Alphonse Daudet - Jack

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En décembre 1858, refusé par l'institution jésuite de Vaugirard, Jack, fils adultérin d'Ida de Barancy, une demi-mondaine, échoue dans le collège insalubre du mulâtre Moronval. Ida succombe au charme d'un des professeurs, le rimailleur d'Argenton, et quitte son riche amant pour son poète. Jack s'enfuit du collège et rejoint le couple après maintes tribulations. L'intelligence de l'enfant se développe au contact du docteur Rivals. Mais d'Argenton, qui ne l'aime pas, décrète qu'il sera ouvrier. Dans une île bretonne, Jack apprend son dur métier de fondeur chez les Roudic…
Roman noir, comme le Petit Chose, inspiré par une histoire authentique, Jack reprend la trame d'une enfance malheureuse, alors à la mode. La narration se centre sur le destin de Jack et en souligne l'implacable et fatal développement.

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– Je m’en charge; n’aie pas peur! dit Labassindre d’un air important.

Tout en causant, ils descendaient les rues ferrées de l’usine, encombrées a cette heure, la journée venant de finir, d’une foule de gens de toutes tailles, de tous métiers, bariolée de blouses, de vareuses, mêlant les redingotes des dessinateurs aux tuniques des surveillants.

Jack était frappé de la gravité avec laquelle s’opérait cette délivrance du travail. Il comparait ce tableau aux cris, aux bousculades sur les trottoirs, qui animent à Paris les sorties d’ateliers aussi bruyantes que des sorties d’écoles. Ici on sentait la règle et la discipline comme à bord d’un navire de l’État.

Une buée chaude flottait sur toute cette population, une buée que le vent de la mer n’avait pas encore dissipée et qui planait comme un nuage lourd dans l’immobilité de cette belle soirée de juillet. Les halles silencieuses évaporaient leurs odeurs de forge. La vapeur sifflait aux ruisseaux, la sueur coulait sur tous les fronts, et le halètement que Jack entendait tout à l’heure, se taisait pour faire place au souffle retrouvé par ces deux mille poitrines d’hommes épuisés de tout l’effort de la journée.

En passant parmi la foule, Labassindre fut vite reconnu:

– Tiens! cadet. Comment ça va?

On l’entourait, on lui donnait de grosses poignées de mains, on se disait des uns aux autres:

– Voilà le frère de Roudic, celui qui gagne cent mille francs par an rien qu’à chanter.

Tout le monde voulait le voir; car c’était une des légendes de l’usine, cette fortune présumée de l’ancien forgeron et, depuis son départ, plus d’un jeune compagnon avait tâté au fond de son gosier pour voir si la note, la fameuse note à millions, ne s’y trouverait pas par hasard.

Au milieu de ce cortège d’admirations que son costume théâtral enflammait encore, le chanteur marchait la tête levée, parlant haut, riant fort, lançant des «bonjour, père chose! bonjour, mère une telle!» aux maisonnettes égayées de figures de femmes, aux cabarets, aux rôtisseries, qui emplissaient cette partie d’Indret où s’installaient aussi des forains de toute sorte, étalant leurs marchandises en plein air, des blouses, des souliers, des chapeaux, des foulards, cette pacotille ambulante qu’on trouve autour des camps, des casernes, des fabriques.

En passant à travers ces étalages, Jack crut voir une figure de connaissance, un sourire écartant les groupes pour arriver jusqu’à lui; mais ce ne fut qu’un éclair, une vision emportée tout de suite par ce flot changeant de la foule en train de s’écouler dans la grande cité ouvrière, de se répandre jusque sur l’autre rive du fleuve, dans de longues barques, chargées, actives, nombreuses, comme pour le passage d’une armée.

Le soir tombait sur cette agitation de fourmilière dispersée. Le soleil descendait. Le vent fraîchissait, agitant les peupliers comme des palmes; et c’était un spectacle grandiose que celui de l’île laborieuse entrant, elle aussi, dans son repos, rendue à la nature pour une nuit. À mesure que la fumée se dissipait, des masses de verdure apparaissaient entre les halles. On entendait le flot battre les rives; et des hirondelles, qui rasaient l’eau avec de petits cris, tourbillonnaient autour des grandes chaudières alignées sur le quai.

La maison des Roudic était la première dans une longue file de bâtiments neufs rangés en caserne, sur une large rue derrière le château. Une très jeune femme, debout sur le seuil de la porte élevé de quelques marches, écoutait, la tête penchée, un grand diable accoudé à la muraille et parlant avec beaucoup d’animation. Jack croyait d’abord que c’était la fille de Roudic, mais il entendit le vieux contre-maître dire au chanteur:

– Regarde! voilà ma femme qui est en train de faire une semonce à son neveu.

