Albert Delpit - Mademoiselle de Bressier

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La gaieté de ses seize ans reprenait le dessus; il ajoutait avec son rire argentin de gamin de Paris:

– Non! ce serait trop drôle! Immortel, moi! Moi, fils de Pierre Rosny, ouvrier compositeur, et de madame son épouse, modiste… C'est Michel-Ange qui ferait une tête!

Ils continuaient de rire, de plaisanter tous les deux, inventant de ces mots comme en inventent seuls les très jeunes gens, pour qui la vie est longue, et l'espérance féconde. Décidément, Mlle Aurélie le trouvait charmant, ce garçonnet, vif, gai, spirituel, en qui brillait tout à coup, par une échappée rapide, la flamme divine et inextinguible du génie. Elle aussi, comme le grand médecin, sentait dans ce fils d'artisan quelque chose de rare et de particulier. Dans son affection pour Jacques il entrait un peu de respect et beaucoup de tendresse.

Quelques minutes avant le dîner, Françoise revint, nerveuse, inquiète. Elle passa la soirée à travailler près de Jacques. Le malade s'endormit de bonne heure, gaiement bercé par ses rêves. Le lendemain, toujours pas de nouvelles de Pierre. Mme Rosny ne s'inquiétait pas encore. Son mari ne lui disait-il pas avant de partir qu'il resterait peut-être deux jours absent?

Vers trois heures, un valet de chambre se présentait: un domestique de bonne maison ayant grande allure et qui produisait un étrange effet dans cet obscur logis de pauvres. Il laissait deux grandes enveloppes. L'une au nom de Mme Rosny, l'autre assez lourde au nom de Jacques.

– Y a-t-il une réponse?

– Non, Madame.

Et comme elle insistait, demandant ce que cela signifiait, il répondait en homme dont la leçon est faite:

– Non, non; il n'y a pas de réponse.

La lettre adressée à Françoise renfermait trois billets de mille francs. Elle était courte, mais d'une adorable simplicité.

«Madame,

«Je suis le fils d'un serrurier. Au début de ma carrière, je tombai gravement malade. Mes espoirs, toute ma vie peut-être allaient sombrer. Un savant illustre vint me voir un jour; et, généreusement, il me prêta trois mille francs, déposés sur ma cheminée sans que je m'en fusse aperçu. Il faut transmettre aux autres ce qu'on a reçu soi-même. Permettez-moi de faire pour Jacques ce qu'on a fait pour moi. Ne me remerciez point. Quand Jacques sera grand, il me rendra les trois mille francs, en les donnant à quelqu'un qui en aura besoin.

«Votre respectueux serviteur, «Docteur Grandier.»

«P.S. Dans cinq jours, je viendrai prendre votre fils et l'enverrai dans une de mes fermes, en Picardie. La campagne achèvera de le remettre.»

Mme Rosny laissa glisser la lettre et les trois billets de banque. Des larmes coulaient de ses yeux. Larmes de reconnaissance, d'émotion, de stupeur. Une aumône, cet argent! Non, l'homme qui faisait cela, si simplement, était un grand esprit et un grand cœur. Il aidait, non pas seulement des ouvriers à demi ruinés par le siège; mais un artiste menacé dans son avenir. Sa pensée allait plus haut et plus loin que le secours d'un instant, accordé à de pauvres gens douloureusement gênés par une suite de mois malheureux. Ces malheurs-là, en somme, pesaient sur tout le monde. Pierre et Françoise se tireraient d'affaire comme les autres. M. Grandier songeait, dans sa délicatesse, que Jacques touchait à cette heure décisive où pas un retard ne doit entraver le labeur de l'artiste naissant. Lui, le grand savant d'aujourd'hui, il tendait sa main généreuse au grand sculpteur futur.

– Ah! il y a de braves gens! il y a de braves gens! s'écriait Françoise, essuyant ses larmes.

La voix de son fils qui l'appelait de la chambre voisine, la tira de son trouble. Il criait: «Maman! maman!» Un instant elle eut peur. Elle se précipita vers le lit de Jacques.

– Dieu! qu'est-ce que tu as?

Le garçonnet avait le visage illuminé. Ses yeux bleu sombre flambaient de joie.

– Regarde! disait-il, regarde!

