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Jonathan Littell: Les Bienveillantes

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"En fait, j'aurais tout aussi bien pu ne pas écrire. Après tout, ce n'est pas une obligation. Depuis la guerre, je suis resté un homme discret; grâce à Dieu, je n'ai jamais eu besoin, comme certains de mes anciens collègues, d'écrire mes Mémoires à fin de justification, car je n'ai rien à justifier, ni dans un but lucratif, car je gagne assez bien ma vie comme ça. Je ne regrette rien: j'ai fait mon travail, voilà tout; quant à mes histoires de famille, que je raconterai peut-être aussi, elles ne concernent que moi; et pour le reste, vers la fin, j'ai sans doute forcé la limite, mais là je n'étais plus tout à fait moi-même, je vacillais, le monde entier basculait, je ne fus pas le seul à perdre la tête, reconnaissez-le. Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l'air, le manger, le boire et l'excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif."Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman ou des Damnés de Visconti, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait: l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire.

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Lutsk brûlait encore à notre arrivée. Une estafette de la Wehrmacht nous prit en charge pour nous guider vers nos quartiers; il fallait contourner la vieille ville et le fort, le chemin était compliqué. Kuno Callsen avait réquisitionné l'Académie de musique, près de la grande place, au pied du château: un bel édifice du XVIIe siècle, simple, un ancien monastère qui avait aussi servi de prison, au siècle dernier. Callsen nous attendait sur le perron avec quelques hommes. «C'est un endroit pratique, m'expliqua-t-il tandis qu'on déchargeait le matériel et nos affaires. Il y a encore des cellules dans la cave, il y a juste à refaire les serrures, j'ai déjà commencé.» Aux geôles, je préférais pour ma part la bibliothèque, mais tous les volumes étaient en russe ou en ukrainien. Von Radetzky y promenait aussi son nez bulbeux et ses yeux vagues, préoccupé par les moulures décoratives; lorsqu'il passa près de moi, je lui fis remarquer qu'il n'y avait aucun livre polonais. «C'est curieux, Herr Sturmbannführer. Il n'y a pas si longtemps, c'était la Pologne, ic i». Von Radetzky haussa les épaules: «Vous pensez bien que les staliniens auront tout purgé». – «En deux ans?» – «Deux années ça suffit. Surtout pour une Académie de musique». Le Vorkommando était déjà débordé. La Wehrmacht avait arrêté des centaines de Juifs et de pillards et voulait que nous nous en occupions. Les feux continuaient à brûler et il semblait que des saboteurs les entretenaient. Et puis il y avait le problème du vieux fort. Le Dr. Kehrig, en rangeant ses dossiers, avait retrouvé son Baedeker et me l'avait tendu par-dessus les caisses éventrées pour me montrer la notice:

