Stendhal - La Chartreuse De Parme
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Le prince prit la lettre et donna deux écus au soldat.
– Ceci outre vos appointements, lui dit-il d’un air morne; le silence absolu envers tout le monde, ou bien la plus humide des basses fosses à la citadelle.
Le prince avait dans son bureau une collection d’enveloppes avec les adresses de la plupart des gens de la cour, de la main de ce même soldat qui passait pour ne pas savoir écrire, et n’écrivait jamais même ses rapports de police: le prince choisit celle qu’il fallait.
Quelques heures plus tard, le comte Mosca reçut une lettre par la poste; on avait calculé l’heure où elle pourrait arriver, et au moment où le facteur, qu’on avait vu entrer tenant une petite lettre à la main, sortit du palais du ministère, Mosca fut appelé chez Son Altesse. Jamais le favori n’avait paru dominé par une plus noire tristesse; pour en jouir plus à l’aise, le prince lui cria en le voyant:
– J’ai besoin de me délasser en jasant au hasard avec l’ami, et non pas de travailler avec le ministre. Je jouis ce soir d’un mal à la tête fou, et de plus il me vient des idées noires.
Faut-il parler de l’humeur abominable qui agitait le Premier ministre, comte Mosca de la Rovère, à l’instant où il lui fut permis de quitter son auguste maître? Ranuce-Ernest IV était parfaitement habile dans l’art de torturer un cœur, et je pourrais faire ici sans trop d’injustice la comparaison du tigre qui aime à jouer avec sa proie.
Le comte se fit reconduire chez lui au galop; il cria en passant qu’on ne laissât monter âme qui vive, fit dire à l’auditeur de service qu’il lui rendait la liberté (savoir un être humain à portée de sa voix lui était odieux), et courut s’enfermer dans la grande galerie de tableaux. Là enfin il put se livrer à toute sa fureur; là il passa la soirée sans lumières à se promener au hasard, comme un homme hors de lui. Il cherchait à imposer silence à son cœur, pour concentrer toute la force de son attention dans la discussion du parti à prendre. Plongé dans des angoisses qui eussent fait pitié à son plus cruel ennemi, il se disait: «L’homme que j’abhorre loge chez la duchesse, passe tous ses moments avec elle. Dois-je tenter de faire parler une de ses femmes? Rien de plus dangereux; elle est si bonne; elle les paie bien! elle en est adorée! (Et de qui, grand Dieu, n’est-elle pas adorée!) Voici la question, reprenait-il avec rage: Faut-il laisser deviner la jalousie qui me dévore, ou ne pas en parler? Si je me tais, on ne se cachera point de moi. Je connais Gina, c’est une femme toute de premier mouvement; sa conduite est imprévue même pour elle; si elle veut se tracer un rôle d’avance, elle s’embrouille; toujours, au moment de l’action, il lui vient une nouvelle idée qu’elle suit avec transport comme étant ce qu’il y a de mieux au monde, et qui gâte tout.
«Ne disant mot de mon martyre, on ne se cache point de moi et je vois tout ce qui peut se passer…
«Oui, mais en parlant, je fais naître d’autres circonstances; je fais faire des réflexions; je préviens beaucoup de ces choses horribles qui peuvent arriver… Peut-être on l’éloigne (le comte respira), alors j’ai presque partie gagnée; quand même on aurait un peu d’humeur dans le moment, je la calmerai… et cette humeur, quoi de plus naturel?… elle l’aime comme un fils depuis quinze ans. Là gît tout mon espoir:comme un fils… mais elle a cessé de le voir depuis sa fuite pour Waterloo; mais en revenant de Naples, surtout pour elle, c’est un autre homme. Un autre homme, répéta-t-il avec rage, et cet homme est charmant; il a surtout cet air naïf et tendre et cet œil souriant qui promettent tant de bonheur! et ces yeux-là la duchesse ne doit pas être accoutumée à les trouver à notre cour!… Ils y sont remplacés par le regard morne et sardonique. Moi-même, poursuivi par les affaires, ne régnant que par mon influence sur un homme qui voudrait me tourner en ridicule, quels regards dois-je avoir souvent? Ah! quelques soins que je prenne, c’est surtout mon regard qui doit être vieux en moi! Ma gaieté n’est-elle pas toujours voisine de l’ironie?… Je dirai plus, ici il faut être sincère, ma gaieté ne laisse-t-elle pas entrevoir, comme chose toute proche, le pouvoir absolu… et la méchanceté? Est-ce que quelquefois je ne me dis pas à moi-même, surtout quand on m’irrite: Je puis ce que je veux? et même j’ajoute une sottise: je dois être plus heureux qu’un autre, puisque je possède ce que les autres n’ont pas: le pouvoir souverain dans les trois quarts des choses. Eh bien! soyons juste; l’habitude de cette pensée doit gâter mon sourire… doit me donner un air d’égoïsme… content… Et, comme son sourire à lui est charmant! il respire le bonheur facile de la première jeunesse, et il le fait naître.»
