Jonathan Littell - Les Bienveillantes

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"En fait, j'aurais tout aussi bien pu ne pas écrire. Après tout, ce n'est pas une obligation. Depuis la guerre, je suis resté un homme discret; grâce à Dieu, je n'ai jamais eu besoin, comme certains de mes anciens collègues, d'écrire mes Mémoires à fin de justification, car je n'ai rien à justifier, ni dans un but lucratif, car je gagne assez bien ma vie comme ça. Je ne regrette rien: j'ai fait mon travail, voilà tout; quant à mes histoires de famille, que je raconterai peut-être aussi, elles ne concernent que moi; et pour le reste, vers la fin, j'ai sans doute forcé la limite, mais là je n'étais plus tout à fait moi-même, je vacillais, le monde entier basculait, je ne fus pas le seul à perdre la tête, reconnaissez-le. Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l'air, le manger, le boire et l'excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif."Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman ou des Damnés de Visconti, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait: l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire.

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J'allai voir Thomas. J'étais content qu'il parte avec moi: étudiant, il avait passé plusieurs années en France, son français était excellent. «Eh bien! Tu en fais une tête, me lança-t-il lorsqu'il me vit. Tu devrais être heureux. Une mission, on t'a confié une mission, ce n'est pas rien». Je me rendis subitement compte qu'en effet c'était une aubaine. «Tu vas voir. Si on réussit, ça va nous ouvrir pas mal de portes. Les choses vont bouger, bientôt, et il y aura de la place pour ceux qui savent saisir le moment». Il était allé voir Schellenberg, qui passait pour le principal conseiller de Heydrich pour les affaires étrangères; Schellenberg lui avait détaillé ce qu'on attendait de nous. «II suffit de lire les journaux pour savoir qui veut la guerre et qui ne la veut pas. Ce qui est plus délicat, c'est de jauger l'influence réelle des uns et des autres. Et puis surtout l'influence réelle des Juifs. Le Führer, paraît-il, est convaincu qu'ils veulent entraîner l'Allemagne dans une autre guerre; mais est-ce que les Français le supporteront? Voilà la question». Il rit franchement: «Et puis à Paris on mange bien! Et les filles sont belles». La mission se déroula sans heurts. Je retrouvai mes amis, Robert Brasillach, qui préparait un tour d'Espagne en roulotte avec sa sœur Suzanne et Bardèche, son beau-frère, Blond, Rebatet, d'autres moins connus, tous mes vieux camarades de l'époque de mes classes préparatoires et de mes années à l'ELSP. La nuit, Rebatet, à moitié ivre, me traînait à travers le quartier Latin pour me commenter doctement les graffitis fraîchement badigeonnés, MANE, THECEL, PHARES, sur les murs de la Sorbonne; le jour, il me menait parfois chez Céline, maintenant extraordinairement célèbre, et qui venait de publier un second pamphlet rédigé au vitriol; dans le métro, Poulain, un ami de Brasillach, m'en déclamait des passages entiers: Il n'existe aucune haine fondamentale, irrémédiable entre Français et Allemands. Ce qui existe c'est une machination permanente, implacable, judéo-britannique pour empêcher à toute force que l'Europe se reforme d'un seul bloc, d'un seul tenant franco-allemand comme avant 843. Tout le génie de la Judéo-Britannie consiste à nous mener d'un conflit vers un autre, d'un carnage dans un autre, étripades dont nous sortons régulièrement, toujours, en effroyable condition, Français et Allemands, saignés à blanc, entièrement à la merci des Juifs de la Cité. Quant à Gaxotte et à Robert lui-même, que L'Humanité disait emprisonnés, ils expliquaient à qui voulait l'entendre que toute la politique française était guidée par les livres d'astrologie de Trarieux d'Egmont, qui avait eu l'heur de prédire avec précision la date de Munich. Le gouvernement français, mauvais signe, venait d'expulser Abetz et d'autres envoyés allemands. Mon avis intéressait tout le monde: «Depuis que Versailles est passé à la poubelle de l'histoire, il n'y a plus de question française, pour nous. Personne en Allemagne n'a de prétentions envers l'Alsace ou la Lorraine. Mais avec la Pologne, tout n'est pas réglé. Nous ne comprenons pas ce qui pousse la France à s'en mêler». Or c'était un fait, le gouvernement français voulait s'en mêler. Ceux qui n'accréditaient pas la thèse juive blâmaient l'Angleterre: «Ils veulent protéger leur Empire. Depuis Napoléon, c'est leur politique: pas de puissance continentale unique». D'autres pensaient qu'au contraire l'Angleterre restait plutôt réticente à intervenir, que c'était l'état-major français qui, rêvant de l'alliance russe, voulait abattre l'Allemagne avant qu'il ne soit trop tard. Malgré leur enthousiasme, mes amis se montraient pessimistes: «La droite française pisse dans le vent, me dit Rebatet un soir. Pour l'honneur». Tout le monde semblait maussadement accepter