Albert Delpit - Mademoiselle de Bressier

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– Comment vous sentez-vous, Madame? lui demanda doucement Faustine, qui se penchait vers elle, épiant le retour de la vie sur ce visage blême.

– Mieux… je vous remercie, Mademoiselle. Vous êtes bonne. Tenez, voyez, je peux me remettre en route…

– Vous voulez?..

– Il le faut.

Elle essayait de se tenir debout: mais son énergie la trahissait. Est-ce que la fatigue serait plus forte que sa volonté?

– Pourquoi repartir déjà? reprit Mlle de Bressier. Attendez au moins que vos forces soient revenues. Craignez-vous que votre absence prolongée n'inquiète quelqu'un des vôtres? Il m'est aisé d'écrire pour donner de vos nouvelles.

– Je vous remercie, Mademoiselle. Mais mon fils est malade. Il est seul. C'est moi qui le soigne. J'ai hâte d'être auprès de lui, vous comprenez.

– Une maladie… grave? ajouta la jeune fille, après une courte hésitation, comme si elle craignait d'aviver une douleur qu'elle sentait profonde.

– Une blessure.

– Sérieuse?

– Oui. Il l'a reçue à Montretout. Oh! c'est un brave enfant… A seize ans, il s'est engagé comme les autres.

– Voilà qui vous fera du bien, Madame, s'écria Nelly gaiement.

Elle rentrait dans le salon, précédant le valet de chambre qui apportait une petite table toute servie. Françoise, confuse de tant de soins, essayait de se débattre et de refuser. Avec sa brusquerie d'enfant gâtée, Nelly la força d'obéir. Elle but lentement quelques gorgées de vin, et mangea non sans appétit: les couleurs remontaient à son visage pâle, et ses yeux brillaient d'un éclat plus vif. Mais aux lèvres douloureusement contractées, au pli qui se creusait sur son front blanc, les amies comprenaient que l'étrangère taisait son secret. Ce n'était pas seulement une pauvre femme atteinte d'un mal physique, mais une victime torturée par une souffrance cachée. Françoise était mise simplement, avec l'élégance innée des Parisiennes qui, en dépit du rang qu'elles occupent, ont toujours plus de finesse et de distinction que les autres femmes. Assises auprès d'elle, Nelly et Faustine s'ingéniaient à la servir. Rien de plus gracieux que ce groupe: l'ouvrière soutenue et consolée par ces deux fraîches et charmantes créatures. Mme Rosny se sentait profondément touchée, surprise surtout. Elle avait été élevée dans la haine de cette bourgeoisie qui venait à son aide, à l'heure la plus douloureuse de sa vie. N'était-ce pas contre ces mêmes classes riches et heureuses que la Commune, en qui elle croyait, s'insurgeait désespérément?

– Maintenant que vous avez repris des forces, continua Faustine, je vous permets de poursuivre votre route. Seulement, vous ne vous en irez pas à pied. Oh! ne vous défendez pas! Vous êtes obligée de nous obéir. Si moi j'étais assez faible pour vous céder, voici mon amie Nelly dont vous n'auriez pas aisément raison. Je vais faire appeler Marius. Il nous conseillera. D'ailleurs, puisque vous avez hâte de retourner auprès de votre fils, le plus simple est encore qu'on vous reconduise en voiture.

L'argument était juste, et Françoise ne répliqua rien. Marius entrait. Il se mit à rire, en voyant Françoise.

– Oh! oh! dit-il, vous avez meilleure mine que lorsque je vous ai ramassée sur la route!

C'était un vieux soldat qui avait servi jadis sous le général, en Afrique; son temps achevé, il était entré comme garde chez son ancien chef. Mlle de Bressier lui expliqua que sa protégée voulait retourner à Paris, et qu'elle comptait sur lui pour l'escorter. Mais comment gagner la ville, en voiture, au milieu des troupes qui sillonnaient la plaine, sous la perpétuelle menace des feux convergents des forts? Marius eut tôt fait de prendre un parti. S'en aller directement par Sèvres et Bellevue: impossible. On se heurterait à mille difficultés toujours renaissantes. Il conseillait d'aller à Saint-Denis, par Versailles et la forêt de Saint-Germain. La voiture franchirait la Seine au pont de Poissy, rétabli depuis huit jours. Comme les Prussiens occupaient les zones du nord et de l'est, on arriverait jusqu'aux fortifications sans être inquiété.

