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Jonathan Littell: Les Bienveillantes

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"En fait, j'aurais tout aussi bien pu ne pas écrire. Après tout, ce n'est pas une obligation. Depuis la guerre, je suis resté un homme discret; grâce à Dieu, je n'ai jamais eu besoin, comme certains de mes anciens collègues, d'écrire mes Mémoires à fin de justification, car je n'ai rien à justifier, ni dans un but lucratif, car je gagne assez bien ma vie comme ça. Je ne regrette rien: j'ai fait mon travail, voilà tout; quant à mes histoires de famille, que je raconterai peut-être aussi, elles ne concernent que moi; et pour le reste, vers la fin, j'ai sans doute forcé la limite, mais là je n'étais plus tout à fait moi-même, je vacillais, le monde entier basculait, je ne fus pas le seul à perdre la tête, reconnaissez-le. Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l'air, le manger, le boire et l'excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif."Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman ou des Damnés de Visconti, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait: l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire.

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Après le Styr, Höfler obliqua par la route du sud. Des panneaux balisaient le chemin; au vu de la carte nous en avions pour quelques heures. C'était un beau lundi matin, calme, paisible. Les villages endormis semblaient peu affectés par la guerre, les postes de contrôle nous laissaient passer sans difficulté. À notre gauche, déjà, le ciel pâlissait. Un peu plus tard le soleil, rougeâtre encore, apparut à travers les arbres. De fines touffes de brume collaient au sol; entre les villages, de grands champs plats s'étalaient à perte de vue, entrecoupés de bosquets, de collines touffues et trapues. Le ciel virait lentement au bleu.

«La terre doit être bonne, ici», commenta Popp. Je ne répondis pas et il se tut. À Radziechow nous fîmes une pause pour manger. De nouveau, des carcasses de blindés jonchaient les bas-côtés et les fossés, des isbas brûlées défiguraient les villages. La circulation augmentait, on croisait de longues colonnes de camions chargés de soldats et de vivres. Un peu avant Lemberg, un barrage nous obligea à nous garer pour laisser passer des panzers. La route tremblait, des volutes de poussière obscurcissaient nos vitres et se glissaient par les joints. Höfler m'offrit une cigarette ainsi qu'à Popp. Il fit une tête en allumant la sienne: «C'est vraiment de la merde, ces Sportnixe». – «Ça va encore, dis-je. Il ne faut pas être difficile». Les chars passés, un Feldgendarme s'approcha et nous fit signe de ne pas démarrer: «Il y a une autre colonne qui suit», criait-il. Je terminai ma cigarette et jetai le mégot par la portière. «Popp a raison, dit subitement Höfler. C'est un beau pays. On pourrait s'installer ici, après la guerre». – «Tu viendrais t'installer ici, toi?» lui demandai-je avec un sourire. Il haussa les épaules: «Ça dépend». -

«De quoi?» – «Des bureaucrates. Si c'est comme chez nous, c'est pas la peine».

– «Et tu ferais quoi?» – «Si je pouvais, Herr Obersturmführer? J'ouvrirais un commerce, comme chez moi. Un bon tabac, avec un comptoir aussi, et puis peut-être des fruits et des légumes, à voir».

– «Et tu préférerais avoir ça ici que chez toi?» Il frappa un coup sec sur le volant: «Ah, mais chez moi j'ai dû fermer. En 38 déjà». – «Pourquoi?» – «Eh bien, ces salopards des cartels, de la Reemtsma. Ils ont décidé qu'il fallait faire rentrer au moins cinq mille reichsmarks par an, pour être fourni. Dans mon village, il y a peut-être soixante familles, alors, avant de vendre pour cinq mille reichsmarks de cigarettes… Rien à faire, il n'y a qu'eux qui fournissent. Moi, j'étais le seul tabac du village, notre Parteiführer me soutenait, il a écrit des lettres au Gauleiter pour moi, on a tout essayé, rien à faire. Ça a fini au tribunal économique et j'ai perdu, alors j'ai dû fermer. Les légumes, ça suffisait pas. Et puis j'ai été appelé». – «Alors y'a plus de tabac dans ton village?» fit Popp de sa voix sourde. – «Ben non, comme tu vois». – «Chez nous y'en a jamais eu». La seconde colonne de panzers arrivait et tout se remit à trembler. Une des vitres de l'Admiral, mal fixée, tintait follement dans son cadre. Je l'indiquai à Höfler et il hocha la tête. La colonne défilait, interminable: le front devait encore avancer à toute allure. Enfin le Feldgendarme nous signala que la route était libre.