L’enfant se rappela que Labassindre lui avait appris en route que son frère s’était remarié quelques années auparavant. La femme était jeune, assez jolie, grande et souple, avec un air de douceur sur la figure, et je ne sais quoi de faible, d’abandonné, cette attitude penchée que donne à certaines femmes la fatigue d’une chevelure trop lourde. Contrairement à la mode bretonne, elle était nu-tête: et sa jupe d’étoffe légère, son petit tablier noir, la faisaient ressembler à la femme d’un employé et non à une paysanne ou à une ouvrière.

– Hein?… crois-tu qu’elle est gentille? disait Roudic, qui s’était arrêté à quelques pas avec son frère et le poussait du coude tout rayonnant de fierté.

– Mes compliments! mon cher, elle a encore embelli depuis son mariage.

Les autres continuaient à causer, si absorbés dans leur conversation, qu’ils ne voyaient rien, n’entendaient rien.

Alors le chanteur, quittant son sombrero avec un geste en rond, entonna en pleine rue d’une voix retentissante:

Salut, demeure chaste et pure,

Où se devine la présence…

Tiens! mon oncle dit en se retournant celui qu’on appelait le Nantais.

Il y eut une minute d’effusion, d’accolades. On présenta l’apprenti que le Nantais toisa d’un air méprisant, mais auquel M meRoudic parla avec douceur:

– J’espère que vous vous trouverez bien chez nous, mon enfant.

Puis on entra.

Derrière la maison sans profondeur, le couvert était mis dans un petit jardin desséché, brûlé, plein de légumes montés et de fleurs en graines. D’autres jardins tout pareils, séparés seulement les uns des autres par des treillages, s’étendaient tout le long d’un petit bras de la Loire qui semblait comme la Bièvre de ce coin-là, bordé de linge étendu, de filets qui séchaient, de chanvre en train de rouir, et traînant les détritus de tous ces ménages d’ouvriers.

– Et Zénaïde? demanda Labassindre au moment de s’asseoir sous la tonnelle devant la table.

– Il faut manger la soupe en l’attendant, dit Roudic, elle va venir tout à l’heure. Elle est en journée au château. Ah! dam, c’est devenu une fameuse couturière, maintenant.

– Elle travaille chez le Singe? cria Labassindre qui avait toujours sa réception sur le cœur… Eh bien! elle doit en avoir de l’agrément. Un homme si fier, si arrogant.

Et il commença à déblatérer contre le directeur, soutenu en cela par le Nantais qui avait ses raisons de lui en vouloir, lui aussi. L’oncle et le neveu étaient d’ailleurs bien faits pour s’entendre: tous deux sur la limite qui sépare l’artisan de l’artiste ayant juste assez de talent pour s’isoler dans leur milieu, mais une éducation première, des habitudes, des penchants qui les empêchaient d’en sortir. Deux métis d’Europe, la race la plus dangereuse, la plus malheureuse de toutes, avec ses haines envieuses et ses ambitions impuissantes.

– Vous vous trompez. C’est au contraire un homme excellent, disait le père Roudic défendant son chef qu’il aimait… Un peu dur sur la discipline. Mais quand on commande à deux mille ouvriers, il le faut bien. Sans ça rien ne marcherait. N’est-ce pas, Clarisse?

Il se tournait ainsi à tout propos vers sa femme, car il avait affaire à deux beaux parleurs, et lui-même n’était pas très éloquent. Mais Clarisse s’occupait de son dîner, et l’on sentait en elle l’indolence d’une personne absorbée, dont les mains sont lentes, le regard errant, parce que la volonté absente est accaparée par quelque combat intérieur.

Heureusement que Roudic reçut du renfort et un renfort sérieux. Zénaïde venait d’entrer, une grosse petite boulotte, qui arriva, toute rouge, tout essoufflée, se jeter au plus fort de la mêlée. Celle-là n’était pas jolie. Lourde, courte, la taille mal équarrie, elle ressemblait à son père. La coiffe blanche de Guérande en épais diadème, la jupe écourtée, soutenue aux hanches par un bourrelet, le petit châle, attaché très bas aux épaules, augmentaient cette tournure élargie et massive. Positivement, elle avait l’air d’une armoire. Mais dans les sourcils fournis de cette brave fille, dans la coupe carrée de son menton, on sentait autant d’énergie, de force, de vouloir, qu’il se trahissait de mollesse et d’abandon sur le visage de la belle-mère.

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