Alfred de Vigny - Les consultations du docteur Noir

Здесь есть возможность читать онлайн «Alfred de Vigny - Les consultations du docteur Noir» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Историческая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les consultations du docteur Noir: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les consultations du docteur Noir»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

C'est un entretien entre le poète Stello et le docteur Noir, qui lui enseigne que le poète est condamné par la société.

Les consultations du docteur Noir — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les consultations du docteur Noir», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Cette émotion, monsieur, poursuivit le Docteur en se croisant les jambes et prenant une prise de tabac plus à son aise, l'émotion de l'assassinat tient de la colère, de la peur et du spleen tout à la fois. Lorsqu'un suicide s'est manqué, si vous ne lui liez les mains, il redouble (tout médecin le sait). Il en est de même de l'assassin, il croit se défaire d'un vengeur de son premier meurtre par un second, d'un vengeur du second dans le troisième, et ainsi de suite pour sa vie entière s'il garde le Pouvoir (cette chose divine et sainte à jamais à ses yeux myopes!). Il opère alors sur une nation comme sur un corps qu'il croit gangrené: il coupe, il taille, il charpente. Il poursuit la tache noire, et cette tache, c'est son ombre, c'est le mépris et la haine qu'on a de lui: il la trouve partout. Dans son chagrin mélancolique et dans sa rage, il s'épuise à remplir une sorte de tonneau de sang percé par le fond, et c'est aussi là son enfer.

Voilà la maladie qu'avaient ces pauvres gens dont nous parlons, assez aimables du reste.

Je les ai, je crois, bien connus, comme vous allez voir par les choses que je vous conterai, et je ne haïssais pas leur conversation; elle était originale, il y avait du bon et du curieux surtout. Il faut qu'un homme voie un peu de tout pour bien savoir la vie vers la fin de la sienne – science bien utile au moment de s'en aller.

Toujours est-il que je les ai vus souvent et bien examiné; qu'ils n'avaient pas le pied fourchu, qu'ils n'avaient point de tête de tigre, de hyène et de loup, comme l'ont assuré d'illustres écrivains; ils se coiffaient, se rasaient, s'habillaient et déjeunaient. Il y en avait dont les femmes disaient: Qu'il est bien! Il y en avait plus encore dont on n'eût rien dit s'ils n'eussent rien été; et les plus laids ont ici d'honnêtes grammairiens et de polis diplomates qui les surpassent en airs féroces, et dont on dit: Laideur spirituelle! – Idées! idées en l'air! phrases de livres que toutes ces ressemblances animales! Les hommes sont partout et toujours de simples et faibles créatures plus ou moins ballottées et contrefaites par leur destinée. Seulement les plus forts ou les meilleurs se redressent contre elle et la façonnent à leur gré au lieu de se laisser pétrir par sa main capricieuse.

Les Terroristes se laissèrent platement entraîner à l'instinct absurde de la cruauté et aux nécessités dégoûtantes de leur position. Cela leur advint à cause de leur médiocrité, comme j'ai dit.

Remarquez bien que, dans l'histoire du monde, tout homme régnant qui a manqué de grandeur personnelle a été forcé d'y suppléer en plaçant à sa droite le bourreau comme ange gardien. Les pauvres Triumvirs dont nous parlons avaient profondément au coeur la conscience de leur dégradation morale. Chacun d'eux avait glissé dans une route meilleure, et chacun d'eux était quelque chose de manqué: l'un, avocat mauvais et plat; l'autre, médecin ignorant; l'autre, demi-philosophe; un autre, cul-de-jatte, envieux de tout homme debout et entier.

Intelligences confuses et mérites avortés de corps et d'âme, chacun d'eux savait donc quel était le mépris public pour lui, et ces rois honteux, craignant les regards, faisaient luire la hache pour les éblouir et les abaisser à terre.

