André Malraux - Les conquérants

Здесь есть возможность читать онлайн «André Malraux - Les conquérants» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 1947, Жанр: Историческая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les conquérants: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les conquérants»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Tour à tour aventurier, communiste, résistant, visionnaire, romancier, ministre, André Malraux est une personnalité marquante de l'histoire du XXe siècle français. C'est cette vision protéiforme, unique et originale qui traverse "Les conquérants". Publié en 1928, ce livre dérouta la critique de l'époque, à la fois essai, récit de voyage, reportage, roman ou document historique. Divisé en trois parties, "Les approches", "Puissances" et "L'homme", il retrace la vie, en pleine révolution chinoise, de Garine et Borodine, aventuriers visant à l'émancipation du peuple chinois. Dans un style fort, Malraux mêle terreur, ruse et passion au service de la liberté. Dans les affres d'une révolution sans scrupule et impitoyable, ces deux hommes sont de nouveaux conquérants, entre drame classique et roman d'intrigue. Un classique de la littérature française du XXe siècle. "Ce livre n'appartient que bien superficiellement à l'histoire. S'il a surnagé, ce n'est pas pour avoir peint tels épisodes de la Révolution chinoise, c'est pour avoir montré un type de héros en qui s'unissent l'aptitude à l'action, la culture et la lucidité. Ces valeurs étaient indirectement liées à celles de l'Europe d'alors".
(André Malraux, "Appel aux intellectuels", 1948).

Les conquérants — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les conquérants», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Son rôle de comparse l'irritait. Il avait l'impression d'être devenu figurant, poussé par quelque nécessité, dans un drame d'une psychologie exceptionnellement fausse, et acceptée par un public stupide ; écœuré, excédé, ayant perdu jusqu'au désir de dire à ces gens qu'ils se trompaient, il attendait avec une impatience mêlée de résignation la fin de la pièce qui le libérerait de sa corvée.

C'est seulement lorsqu'il se retrouvait seul dans sa cellule (où il avait été incarcéré l'avant-veille des débats) que le caractère de ces débats s'imposait à lui. Là, il comprenait qu'il s'agissait d'un jugement : que sa liberté était en jeu ; que toute cette comédie vaine pouvait se terminer par sa condamnation, pour un temps indéterminé, à cette vie humiliante et larvaire. La prison le touchait moins depuis qu'il la connaissait ; mais la perspective d'un temps assez long passé ainsi, quelque adoucissement qu'il pût espérer faire apporter à son sort, n'était pas sans faire monter en lui une inquiétude d'autant plus lourde qu'il se sentait plus désarmé.

Condamné à six mois d'emprisonnement.

N'exagérons pas. Un télégramme de Pierre me fit savoir que le sursis lui était accordé.

Voici la lettre qu'il m'envoya :

« Je ne tiens pas la société pour mauvaise, pour susceptible d'être améliorée ; je la tiens pour absurde. C'est bien autre chose. Si j'ai fait tout ce que j'ai pu faire pour être acquitté par ces abrutis, ou, du moins, pour rester libre, c'est que j'ai de mon destin - pas de moi-même, de mon destin - une idée qui ne peut accepter la prison pour ce motif grotesque.

« Absurde. Je ne veux nullement dire : déraisonnable. Qu'on la transforme, cette société, ne m'intéresse pas. Ce n'est pas l'absence de justice en elle qui m'atteint, mais quelque chose de plus profond, l'impossibilité de donner à une forme sociale, quelle qu'elle soit, mon adhésion. Je suis a-social comme je suis athée, et de la même façon. Tout cela n'aurait aucune importance si j'étais homme d'étude ; mais je sais que tout le long de ma vie je trouverai à mon côté l'ordre social, et que je ne pourrai jamais l'accepter sans renoncer à tout ce que je suis. »

Et, peu de temps après : « Il y a une passion plus profonde que les autres, une passion pour laquelle les objets à conquérir ne sont plus rien. Une passion parfaitement désespérée - un des plus puissants soutiens de la force ».

Envoyé à la légion étrangère de l'armée française en août 1914, déserte à la fin de 1915.

Faux. Il ne fut pas envoyé à la légion : il s'y engagea. Assister à la guerre en spectateur lui parut impossible. L'origine du conflit, lointaine, lui était indifférente. L'entrée des troupes allemandes en Belgique lui sembla témoigner d'un sens lucide de la guerre ; et, s'il choisit la légion, ce fut seulement en raison de la facilité avec laquelle il put y entrer. De la guerre, il attendait des combats : il y trouva l'immobilité de millions d'hommes passifs dans le vacarme. L'intention de quitter l'armée, qui couva longtemps en lui, devint une résolution un jour que l'on distribua de nouvelles armes pour un nettoyage de tranchées. Jusque-là, les légionnaires, à l'occasion, avaient reçu de courts poignards, qui semblaient être encore des armes de guerre ; ils reçurent ce jour-là des couteaux neufs, à manche de bois marron, à large lame, semblables, d'une façon ignoble et terrible, à des couteaux de cuisine...

Je ne sais comment il parvint à partir et à gagner la Suisse ; mais il agit cette fois avec une grande prudence, car il fut porté disparu. (C'est pourquoi je vois avec étonnement cette mention de désertion dans la note anglaise. Il est vrai qu'il n'a, aujourd'hui, aucune raison de la tenir secrète...)