À Lemberg, c'était le chaos. Aucun des soldats interrogés aux postes de contrôle ne pouvait nous indiquer le PC de la Sicherheitspolizei et du SD; bien que la ville eût été prise deux jours auparavant, personne ne semblait s'être donné la peine de monter les panneaux tactiques. Nous suivions une grande rue un peu au hasard; elle débouchait sur un long boulevard séparé en deux par un parc, et bordé de façades aux teintes pastel, coquettement ornées de moulures blanches. Les rues grouillaient de monde. Entre les véhicules militaires allemands circulaient des voitures et des camions ouverts, décorés de banderoles et de drapeaux bleu et jaune, bondés d'hommes en civil ou parfois en éléments d'uniformes, et armés de fusils et de pistolets; ils hurlaient, chantaient, déchargeaient leurs armes en l'air; sur les trottoirs et dans le parc, d'autres hommes, armés ou non, les acclamaient, mêlés à des soldats allemands indifférents. Un Leutnant de la Luftwaffe put enfin m'indiquer un PC de division; de là, on nous envoya à l'A OK 17. Des officiers galopaient dans les escaliers, entraient, sortaient des bureaux en claquant les portes; des dossiers soviétiques renversés et piétinés encombraient les couloirs; dans le hall se tenait un groupe d'hommes avec des brassards bleu et jaune sur leurs costumes civils et des fusils; ils discutaient vivement en ukrainien ou en polonais, je ne sais pas, avec des soldats allemands arborant un écusson frappé d'un rossignol. Je mis enfin la main sur un jeune Major de l'Abwehr: «L'Einsatzgruppe B? Ils sont arrivés hier. Ils ont occupé les bureaux du NKVD». – «Qui se trouvent où?» Il me fixa d'un air épuisé: «Je n'en ai aucune idée». Il me dénicha finalement un subalterne qui y avait été et l'envoya me guider. Sur le boulevard, la circulation avançait au pas, puis un attroupement bloquait tout. Je sortis de l'Opel voir ce qui se passait. Les gens s'époumonaient, applaudissaient; certains avaient sorti des chaises d'un café ou des caisses et s'étaient hissés dessus pour mieux voir; d'autres tenaient des enfants sur leurs épaules. Je me frayai péniblement un chemin. Au centre de la foule, dans un grand cercle dégagé, se pavanaient des hommes en costumes pillés à un théâtre ou un musée, des mises extravagantes, une perruque Régence avec une veste de hussard de 1812, une toge de magistrat bordée d'hermine, des armures mongoles et des tartans écossais, un vêtement d'opérette mi-Romain, mi-Renaissance, avec une fraise; un homme portait un uniforme de la cavalerie rouge de Budienny, mais avec un haut-de-forme et un col en fourrure, et agitait un long pistolet Mauser; tous étaient munis de gourdins ou de fusils. À leurs pieds plusieurs hommes à genoux léchaient le pavé; de temps en temps, un des types en costume leur décochait un coup de pied ou de crosse; la plupart d'entre eux saignaient abondamment; la foule hurlait de plus belle. Derrière moi, quelqu'un attaqua un air entraînant à l'accordéon; aussitôt, des dizaines de voix entonnèrent les paroles, tandis que l'homme en kilt faisait apparaître un violon dont, par défaut d'archet, il grattait les cordes comme une guitare. Un spectateur me tira par la manche et me cria d'un air exorbité: «Yid, yid, kaputt!» Mais cela, je l'avais déjà compris. Je me dégageai d'un coup sec et retraversai la foule; Höfler, entre-temps, avait fait demi-tour. «Je crois qu'on peut passer par là», fit l'homme de l'Abwehr, désignant une rue transversale- Nous nous retrouvâmes vite perdus. Enfin, Höfler eut l'idée d'interpeller un passant: «NKVD? NKVD?» – «NKVD kaputt!» hurla joyeusement le type. Avec des gestes, il nous indiqua le chemin: c'était en fait à deux cents mètres de l'AOK, nous étions partis dans la mauvaise direction. Je renvoyai notre guide et montai me présenter. Rasch, m'informa-t-on, se trouvait en réunion avec tous ses Leiter et des officiers de l'armée; personne ne savait quand il pourrait me recevoir. Enfin un Hauptsturmführer vint à ma rescousse: «Vous arrivez de Lutsk? On est déjà au courant, le Brigadeführer a parlé au téléphone avec l'Obergruppenführer Jeckeln. Mais je suis sûr que votre rapport l'intéressera». – «Bien. J'attendrai, alors». – «Oh, pas la peine, il en a au moins pour deux heures. Vous n'avez qu'à aller visiter la ville. La vieille ville, surtout, ça vaut la peine». – «Les gens m'ont l'air excités», fis-je remarquer. – «Ah pour ça, oui Le NKVD a massacré trois mille personnes dans les prisons, avant de déguerpir. Et puis tous les nationalistes ukrainiens et galiciens sont sortis des forêts, enfin, Dieu sait où ils se cachaient, et ils sont un peu énervés. Les Juifs vont passer un sale quart d'heure». – «Et