Alexandre Dumas - Le Speronare

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J'arrivais bien: le capitaine allait partir pour Messine à mon intention. Il voulait me ramener à la Pace pour me faire voir la fête; je lui avais épargné les trois quarts du chemin.

Nous arrivâmes chez lui: il habitait une jolie petite maison, pleine d'aisance et de propreté. En entrant dans un petit salon, la première chose que j'aperçus fut le portrait de monsieur Peppino, qui faisait face à celui du comte de Syracuse, ex-vice roi de Sicile. C'étaient, avec sa femme, les deux personnes que notre capitaine aimait le mieux au monde. Ce grand amour d'un Sicilien pour un vice-roi napolitain m'étonna d'abord, mais plus tard il me fut expliqué, et je le retrouvai chez tous les compatriotes du capitaine.

Je vis le capitaine en grande conférence avec sa femme, et je compris qu'il était question de moi. Il s'agissait de m'offrir à déjeuner, et ni l'un ni l'autre n'osait porter la parole. Je les tirai d'embarras en m'invitant le premier.

Aussitôt, tout fut en révolution: monsieur Peppino fut envoyé pour ramener le pilote, Giovanni et Pietro. Le pilote devait déjeuner avec nous, et c'était moi qui l'avais demandé pour convive; Giovanni devait faire la cuisine, et Pietro nous servir. Maria courut au jardin cueillir des fruits, le capitaine descendit dans le village pour acheter du poisson, et je restai maître et gardien de la maison.

Comme je présumais que les apprêts dureraient une demi-heure ou trois quarts d'heure, et que ma personne ne pouvait que gêner ces braves gens, je résolus de mettre le temps à profit, et de faire une petite excursion au-dessus du village. La maison du capitaine était adossée à la montagne même. Un petit sentier, aboutissant à une porte de derrière, s'y enfonçait presque aussitôt, paraissant et disparaissant à différents intervalles, selon les accidents du terrain. Je m'engageai dans le sentier, et commençai à gravir la montagne au milieu des cactus, des grenadiers et des lauriers roses.

A mesure que je montais, le paysage, borné au sud par Messine, et au nord par la pointe du Phare, s'agrandissait devant moi, tandis qu'à l'est s'étendait, comme un rideau tout bariolé de villages, de plaines, de forêts et de montagnes, cette longue chaîne des Apennins, qui, née derrière Nice, traverse toute l'Italie et s'en va mourir à Reggio. Peu à peu, je commençai à dominer Messine, puis le Phare; au-delà de Messine apparaissait, comme une vaste nappe d'argent étendue au soleil, la mer d'Ionie; au-delà du Phare, se déroulait plus étroite, et comme un immense ruban d'azur moiré, la mer Tyrrhénienne; à mes pieds j'avais le détroit que j'embrassais dans toute sa longueur, dont le courant était sensible comme celui d'un fleuve, et qui m'indiquait, par un bouillonnement parfaitement visible, ces gouffres de Charybde, si redoutés des anciens, et qu'Homère dans l'Odyssée place à un trait d'arc de Scylla, quoiqu'ils en soient effectivement à treize milles.

Je m'assis sous un magnifique châtaignier, avec cette singulière sensation de l'homme qui se trouve dans un pays qu'il a désiré longtemps parcourir, et qui doute qu'il y soit réellement arrivé; qui se demande si les villages, les caps et les montagnes qu'il a sous les yeux, sont réellement ceux dont il a si souvent entendu parler, et si c'est bien à eux surtout que s'appliquent tous ces noms poétiques, sonores, harmonieux, dont l'ont bercé dans sa jeunesse le grec et le latin, ces deux nourrices de l'esprit, sinon de l'âme.

