Anne Golon - Angélique et le complot des ombres

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Angélique et le complot des ombres: краткое содержание, описание и аннотация

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Par moments, Angélique se demandait si elle n'avait pas rêvé. Ce qui demeurait le plus tangible dans ce drame caché c'était un changement subtil dans leurs rapports entre elle et son mari. Il lui semblait qu'il posait désormais sur elle un regard nouveau, fait d'admiration et de curiosité, et qu'elle lui inspirait une confiance plus grande, une estime plus assurée.

Il la mêlait plus volontiers à ses projets, lui demandait plus souvent son avis. Il y avait beaucoup de questions à régler ou à envisager avant de venir jeter l'ancre sous Québec, le fief du Roi, en Nouvelle-France.

Pour l'heure, ce but semblait encore éloigné. On avait un peu l'impression d'être hors du monde, surtout lorsqu'au parfum de cet air glacé mêlé aux odeurs marines venues du fleuve, et celui des immenses forêts proches s'unissaient celles, inattendues, luxueuses, des confiseries et des pâtisseries, ou exotiques du café dans son aiguière de cuivre, du chocolat, et d'un thé que le nouveau maître d'hôtel, M. Tissot, avait voulu faire goûter à la compagnie, disant que c'était le dernier cri à Paris.

Cet homme avait été engagé par Erickson lors de son dernier voyage en Europe, sur la recommandation d'un commanditaire que le comte de Peyrac avait à Rouen. Il paraissait bien connaître son métier et ses capacités dépassaient celles d'un simple cuisinier. Pour l'instant, bien emmitouflé, mais solennel, il surveillait une petite bouilloire d'argent posée au bord des braises, sur l'un des braseros.

– C'est l'être le plus borné que je connaisse, poursuivait Villedavray en dégustant des pistaches fourrées.

– Parlez-vous toujours de M. l'intendant de la Nouvelle-France ?

– Mais, certes !

– Je ne partage pas votre avis sur ce point, marquis. M. Carlon peut avoir son humeur, mais c'est un homme très instruit et dont la conversation ne manque pas d'intérêt. Mon mari prend plaisir à s'entretenir avec lui, principalement sur les questions de commerce dans lesquelles il semble fort compétent.

– Et moi ! Et moi ! protesta Villedavray. Est-ce que je ne suis pas aussi compétent en questions de commerce ?

– Oui, oui, vous l'êtes.

– Est-ce que je ne suis pas un homme instruit ?

– Mais si... l'un des gentilshommes les plus instruits que je connaisse... et de plus l'un des plus aimables.

– Vous êtes charmante, murmura le marquis en lui baisant la main avec dévotion. Combien je me réjouis de vous avoir bientôt plus à moi... Vous verrez, continua-t-il, entamant son couplet favori, comme nous serons bien dans mon petit salon de Québec, assis devant mon poêle de faïence, tandis que la tempête soufflera dehors. Je vous préparerai une tasse de ce thé de Chine, dont le père de Maubeuge me donne quelques paquets plombés qu'on lui envoie directement de là-bas... Vous vous installerez dans mon meilleur fauteuil – un Boulle, très confortable que j'ai fait copier par un artisan dont je vous donnerai le nom... – et la soie des coussins est un broché de Lyon... Vous verrez... Vous vous installerez donc et me raconterez tout, toute votre vie.

Décidément, en cette affaire de Québec, le plus compliqué ne serait peut-être pas de s'y faire accueillir, mais de pouvoir y passer tout l'hiver dans l'intimité du trop curieux marquis sans qu'il finisse par tout savoir d'elle et de son passé, dans les moindres détails de son existence.

À cela, il était désormais certain qu'elle n'échapperait pas. Enfin, on verrait bien. On n'était pas encore à Québec.

Et malgré l'optimisme de Joffrey qui n'avait pas voulu considérer l'attentat dont il avait failli être l'objet comme le fruit d'un plan concerté, encore moins le croire ourdi par le gouverneur Frontenac, il n'en restait pas moins vrai qu'ils étaient attendus par de puissants ennemis, et qu'il n'était pas certain que ceux-ci ne finissent par triompher.

– Qui était le marquis de Varange ? demanda-t-elle étourdiment à Villedavray.

