Albert Delpit - Mademoiselle de Bressier
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– Est-ce que vous savez où a eu lieu la bataille? demanda-t-elle.
L'homme, étendant la main, fit un grand geste découragé dans l'espace.
– Par ici, et par là, tenez! Ce matin, quand j'ai vu arriver les soldats, je suis reparti pour Versailles. Seigneur Dieu! je ne croyais pas retrouver ma maison debout! Est-ce que vous cherchez quelqu'un?
– Mon mari, balbutia-t-elle.
– Il est de la Commune?
– Oui.
– Je ne sais pas grand'chose. Cependant, un officier de ligne m'a raconté que les Parisiens perdaient relativement peu de monde. Il paraît qu'on a fait beaucoup, mais beaucoup de prisonniers. A votre place, moi, j'irais à Versailles. Là-bas, vous êtes sûre de recueillir un renseignement sûr.
– Merci, Monsieur.
La malheureuse reprenait sa route, cette route interminable, ce chemin de croix qui n'en finissait plus. Pouvait-elle faire autre chose? Non. Blessé ou prisonnier, Pierre serait à Versailles. Mais elle se traînait maintenant comme un oiseau dont l'aile est fracassée. La foi ne la soutenait plus. Une courbature morale aggravait sa lassitude physique. Il lui fallut trois heures pour achever le voyage. Et quel voyage, mon Dieu! pour une femme harassée, n'ayant plus de jambes, n'ayant plus d'énergie. Elle s'arrêtait, défaillante; elle soufflait un peu, puis elle recommençait. Ça ne finirait donc jamais? Elle n'arriverait donc pas? Eh bien, non. Le découragement ne triompherait pas de sa volonté. Il fallait qu'elle touchât à son but, dût-elle en mourir. Elle le devait à son mari et à son fils, ces deux êtres qu'elle adorait. Comment! elle disait souvent qu'elle donnerait sa vie pour eux, et elle faiblirait dans l'accomplissement de sa tâche sacrée? Elle tendit ses nerfs dans un effort suprême; et tout ce qu'il y a de force de résistance chez une créature humaine, se réveilla chez cette femme robuste.
Versailles, en mai 1871, offrait aux psychologues un spectacle étrange et pittoresque. Le conte de la Belle au bois dormant se transportait subitement dans la réalité cruelle. La cité de Louis XIV s'éveillait tout à coup de son sommeil séculaire et se déguisait en cité contemporaine. Les députés, les curieux, les diplomates, les journalistes, les patriotes et les indifférents, s'y précipitaient les uns après les autres. Ceux-ci pour voir, ceux-là pour savoir, quelques-uns pour recevoir. Un Coblentz en miniature. Mais un Coblentz où la raison dominait, parce que tout le monde s'y mettait d'accord pour sauver le pays menacé. La ville paisible prenait les allures d'un petit Paris. On se couchait tard; on rencontrait par les rues des promeneurs peu pressés de regagner l'étroit et incommode logis où l'affluence des réfugiés les entassait. Dans les cafés, ouverts très tard, regorgeant de monde, on bavardait, on maudissait la guerre civile; et les bruits les plus invraisemblables trouvaient toujours des crédules prêts à les accepter.