Par malheur pour le comte, ce soir-là le temps était chaud, étouffé, annonçant la tempête; de ces temps, en un mot, qui, dans ces pays-là, portent aux résolutions extrêmes. Comment rapporter tous les raisonnements, toutes les façons de voir ce qui lui arrivait, qui, durant trois mortelles heures, mirent à la torture cet homme passionné? Enfin le parti de la prudence l’emporta, uniquement par suite de cette réflexion: «Je suis fou, probablement; en croyant raisonner, je ne raisonne pas; je me retourne seulement pour chercher une position moins cruelle, je passe sans la voir à côté de quelque raison décisive. Puisque je suis aveuglé par l’excessive douleur, suivons cette règle, approuvée de tous les gens sages, qu’on appelle prudence.
«D’ailleurs, une fois que j’ai prononcé le mot fatal “jalousie”, mon rôle est tracé à tout jamais. Au contraire, ne disant rien aujourd’hui, je puis parler demain, je reste maître de tout.»
La crise était trop forte, le comte serait devenu fou, si elle eût duré. Il fut soulagé pour quelques instants, son attention vint à s’arrêter sur la lettre anonyme. De quelle part pouvait-elle venir? Il y eut là une recherche de noms, et un jugement à propos de chacun d’eux, qui fit diversion. A la fin le comte se rappela un éclair de malice qui avait jailli de l’œil du souverain quand il en était venu à dire vers la fin de l’audience:
– Oui, cher ami, convenons-en, les plaisirs et les soins de l’ambition la plus heureuse, même du pouvoir sans bornes, ne sont rien auprès du bonheur intime que donnent les relations de tendresse et d’amour. Je suis homme avant d’être prince, et, quand j’ai le bonheur d’aimer, ma maîtresse s’adresse à l’homme et non au prince.
Le comte rapprocha ce moment de bonheur malin de cette phrase de la lettre:C’est grâce à votre profonde sagacité que nous voyons cet Etat si bien gouverné.
«Cette phrase est du prince, s’écria-t-il, chez un courtisan elle serait d’une imprudence gratuite; la lettre vient de Son Altesse.»
Ce problème résolu, la petite joie causée par le plaisir de deviner fut bientôt effacée par la cruelle apparition des grâces charmantes de Fabrice, qui revint de nouveau. Ce fut comme un poids énorme qui retomba sur le cœur du malheureux.
– Qu’importe de qui soit la lettre anonyme! s’écria-t-il avec fureur, le fait qu’elle me dénonce en existe-t-il moins? Ce caprice peut changer ma vie, dit-il comme pour s’excuser d’être tellement fou. Au premier moment, si elle l’aime d’une certaine façon, elle part avec lui pour Belgirate, pour la Suisse, pour quelque coin du monde. Elle est riche, et d’ailleurs, dût-elle vivre avec quelques louis chaque année, que lui importe? Ne m’avouait-elle pas, il n’y a pas huit jours, que son palais, si bien arrangé, si magnifique, l’ennuie? Il faut du nouveau à cette âme si jeune! Et avec quelle simplicité se présente cette félicité nouvelle! elle sera entraînée avant d’avoir songé au danger, avant d’avoir songé à me plaindre! Et je suis pourtant si malheureux! s’écria le comte fondant en larmes.
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