Perd sa fortune dans diverses spéculations financières .

Il fut toujours joueur.

Dirige à Zurich, grâce à sa connaissance des langues étrangères, une maison d'Éditions pacifistes. S'y trouve en rapport avec des révolutionnaires russes.

Fils d'un Suisse et d'une Russe, il parlait l'allemand, le français, le russe, et l'anglais qu'il avait appris au collège. Il ne dirigea pas une maison d'éditions, mais le service des traductions d'une société dont les éditions n'étaient pas, par principe, pacifistes.

Il eut, comme le dit le rapport de police, l'occasion de fréquenter quelques jeunes hommes du groupe bolchevik. Il comprit vite qu'il avait affaire cette fois, non à des prédicateurs, mais à des techniciens. Le groupe était peu accueillant ; seul, le souvenir de son procès qui, dans ce milieu n'était pas encore oublié, lui avait permis de n'en être pas reçu comme un importun ; mais n'étant pas lié à son action (il n'avait pas voulu être membre du parti, sachant qu'il n'en pourrait supporter la discipline et ne croyant pas à une révolution prochaine) il n'eut jamais avec ses membres que des relations de camaraderie. Les jeunes hommes l'intéressaient plus que les chefs, dont il ne connaissait que les discours, ces discours prononcés sur le ton de la conversation, dans des petits cafés enfumés, devant une vingtaine de camarades affalés sur les tables, et dont le visage seul exprimait l'attention. Il ne vit jamais Lénine. Si la technique et le goût de l'insurrection chez les bolcheviks le séduisaient, le vocabulaire doctrinal, et, surtout, le dogmatisme qui les chargeait l'exaspéraient. À la vérité, il était de ceux pour qui l'esprit révolutionnaire ne peut naître que de la révolution qui commence, de ceux pour qui la révolution est, avant tout : un état de choses.

Lorsque vint la Révolution russe, il fut stupéfait. Un à un, ses camarades quittèrent Zurich, lui promettant de lui donner les moyens de venir en Russie. S'y rendre lui semblait à la fois nécessaire et juste ; et, chaque fois qu'un de ses camarades s'en allait, il l'accompagnait sans envie, mais avec le sentiment obscur d'une spoliation.

Ce voyage en Russie, il le souhaita avec passion à partir de la révolution d'Octobre ; il écrivit ; mais les chefs du parti avaient autre chose à faire que répondre à des lettres de Suisse, et faire appel à des amateurs. Il en souffrait avec une triste rage ; il m'écrivait : « Dieu sait que j'ai vu des hommes passionnés, des hommes possédés par une idée, des hommes attachés à leurs gosses, à leur argent, à leurs maîtresses, à leur espoir même, comme ils le sont à leurs membres ; intoxiqués, hantés, oubliant tout, défendant l'objet de leur passion ou courant après !.. Si je disais que je veux un million, on penserait que je suis un homme envieux ; cent, que je suis chimérique, mais peut-être fort ; et si je dis que je considère ma jeunesse comme la carte sur laquelle je joue, on a l'air de me prendre pour un malheureux visionnaire. Et je joue ce jeu-là, crois-moi, comme un pauvre type peut jouer, à Monte-Carlo, la partie après laquelle il se tuera s'il perd. Si je pouvais tricher, je tricherais. Avoir un cœur, un cœur d'homme, et ne pas s'apercevoir qu'on explique cela à une femme qui s'en fout, c'est très normal : on peut se tromper, là, tant que l'on veut. Mais on ne peut pas se tromper au jeu de la vie ; il paraît qu'il est simple, et que fixer une pensée résolue sur sa destinée est moins sage que la fixer sur ses soucis du jour, sur ses espoirs ou sur ses rêves... Et ma recherche, je saurai la conduire : que je retrouve seulement le prix du premier passage, que j'ai imbécilement gaspillé !.. »

Envoyé à Canton, à la fin de 1918, par l'Internationale .

Idiot. Il avait connu au lycée un de mes camarades, Lambert, beaucoup plus âgé que nous, dont les parents, fonctionnaires français, avaient été les amis des miens, commerçants à Haïphong. Comme presque tous les enfants européens de cette ville, Lambert avait été élevé par une nourrice cantonaise, dont, comme moi, il parlait le dialecte. Il était reparti pour le Tonkin au début de 1914. Rapidement écœuré par la vie coloniale, il avait gagné la Chine, où il était devenu l'un des collaborateurs de Sun-Yat-Sen, et n'avait pas rejoint son corps à la déclaration de guerre. Il était resté en correspondance suivie avec Pierre ; il lui promettait depuis longtemps de lui fournir le moyen de venir à Canton. Et Pierre, bien qu'il ne fût pas convaincu de la valeur de cette promesse, étudiait les caractères chinois, non sans découragement. Un jour, en juin 1918, il reçut une lettre dans laquelle Lambert lui écrivait : « Si tu es résolu à quitter l'Europe, dis-le-moi. Je puis te faire appeler ; 800 dollars par mois. » Il répondit aussitôt. Et à la fin de novembre, après que l'armistice eut été signé, il reçut une nouvelle lettre qui contenait un chèque sur une banque de Marseille, et dont le montant était un peu supérieur au prix du passage.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les conquérants»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les conquérants» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les conquérants»

Обсуждение, отзывы о книге «Les conquérants» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x