Jusqu'au jour où ils avaient établi leur autorité triumvirale et décemvirale, leur ouvrage n'avait été qu'une critique continuelle, calomniatrice, hypocrite et toujours féroce des pouvoirs ou des influences précédentes. Dénonciateurs, accusateurs, destructeurs infatigables, ils avaient renversé la Montagne sur la Plaine, les Danton sur les Hébert, les Desmoulins sur les Vergniaud, en présentant toujours à la Multitude régnante la Méduse des conspirations, dont toute Multitude est épouvantée, la croyant cachée dans son sang et dans ses veines. Ainsi, selon leur dire, ils avaient tiré du corps social une sueur abondante, une sueur de sang; mais lorsqu'il fallut le mettre debout et le faire marcher, ils succombèrent à l'essai. Impuissants organisateurs, étourdis, pétrifiés par la solitude où ils se trouvèrent tout à coup, ils ne surent que recommencer à se combattre dans leur petit troupeau souverain. Tout haletants du combat, ils s'essayaient à griffonner quelque bout de système dont ils n'entrevoyaient même pas l'application probable: puis ils retournaient à la tâche plus facile de la monstrueuse saignée. Les trois mois de leur puissance souveraine furent pour eux comme le rêve d'une nuit de malade. Ils n'eurent pas la force d'y prendre le temps de penser. Et d'ailleurs, la Pensée, la Pensée calme, saine, forte et pénétrante comme je la conçois, est une chose dont ils n'étaient plus dignes.

– Elle ne descend pas dans l'homme qui a horreur de soi.

Ce qui leur restait d'idées pour leur usage dans la conversation, vous l'allez entendre, comme j'en eus moi-même l'occasion. L'ensemble de leur vie et les jugements qu'on en porte ne sont pas d'ailleurs ce qui m'occupe, mais toujours l'idée première de notre conversation, leurs dispositions envers les Poètes et tous les artistes de leur temps. Je les prends pour dernier exemple, et comme, après tout, ils furent la dernière expression du pouvoir Républicain-Démocratique, ils me seront un type excellent.

Je ne puis que gémir, avec les Républicains sincères et loyaux, du tort que tous ces hommes-là ont fait au beau nom latin de la chose publique: je conçois leur haine pour ces malheureux (âmes qui n'eurent pas une heure de paix), pour ces malheureux qui souillèrent aux yeux des nations leur forme gouvernementale favorite. Mais, en cherchant un peu, ne pourront-ils garder la chose avec un autre nom? La langue est souple. J'en gémis, mais je n'y fus pour rien, je vous jure. – Je m'en lave les mains, lavez vos noms.

XXI. Un bon canonnier

Il me souvient fort bien que, le 5 Thermidor an II de la République, ou 1794, ce qui m'est totalement indifférent, j'étais assis, absolument seul, près de ma fenêtre qui donnait sur la place de la Révolution, et je tournais dans mes doigts la tabatière que j'ai là, quand on vint sonner à ma porte assez violemment, vers huit heures du matin.

J'avais alors pour domestique un grand flandrin de fort douce et paisible humeur qui avait été un terrible canonnier pendant dix ans, et qu'une blessure au pied avait mis hors de combat. Comme je n'entendis pas ouvrir, je me levai pour voir dans l'antichambre ce que faisait mon soldat. Il dormait, les jambes sur le poêle.