la Wehrmacht ne fait rien?» Il cligna de l'œil: «Ordres d'en haut, Obersturmführer. La population nettoie les traîtres et les collaborateurs, ce n'est pas notre affaire. C'est un conflit interne. Bon, à tout à l'heure». Il disparut dans un bureau et je ressortis. Les fusillades venant du centre ressemblaient à des chapelets de pétards un jour de kermesse. Je laissai Höfler et Popp avec l'Opel et me dirigeai à pied vers le boulevard central. Sous la colonnade régnait une atmosphère de liesse; on avait jeté les portes et les fenêtres des cafés grandes ouvertes, les gens buvaient, criaient; on me serrait la main au passage; un homme enjoué me tendit une coupe de Champagne, que je vidai; avant que je ne puisse la lui rendre, il avait disparu. Mêlés à la foule, comme au carnaval, paradaient encore des hommes affublés de costumes de scène, certains portaient même des masques, amusants, hideux, grotesques. Je traversai le parc; de l'autre côté commençait la vieille ville, d'un aspect tout différent du boulevard austro-hongrois: là, c'était de hautes maisons étroites de la Renaissance tardive, couronnées de toitures en pointe, avec des façades aux couleurs variées mais bien défraîchies, rehaussées d'ornements baroques en pierre. Il y avait beaucoup moins de monde dans ces ruelles. Une affiche macabre remplissait la vitrine d'un magasin fermé: on y voyait un agrandissement d'une photo de cadavres, avec une inscription en cyrillique; je réussis seulement à déchiffrer les mots «Ukraine» et «Jidy», les Juifs. Je longeai une belle et grande église, certainement catholique; elle était close et personne ne répondit lorsque je frappai. Par une porte ouverte plus bas dans la rue venaient des bruits de verre brisé, de coups, de cris; un peu plus loin, un cadavre de Juif gisait le nez dans la rigole. Des petits groupes d'hommes armés, aux brassards bleu et jaune, conversaient avec des civils; de temps en temps, ils entraient dans une maison et alors on entendait encore du vacarme, parfois des coups de feu. Devant moi, à l'étage, un homme jaillit brusquement à travers une croisée fermée et vint s'écraser presque à mes pieds au milieu d'une pluie de débris de verre; je dus me jeter en arrière pour éviter les éclats; et j'entendis distinctement le claquement sec de sa nuque lorsqu'il heurta le pavé. Un homme en bras de chemise et en casquette se pencha par la fenêtre défoncée; en me voyant, il me lança joyeusement dans un allemand écorché: «Excusez-moi, Herr deutschen Offizier! Je ne vous avais pas vu». Mon angoisse montait, je contournai le cadavre et continuai en silence. Un peu plus loin, un homme barbu en robe de prêtre surgit d'un portail, au pied d'un haut beffroi ancien; lorsqu'il me vit, il obliqua vers moi: «Herr Offizier! Herr Offizier! Venez, venez, je vous en prie». Son allemand était meilleur que celui du défenestreur, mais il avait un accent curieux. Il me tira presque de force vers le portail. J'entendais des cris, des hurlements sauvages; dans la cour de l'église, un groupe d'hommes battaient cruellement des Juifs couchés au sol, avec des gourdins ou des barres en fer. Certains des corps ne bougeaient plus sous les coups; d'autres tressautaient encore. «Herr Offizier! criait le prêtre, faites quelque chose, je vous en prie! C'est une église, ici,» Je restai près du portail, indécis; le prêtre essayait de me tirer par le bras. Je ne sais pas à quoi je pensais. L'un des Ukrainiens m'aperçut et dit quelque chose à ses camarades en faisant un signe de tête dans ma direction; ils hésitèrent, s'arrêtèrent de frapper; le prêtre leur lança un torrent de paroles que je ne compris pas, puis se retourna vers moi: «Je leur ai dit que vous donniez l'ordre de cesser. Je leur ai dit que les églises sont sacrées et que c'étaient des cochons, et que les églises étaient sous la protection de la Wehrmacht et que s'ils ne partaient pas ils seraient arrêtés,» – «Je suis tout seul», dis-je. – «C'est sans importance», rétorqua le prêtre. Il vociféra encore quelques phrases en ukrainien. Lentement, les hommes baissaient leurs gourdins. L'un d'entre eux m'adressa une tirade passionnée: je ne compris que les mots «Staline», «Galicie» et «Juifs». Un autre cracha sur les corps. Il y eut un long moment de flottement incertain; le prêtre cria encore quelques mots; alors les hommes abandonnèrent les Juifs et remontèrent en file, puis disparurent dans la rue, sans dire un mot. «Merci, me dit le prêtre, merci,» Il courut examiner les Juifs. La cour était légèrement inclinée: en contrebas, une belle colonnade ombrée toiturée de cuivre vert s'adossait à l'église.

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