Celui-ci tiqua.

– Varange ? Vous avez entendu parler de lui ?

– C'est-à-dire...

– Et pourquoi : qui était-ce ? Il n'est pas mort que je sache.

Angélique se mordait la langue et se serait battue. Depuis qu'elle avait pénétré dans les eaux françaises, elle était décidément tout à fait déphasée par rapport à la situation. Elle se croyait chez elle, en France, et c'était le contraire. Elle mentit sans vergogne pour réparer sa bévue.

– Quelqu'un m'en a parlé, je ne sais plus qui. Ah ! ce fut peut-être Ambroisine de Maudribourg, sur la côte Est. Elle semblait dire qu'il avait été rappelé en France.

– C'est impossible, je ne suis pas au courant ! dit Villedavray, indigné.

Il médita un moment.

– En tout cas, ce serait plausible que notre chère duchesse ait eu des relations épistolaires ou autres avec lui, c'est assez dans son genre. Un vieux beau ennuyeux, qui s'est fait muter dans l'administration coloniale pour des affaires de mœurs. Il a un menu rôle de Trésorier-Payeur à Québec, mais je ne le fréquente pas... Décidément cette garce connaissait tout le monde ici avant seulement d'y avoir mis les pieds ! Quelle diablesse ! Je me méfierai doublement de Varange à l'avenir...

Afin de pouvoir changer de conversation, Angélique adressa un signe à Kouassi-Ba.

– Oui, je boirais volontiers quelque chose, dit Villedavray, j'ai beaucoup parlé, et tellement en vain à cet individu borné... Carlon. Oui, je lui disais, à votre propos, des choses admirables que je vous répéterai un jour, et qui auraient dû l'émouvoir, lui ouvrir les yeux ; il m'opposait ce mur buté de la logique qui ne veut pas voir plus loin que les apparences.

Le grand Noir Kouassi-Ba s'inclinait devant eux avec le plateau de cuivre supportant des petites tasses de café turc brûlant.

Kouassi-Ba, c'était la fidélité même, la présence qui était restée à leurs côtés tout au long de leur existence. Que n'aurait-il pu raconter sur ce passé du comte et de la comtesse de Peyrac que Villedavray souhaitait tant connaître !... Depuis le temps où, esclave à Toulouse, il avait vu Angélique, l'épousée à la robe d'or, arriver en carrosse jusqu'à ce crépuscule sur le Saint-Laurent où une fois encore il pouvait s'incliner devant elle, il avait été mêlé à leur vie. Pour aller à Québec, le comte de Peyrac l'avait fait revenir de Wapassou dans le Haut-Kennebec où il travaillait à la mine.

Ce soir, il retrouvait pour servir la noble assemblée sa livrée chamarrée de dorures, mais confortablement matelassée afin qu'il ne souffrît pas trop du froid. Kouassi-Ba chaussait des bas blancs à baguettes d'or et des chaussures à boucles et à très hauts talons. Il coiffait sa tête chenue d'un turban à aigrette, d'une soie rouge écarlate, qui lui tenait chaud tout en ajoutant au caractère remarquable de son noir visage. Deux grands anneaux d'oreille, d'or pur, allongés chacun d'une perle enfilée sur une petite chaînette d'or, ornaient ses oreilles, présent que le comte de Peyrac avait récemment fait à son fidèle serviteur.

Villedavray examinait le grand Nègre avec jalousie, notait ses gestes pleins de noblesse et de savoir-faire.

– Il va avoir un succès à Québec, votre Maure... Comment n'ai-je pas songé plus tôt à m'en procurer un...

Il eut un claquement de langue contrarié. On perdait le sens de la mode dans ce trou de Québec... Son amie, la duchesse de Pontarville qui habitait dans le faubourg Saint-Germain, avait deux jeunes pages du Soudan. S'il le lui demandait, elle en céderait certainement un volontiers, mais il était trop tard maintenant pour envoyer un courrier en Europe, il faudrait attendre le printemps prochain.

M. de Wauvenart s'informait :

– Pourquoi, M. de Peyrac, avez-vous pénétré si tard dans le fleuve ?... La saison est clémente mais pour un peu nous aurions risqué de rencontrer les glaces.

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