«Le château de Lubart. C'est un prince lituanien qui l'a construit, voyez». La cour centrale regorgeait de cadavres, des prisonniers fusillés par le NKVD avant leur retraite, disait-on. Kehrig me demanda d'aller voir. Ce château présentait d'immenses murs de briques, bâtis sur des remparts de terre, et surmontés de trois tours; des sentinelles de la Wehrmacht gardaient le portail, il fallut l'intervention d'un officier de l'Abwehr pour que je puisse entrer. «Excusez-nous. Le Generalfeldmarschall nous a ordonné de sécuriser le lieu». – «Bien sûr, je comprends». Une puanteur abominable me saisit le visage dès la porte franchie. Je n'avais pas de mouchoir et appuyai un de mes gants sur mon nez pour tenter de respirer. «Prenez ceci, me proposa le Hauptmann de l'Abwehr en me tendant un tissu mouillé, ça aide un peu». En effet, ça aidait un peu, mais pas assez; j'avais beau respirer entre les lèvres, l'odeur m'emplissait les narines, douce, lourde, écœurante. Je déglutis convulsivement pour me retenir de vomir. «La première fois?» fit doucement le Hauptmann. Je baissai le menton. «Vous vous habituerez, continua-t-il, jamais tout à fait, peut-être». Lui-même blêmissait, mais ne se couvrait pas la bouche. Nous avions passé un long couloir voûté, puis une petite cour. «C'est par là». Les cadavres s'entassaient dans une grande cour pavée, en monticules désordonnés, dispersés çà et là. Un immense bourdonnement, obsédant, occupait l'air: des milliers de lourdes mouches bleues voletaient sur les corps, les mares de sang, de matières fécales. Mes bottes collaient aux pavés. Les morts gonflaient déjà, je contemplai leur peau verte et jaunâtre, les visages informes, comme ceux d'un homme battu. L'odeur était immonde; et cette odeur, je le savais, c'était le début et la fin de tout, la signification même de notre existence. Cette pensée me chavirait le cœur. De petits groupes de soldats de la Wehrmacht munis de masques à gaz tentaient de démêler les empilements pour aligner les corps; l'un d'eux tirait sur un bras, il se détacha et lui resta à la main; il le jeta d'un geste las sur un autre tas. «Il y en a plus de mille, me dit l'officier de l'Abwehr, presque en murmurant. Tous les Ukrainiens et les Polonais qu'ils gardaient en prison depuis leur invasion. On a trouvé des femmes, même des enfants.» Je voulais fermer les yeux, ou mettre la main sur mes yeux, et en même temps je voulais regarder, regarder tout mon saoul et essayer de comprendre par le regard cette chose incompréhensible, là, devant moi, ce vide pour la pensée humaine. Désemparé, je me tournai vers l'officier de l'Abwehr: «Avez-vous lu Platon?» Il me regarda, interloqué: «Quoi?» – «Non, ce n'est rien». Je fis demi-tour et quittai la place. Au fond de la première courette, une porte s'ouvrait à gauche, je la poussai, elle donnait sur des marches. Dans les étages, j'errai au hasard par les couloirs vides, puis remarquai un escalier en colimaçon, dans une des tours; en haut, on accédait à une passerelle en bois fixée aux murailles. De là, je sentais l'odeur des incendies de la ville; c'était quand même mieux et je respirais profondément, puis je tirai une cigarette de mon étui et l'allumai. J'avais l'impression que l'odeur des cadavres putréfiés me collait encore à l'intérieur du nez, je tentai de la chasser en exhalant la fumée par les narines, mais ne réussis qu'à me faire tousser convulsivement. Je regardai la vue. Au fond du fort se découpaient des jardins, de petits potagers avec quelques arbres fruitiers; par-delà le mur je voyais la ville et la boucle du Styr; de ce côté-là il n'y avait pas de fumée, et le soleil brillait sur la campagne. Je fumai tranquillement. Puis je redescendis et retournai à la grande cour. L'officier de l'Abwehr se trouvait toujours là. Il me fixa avec un air curieux mais sans ironie: «Ça va mieux?» – «Oui, merci». Je m'efforçai de prendre un ton officiel: «Vous avez un décompte précis? C'est pour mon rapport». – «Pas encore. Demain, je pense». – «Et les nationalités?» – «Je vous l'ai dit, des Ukrainiens, des Polonais sans doute. C'est difficile à dire, la plupart n'ont pas de papiers. Ils ont été fusillés en groupes, on voit qu'ils ont fait ça rapidement». – «Il y a des Juifs?» Il me regarda avec étonnement: «Bien sûr que non. Ce sont les Juifs qui ont fait ça». Je grimaçai: «Ah oui, bien sûr». Il se retourna vers les cadavres et resta silencieux un moment. «Quelle merde», marmonna-t-il enfin. Je le saluai. Dehors, des gamins s'attroupaient; l'un d'eux m'adressa une question, mais je ne comprenais pas sa langue, je passai sans rien dire et retournai à l'Académie de musique rendre compte à Kehrig. Le lendemain, le Sonderkommando se mit au travail pour de bon. Un peloton, sous les ordres de Callsen et de Kurt Hans, fusilla trois cents Juifs et vingt pillards dans les jardins du château. En compagnie du Dr. Kehrig et du Sturmbannführer Vogt, j'occupai ma journée en réunions de planification avec le chargé du renseignement militaire de la 6e armée, le Ic/AO Niemeyer, ainsi que plusieurs de ses collègues, dont le Hauptmann Luley, que j'avais rencontré la veille au fort et qui s'occupait du contre-espionnage. Blobel trouvait qu'on manquait d'hommes et voulait que la Wehrmacht nous en prête; mais Niemeyer restait formel, c'était au Generalfeldmarschall et à son chef d'état-major, l'Oberst Heim, de décider ce genre de questions. Au cours d'une autre réunion, l'après-midi, Luley nous annonça d'une voix tendue qu'on avait trouvé dix soldats allemands parmi les morts du château, affreusement mutilés. «Ils étaient ligotés et on leur a coupé le nez, les oreilles, la langue et les parties génitales». Vogt monta avec lui au château et revint avec un visage cireux: «Oui, c'est vrai, c'est horrible, ce sont des monstres». Cette nouvelle créa une vive excitation, Blobel éructait dans les couloirs puis retournait voir Heim. Le soir il nous annonça:

«Le Generalfeldmarschall veut mener une action punitive. Frapper un coup fort, décourager ces salopards». Callsen nous fit un rapport sur les exécutions du jour. Cela s'était passé sans heurts, mais la méthode imposée par von Reichenau, avec seulement deux fusils par condamné, avait des désavantages: elle obligeait, si l'on voulait être sûr du coup, à viser la tête plutôt que la poitrine, cela causait des projections, les hommes recevaient du sang et de la cervelle au visage, ils se plaignaient. Ceci entraîna une discussion houleuse. Hafner lança: «Vous verrez que ça va finir au Genickschuss, comme les bolcheviques». Blobel rougit et frappa la table d'un coup mat: «Meine Herren! Un tel langage est inadmissible! Nous ne sommes pas des bolcheviques!… Nous sommes des soldats allemands. Au service de notre Volk et de notre Führer! Merde!» Il se tourna vers Callsen: «Si vos hommes sont trop sensibles, on leur fera servir du schnaps». Puis à Hafner: «De toute façon il n'est pas question de balles dans la nuque. Je ne veux pas que les hommes aient un sentiment de responsabilité personnelle. Les exécutions se dérouleront selon la méthode militaire, un point, c'est tout».

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