elle leva la tête, je remarquai l’agrafe vulgaire qui en retenait le col clos. Sans doute m’avait-elle aperçu de loin, car ma voix ne parut pas la surprendre.
– Vous veniez pour acheter la propriété? dit-elle, et sa voix que je reconnus me fit battre le cœur. Que son front découvert était beau!
– Oh! je venais en simple visiteur. Les grilles étaient ouvertes et j’ai vu des gens circuler. Mais peut-être était-il indiscret d’entrer?
– À présent, peut bien entrer qui veut! Elle soupira profondément, mais se reprit à son ouvrage comme si nous ne pouvions avoir rien de plus à nous dire.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Isabelle»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Isabelle» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Isabelle» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.