C'était bien moi, et j'étais bien en Sicile. Je revoyais les mêmes lieux qu'avaient vus Ulysse et Énée, qu'avaient chantés Homère et Virgile. Ce village pittoresque, près d'une roche élevée et surmontée d'un château fort, c'était Scylla qui avait tant effrayé Anchise. Cette mer bouillonnant à mes pieds, et qu'il avait fallu tant de siècles pour calmer, c'était le voile qui me couvrait l'implacable Charybde, où Frédéric II jeta cette coupe d'or, que tenta vainement d'aller ressaisir, élancé pour la troisième fois dans le gouffre, Colas il Pesce, poétique héros de la balade du Plongeur de Schiller. Enfin, j'étais adossé à ce fabuleux et gigantesque Etna, tombeau d'Encelade, qui touche le ciel de sa tête, lance des pierres brûlantes jusqu'aux étoiles, et fait trembler la Sicile lorsque le géant, enseveli vivant dans son sein, essaie de changer de côté. Seulement l'Etna, comme Charybde, était fort calme; et de même que le gouffre, au lieu d'engloutir l'eau, de la rejeter au ciel, toute souillée de son sable noir, n'a plus que le léger bouillonnement dont j'ai parlé, l'Etna n'a plus qu'une légère fumée qui annonce que le géant est endormi, qui prévient en même temps qu'il n'est pas mort.

J'en étais là de ma rêverie, lorsque je vis, à la fenêtre de sa maison, le capitaine, qui me fit signe que le couvert était mis, et que l'on n'attendait plus que moi. Je lui répondis de même que je montais jusqu'à une espèce de petit monument que j'apercevais à une cinquantaine de pas au-dessus de ma tête, et que je redescendais aussitôt. Il me répondit par un geste qui signifiait que j'étais le maître de me passer cette fantaisie. Je profitai aussitôt de la permission.

C'était une petite colonne ronde, de huit ou dix pieds de haut et de trois ou quatre pieds de tour; elle était évidée par le milieu, et des tablettes de pierre la partageaient en trois ou quatre niches superposées. Dans ces niches je croyais voir de grosses boules, et je ne comprenais pas le moins du monde ce que cela pouvait être, lorsqu'en m'approchant je m'aperçus peu à peu que sur ces boules étaient dessinés des yeux, un nez, une bouche. Je fis quelques pas encore, et je reconnus que c'étaient tout simplement trois têtes d'hommes proprement détachées de leur tronc, et qui séchaient au soleil. Un instant je voulus douter, mais il n'y avait pas moyen: elles étaient au grand complet, avec cheveux, dents, barbe et sourcils. C'étaient bien trois têtes.

On comprend que ma première parole en descendant fut pour demander au capitaine ce que faisaient là ces trois têtes. L'histoire était on ne peut plus simple. Un équipage calabrais s'était approché des côtes de Sicile pour faire la contrebande, quoiqu'on fût en temps de choléra, et qu'il fût défendu de mettre pied à terre sans patente. Trois de ces malheureux avaient été pris, jugés, condamnés à mort, décapités, et leurs têtes avaient été mises là pour servir d'épouvantail à ceux qui seraient tentés de faire comme eux. Cela me rappela que, moi aussi, j'étais en Sicile en contrebandier, qu'au lieu de dix-huit jours que j'aurais dû passer à Rome pour achever ma quarantaine, j'en étais parti au bout de quatorze, et qu'il restait une quatrième niche vide.

Mon pauvre capitaine s'était mis en frais, et Giovanni avait fait des merveilles. Il y avait surtout un certain plat de poisson qui me parut un chef-d'oeuvre; je demandai le nom de cet honorable cétacé, que je ne connaissais point encore, et qui cependant me paraissait si digne d'être connu: j'appris que j'avais affaire au pesce spado .

Je me rappelais avoir lu dans ma jeunesse de fort belles descriptions de la manière dont le poisson à épée, autrement dit l'espadon, profitant de l'arme effroyable dont la nature avait armé le bout de son nez, attaquait parfois la baleine, lui livrait de rudes combats, puis, bondissant hors de l'eau, et se laissant retomber sur elle la tête la première, la transperçait de son dard, qui ordinairement a quatre ou cinq pieds de long; mais là s'arrêtaient les renseignements du naturaliste. Je m'étais donc contenté jusque-là d'estimer l'espadon sous le rapport de son aptitude à l'escrime, et voilà tout; mais je vis que monsieur de Buffon lui avait fait tort, qu'il possédait, comme poisson, des qualités inconnues non moins estimables que celles dont son historien s'était fait l'apologiste, et qu'il méritait d'avoir dans la Cuisinière bourgeoise un article nécrologique aussi important que l'article biographique qu'il possédait déjà dans l'histoire naturelle.

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