que la guerre viendrait, tôt ou tard. La droite blâmait la gauche et les Juifs; la gauche et les Juifs, bien entendu, blâmaient l'Allemagne. Thomas, je le voyais peu. Une fois, je l'amenai au bistro où je retrouvai l'équipe de Je Suis Partout, le présentant comme un camarade d'université. «C'est ton Pylade?» m'envoya acerbement Brasillach en grec. «Précisément, rétorqua Thomas dans la même langue, modulée par son doux accent viennois. Et il est mon Oreste. Gare au pouvoir de l'amitié armée». Lui-même avait plutôt développé des contacts dans les milieux d'affaires; alors que je me contentais de vin et de pâtes dans des mansardes bondées de jeunes excités, lui dégustait du foie gras dans les meilleures brasseries de la ville. «Taubert payera la note, riait-il. Pourquoi se priver?» De retour à Berlin, je tapai mon rapport. Mes conclusions étaient pessimistes, mais lucides: la droite française était fondamentalement contre la guerre, mais n'avait politiquement que peu de poids. Le gouvernement, influencé par les Juifs et les ploutocrates britanniques, avait décidé que l'expansion allemande, même dans les limites de son Grossraum naturel, constituait une menace pour les intérêts vitaux de la France; il irait à la guerre, non pas au nom de la Pologne elle-même, mais au nom de ses garanties à la Pologne. Je transmis le rapport à Heydrich; à sa demande, j'en remis aussi une copie à Werner Best. «Vous avez certainement raison, je pense, me dit celui-ci. Mais ce n'est pas ce qu'ils veulent entendre». Je n'avais pas discuté de mon rapport avec Thomas; lorsque je lui en décrivis la teneur, il fit une moue de dégoût. «Tu ne comprends vraiment rien à rien. On croirait que tu débarques du fin fond de la Franconie». Il avait écrit exactement le contraire: que les industriels français s'opposaient à la guerre au nom de leurs exportations, et donc l'armée française aussi, et qu'une fois de plus le gouvernement s'inclinerait devant le fait accompli. «Mais tu sais bien que ça ne va pas se passer comme ça», objectai-je. – «Qu'est-ce qu'on s'en fout de ce qui se passera? En quoi est-ce que ça nous concerne, toi et moi? Le Reichsführer ne veut qu'une chose: pouvoir rassurer le Führer qu'il peut s'occuper de la Pologne comme il l'entend. Ce qui arrivera après, on s'en occupera après». Il hocha la tête: «Le Reichsführer ne verra même pas ton rapport». Bien entendu il avait raison. Heydrich ne réagit jamais à ce que je lui avais envoyé. Lorsque la Wehrmacht envahit la Pologne, un mois plus tard, et que la France et la Grande-Bretagne nous déclarèrent la guerre, Thomas fut affecté à un des nouveaux Einsatzgruppen d'élite de Heydrich, et l'on me laissa végéter à Berlin. Je compris bientôt que dans les interminables jeux du cirque nationaux-socialistes, je m'étais gravement fourvoyé, j'avais mal interprété les signes ambigus d'en haut, je n'avais pas correctement anticipé la volonté du Führer. Mes analyses étaient exactes, celles de Thomas erronées; il avait été récompensé par une affectation enviable doublée de chances de promotion, et j'étais mis au rancart: cela valait la peine d'y réfléchir. Au cours des mois suivants, je détectai par des indices sûrs que, au sein du RSHA nouvellement formé à partir de la fusion officieuse de la SP et du SD, l'influence de Best s'étiolait, malgré le fait qu'il ait été nommé à la tête de deux départements; l'étoile de Schellenberg, par contre, montait de jour en jour. Or, comme par hasard, Thomas s'était mis vers le début de l'année à fréquenter Schellenberg; mon ami avait un génie étrange et infaillible pour se trouver au bon endroit non pas au bon moment, mais juste avant; ainsi, il semblait à chaque fois qu'il avait toujours été là, et que les revirements de la préséance bureaucratique ne faisaient que le rattraper. J'aurais pu le comprendre plus tôt si j'avais fait attention. Maintenant, je soupçonnais que mon nom restait associé à celui de Best, et ainsi accolé aux termes de bureaucrate, juriste étroit, pas assez actif, pas assez dur. Je pourrais continuer à rédiger des opinions juridiques, il fallait bien des gens pour ça, mais ce serait tout. Et en effet, en juin de l'année suivante, Werner Best démissionna du RSHA qu'il avait pourtant plus que quiconque contribué à créer. Je me portai volontaire à cette époque-là pour une affectation en France; on me répondit que mes services seraient plus utiles au département légal. Best était malin, il avait des amis et des protecteurs ailleurs; depuis plusieurs années déjà, ses publications évoluaient du droit policier et constitutionnel vers le droit international et la théorie du Grossraum, des «grands espaces», qu'il développait contre Carl Schmitt en compagnie de mon ancien professeur Reinhard Höhn et de quelques autres intellectuels; jouant habilement de ces cartes, il obtint un poste haut placé au sein de l'administration militaire en France. Moi, on ne me laissait même pas publier.

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