La longueur démesurée de ses jambes maigres ne m'avait jamais frappé aussi vivement que ce jour-là. Je savais qu'il n'avait pas moins de cinq pieds neuf pouces quand il était debout; mais je n'en avais accusé que sa taille et non ses prodigieuses jambes, qui se développaient en ce moment dans toute leur étendue, depuis le marbre du poêle jusqu'à la chaise de paille d'où le reste de son corps et, en outre, sa tête maigre et longue s'élevaient, pour retomber en avant en forme de cerceau sur ses bras croisés. – J'oubliai entièrement la sonnette pour contempler cette innocente et heureuse créature dans son attitude accoutumée; oui, accoutumée; car depuis que les laquais dorment dans les antichambres, et cela date de la création des antichambres et des laquais, jamais homme ne s'endormit avec une quiétude plus parfaite, ne sommeilla avec une absence plus complète de rêves et de cauchemars, et ne fut réveillé avec une égalité d'humeur aussi grande. Blaireau faisait toujours mon admiration, et le noble caractère de son sommeil était pour moi une source éternelle de curieuses observations. Ce digne homme avait dormi partout pendant dix ans, et jamais il n'avait trouvé qu'un lit fût meilleur ou plus mauvais qu'un autre. Quelquefois seulement, en été, il trouvait sa chambre trop chaude, descendait dans la cour, mettait un pavé sous sa tête et dormait. Il ne s'enrhumait jamais, et la pluie ne le réveillait pas. Lorsqu'il était debout, il avait l'air d'un peuplier prêt à tomber. Sa longue taille était voûtée et les os de sa poitrine touchaient à l'os de son dos. Sa figure était jaune et sa peau luisante comme un parchemin. Aucune altération ne s'y pouvait remarquer en aucune occasion, sinon un sourire de paysan à la fois niais, fin et doux. Il avait brûlé beaucoup de poudre depuis dix ans à tout ce qu'il y avait eu d'affaires à Paris, mais jamais il ne s'était tourmenté beaucoup du point où frappait le boulet. Il servait son canon en artiste consommé et, malgré les changements de gouvernement, qu'il ne comprenait guère, il avait conservé un dicton des anciens de son régiment et ne cessait de dire: Quand j'ai bien servi ma pièce, le Roi n'est pas mon maître. Il était excellent pointeur et devenu chef de pièce depuis quelques mois, quand il fut réformé pour une large entaille qu'il avait reçue au pied, de l'explosion d'un caisson sauté par maladresse au Champ de Mars. Rien ne l'avait plus profondément affligé que cette réforme, et ses camarades, qui l'aimaient beaucoup et le trouvaient souvent nécessaire, l'employaient toujours à Paris et le consultaient dans les occasions importantes. Le service de son artillerie s'accommodait assez avec le mien; car, étant rarement chez moi, j'avais rarement besoin de lui et souvent, lorsque j'en avais besoin, je me servais moi-même de peur de l'éveiller. Le citoyen Blaireau avait donc pris, depuis deux ans, l'habitude de sortir sans m'en demander permission, mais ne manquait pourtant jamais à ce qu'il nommait l'appel du soir, c'est-à-dire le moment où je rentrais chez moi, à minuit ou deux heures du matin. En effet, je l'y trouvais toujours endormi devant mon feu. Quelquefois il me protégeait, lorsqu'il y avait revue, ou combat, ou révolution dans la révolution. En ma qualité de curieux, j'allais à pied dans les rues, en habit noir comme me voici, et la canne à la main comme me voilà. Alors je cherchais de loin les canonniers (il en faut toujours un peu en révolution), et quand je les avais trouvés, j'étais sûr d'apercevoir, au-dessus de leurs chapeaux et de leurs pompons, la tête longue de mon paisible Blaireau qui avait repris l'uniforme et me cherchait de loin avec ses yeux endormis. Il souriait en m'apercevant et disait à tout le monde de laisser passer un citoyen de ses amis. Il me prenait sous le bras; il me montrait tout ce qu'il y avait à voir, me nommait tous ceux qui avaient, comme on disait, gagné à la loterie de sainte Guillotine, et le soir nous n'en parlions pas: c'était un arrangement tacite. Il recevait ses gages de ma main à la fin du mois, et refusait ses appointements de canonnier de Paris. Il me servait pour son repos, et servait la nation pour l'honneur. Il ne prenait les armes qu'en grand seigneur: cela l'arrangeait fort, et moi aussi.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les consultations du docteur Noir»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les consultations du docteur Noir» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les consultations du docteur Noir»

Обсуждение, отзывы о книге «Les consultations du docteur Noir» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x