Françoise allait à travers les rues, à travers les places publiques, à travers les avenues, regardant, écoutant, ne comprenant pas ce qu'on disait. Elle s'arrêtait devant les cafés, espérant entendre un mot, un seul, qui fixerait son destin. La créature humaine est ainsi. Elle s'imagine toujours que ses petites douleurs occupent la grande foule égoïste. Qui donc, parmi tout ce monde, pouvait penser à Pierre Rosny, garde national obscur, perdu dans la tourbe des armées parisiennes? Françoise n'y songeait pas. Il lui semblait que tous ces gens qui parlaient devaient parler de Pierre; que les lèvres remuaient pour prononcer le nom de Pierre. Elle n'osait aborder personne; elle s'accotait contre un mur, l'œil fixe, attendant tout d'un hasard, maintenant. Cependant, l'heure fuyait, les promeneurs se faisaient plus rares; les cafés se fermaient lentement, les uns après les autres. Françoise reprit le chemin de la place d'Armes, et machinalement elle se laissa tomber sur un des bancs de l'avenue. La nuit l'enveloppait; une nuit très calme. L'ombre dissimulait cette malheureuse créature; et lentement, un sommeil profond s'emparait d'elle. La tête à demi couverte par son châle, elle dormait, de ce sommeil lourd de la bête épuisée chez qui l'esprit est vaincu par la chair. Elle dormait, réparant ses forces, sans rêver, ne sentant pas le froid qui la gagnait. Quelques heures de repos: heureusement, quelques heures d'oubli! Jusqu'au petit matin, elle resta là, immobile. Brusquement elle ouvrit les yeux, ne sachant pas où elle se trouvait; le souvenir aussi s'éveillait, le souvenir lancinant, atroce. Peu à peu, la vie recommença, graduellement renouvelée; des troupes de soldats passaient, des maraîchers des environs arrivaient, conduisant leurs voitures cahotées. Françoise se leva, toute transie, et fit quelques pas pour dégourdir ses jambes glacées. Elle toussait; sa poitrine prise l'oppressait. Elle s'arrêta tout à coup devant la Préfecture. Un soldat sommeillait à demi au fond de sa guérite. Un fils de paysan, blond, avec des taches de rousseur. Il rêvait au pays, sans doute, à la ferme paternelle, aux bois paisiblement endormis dans le silence de la plaine; peut-être à quelque belle fille qu'il avait aimée jadis. Françoise lui mit la main sur le bras. Il fit un mouvement brusque dans sa capote à longs poils.
– Hein? quoi? que voulez-vous?
– Je vous… je vous demande pardon, balbutia-t-elle.
Par bonheur, elle tombait sur un brave garçon.
– Qu'est-ce que vous voulez, ma bonne dame? répliqua-t-il, en baissant un peu son capuchon.
– Je voulais vous prier de… de m'indiquer où est la prison?
L'officier du poste s'avançait et lui donnait tous les renseignements nécessaires. On ne permettait pas aux factionnaires de parler sous les armes. Elle trouverait la prison un peu plus loin, à droite, en suivant l'avenue. Pas moyen de se tromper: un grand bâtiment gris avec des fenêtres grillées. Et comme un artilleur passait, traînant la jambe, l'officier lui cria:
– Eh! là-bas! conduisez donc la bourgeoise à la prison. Ça ne vous dérangera pas beaucoup: elle ne sait pas, cette femme.
A une heure aussi matinale, les fonctionnaires sont rarement levés. Comme le concierge lui disait cela d'une voix un peu grognon, Françoise répliqua humblement qu'elle attendrait. Du reste, on n'était pas sûr: on allait voir. Le directeur de la prison, ancien officier, homme correct, n'avait pas trop de ses journées pour accomplir sa tâche. Chaque jour, on lui envoyait des fournées de prisonniers. Son activité suffisait à peine à la besogne. Il était levé et reçut Françoise tout de suite. Il jeta sur la jeune femme un regard rapide, ému malgré lui par ce visage pâle, par ces yeux pleins de terreur.
– Vous désirez, Madame?..
D'une voix tremblante, elle dit tout. Elle cherchait son mari: tué, blessé ou prisonnier. Elle répétait toujours ces trois mots terribles. Tué? elle commençait à croire que non. Prisonnier? elle allait le savoir. Elle raconta son histoire navrante, et comment il ne devait pas être là depuis plus de deux jours.
– Quel est le nom de votre mari, Madame?
– Pierre Rosny.
Le directeur prit un gros livre relié, à couverture verte, et parcourut les pages.
– Il n'est pas ici, Madame. Il est peut-être «au hangar».
Elle ne comprenait pas. Le directeur lui expliqua que la prison était pleine, plus que pleine. Il en venait tant, de ces gardes nationaux, qu'on saisissait à chaque rencontre! Ne sachant où les mettre, depuis quelques jours, on les parquait dans un immense hangar, tout près de la prison. Il allait la faire conduire afin qu'elle ne s'égarât pas. Françoise remerciait vaguement, étonnée de trouver tant d'obligeance et de bonté chez ces hommes qu'à Paris on leur dépeignait comme des bourreaux. De nouveau, elle se retrouvait dehors, avec le gardien chargé de la guider. Encore marcher, encore traîner ses pas errants! Si, du moins, tant de fatigues aboutissaient, si elle devait sauver Pierre! Elle longeait les murs de la prison, d'où sortaient des plaintes vagues comme de longs soupirs. Elle s'éloignait à regret de cette geôle sombre: elle eût été si heureuse maintenant que Pierre fût enfermé là dedans! Après une course de dix minutes, le gardien lui dit:
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