• Пожаловаться

Pierre Lemaitre: Couleurs de l'incendie

Здесь есть возможность читать онлайн «Pierre Lemaitre: Couleurs de l'incendie» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2018, ISBN: 978-2226392121, издательство: Éditions Albin Michel, категория: Историческая проза / Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Pierre Lemaitre Couleurs de l'incendie

Couleurs de l'incendie: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Couleurs de l'incendie»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l'Europe. Couleurs de l’incendie Au revoir là-haut,

Pierre Lemaitre: другие книги автора


Кто написал Couleurs de l'incendie? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Couleurs de l'incendie — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Couleurs de l'incendie», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Or Charles était d’autant plus déboussolé qu’il faisait face à un douloureux cas de conscience. La mort de son frère lui causait une peine immense, mais elle survenait aussi à point nommé pour le sortir de très grosses difficultés personnelles.

Il n’était pas, on l’a compris, d’une intelligence supérieure, mais c’était un malin qui dans certaines circonstances pouvait puiser dans ses réserves une ruse inattendue qui laissait à son frère Marcel le temps de le tirer d’affaire.

En se tamponnant les yeux avec son mouchoir, il se haussa sur la pointe des pieds et, tandis qu’on achevait de tendre le rideau bleu sur le char, d’y redisposer les couronnes, que les enfants de chœur reprenaient leur place et que, pour meubler ces instants d’embarras, la musique entonnait une marche lente, il échappa à la poigne de Joubert, courut jusqu’à un homme qu’il saisit sous le bras par surprise, et c’est ainsi qu’au mépris de toute règle protocolaire Adrien Flocard, second conseiller du ministre des Travaux publics, se retrouva en tête de cortège entre le frère du défunt, sa femme Hortense, et ses filles Jacinthe et Rose.

Charles avait treize ans de moins que Marcel, c’est tout dire. Il avait toujours été un peu moins que son frère. Moins âgé, moins brillant, moins travailleur, partant, moins fortuné ; il était devenu député en 1906 grâce à l’argent de son aîné. « C’est que ça coûte un œil de se faire élire, commentait-il avec une naïveté confondante. C’est fou ce qu’il faut distribuer aux électeurs, aux journaux, aux confrères, aux concurrents… »

« Si tu te lances dans cette bataille, avait prévenu Marcel, pas question que tu échoues. Je ne veux pas qu’un Péricourt soit battu par un obscur candidat radical-socialiste ! »

L’élection s’était bien passée. Une fois élu, on bénéficiait de nombreux avantages, la République était bonne fille, pas regardante et même généreuse pour les roublards dans son genre.

Beaucoup de députés pensaient à leur circonscription, Charles, lui, ne pensait qu’à sa réélection. Grâce aux talents d’un généalogiste grassement payé, il avait exhumé de très anciennes et très vagues racines en Seine-et-Oise qu’il avait présentées comme séculaires et se disait, sans rire, enfant du terroir. Il n’avait strictement aucune qualité politique, sa mission consistait uniquement à complaire aux électeurs. Davantage par intuition que par réflexion, il avait choisi un domaine extrêmement populaire, susceptible de rassembler très au-delà de son camp, de satisfaire les riches comme les pauvres, les conservateurs comme les libéraux : la lutte contre l’impôt. Terrain fécond. Dès 1906 il avait tiré à boulets rouges contre le projet Caillaux d’impôt sur le revenu en soulignant que cela effrayait « ceux qui possèdent, ceux qui économisent, ceux qui travaillent ». Laborieux, il sillonnait sa circonscription chaque semaine, serrait les mains, tonnait contre « l’insupportable inquisition fiscale », présidait les remises de prix, les comices agricoles, les tournois sportifs et se montrait ponctuellement aux fêtes religieuses. Il tenait à jour des fiches cartonnées de différentes couleurs où il notait scrupuleusement tout ce qui pouvait avoir une importance pour sa réélection : personnalités locales, ambitions, habitudes sexuelles des uns et des autres, revenus, dettes et vices de ses opposants, anecdotes, rumeurs et d’une manière générale tout ce dont il pourrait se servir le moment venu. Il rédigeait des questions écrites à des ministres pour plaider les causes de ses administrés et parvenait deux fois par an à monter quelques minutes à la tribune de l’Assemblée pour y évoquer un problème intéressant sa circonscription. Ces interventions scrupuleusement mentionnées au Journal officiel lui permettaient de se représenter la tête haute devant ses électeurs en prouvant qu’il s’était mis en quatre pour eux, que personne n’aurait fait mieux.

Cette belle énergie n’aurait rien été sans l’argent. Il en fallait pour les affiches de campagne, pour les réunions, mais aussi, tout au long de la législature, pour dédommager les agents électoraux qui alimentaient son fichier, principalement des curés, des secrétaires de mairie et quelques cafetiers, et pour montrer à tout le monde qu’élire un frère de banquier présentait des avantages incomparables puisqu’il pouvait subventionner les clubs sportifs, offrir les livres des remises des prix, des lots aux tombolas, des drapeaux aux vétérans et procurer médailles et décorations de tous ordres à n’importe qui ou presque.