Et sa main tremblante levait en l'air une belle médaille militaire toute neuve, suspendue au ruban jaune liseré de vert. Un brevet, émané de la chancellerie de la Légion d'honneur, conférait cette distinction «à Jacques Rosny pour services exceptionnels». C'était la nouvelle promise par M. Grandier. Comme il le disait au docteur Borel, il dînait la veille au soir chez son «grand ami». Et encore tout chaud de sa visite du matin, il racontait l'héroïsme de Jacques comme soldat, son tempérament d'artiste comme sculpteur. Le «grand ami» de M. Grandier pouvait avoir bien des défauts, mais son cœur de bon Français vibrait toujours au patriotisme. Cet enfant de seize ans, qui partait comme soldat, parce que le jeune Bara et les volontaires de 92 en avaient fait autant, l'émut profondément, comme un fait divers héroïque. Il possédait cette qualité rare de faire tout de suite ce qu'il voulait faire; la réflexion ne venait pas refroidir le premier mouvement qui est toujours le bon. Vite, il appelait un de ses secrétaires, et l'envoyait à la chancellerie de la Légion d'honneur. On rédigeait le brevet séance tenante. Et c'est ainsi que Jacques Rosny, à seize ans, recevait la médaille militaire, comme jadis, à quatorze, le jeune Durand dans la tranchée de Sébastopol. Peut-être aussi le malicieux vieillard riait-il un peu derrière ses lunettes, et trouvait-il plaisant de conférer une distinction au fils d'un communard qui se battait dans l'armée de Delescluze! On appela Mlle Aurélie, qui embrassa Jacques tant qu'elle pouvait, ainsi que les voisins, tout heureux et tout fiers. Seul, Pierre ne jouissait pas de cette joie, et cette pensée gâtait le bonheur de Françoise. Elle se disait, anxieuse: «Où est-il? Quand reviendra-t-il?» Avant de s'en aller, Mlle Aurélie voulut se donner un plaisir. Elle attacha le ruban jaune et vert sur la poitrine de l'enfant, et s'écria dans un éclat de rire:

– Puisqu'il n'a pas d'uniforme, je l'ai cousu à sa chemise!

L'absence de Pierre se prolongeait. Le lendemain, dès l'aube, Françoise descendait pour aller aux nouvelles. Elle revenait, au bout d'une heure, complètement épouvantée. Le bruit se répandait à travers Paris que les gens de la Commune avaient essuyé une grosse défaite. Elle n'y tenait plus. Elle voulait savoir. Son inquiétude lancinante la ressaisissait. Elle courut chez sa voisine.

– Je compte sur vous, n'est-ce pas, mademoiselle Aurélie?

– Mais oui, madame Rosny, vous le savez bien.

– Tant que je resterai dans le doute, voyez-vous, je ne vivrai pas. Pierre s'est battu, bien sûr. S'il y a un malheur, j'aime autant le connaître tout de suite. Je serai peut-être longtemps, très longtemps absente. Vous me promettez de ne pas quitter Jacques?

– Je vous le promets.

– Je veux dire… Vous ferez… comme si c'était moi?

– Soyez donc tranquille, madame Rosny. Est-elle naïve de se tourmenter comme ça… et pour un homme encore!

– Merci, merci…

Françoise serrait fiévreusement les mains de sa voisine. Elle s'enveloppait d'un châle, et sortait. La jeune femme allait droit devant elle, ne s'arrêtant que pour demander des nouvelles aux uns ou aux autres, espérant toujours qu'on savait quelque chose de nouveau. Elle traversait ainsi tout Paris. La matinée s'avançait. Vers la Madeleine, elle voyait passer des bataillons de fédérés aux mines hâves, aux vêtements déchirés. Ceux-là venaient de la bataille, sans doute. Alors, elle regardait avidement le numéro cousu sur le collet des tuniques. Et, stupide, elle restait debout sur la chaussée, contemplant ces hommes échappés à la boucherie, se demandant si Pierre aurait eu ce bonheur, si elle le reverrait. Elle faisait quelques pas encore, et arrivait place de la Concorde. Aller plus loin? Et si, pendant ce temps-là, son mari revenait par un autre côté? Elle tournait et retournait ses idées dans son cerveau, quand une escouade à demi débandée passa devant elle. Françoise se dressa, comme mue par un ressort. Elle ne se trompait pas. C'étaient bien des hommes appartenant au bataillon de son mari. Elle reconnaissait le numéro. Une vingtaine de fédérés tout au plus, qui défilaient, noirs de poudre, exténués de fatigue. Un lieutenant, légèrement blessé, les conduisait. Françoise courut à lui.

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