Un quart d'heure après, un duc bien attelé attendait devant le perron du château. Les choses marchaient si vite depuis que Françoise avait recouvré sa connaissance qu'elle en demeurait encore interdite. Comme les êtres délicats, elle se sentait gênée pour exprimer sa gratitude. Depuis deux heures, elle vivait dans un ordre de sentiments inconnu, dans un monde presque entièrement nouveau. Elle ne pouvait se faire à l'idée qu'elle, une ouvrière, une révoltée, recevait un pareil accueil chez ces belles et riches jeunes filles. Cependant, elle allait partir, et c'est à peine si elle avait dit combien elle se sentait profondément touchée. Elle se tenait debout, au milieu du salon, regardant l'une après l'autre ces jolies fées qui lui apparaissaient dans sa détresse comme deux anges consolateurs: Faustine, douce, calme et souriante, Nelly, toute gaie avec ses yeux où luisait la joie.

– Je ne sais que vous dire… Mon Dieu! comme vous êtes bonnes! Qui sait ce que je serais devenue sans vous? Et mon pauvre enfant ne m'aurait jamais revue peut-être. Pourtant, il a plus besoin que jamais de…

Elle s'arrêta. La pensée de Pierre lui revenait, cruelle, remplissant son cerveau d'idées funèbres. Un sanglot s'étouffait dans sa gorge: elle chancela. Comme Faustine s'élançait pour la soutenir, elle l'arrêta d'un geste doux:

– Non, merci, ce n'est rien. Un éblouissement: il est passé déjà.

Elle essayait de sourire; mais des larmes brillaient dans ses yeux. De nouveau elle les regardait l'une après l'autre.

– Voulez-vous me permettre de vous embrasser? dit-elle avec une nuance de timidité.

– Comment donc! mais c'est moi qui vais commencer, s'écria Nelly.

Françoise serrait les mains de Mlle de Bressier, elle la contemplait, comme si elle eût voulu graver à jamais dans sa mémoire le visage charmant de la jeune fille.

– Soyez heureuse, dit-elle enfin. Adieu, Mademoiselle.

Elle dégageait ses mains que Faustine retenait dans les siennes.

– Alors, nous allons nous quitter, et je ne saurai pas votre nom? demanda-t-elle.

– Qu'importe, si je n'oublie jamais le vôtre? répliqua doucement l'ouvrière. Je suis celle qui passait et que vous avez sauvée. Merci et adieu!

– Étrange femme! murmura la jeune fille, pendant que le duc filait dans l'allée du parc.

Marius conduisait lui-même. Il n'entendait pas qu'il arrivât un accident à la protégée de sa maîtresse. Pendant le trajet, assez long, sans cesse interrompu par des convois militaires, par des troupes de soldats qui rejoignaient leurs régiments, Marius parlait du général, de son fils, de sa fille. Françoise écoutait curieusement l'éloge de cette belle créature à qui elle devait tant. D'ordinaire, rien n'est plus doux que d'entendre admirer ceux-là qui nous ont fait du bien. Dans son cœur, la reconnaissance se heurtait à sa haine contre les bourgeois. Quand Marius la déposa, au delà de Saint-Denis, à quelque cent mètres des fortifications, Françoise savait de Faustine et des siens tout ce que le soldat savait lui-même. Un sentiment nouveau remuait dans son cœur. Elle revoyait en pensée l'allure noble et fière, les yeux pers de la jeune fille, et elle se demandait avec étonnement si, maintenant, il n'y avait pas en ce monde un être de plus qu'elle aimait.

Comme elle franchissait le poste de gardes nationaux qui campait dans la première avenue, Françoise s'entendit appeler par son nom. Surprise, elle tourna la tête, et subitement devint toute pâle. Elle reconnaissait le lieutenant légèrement blessé, qui faisait partie du bataillon de Pierre.

– Bonne nouvelle! citoyenne! votre mari est vivant…

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