Feu Marcel Péricourt avait mis la main à la poche en 1906, en 1910 puis en 1914. Il avait pu faire une exception en 1919 parce que Charles, ayant été mobilisé dans un service d’intendance près de Chalon-sur-Saône, avait été porté sans efforts par l’immense vague dite « bleu horizon » qui avait amené à la Chambre pléthore d’anciens combattants.

La dernière fois, en 1924, pour assurer sa réélection, Marcel avait dû dépenser pour son frère beaucoup plus qu’auparavant, parce que le Cartel des gauches avait le vent en poupe et qu’un député de droite au bilan très mince était nettement plus difficile à faire élire que la fois précédente.

Ainsi, Marcel avait toujours tenu Charles et sa carrière à bout de bras. Et même mort, si les choses se passaient comme Charles l’espérait, il allait encore le tirer d’une situation assez catastrophique.

C’est justement de cela que Charles voulait s’entretenir sans tarder avec Adrien Flocard.

Le cortège venait de s’ébranler. Il se moucha bruyamment.

— Les architectes sont drôlement gourmands…, commença-t-il.

Le second conseiller (fonctionnaire jusque dans la moelle, allaité au Code civil, sur son lit de mort il réciterait la loi Roustan), le second conseiller, donc, fronça les sourcils. Le corbillard avançait avec une lenteur majestueuse. Tout le monde était encore sous le coup de l’émotion causée par la défenestration de Paul, émotion que Charles ne ressentait pas parce qu’il n’avait rien vu, mais aussi parce que, à cet instant, ses propres ennuis l’emportaient sur la mort de son frère et celle, éventuelle, de son jeune neveu.

Comme Flocard ne répondait pas à ses attentes, Charles, passablement énervé à la fois par ce qu’il pensait et par le manque de réaction du fonctionnaire ministériel, ajouta :

— Franchement, ils abusent de la situation, vous ne trouvez pas ?

Animé par son irritation, il s’était laissé distancer par le cercueil et dut accélérer le pas pour rejoindre son interlocuteur. Il commençait déjà à suffoquer, marcher ne lui était pas habituel. Il dodelinait de la tête… Si ça continue comme ça, se disait-il, à la nuit tombée, il n’y aura plus un seul Péricourt vivant à Paris !

L’indignation était le fond de son tempérament : selon lui, la vie n’avait jamais été équitable à son égard, la manière dont le monde tournait ne lui convenait jamais. Son histoire des HBM n’en était qu’une preuve supplémentaire.

Pour faire face à l’immense crise du logement qui frappait la capitale, le département de la Seine avait lancé un grand programme dit d’« habitations à bas prix ». Une aubaine pour les architectes, les entreprises de construction, les fabricants de matériaux. Et pour les politiciens qui régnaient en maîtres sur les autorisations, les concessions de terrains, les expropriations, les préemptions… Les commissions occultes et les dessous-de-table coulaient comme le vin au paradis et dans cette orgie secrète, mais abondante, Charles n’avait pas su éviter les éclaboussures. Membre du comité départemental d’attribution, il avait œuvré pour que l’entreprise Bousquet & Frères obtienne le superbe chantier de la rue des Colonies, un terrain de deux hectares où l’on pourrait construire une belle série d’immeubles pour les foyers modestes. Jusque-là, rien que de très ordinaire, Charles avait touché sa commission, comme tout un chacun. Mais il profita de l’aubaine pour prendre des intérêts dans les Sables et Ciments de Paris, important fabricant de matériaux qu’il avait ensuite imposé au candidat à la construction. À partir de quoi, finis les enveloppes mesquines et les pots-de-vin symboliques ! Avec des pourcentages sur les bois, les fers, les bétons, les charpentes, les goudrons, les enduits, les mortiers, Charles vit pleuvoir des sommes spectaculaires. Ses filles triplèrent leur garde-robe et les rendez-vous chez les dentistes, Hortense renouvela tout le mobilier, jusqu’aux tapis, et acheta un chien de concours hors de prix, un roquet hideux qui jappait en permanence sur des tons suraigus et qu’on retrouva mort sur la carpette, sans doute d’un arrêt cardiaque, la cuisinière le balança à la poubelle avec les épluchures et les arêtes de poisson. Quant à Charles, il offrit à sa maîtresse du moment, une actrice du boulevard spécialisée dans les parlementaires, une pierre grosse comme un grain de raisin.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Couleurs de l'incendie»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Couleurs de l'incendie» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Pierre Lemaitre: Robe de marié
Robe de marié
Pierre Lemaitre
Pierre Lemaitre: Au revoir là-haut
Au revoir là-haut
Pierre Lemaitre
Pierre Lemaitre: Travail soigné
Travail soigné
Pierre Lemaitre
libcat.ru: книга без обложки
libcat.ru: книга без обложки
Maxence Fermine
Frédéric Dard: Y'a de l'action
Y'a de l'action
Frédéric Dard
Отзывы о книге «Couleurs de l'incendie»

Обсуждение, отзывы о книге «Couleurs de l'incendie» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.